La scène est anecdotique mais mérite d'être racontée : en 2014, lors de la seconde édition de Heart of Glass, Heart of Gold (aka « le meilleur festival du monde »), alors que dans tous les coins du village vacances de l'évènement les concerts s'enchaînent, une centaine de personnes est groupée dans un des bars pour participer à un karaoké pop géant.
Les titres défilent ; puis à un moment donné, un homme, la quarantaine, front dégarni, prend le micro. Et se met à chanter From Russia, With Love, la chanson originale du James Bond du même nom, interprétée à l'époque par Matt Monro. La salle est sous le charme et lui réserve une bien belle ovation.
Lui, c'est Matt Elliott, anglais de son état, dont quelques albums dans les années 2000 avaient marqué les oreilles, notamment les miennes ('The Mess We Made' en 2003, puis la trilogie 'Drinking Songs' / 'Failing Songs' / 'Howling Songs' entre 2005 et 2008).
Présent sur le festival pour un concert très intimiste, donné à-côté de la piscine, juché sur une chaise, il avait su dans l'après-midi emporter la trentaine de personnes en maillot de bains s'étant arrêté pour l'écouter, lui, tout seul à la guitare, égrenant quelques unes de ses belles et mélancoliques chansons.
Bien qu'ayant disparu des radars médiatiques, Matt Elliott continue à sortir des albums à un rythme régulier. Francophile convaincu, c'est toujours chez les français de Ici D'ailleurs qu'il a sorti en février dernier son nouvel album, 'The Calm Before', le huitième pour le label nancéien.
Un disque - une nouvelle fois - aussi mélancolique que beau. Il voit Matt Elliott alterner moments acoustiques et intimistes qu'il rythme par sa guitare folk et sa douce et belle voix (que cet homme chante bien !), et parties plus sonores, où se mêlent violons, batterie, guitare électrique et chœurs, le tout dans une ambiance d'Europe de l'Est, qui lui est chère.
I Only Wanted to Give You Everything (en écoute aujourd'hui) en est d'ailleurs l'exemple parfait. Chanson de 10 mns, c'est une merveille de montée et de descente, avec une partie centrale vibrante de choeurs et de « but you don't love me » répétés à l'envi. Osons même le dire, un des sommets de 2016. Carrément.
I Only Wanted to Give You Everything (en écoute aujourd'hui) en est d'ailleurs l'exemple parfait. Chanson de 10 mns, c'est une merveille de montée et de descente, avec une partie centrale vibrante de choeurs et de « but you don't love me » répétés à l'envi. Osons même le dire, un des sommets de 2016. Carrément.
Album : The Calm Before
Année : 2016
Label : Ici D'ailleurs
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De façon très surprenante, 'The Calm Before' est à indisponible sur Spotify mais aussi sur Deezer, Soundcloud ou Bandcamp. Donc forcément, I Only Wanted to Give You Everything est uniquement disponible à l'écoute sur le lien youtube ci-dessous :
Un court teaser de 'The Calm Before' par Matt Elliott. Très réussi :
Enfin, lors de l'édition 2014 de 'Heart of Glass, Heart of Gold', La Blogothèque avait réalisé un petit film report de 15 mns. Sur celui-ci, on trouve un enregistrement de Matt Elliott, filmé pour l'occasion. A voir ci-dessous (à partir de 6'40") :
Enfin, à- lire sur le site d'Ici D'ailleurs, les explications des différents thèmes abordés par Matt Elliott dans 'The Calm Before', chanson par chanson.
6 commentaires:
Vu il y a deux semaines au Petit-Bain, en première partie de Luna.
Exceptionnel.
Rah, veinard(e) ! Tout le nouvel a été joué ? Et il était seul ou il était accompagné ?
Il était seul, il a joué le nouvel album mais pas seulement, et c'était très beau, hypnotisant. Avant lui il y avait Corrina Repp (une protégée de Mark Kozelek), une présence impressionnante. Et ensuite Luna au complet (Dean Wareham, Britta Philips, Sean Eden, Lee Wall) ont joué l'intégralité de l'album Penthouse, et plein d'autres titres brassant l'ensemble de leurs albums, et certains morceaux de Galaxie 500, dont la fameuse reprise de Ceremony de New Order. Bref c'était magique, généreux, mythique. Et oui, je suis un veinard. Merci de réveiller notre curiosité musicale.
Et là me revient ce concert du début de l'année où je n'étais pas allé à Lyon, malade ou trop fatigué. Parait qu'effectivement c'était formidable selon les dires d'un collègue, avec un Matt Elliott s'amusant de pleins de collages sonores. Quel couillon d'avoir raté ça. :(
Matt Elliott est un artiste discret mais très talentueux. Un univers sombre et mélancolique. Je connais surtout "Drinking Songs" / "Howling Songs" (que j'adore) et "The Broken Man".
Ce nouveau "I Only Wanted to Give You Everything" a l'air vraiment pas mal, à découvrir plus en détail.
A propos de Concert et Lyon : Est-ce que tu as vu en juillet les Tindersticks & Bertrand Belin au festival Les Nuits de Fourvière ??? Génial !!!
A +
Ah ben fonce oui M. Francky !
Non, pas vu, je crois pas que j'étais dans le coin pour le concert. Faudrait vraiment que je me remette à Belin que j'ai laché depuis un bail.. :/
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