lundi 28 février 2011

[Track of The Day] Dum Dum Girls - There Is A Light That Never Goes Out (The Smiths cover)

Le premier album des Dum Dum Girls, bien qu'orné d'une belle pochette, avait été une grande déception. Un groupe qui s'auto-parodiait et qui reprenait les recettes de son 'Yours Alone Ep', pourtant prometteur, dans un ensemble très poussif et vraiment peu inspiré.

Un an plus tard, les Dum Dum Girls remettent le couvert, discrètement mais sûrement, avec une nouvelle sortie, 'He Gets Me High Ep'. Beaucoup moins lo-fi que leurs élans précédents, cet Ep voit les Dum Dum Girls composer trois franches réussites, très rentre dedans avec la guitare comme base de travail. Simple et très efficace.

Mieux, le quatuor féminin s'autorise à une relecture de There is a light that never goes out des Smiths. Sortie sur 'The Queen is Dead', l'album qui m'a presque fait aimer Alain Delon, cette chanson est peut-être la plus belle de l'album mythique de Morrissey et de ses copains.

Mais pas effrayées pour un sou, les Dum Dum Girls osent et donnent leur vision de l'affaire avec une version très nerveuse et noisy où Dee Dee chante avec un détachement délicieux. Une des meilleures reprises des Smiths que j'ai eu l'occasion d'entendre; et un régal sans fin. Comme ce 'He Gets Me High Ep' qu'il faut définitivement mettre entre toutes les oreilles.

Album: He Gets Me High Ep 
Année: 2011 
Label: Sub Pop

jeudi 24 février 2011

[Track of The Day] J Mascis - Is It Done

Mon cher J Mascis

J'ai quelque chose à te demander. Oui à toi, tête de lard incroyable et leader (ou plutôt co-leader mais je n'ai pas envie que tu t'énerves) de Dinosaur Jr, capable de sortir des albums mémorables aussi bien à la jonction 80s/90s qu'au milieu des années 2000, toi l'homme à qui aucun riff ne fait peur.

Oui, mon cher J Mascis, j'ai quelque-chose à te demander. Non pas à propos de ton nouvel album solo, 'Several Shades of Why', acoustique et enregistré sans batterie. J'en ai assez écouté (deux chansons dont Is It Done en écoute aujourd'hui) pour savoir qu'il me tarde de l'avoir entre les oreilles.
Tes invités ont plutôt de la gueule (Kurt Vile, Sophie d'A Silver Mount Zion, Kevin Drew de Broken Social Scene, Ben Bridwell de Band of Horses ou Paulo Zappoli des Black Heart Procession, pour ne citer qu'eux), tes mélodies sont remarquables, ta voix ne bouge pas et puis l'arrivée presque impromptue de riffs discrets comme si cette guitare acoustique te démangeait trop me va très bien. Bref, tout baigne.

Non c'est autre chose qui me turlupine. Plus anodine. Plus superficielle: c'est quoi ce nouveau look à la con? Un bouc? Et pourquoi pas une barbichette ou des rouflaquettes pendant qu'on y est? Non parce que vieillir, prendre du poids, voir sa vue baisser, d'accord, on n'y peut rien, c'est la vie. Mais tenter de ressembler à Sean Connery aux cheveux longs quand on a été une icône du rock indé US, ce n'est pas très sérieux non?
Pour un mec né avec une guitare électrique entre les pognes, qui a composé avec Dinosaur Jr des albums magistraux et qui a réussi peut-être LA reformation la plus passionnante des années 2000, ça fait tâche de ressembler à un indie-papy à 45 ans à peine!

Tu me diras, faut bien changer, on n'est plus en 1991. Mais même, tu ne m'empêcheras pas de penser que de te voir là sur les photos presse avec ce bouc, et ayant plutôt la classe il faut bien l'avouer, ben ça me choque. C'est bête mais c'est comme ça.
Allez, Jay, reviens à la raison, rase moi cette barbe, remets un t-shirt dégueulasse et continue de ne ressembler à rien. Sinon Lou Barlow va encore se foutre de ta gueule.

xxx

Ton fan, -Twist-

Album: Several Shades of Why
Année: 2011
Label: Sub Pop


Not Enough, autre extrait de 'Several Shades of Why' est à télécharger gratuitement et légalement sur le site officiel de J Mascis en cliquant ici.

mardi 22 février 2011

Stranded Horse - Humbling Tides [Talitres]

Sortie de la profondeur de la rivière Niger, revoilà la kora de Yann Tambour, l'homme derrière Encre mais surtout de Thee Stranded Horse. Enfin, Stranded Horse tout court, notre homme ayant préféré abandonné en cours de route le Thee que ne lui sied peut-être pas si bien.

