La dernière fois que j'ai croisé Yola, c'était en 2019, au moment de la sortie de son premier album, 'Walk Through Fire'. Un disque de soul, joli quoiqu'assez lisse et dont aujourd'hui il ne me reste rien, ou pas grand chose. Six ans ont passé, l'ancienne choriste de Massive Attack a publié un deuxième album ('Stand for Myself' en 2021) et c'est à peu près tout. Désormais en 2025, l'anglaise a semble-t-il décider de laisser la soul à papa à d'autres et de changer de braquet.
Son nouvel Ep 'My Way' ne fait en effet pas dans le détail. Adieu arrangements soignés et production ronde, place à des ambiances beaucoup plus 80s, aux effluves Michael Jackson (il y a du Wanna Be Startin' Somethin' dans Ready) et à une production laissée à Sean Douglas et Zach Skelton, deux producteurs faiseurs de tubes et/ou de stars (entre autres, car la liste est longue, Carly Rae Jepsen, The Jonas Brothers, OneRepublic, Lil Nas X, Lizzo, David Guetta et même Paul McCartney). Autant dire que le changement est radical. Et si le résultat n'est pas renversant, on sent un certain potentiel dans cette Yola 2.0 et surtout, on trouve sur 'My Way Ep' Future Enemies (en écoute aujourd’hui), la chanson d'ouverture, un vrai bon et gros tube comme on les aime.
Si le premier album de Courting 'Guitar Music', au-delà de ne pas tromper sur la marchandise, avait fait montre d'un certain talent de composition et les avait extirpés de la nasse des groupe lambda de post-punk dont on aurait pu les croire destinés, 'New Last Name', leur second sorti il y a tout juste un an, avait douché l'enthousiasme avec un ensemble sans grand intérêt et globalement peu inspiré.
Quinze mois plus tard, Courting s'apprête à publier son troisième album, au nom complètement couillon mais qui leur va bien : 'Lust For Life, Or: 'How To Thread The Needle And Come Out The Other Side To Tell The Story' (ou en français, « La soif de vivre ou : "Comment enfiler l'aiguille et sortir de l'autre côté pour raconter l'histoire" »). Un disque qui promet quelques constructions alambiquées (le groupe explique par exemple que les chansons Stealth Rollback et Likely place for them to be ont les mêmes samples de batterie et de cordes, mais utilisées totalement différemment) et de partir dans tous les sens et dans tous les styles.
Prévu pour le 14 mars prochain, 'Lust For Life, Or: 'How To Thread The Needle And Come Out The Other Side To Tell The Story'' est lancé par deux singles : Pause at You, très efficace dans une sorte de rencontre entre Maximo Park et Bloc Party (de l'époque hein), et After You (en écoute aujourd'hui), chanson d'à peine 2'30", rugueuse et nerveuse, extrêmement bien produite et mixée, qui sonne comme un morceau oublié des si mésestimés 22-20s. Si les Courting ont raté le virage du « toujours difficile deuxième album », ils semblent donc bien partis pour épouser l'épingle du troisième comme il se doit. C'est déjà ça.
Album : Lust for Life, Or: ‘How To Thread The Needle And Come Out The Other Side To Tell The Story’ Année : 2025 Label : Lower Third
En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, After You de Courting est également en écoute ci-dessous :
Autre extrait de 'Lust For Life, Or: 'How To Thread The Needle And Come Out The Other Side To Tell The Story', le nouvel album de Courting, Pause at You est à l'écoute ci-dessous:
Commençons la semaine avec une petite douceur issue des doigts de Devon Williams, compositeur plutôt discret depuis le début des années 2020 et qui revient là, toujours chez Slumberland Records, avec un nouveau 45-tours, malheureusement uniquement digital (il va falloir nous habituer).
C'est Passing Thing, la face-A, chantée de la jolie voix comme traînante voire effacée de l'américain qui nous intéresse aujourd'hui. Une chanson de moins de trois minutes, à la production ample, aux voix doublées et au gimmick irrésistible, dicté qu'il est par un piano très mélodieux et que guitare et basse viennent compléter et soutenir habilement. Petit bijou délicat et envoûtant.
