Après une vie incroyable faite d'insuccès incompréhensible aux États-Unis et en Europe (pourtant souvent terre d'accueil d'artistes ignorés outre-atlantique), de grosse popularité en Australie et surtout dans une Afrique du Sud encore sous le régime de l'apartheid et d'une vie de labeur ingrat longtemps loin des spotlights, Sixto Rodriguez vient donc de tirer le rideau et remiser définitivement sa guitare au placard à 81 ans, après quinze dernières années folles qui l'auront vu lui (et son entourage) essayer de rattraper le temps perdu.
Le temps, c'est nous aussi qui l’avons rattrapé à la découverte de 'Cold Fact', son premier album, sans doute le plus beau des trésors cachés remontés à la surface par la grâce d'Internet. Un chef d'oeuvre ni plus ni moins, capsule temporelle venue de 1970, porté par un artiste discret et humble mais surtout un compositeur diablement doué dont on ne comprend toujours pas comment il a pu être snobé à son époque.
« But thanks for your time, then you can thank me for mine » chante Rodriguez en ouverture de Forget It, chanson d'amour aussi courte que superbe. Au lendemain de sa disparition, il ne reste plus que cela à faire, oui : dire merci.
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