'Humbling Tides' est le second album de Stranded Horse et la suite d'un premier 'Churning Strides' (chronique de l'époque ici) délicieux à plus d'un titre. Et une fois de plus, il est basé sur la kora, cet instrument malien qui n'est pas sans rappeler notre harpe occidentale, même si les sonorités qui s'échappent de l'instrument africain sont plus tendues, plus sèches.

Loin de ressortir un copié-collé de son premier album, Stranded Horse modifie sur 'Humbling Tides' quelque peu son propos en intégrant subtilement violons (celui de la violoniste de Mansfield Tya) et violoncelle sur quelques unes de ses compositions et en mettant un peu de pop dans le moteur. Et le résultat n'en est que plus beau.

D'ailleurs, la force de 'Humbling Tides' tient dans ce fait: cette capacité qu'a Stranded Horse à faire évoluer sa musique, de lui faire prendre corps. Et si 'Churning Strides' était l'album de la découverte et de l'exploration sonore - basé sur de très solides compositions, 'Humbling Tides' me fait plus l'effet de l'album de la maturité, malgré tout le cliché que cette expression peut comporter.

Qu'il chante en anglais (de façon claire, presque sautillante) ou en français (un chant plus étouffé qui cache volontairement la diction de certains mots au creux de ses joues, comme pour mieux les garder mystérieux), Stranded Horse réussit en tout cas son pari.
'Humbling Tides' est un très bel album - le plus beau écouté en 2011 pour le moment, supérieur à son prédécesseur, ce qui n'est déjà pas rien. Plus encore, ses paroles sont ici véritablement portées une musique belle, langoureuse, légère autant que pesante et qu'il sait rendre ample malgré son côté très intimiste. Bref, du ravissement à tous les étages. (sortie: 24 janvier 2011)

Nb: Stranded Horse est en concert à Lyon mercredi soir à Grnd Zero Gerland pour présenter, entre autres, ce 'Humbling Tides'. Et sûrement pour pas cher mon fils. Plus d'infos ici.

Envie d'en savoir plus? Allez donc lire les très bonnes chroniques de Benjamin, de Thom, de Benoit ou encore de Mmarsu.


Son:
Myspace (Trois chansons de 'Humbling Tides' en écoute)
Page officiel de Stranded Horse chez Talitres


Deux chansons en écoute. Shields pour vous mettre par terre, They've unleashed the hounds for the wedding pour vous faire frissonner. (malheureusement plus en écoute)

lundi 21 février 2011

[Track of The Day] Adele - Turning Tables

Elle m'avait retourné le bide avec son Hometown Glory - une des plus belles chansons que j'ai pu écouter ces dernières années - dernier morceau d'un album pas formidable mais contenant tout de même quelques belles balades à croquer.

'21' n'était pas un album attendu par chez moi. Mais titillé par les éloges lus ici et là, j'ai posé mes oreilles dessus. Et il faut avouer que tout commence très bien avec un triptyque Rolling In The Deep, Rumor Has It, Turning Tables qui tient vraiment la route, bien produit, sans fausses notes et que la voix d'Adele tient bien. Et puis… plus rien. Ou presque.

Comme si on lui avait dit qu'il fallait qu'elle tombe dans le cliché, qu'elle n'évite pas les écueils classiques, Adele salope ce premier quart d'heure et plombe l'album de guimauve et de choix de productions et artistiques hasardeux (la boite à rythme affreuse de He Won't Go, le solo dégueulasse de Set Fire To The Rain).

On sauvera Someone Like You voire le très soul One and Only. Mais à part ça, rien. Alors oui certains trouveront ce Turning Tables très sirupeux (et ils auront sans doute raison, c'est mon côté fleur-bleue, mais j'aime vraiment ses mélodies toutes simples et amples à la fois qu'elle martèle sur son piano) mais il est à mes oreilles la preuve du talent qui vit dans les mains et les cordes vocales d'Adele. Pour cela que je trouve '21' frustrant: il y avait vraiment moyen de faire bien mieux. Cette jeune femme a vraiment du talent , en plus d'un sacré coffre.