Album : Passing Thing / Futility (Digital Single) Année : 2025 Label : Slumberland Records
En 2022, Horsegirl, trio féminin de Chicago, avait titillé son monde avec 'Versions of Modern Performance', disque plutôt remarquable de rock où tourbillonnaient shoegaze, grunge et autres influences très nineties. Trois ans plus tard, le trio féminin originaire de Chicago est de retour avec un second album 'Phonetics On and On', toujours chez Matador, à venir le 14 février prochain.
Avec cette fois la galloise Cate Le Bon à la production, on sent au travers des trois premiers extraits une vraie inflexion dans le style des Horsegirl, comme si elles souhaitaient que leur musique, toujours rock tout de même, soit plus apaisée, moins furieuse. J'en veux pour preuve Switch Over, superbe chanson aux atours pop, aux guitares presque minimales, aux « ouh ouh » discrets et dont la mélodie et son gimmick vont chercher l'inspiration du côté Ceremony de New Order.
Album : Phonetics On and On Année : 2025 Label : Matador Records
Toujours croisé sans vraiment m'arrêter très longtemps à écouter leurs différentes productions, Wild Pink n'est pas un groupe qui m'a jamais renversé. Si leur cinquième album, 'Dulling The Horns', publié au début de l'automne dernier, n'est pas celui qui va contester cet état de fait, on y trouve tout de même Sprinter Brain. Planquée au milieu du disque, cette chanson a une immédiateté et une énergie à revendre qui la rende imparable, portée qu'elle est par un piano furieux et qui ne s'en laisse pas compter quand guitares et batterie se battent pour montrer celle qui y mettra le plus d'ardeur. D'aucuns diront que c'est du déjà entendu - et ils auront sans doute raison - mais il serait dommage de passer à côté : en ces temps où les nuages semblent toujours un peu plus bas chaque jour et où l'avenir n'a jamais été aussi incertain, l'enthousiasme de Sprinter Brain est essentiel.
Album : Dulling The Horns Année : 2024 Label : Fire Talk Records
Je m'étais déjà fait la réflexion il y a quelques années de cela et le constat s'est depuis plus que vérifié : Leeds n'est pas une cité à prendre à la légère dès que l'on parle de rock anglais. English Teacher, Yard Act, Treeboy & Arc, Lumer ou Mush, pour ne citer qu'eux, tous sont originaires de cette ville qui commença en 1992 à écrire la légende d'Eric Cantona outre-manche (« I love you, I don't know why, but I love you »).
Si vous le voulez bien, ajoutons à cette liste un nouveau nom : Van Houten. Derrière ce patronyme très néerlandais et qui sent bon le cacao en poudre, se cache un sextet anglais (donc), qui fait dans le rock (donc) mais aussi dans le shoegaze et qui aime mettre des ambiances atmosphériques dans ses compositions. Comme dans I Let You (en écoute aujourd’hui), chanson de clôture de leur solide premier album 'The Tallest Room' (leur 'Van Houten' de 2019, présenté comme un album à la base ne semble plus être qu'un Ep vu que leur label parle de « debut album » pour celui-ci). Une sorte de rêverie de plus de huit minutes, impeccablement menée par une batterie métronomique, une voix effacée puis presque plaintive et surtout par une guitare qui monte et qui descend, qui descend et qui monte, avant qu'une autre ne rejoigne tout ce beau monde, se prenne pour un violon électrique très mélancolique sur la fin et l'étire à l'infini, de superbe marnière. Somptueuse et très grande chanson, I Let You est aussi un autre raté et oubli de 2024, heureusement désormais comblé.
Album : The Tallest Room Année : 2024 Label : Clue Records / EMI North
Ces prochains jours dans ces pages, il va être beaucoup question de toutes ces chansons et/ou albums à côté desquels je suis passé l'an passé et sur lesquels je suis tombé après la publication de mon bilan 2024. Et autant vous dire que la liste est longue, comme de qualité.
A tout seigneur tout honneur, commençons par Well Actually, une chanson de Library Card, groupe qui n'est pas anglais comme son nom pourrait le laisser croire mais néerlandais. Originaire de Rotterdam, le quatuor a composé là un des tous meilleurs morceaux de 2024, et je pèse mes mots. Extrait du tout premier Ep de Library Card 'Nothing, Interesting', Well, Actually est une chanson absolument impeccable, furieusement emballante et à la rage riffeuse aussi contenue qu'éclatante. Se voulant une réponse autant au male-gaze environnant qu'au patriarcat, le morceau énumère tous ces conseils idiots que les gens vous assènent dès lors que vous êtes une femme ou que vous êtes jeunes (« You'd be way prettier if you smiled more »,« Your bass player's alright, but your drummer kind of sounds off sometimes (...) No, I don't make music myself I'll just take up all this space because I can, 'cause I'm a man », « Oh now I'm the bad guy, It's not right") sur fond de riffs rageurs, d'une basse répétitive et d'un spoken-word moqueur et qui vise très juste à chaque fois.
