Et il faut dire que le succès fut au rendez-vous, pour au moins un des deux projets. Parti sept jours après les attentats du 11 septembre, je n'ai pu me résoudre qu'à revenir une fois en France. A Noël, le temps de revoir la famille, dire au-revoir à mon grand-père, et choper une grippe carabinée le soir du réveillon. Un seul retour en neuf mois avant un départ déchirant, assis dans une bus inconfortable, les yeux mouillés venant troubler les dernières images d'une ville où je savais que je ne remettrais pas les pieds.
Parce que bien que considérée comme une des pires villes d'Angleterre, Coventry avait tout pour plaire : un côté village, des prix moins prohibitifs qu'à Birmingham ou Londres, un quartier étudiant (dont la maison que je partageais avec des gens qui sont devenus depuis des compagnons d'une vie, était la porte d'entrée) plein de grecs, d'italiens, d'espagnols, d'allemands ou de français.
Pendant un an, ce ne fut que soirées, house-parties à 100 personnes - souvent évacuées par des bobbies calmes et sereins, ouverture de boites de nuit qui fermeraient quelques semaine plus tard, divagation sur tous les sujets dans un anglo-franco-espagno-italien, espéranto de pacotille mais compréhensible, des petits matins frais, et des batailles homériques et quotidiennes entre soleil et pluie. Un bonheur sans fin en quelque sorte.
Pour autant, et bizarrement, ces neuf mois à Coventry ne furent pas passés à l'ombre d'un ampli d'une salle de concert. Oui, même en étant au cœur de l'Angleterre, dans une ville prolo s'il en est, je n'ai assisté qu'à un seul concert, celui de Six. By Seven, dans une salle où j'avais mes habitudes de fêtard ; délaissant la musique pour tout le reste.
Si mon moi de 2001 était transporté en 2021, nul doute tout de même qu'il aurait poussé un peu plus la chose. Et en aurait sans doute profiter pour y découvrir le quintet FEET, originaire de... Coventry. Un groupe qui avait (semble t-il en tout cas) eu son petit effet il y a deux ans avec la sortie de son premier album 'What's Inside Is More Than Just Ham'. Et qui s'apprête à remettre ça avec 'Walking Machine Ep', nouveau 4 titres à venir le 4 juin prochain chez les très sûrs Nice Swan Records qu'il n'est plus besoin de présenter.
Un disque qui se présente sous les meilleurs auspices avec Peace & Quiet, brillant premier extrait entre rock, pop et post-punk (que FEET qualifie de « crease pop ») de deux minutes tout juste, pas avare de critiques à l'encontre de la scène actuelle (« Squeaky clean indie boys corporate ass kissing closing down venues cause the hippies ain’t listening », « I wanna hear a chorus not a list of people your blaming »). Une chanson surtout anglaise en diable et qui a le bon goût de me rappeler que si j'ai la nostalgie de mes 20 ans, l'Angleterre, elle, me manque follement.
Le clip de Peace & Quiet de FEET :
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