Album: 21
Année: 2011 
Label: XL

Et pour finir, le clip de son premier single, Rolling in the deep :



vendredi 18 février 2011

[Track of The Day] Charles Bradley - The World (Is Going Up in Flames)

L'an dernier, c'est Aloe Blacc, 31 ans au compteur, qui avait fait l'actualité soul par sa voix, ses compositions et le groupe qui l'accompagnait.
Cette année, il y a des chances que cela soit Charles Bradley et 'No Time For Dreaming' son premier album à… 62 ans!

Cuisinier pendant toute sa vie mais fan de musique depuis encore plus longtemps, Charles Bradley ne doit son changement de carrière qu'aux oreilles sûres de Gabriel Roth, patron de Daptone Records, le label de Sharon Jones and The Dap Kings.

On parle souvent des p'tits jeunots qui remettent au gout du jour une musique qui a connu son heure de gloire dans les années 70. Sauf que lui, Charles Bradley sort un disque des années 70, tout bêtement. Il a la voix, rocailleuse et puissante, un groupe qui assure sacrément (ces cuivres!) et quelques chœurs pas piqués des hannetons.

'No Time For Dreaming', qui porte pour le coup bien mal son nom, est un très bel album de soul/funk à l'ancienne, réalisé par un ancien qui n'aurait vraiment pas fait tâche aux côtés de certains monstres de l'époque. James Brown pour ne citer que lui.

Nb: pour en savoir plus sur ce disque, jetez-vous sur la chronique de PandaPanda, en cliquant ici.

Album: No Time For Dreaming
Année:
2011
Label:
Daptone


Et pour finir, le premier clip de Charles Bradley. Celui de The World (Is Going Up in Flames), forcément:


mercredi 16 février 2011

[Track of The Day] Metronomy - She Wants

Il est minuit passé. Et j'ai beau avoir les yeux qui se ferment tout seul et une longue journée qui m'attends demain, j'ai comme une incapacité à quitter cet écran et les touches noir de mon ordinateur. Lassitude? Peut-être. Envie d'aller au bout de la fatigue pour finir un truc ou deux? Sûrement.

Il faut dire aussi que je suis bien accompagné. Son nom? La basse. Instrument des plus sous-estimés de l'histoire de la musique, il est le pivot central de She Wants, le nouvel single des anglais de Metronomy.

Une chanson très smooth, très cotonneuse, qui pourrait être très cool si elle n'était empreinte si d'une grande noirceur. A l'image finalement de son clip (voir plus bas), sorte de rêve-trip qui bascule et qui commence et se termine dans des plumes d'oreilles.

She Wants ou la chanson de nuit parfaite qui accompagne depuis quelques jours mes veillées nocturnes prolongées. Demain matin, le réveil sera ardu. Mais comme dit le vieil adage: «Aide toi et la basse t'aidera». Amen.

Album: The English Riviera
Année: 2011
Label: Because Music



She Wants est à télécharger gratuitement et légalement sur le site officiel des Metronomy (contre la traditionnelle adresse mail). Ici.

A voir, le très beau clip de ce She Wants des Metronomy:



mardi 15 février 2011

[Track of The Day] Okkervil River - Mermaid

Après avoir perdu Jonathan Meiburg parti se concentrer uniquement sur Shearwater; après avoir donné la musique qu'il fallait à la voix de Roky Erickson, revoilà les Okkervil River à quelques semaines de sortir leur nouvel album, 'I Am Very Far', point de départ d'une nouvelle aventure pour les texans.

Un disque (le sixième) qui s'annonce ambitieux, avec la présence de pas moins de deux batteurs, deux pianistes et sept guitaristes sur certaines chansons si l'on en croit Will Sheff tête de proue du combo.

'I Am Very Far' est annoncé pour mai prochain mais est amené tranquillement mais sûrement par une première sortie, 'Mermaid 12"' à l'artwork bien propret pour les Okkervil River et sur laquelle on trouve deux chansons.

Si Walked Out on a Line a un intérêt relatif, ce 'Mermaid 12"' vaut largement le coup pour la chanson titre Mermaid, bien belle balade mélancolique, très orchestrée et toute en progression qui voit Will Sheff se lâcher au fur et à mesure de l'avancement du morceau (à tel point qu'on le croirait revenu, le temps d'un instant, à l'époque bénie de 'Down The River of Golden Dreams').

