mardi 23 avril 2019

Wych Elm - Rat Blanket Ep [Post Mortem Records]

Il y a quelques jours de ça, nous fêtions les 30 ans de 'Doolitle', chef d’œuvre absolu des Pixies qui ouvrait avant l'heure les années 90 et en posait les bases.

Trois décennies plus tard, difficile de ne pas voir l'ombre de la bande à Black Francis et Kim Deal flotter au-dessus de 'Rat Blanket', premier Ep de Wych Elm, groupe de Bristol. Un quatuor (3 garçons et une fille, au chant) assez peu disert à son sujet et qui renvoie à chaque fois vers les mêmes informations :  « Wych Elm, after the folktale namesake, birth a macabre string of stories with their ear shredding fragile guitar parts and rattling drums ». Tout un programme.

Ceci dit, cette courte présentation ne ment pas sur le produit. Le nom du groupe vient de l'histoire de cette femme retrouvée morte en 1943 dans le comté de Worcestershire en Angleterre, la main coupée et le corps enfoncé dans le tronc d'un orme blanc (« wych elm » en anglais donc) ; mort que certains attribuent à un rituel de sorcières. Les paroles ne font pas dans le détails elles non plus, tant il est souvent question de douleur - quand il n'est pas question de mort. Enfin, l'adresse du bandcamp du groupe comporte le nombre 666. Bref, autant le dire tout de suite, les Wych Elm ne sont pas venus pour nous conter fleurette.

Et d'un point de vue purement musical ce 'Rat Blanket Ep' ? Indie/alt rock fin 80s/début 90s au programme mais surtout Pixies donc - et Breeders, forcément - pour l'essentiel. Et dès la chanson d'ouverture, Monkey Jaw (tiens, un  « monkey » là aussi), les références sont évidentes ; que ce soit sur le rythme, la façon de construire leurs morceaux, de faire sonner leurs guitares, de faire durer leurs chansons (7 titres en 14 mns, you do the maths) ou ses nombreuses allusions à la religion, tel Black Francis sur 'Doolittle'.

Composé de sept chansons (quatre singles déjà publiés, tous ré-enregistrés, et trois nouveautés, laissant juste de côté un Bag of Worms qui aurait peut-être mérité d'y être), 'Rat Blanket Ep' est une longue montée vers de beaux - et macabres - sommets où l'on retrouve les deux meilleurs titres aux toutes dernières positions : School Shooter, leur excellent premier single sorti en 2017 et qui avait eu son petit succès (c'est triste à dire mais on en est là : plus de 100 000 écoutes sur Spotify) et Susan Smith, ses paroles terrifiantes, sa mélodie et son chant désespéré (« Why'd you do this to me, as your baby, you made me, you made me »), climax et clôture d'un Ep de très haute volée.

Car puissant, cohérent, homogène, inspiré, court, incisif et à la belle mélancolie sauvage, 'Rat Blanket Ep' frappe fort. Et place les Wych Elm en très bonne position de la course à la prochaine révélation - si tant est que cela ait un quelconque intérêt. (Sortie : 22 mars 2019)

Plus :
'Rat Blanket Ep' de Wych Elm est à l'écoute sur leur bandcamp
'Rat Blanket Ep' de Wych Elm est à l'achat sur leur bandcamp
'Rat Blanket Ep' de Wych Elm est à l'écoute, notamment, chez Spotify et Deezer


Trois chansons de 'Rat Blanket Ep' de Wych Elm en écoute ce jour. Susan Smith pour commencer (également en écoute dans les playlists Spotify / Deezer et dans la colonne de gauche de ce blog), Puis School Shooter, autre single évident (je vous laisse imaginer de quoi il est question). Et enfin Woman :





Pour finir, deux chansons en un clip avec le diptyque qui ouvre 'Rat Blanket Ep' de Wych Elm, Monkey Jaw et Help Me :




4 commentaires:

lyle a dit…

Très sympathique...

-Twist- a dit…

Oh tu verras au fil des écoutes que c'est même plus que "très sympathique". Hâte de connaitre la suite (et de les voir sur scène aussi tiens).

Tomek a dit…

Complètement passé à côté… c'est très bien ça didon !

Alors après c'est vrai que c'est très ancré indie 90s, et du coup à savoir si on n'aime que par nostalgie ou si c'est suffisamment fort pour que ça nous porte autrement sur la durée.

-Twist- a dit…

Ouais, clairement mes chouchous de l'année. Ils ont un truc. La chanson "Susan Smith" est renversante.
Et je pense que ca va tenir dans le temps. Maintenant, place à l'album les ptits gars aux visuels effrayants !