L'arrivée d'Internet a été une malédiction pour l'industrie du disque. Et une bénédiction pour tous ces artistes oubliés qui, il y a vingt, trente ou quarante ans, n'avaient pas su gagner le cœur des auditeurs dans des époques remplies de groupes et d'albums mémorables.
Margo Guryan fait partie, à l'instar de Rodriguez, de cette clique d'artistes dont on aura découvert le talent sur le tard, au tournant du siècle, au détour d'un téléchargement soulseek (c'est mon cas) ou d'une chronique dithyrambique sur un blog spécialisé. Les carcans explosaient et on pouvait enfin se pencher sur tout ce que nous, et nos parents avant nous, avions raté.
Margo Guryan est américaine et auteure d'un seul et unique album, 'Take A Picture', sorti en 1968 en pleine effervescence musicale. Une femme dont le refus de spotlights, et par la même de jouer le jeu de la promotion, lui ont couté une carrière qu'elle ne désirait sans doute pas vraiment. Et pourtant, il y aurait à dire sur ce très beau disque, bien dans son époque, pop autant que baroque, élégant, aux soupçons de jazz et de musique classique et à la mélancolie chantée d'une voix d'ange. Un album pas très loin du merveilleux, superbement mis en musique et grande œuvre de Margo Guryan, qui vient de s'éteindre à 84 ans, de la même manière qu'elle a vécu : en toute discrétion.
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