Originellement enregistrée en 2007 pour la bande originale du film 'In Search of a Midnight Kiss', la version 2011 de Mermaid n'a plus rien à voir avec sa devancière. Et quand on entend cette chanson et que Will Sheff déclare que ca ne sera qu'une face-b de 'I Am Very Far', on peut être confiant pour la suite des évènements. Très. 

Album: Mermaid 12" 
Année: 2011 
Label: Jagjaguwar

Profitons en aussi pour signaler la très belle nouvelle mouture de Playlist Society, blog de Benjamin, devenu site/webzine collaboratif depuis hier 10h. Du beau boulot. A voir ici.

lundi 14 février 2011

[Track of The Day] La Femme - Sur La Planche

Si je voue un culte chaque jour plus grand aux années 80, décennie décriée alors qu'essentielle à mes yeux (en tout cas bien plus que les années 90 par exemple), j'ai toujours eu beaucoup de mal, allez comprendre, pour les groupes français de cette époque là. A commencer par les affreux Indochine (j'ai beau avoir eu des cousins fans du groupe, rien n'y a fait, j'ai toujours été allergique à la musique de la fratrie Sirkis, à quelques litres de whisky près ceci dit).

Sans aller jusqu'à comparer La Femme à Indochine, Niagara et autres Rita Mitsouko (le raccourci est une bien trop grosse ficelle), il y a tout de même un peu de cela. J'aurais donc du détester le premier Ep de La Femme, groupe biarrot qui fait dans la pop-à-synthé, wavienne et lo-fi orientée années 80. Sauf que… ça marche.

Et plutôt très bien. Paroles au sens abscons, chansons en mouvement constant, rythmiques très efficace pour un tout extrêmement dansant. Rien que pour Sur La Planche, tube immédiat certifié "or en barre", ou Télégraphe presque à tiroir, ce premier Ep a de la gueule. Une sacrée. (merci à Sami de la découverte)

Album: La Femme Ep
Année: 2011
Label: -



'La Femme Ep' est en écoute complète ainsi qu'en achat physique ou virtuel sur le bandcamp de La Femme. Ici même.

Et le très bon clip de Sur La Planche:



jeudi 10 février 2011

Anna Calvi - Anna Calvi [Domino]

Anna Calvi ou la petite jeune femme qui fait débat. A ma droite, les amoureux de cette londonienne, nouvelle venue sur la scène musicale indé et signée chez Domino, qui voient en elle une nouvelle Patti Smith ou PJ Harvey, qui aiment son charme, sa voix et son premier album. Une fan-base qui compte, hormis les médias classiques qui lui ont tous (ou presque) tressés des lauriers ici ou à l'étranger, des gens bien comme Nick Cave, Brian Eno ou même… Jessica Alba (oui je sais, pour cette dernière, on s'en fout).

A ma gauche, ses détracteurs. Ceux qui trouvent qu'elle geint plus qu'elle ne chante, qu'elle n'est qu'un ersatz de PJ Harvey ou d'autres "rockeuses" passées, que ses chansons ne sont que des resucées bien fadasses de titres et de mélodies déjà mille fois entendus. Et que l'emballement médiatique (le nerf de la guerre est là) autour de cette jeune femme est totalement injustifié. Des détracteurs qu'on découvre essentiellement sur le net et dans la blogosphère.

Où est la vérité? A mes oreilles, au milieu. Milieu plus même. Car même si je m'attendais ici à quelque-chose de plus écorché, de plus punk, de plus hurleur; même si je ne suis pas totalement convaincu par ce premier album d'Anna Calvi; même si je lui trouve quelques temps faibles et des passages qui auraient mérités d'être plus rentre dedans, j'avoue avoir été plutôt conquis, aussi bien par la voix de l'anglaise (elle chante bien, n'en fait pas des caisses alors qu'il y avait matière à), ses compositions (de Desire à First We Kiss, de Suzanne & I à No More Woods) que par son rock sombre, électrique, rêche voire parfois voluptueux.

Plus que PJ Harvey (et dont l'ancien comparse Rob Ellis est présent à la production de cet album d'Anna Calvi, ceci expliquant sans doute cela) ou Patti Smith citées ici ou là, j'y vois personnellement plus l'ombre de Jeff Buckley (The Devil) et surtout de Chrissie Hynde autant dans le chant dans des certaines orientations musicales un peu plus lourdes.