Well, Actually est une superbe chanson rock, pertinente autant qu'incroyablement addictive, pleine de rage et de morgue. Nul doute que si je n'étais pas passé à côté il y a un an de ça,
celle-ci aurait finit dans le Top 5 de mes chansons de l'année. Et pas
cinquième si vous voyez ce que je veux dire. Autant vous le dire tout de suite : Library Card est un groupe à suivre de très très près.
Album : Nothing, Interesting Ep Année : 2024 Label : At Ease Records
Après trois albums et juste avant une tournée européenne au printemps), Porridge Radio vient d'annoncer deux choses. La première est un nouvel Ep, à venir le 21 février prochain. Il s'appellera 'Machine Starts To Sing Ep' et sera composé de quatre chansons, issus des sessions de 'Clouds In The Sky They Will Always Be There For Me', leur album de l'an passé auquel le temps donnera sans doute une patine et un éclat qu'on ne soupçonne pas encore. Le groupe a publié un premier extrait de cet Ep, Don't Want to Dance, très belle balade, avec une Dana Margolin au chant plus affecté que jamais - et qui lui va si bien.
La seconde annonce est un peu moins agréable : Porridge Radio vient d'annoncer sa séparation. Pourquoi, comment, on ne sait pas trop, mais la déclaration du groupe, plutôt courte, ne déborde pas vraiment d'émotion. Mais après tout, cela est leur affaire. Et si c'est décevant ou triste de voir un groupe aussi intéressant se séparer, ce n'est pas forcément surprenant après onze à écrire, jouer, chanter et bourlinguer ensemble.
Cette séparation future devrait en tout cas motiver les derniers hésitants à venir les voir en mars prochain, que ce soit à Rennes, Nantes, La Roche sur Yon, Lyon, Clermont ou Dijon. Ne serait-ce que pour profiter du magnétisme du groupe, et notamment celui de sa leadeuse Dana Margolin, une dernière fois. Ne doutons pas d'ailleurs que celle-ci se lance très vite dans une carrière solo, avant de devenir l'immense star qu'elle mérite d'être. Car oui, c'est écrit. Désolé, ce n'est pas moi qui fais les règles.
Album : Machine Starts To Sing Ep Année : 2025 Label : Secretly Canadian
Sam Fender est encore à l'heure actuelle un de ces artistes anglo-saxon qui ont du mal à percer hors de leurs frontières mais qui sont un carton absolu en Angleterre (avec même une bonne aura aux États-Unis). La preuve avec Wikipédia : la page française de l'artiste fait sa biographie en même pas trois lignes et résume sa carrière en une seule (et huit mots). La page anglaise, elle, est longue comme le bras, récite toute sa carrière dans les moindres détails (ses deux premiers albums ont chacun une page dédiée), fait état de toutes ses inspirations, de sa façon de composer mais aussi de sa philanthropie, des quelques fois où il a joué le modèle, jusqu'aux guitares qu'il utilise. Un pavé absolument complet et qui détaille bien le succès de plus en plus grand que connaît Sam Fender en Angleterre (on ne rempli pas des stades comme Wembley ou la Pyramid Stage de Glastonbury par hasard).
Ce n'est sans doute pas People Watching (en écoute aujourd'hui) qui va faire chuter la côte d'amour du trentenaire de Newcastle auprès de ses compatriotes. Une chanson publiée il y a quelques semaines et qui annonce le troisième album du même nom, prévu pour le 21 février prochain. Surtout, un morceau au rythme effréné (c'est dans ce style là que Sam Fender est le meilleur, souvenez-vous de Get You Down) et co-produite (et peut-être même jouée) avec Adam Granduciel, leader des War On Drugs - et autant vous dire que cela s'entend).