Finalement, beaucoup de réactions face à son disque sont la preuve que l'industrie musicale et tout ce qui gravite autour a bien changé. Certains encensent un album honnête, tentant de surfer sur un buzz pour vendre plus. Et d'autres détruisent l'affaire à coups de critiques assassines pleines de mauvaise foi, en reprochant en filigrane à Anna Calvi de ne pas avoir sorti un album révolutionnaire et qui fera date dans l'histoire de la musique.

Je ne pense pas qu''Anna Calvi' est un album qui restera. Ce n'est en rien un chef d'œuvre et encore moins une bouse. Juste une belle entrée en matière pour - ce qui ne gâche rien - un joli bout de femme qui est en train de poser les bases d'une future discographie qui pourrait s'avérer être vraiment intéressante. Cette fille a quelque-chose. (Sortie: 17 janvier 2011)


Son:
Myspace (Quatre chansons d''Anna Calvi' en écoute)
Site officiel

Deux chansons en écoute. Le presque susurré No More Woods et le Pretenders-ien Desire. (malheureusement plus en écoute)


Et pour finir le «clip» de Jezebel, premier single d'Anna Calvi sorti à l'automne dernier :




mardi 8 février 2011

Ensemble - Excerpts [Fat Cat]

Stupéfiant. Le premier album d'Ensemble avait été une surprise sortie de nulle part, d'une beauté stupéfiante donc, lovant ses compositions dans un univers de folktronica ouaté. Même Chan Marshall/Cat Power, présente en featuring, m'avait emballé, elle qui m'hérisse d'ordinaire le poil; c'est dire.

Surprenant. C'est l'annonce de la suite. Non pas qu'elle soit injustifiée mais dans une industrie musicale où le succès commercial est la seule à avoir voix au chapitre, l'échec du premier album aurait du sonner le glas des aspirations fat-catesque d'Olivier Alary le toulousain, l'homme derrière Ensemble.

Mais il n'en est rien. Car 1) le soit disant échec commercial du premier Ensemble n'en est peut-être pas un (ce n'est qu'une opinion personnelle basée sur de très très faibles retours sur cet opus là). Et 2) Fat Cat n'étant pas un label comme les autres, il lui a évidemment laissé sa chance.

'Excerpts' est donc le second album d'Ensemble. Une suite qui aura mis quatre années à venir… soit le temps de gestation du premier album (on ne se refait pas). Et un disque qui s'éloigne - un peu - de l'ambiance electronica-planante et du minimalisme pour plus se rapprocher d'une pop toujours teintée d'électro, parfois atmosphérique mais surtout virevoltante.

A l'image d'Arandel, Olivier Alary a enregistré cet album sans faire appel au sampling ou aux ordinateurs, préférant tabler sur des instruments plus traditionnels. En y mettant beaucoup de cordes, et en alternant chant anglais et chant français (où sa voix évoque très souvent celle d'un certain Dominique A), Olivier Alary fait prendre à son Ensemble un premier tournant et amène sa musique dans des lieux plus ancrés dans la réalité.

Peut-être moins cohérent que son prédécesseur, sûrement moins bon (faut dire que l'autre était d'une très grande classe), 'Excerpts' reste cependant un album à découvrir et qu'on prendra le soin d'écouter souvent pour en découvrir tous les petits secrets.
Plein d'ambiance, théâtral par moments, enivrants par d'autres, presque shoegazien aussi, susurré le reste du temps, ce disque est aussi enchanté par Darcy Conroy, la voix féminine qui se balade tout au long des sillons de l'album, et qui rappelle étrangement par moment celle de la très regrettée Trish Keenan. (Sortie: 17 janvier 2011)


Son:
Myspace (Deux chansons de 'Excerpts' en écoute)
Site officiel d'Ensemble

Deux chansons en écoute: le classieux Things I Forget et le très ambiant Before Night. (malheureusement plus en ligne)

lundi 7 février 2011

[Track of The Day] Ellen Allien - The Kiss

On est lundi matin et qui dit lundi matin dit «panne de réveil», «marque de l'oreiller sur la joue gauche», «cernes naissantes» et «barbe de trois jours qu'on a oublié de raser». Bref, une preuve de plus que Bernard Menez et ses copains nous prenaient vraiment pour des cons avec leur "Vivement Lundi!".

Histoire de trouver la force d'ouvrir les yeux et d'arrêter de faire semblant de travailler, petite perle electro dancefloor avec The Kiss d'Ellen Allien, qui vient de voir le jour sur la dernière compilation ('Werkschau') en date de son label à elle qu'elle a, BPitch Control.