Et après le papier hommage d'hier, je ne suis pas sûr qu'il y avait meilleure chanson que ce People Watching pour lancer - et sur les chapeaux de roues ! - une nouvelle année musicale de ce
blog, qui dans quelques mois, et si ça veut rigoler, atteindra sa
majorité.
Ah j'oubliais : chères lectrices, chers lecteurs, je souhaite que votre année 2025 soit la plus belle possible.
Album : People Watching Année : 2024 Label : Polydor
Pour ceux qui me connaissent, voir en Une de ce blog, qui plus est pour la reprise après la période des fêtes et des bilans de fin d'année, une chanson nommée Church a de quoi surprendre. Car bien que baptisé, premier communié et professé de foi (je n'ai pas confirmé), j'ai depuis bien longtemps pris mes distances (et chaque jour un peu plus d'ailleurs) avec la religion, notamment catholique.
Pourtant, la chanson est de circonstance tant elle est dédiée à une personne qui, elle, eut la religion ancrée jusqu'au plus profond de son âme pendant toute sa vie. Elle que j'ai accompagné gamin et adolescent des centaines de fois à l'église (et pas que le dimanche tant son rendez-vous avec Dieu était quotidien), prêt à chanter textes et cantiques, à réciter le Notre Père et le Je Vous Salue Marie et à recevoir les bises et l'affection de tous ceux qui croisaient mon regard et le sien.
Pendant longtemps, j'ai cru en Dieu. Ou en tout cas, j'ai suivi ce en quoi on m'avait dit de croire. C'était grâce à elle et il ne me serait pas venu à l'idée de remettre en cause cette croyance tant je l'aimais, elle, plus que tout. Puis, à l'âge adulte, quand mon côté cartésien a repris le dessus, je me suis peu a peu éloigné de Dieu, sans pour autant jamais lui avouer tant j'avais peur de la blesser, elle pour qui Il était tout - ou presque.
Quelques jours après être allé assister à une messe en son hommage,
assis au deuxième rang, juste derrière le siège qu'elle occupait depuis
des années et que nous avions laissé vide, j'y suis retourné une seconde fois. Pour les adieux, eux, définitifs. Avec à l'esprit ce Church des américains d'Hello Emerson, dont la mélodie et les paroles trottaient depuis une semaine dans un coin de ma tête. Je ne suis pas sûr qu'elle aurait aimé la chanson, elle qui était plus Berthe Sylva, mais le sens lui aurait plu.
Ce fut une belle messe, qu'elle avait prévue de A à Z. C'est peut-être pour cela que je connaissais encore tous les textes et tous les chants. Il faut croire que la religion, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas. Sur la fin, j'ai même prié et demandé au grand ordonnateur en qui elle croyait tant de l'accueillir comme il se doit, et même de lui donner si possible un coupe-fil, elle l'avait bien mérité.
Une semaine plus tôt, quand elle avait eu ce coup de fatigue dont elle ne se remettrait pas et qu'un respirateur la maintenait en vie, tout à fait consciente, le temps de quelques heures afin que tous ses enfants, petits-enfants et arrières petits-enfants puissent venir lui dire au-revoir, je m'étais approché d'elle dans la pénombre de la chambre : « Tu sais, si tu voulais tous nous réunir, il y avait sans doute plus simple quand même ». Ces quelques mots l'ont fait rire. Je lui ai pris la main, elle l'a serrée et je me suis mis à pleurer comme je n'avais pas pleuré depuis des années, peut-être comme je n'avais jamais pleuré tout court. Et aussi belle que fut cette messe, ce sont évidemment ces derniers moments qui vont rester. Partagés entre une peine insondable et le bonheur de la savoir sur la route d'un ailleurs qu'elle avait construit toute sa vie, avec une foi inébranlable et inaltérable.
Album : To Keep Him Here Année : 2024 Label : Anyway Records / K&F Records / Hometown Caravan
2024 est donc terminé. Sans doute pas la meilleure des années mais vraiment pas la pire quand on pense à certaines de ses devancières. En tout cas, musicalement parlant, il y a une nouvelle fois eu de quoi faire. J'en veux pour preuve le bilan des formats courts, les quarante albums qui ont habillé mon année (partie 1 et partie 2). Et niveau chansons, 2024 n'est pas en reste, tant il y en a eu beaucoup qui m'ont marqué, pour plein de raisons et dans tous les styles. Car oui, c'est leur du traditionnel top 50 de mes chansons de l'année, à découvrir le 1er janvier, avec une petite balle qui passe doucement mais sûrement de gauche à droite dans votre crâne (en tout cas, je vous le souhaite).