La découverte de The Kiss d'Ellen Allien, je la dois à un nouveau blog, à la peinture fraîche, tenu par un lyonnais amoureux de musique en générale et de musique électronique en particulier. Lui s'appelle Philou et gère Do Not Touch My Crossfader. Un blog sobrement aménagé et qui va à l'essentiel: la musique. Bref, plus qu'un long discours, je vous invite à aller faire un tour chez Do Not Touch My Crossfader. Vous devriez y trouver votre compte. 

Album: Werkschau 
Année: 2011 
Label: BPItch Control

jeudi 3 février 2011

[Track of The Day] Low - Try to Sleep

Semaine importante pour Sub Pop qui après avoir lancé sur les rails de la promo le second album des Fleet Foxes annonce la sortie du nouvel album (le 9è déjà) de Low, 'C'Mon', pour le 4 avril prochain. Et vu que le groupe cher au slowcore l'est aussi à mes oreilles et qu'il avait sorti l'an passé un 'Live at Eindhoven Ep' vraiment splendide (et diffusé gratuitement, voir ici), vous imaginez mon excitation.

Low profite de cette news pour balancer un premier extrait, Try to Sleep, bien sous tout rapport, lancinant et lumineux comme il faut, avec la voix d'Alan Sparhawk et les choeurs de Mimi Parker en maîtres d'œuvre.

Bref, une semaine de joie et bénédiction et une année 2011 qui démarre décidément sur les chapeaux de roue avec des albums annoncés qui font frétiller par avance mes esgourdes.
Ah et sinon, les White Stripes viennent de splitter (dont le visuel de 'C'Mon' me rappelle étrangement le groupe des frère-soeur/mari-femme/cousin-cousine/ex-mari-ex-femme, barrez les mentions inutiles). Oui, vous pouvez reprendre une deuxième fois des moules. 

Album: C'Mon 
Année: 2011 
Label: Sub Pop

Try to Sleep, premier extrait de 'C'Mon', est à télécharger gratuitement et légalement (contre la traditionnelle adresse mail) sur le site de Low en cliquant ici.

mercredi 2 février 2011

[Track of The Day] The Lonely Island - The Creep (feat. Nicki Minaj)

Sûrement que beaucoup se foutent de ces joyeux trublions. Donc faisons la courte. Car ils sont de retour!

Après leur I Just Had Sex enregistré avec Akon et orienté «cul-bitte-chatte» (à voir ici) en préambule de leur prochain album, The Lonely Island d'Andy Samberg reviennent au pas de charge avec une nouvelle chanson, The Creep, et John Waters et la rappeuse US Nicki Minaj dans leurs bagages.

The Creep est une chanson à la production aguicheuse et Luniz-ienne, à l'univers un brin malsain mais qui rappellera à n'en pas douter à chacun d'entre nous un creep ou deux croisés sur les bancs d'un collège ou d'un lycée. 

Album: tba 
Année: 2011 
Label: Universal Republic

Et comme d'habitude avec les chansons de The Lonely Island, rien dans le lecteur grooveshark mais la vidéo officielle ci-dessous :


mardi 1 février 2011

[Track of The Day] Fleet Foxes - Helplessness Blues

Barbus au folk pastoral divin, les Fleet Foxes avaient mis du temps à trouver leur chemin jusqu'à mon hypophyse. Mais une fois qu'ils l'avaient fait, difficile de résister à ce chant et ces chœurs presque célestes et ces partitions harmonieuses.

Aujourd'hui, je ne sais pas si Robin Pecknold et ses copains portent toujours haut la barbe. Ce qui est sur c'est que 2011 sera l'année du retour des Fleet Foxes, trois ans après leur premier fait d'arme. Il s'intitule 'Helplessness Blues', sortira début mai chez Sub Pop et sera orné d'une pochette travaillée qui trouvera sa place avec facilité à côté de l'album et de l'Ep précédents.

Quant à la musique, vu que c'est ce qui est importe avant tout, on attendra d'avoir tout le disque pour juger. Mais ce premier extrait, du nom de l'album, Helplessness Blues, est un bijou de chanson folk rythmée et envoutante, très bien arrangée, dont je suis tombé sous le charme en une demi-écoute. Quelle entrée en matière! 

Album: Helplessness Blues 
Année: 2011 
Label: Sub Pop