Cinquante chansons. Et deux en bonus. Il faut dire que Céline Dion qui reprend L'Hymne à L'Amour en haut de la Tour Eiffel et le Parade de Victor Le Masne ne sont pas des morceaux qui m'auront laissé insensibles, l'un m'ayant totalement bouleversé un soir pluvieux de fin juillet en était l'apothéose d'une cérémonie d'ouverture incomparable, l'autre ayant habité mon imaginaire pendant les quinze jours suivants. Comme elles ont définitivement marqué mon année à leur manière, difficile de ne pas les inclure. Quand au reste, ce fut une sélection bien difficile tant il y avait beaucoup de candidats à cette liste dans une année prolifique en très beaux morceaux. Et il y en a beaucoup qui sont restés sur le carreau. Ici, vous trouverez tout ce qui m'a fait vibrer : de l'électro à danser et à chanter à tue-tête, des chansons langoureuses et pleines de riffs, du rock nerveux mais souvent ciselé, de la balade à tomber, quelques vieux de la vieille, de l'arrangement chiadé, de la belle ouvrage et un duo de tête très difficile à départager, qui se tient dans un mouchoir de poche. Évidemment, lire le nom de cinquante chansons aurait peu d'intérêt, donc au bas du billet se trouvent trois lecteurs Spotify, Deezer et YouTube pour écouter chacune d'entre elles. Bonne(s) écoute(s) et bonne année !
50 +2. Victor Le Masne - Parade 50 + 1. Céline Dion - Hymne à l'Amour (Edith Piaf cover - Live aux Jeux Olympiques de Paris 2024)
50. Cola - Pulling Quotes 49. Savage Mansion - Total Colombia 48. Kishi Bashi - Make Believe (feat. Linqua Franqa) 47. The Libertines - Night Of The Hunter 46. OldBoy Rhymes, Sage Francis, Rituals of Mine, Alxndrbrwn - Master Cleanse
45. Antenna - Antenna State 44. Monobloc - Where Is My Garden 43. The Decemberists - Oh No! 42. Ella Thompson - Let There Be Nothing 41. Oneida - Reason to Hide
40. Edna Million - Barking Dogs (feat. Ernst Molden) 39. Lily Seabird - Waste 38. Nap Eyes - Feline Wave Race 37. Bashy - How Black Men Lose Their Smile 36. Beak> - Hungry Are We
35. Phosphorescent - Impossible House 34. Kid Loco - The Crown (feat. Louise Quinn) 33. Adrianne Lenker - Ruined 32. Mercury Rev - There's Always Been A Bird In Me 31. Middle Kids - Highlands
30. Laura Marling - Patterns 29. Sam Lee - Bushes and Briars 28. Metz - Entwined (Street Light Buzz) 27. The Lemon Twigs - My Golden Years 26. Green Day - Bobby Sox
25. Snowy Band - Weeks & Months 24. Moreish Idols - Pale Blue Dot 23. Flower Face - Biblical Love 22. The Vaccines - Another Nightmare 21. The Miserable Rich - Crows
20. Jess Ribeiro - The Trees and Me 19. Chappell Roan - Good Luck, Babe! 18. MGMT - Loss of Life 17. Bill Ryder-Jones - This Can't Go On 16. Joe Goddard - Ghosts (feat. Tom McFarland)
15. King Hannah - Somewhere Near El Paso 14. Omega Violet - Island N°2 13. Mannequin Pussy - I Got Heaven 12. Jamie xx - All You Children (feat. The Avalanches) 11. Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce - Meilleur (feat. Jeanne Added)
10. Mammoth Penguins - Here 09. Geordie Greep - Holy, Holy 08. Maxwell Farrington & Le SuperHomard - Begging’s Not My Business 07. The Rhythm Method - I Love My Television 06. Corridor - Mourir Demain
05. Junior Varsity - Cross The Street 04. EggS - At The End Of The Road 03. MJ Lenderman - She's Leaving You 02. Lady Blackbird - Like a Woman 01. Father John Misty - I Guess Time Just Makes Fools of Us All