jeudi 31 janvier 2019

[Track of The Day] The Cinematic Orchestra - A Caged Bird/Imitations of Life (feat. Roots Manuva)

Faisons un saut dans le passé et retournons en 2002. A l'époque, The Cinematic Orchestra vient de sortir 'Every Day', son deuxième album. Sur celui-ci, on trouve All Things To All Men, composition longue de 10 mns, où un certain Roots Manuva vient poser son flow. Le résultat est magnifique, un mariage d'ambiances évanescentes assez spectaculaire, qui poursuit un sillon tracé par Massive Attack.

Dix-sept ans plus tard, les trois larrons remettent le couvert et donnent suite à cette première expérience commune à l'occasion de la sortie prochaine du nouvel album de The Cinematic Orchestra 'To Believe'. Et en profitent pour revenir sur le devant de la scène.

Car il faut dire que les deux groupes ont bien disparu des radars. Pour The Cinematic Orchestra, depuis 'Ma Fleur' en 2007 et un To Build a Home (avec Patrick Watson au chant), tube en or massif qui a longtemps adouci les oreilles indie avant de squatter (et de continuer sans doute longtemps à le faire) films et publicités en tous genres. Pour Roots Manuva, depuis la fin des années 2000 qui, mine de rien, commencent presque à ressembler à un lointain passé.

La chanson s'appelle A Caged Bird/Imitations of Life et voit Roots Manuva, sur un beat qu'il n'aurait pas renié à sa belle époque, mélanger slam et chant, tandis que The Cinematic Orchestra déploie une belle mélodie, puissante et mélancolique. Et qui a vraiment tout pour connaître le même destin de  « synchronisation » que To Build a Home (ce que d'aucuns lui reprocheront sans doute).

Album : To Believe
Année : 2019
Label : Ninja Tune


En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog), A Caged Bird/Imitations of Life de The Cinematic Orchestra, avec Roots Manuva au chant, est également en écoute ci-dessous :


Autre chanson extraite de ce nouvel album de The Cinematic Orchestra, voilà To Believe, avec Moses Sumney au chant :


Et parce que cette chanson est toujours somptueuse, 17 ans après, réécoutons donc la première collaboration entre Roots Manuva et The Cinematic Orchestra, All Things To All Men :



mardi 29 janvier 2019

[Track of The Day] James Yorkston - Shallow

Soyons factuel pour commencer : James Yorkston sortira le 22 février prochain son nouvel album. Un disque qui s'intitulera 'The Route To The Harmonium'.  
Ceci étant posé, ne tournons pas autour du pot et ne partons dans des considérations philosophiques ; ne revenons pas sur ses merveilleux (ou simplement très bons) albums précédents ; ne frissonnons pas d'émoi en repensant à ce fabuleux 'Just Beyond The River' de 2004, accompagné qu'il était alors de The Athletes (dont la disparition en 2012 de son ancien double-bassiste Doogie Paul est une des raisons d'exister de ce nouvel album) ; ne nous appesantissons pas sur ses deux dernières sorties en compagnie de Suhail Yusuf Khan et Jon Thorn, surtout quand on les a tout juste survolées ; ne nous lançons pas dans une ode à ses mélodies, à ses paroles, à ses compositions ; ne refaisons pas l'histoire en nous demandant pourquoi un artiste tel que lui n'a pas la notoriété - ne serait-ce qu'indie - que ses chansons devraient lui conférer.

Ne faisons pas tout cela, non. Mais écoutons, plutôt. Écoutons Shallow, le deuxième extrait de 'The Route To The Harmonium' donc. Une chanson splendide à tous les niveaux, sans conteste une des belles plus compositions de James Yorkston, à la tristesse insondable, portée par une mélodie sublime où, sur la fin, un cuivre divin finit par nous faire rendre les armes.

Une chanson et des paroles (« There are years, there are still years, that could have been ours... ») qui devraient être assez représentatives de la tonalité de l'album (James Yorkston l'explique d'ailleurs bien : « Cet album traite de la vie, la vie qui se déroule autour de moi. Il y a la famille, le foyer et le fait d’en être éloigné en tournée… Mais il fait aussi écho aux départs de vos amis – le pourquoi et le comment – lorsqu’un ami s’en va c’est toujours un coup de poing dans le ventre vous savez ? Cet album est sur eux, mais plus sur nous, ceux qui restent… »). Oui, écoutons. Parce que des chansons comme Shallow, on n'y a pas droit tous les quatre matins. 

Album : The Route To The Harmonium
Année : 2019
Label : Domino Records

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En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog), Shallow de James Yorkston est en écoute ci-dessous, via son clip :


Autre extrait de 'The Route To The Harmonium' de James Yorkston, voilà My Mouth Ain't No Bible, une chanson tout en spoken word, très belle elle aussi :



lundi 28 janvier 2019

[Track of The Day] Apparat - DAWAN

La dernière fois que j'ai parlé dans ces pages d'Apparat, c'était à l'occasion de la sortie de Black Water, premier extrait de, son album de 2011. Une chanson vaporeuse, à l'esthétique magnifique, mais qui n'avait pas pu rehausser 'The Devil's Walk', l'album médiocre sur lequel elle se trouvait.

Huit ans plus tard, je retombe sur Apparat (de son vrai nom Sascha Ring), qui a quitté ses deux compères de Modeselektor et vient d'annoncer la sortie de son nouvel album, le cinquième de sa carrière. Sobrement intitulé 'LP5', ce disque est mis en orbite par DAWAN, un premier single d'une beauté transcendante et aux sonorités presque palpables (cette basse !).
Restons prudents, le passé nous a appris que les chansons de qualité lancées en éclaireuses ne présagent rien de spécial pour l'album en question. Mais quand même.

Album : LP5
Année : 2019
Label : Mute


En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog), DAWAN de Apparat est également en écoute ci-dessous via son clip :



mercredi 23 janvier 2019

[Track of The Day] Lali Puna - Being Water

Après un peu passionnant 'Two Windows' en 2017 (et qui faisait déjà suite à un peu emballant 'Our Inventions' en 2010), le quatuor bavarois Lali Puna semble avoir décidé de ne pas mettre 7 ans entre chaque sortie.

Lancé en éclaireur, Being Water est le premier single d'un EP à venir (et du même nom) qui verra le 1er mars prochain, toujours chez Morr Music.

Du Lali Puna pur jus, presque Postal Servic-ien même, et efficace où la voix de Valerie Trebeljahr est égale à elle-même. Et on ne leur en demande pas plus. D'ailleurs, au-delà de ce retour, certes léger, peut-être qu'il donnera des idées à Markus Acher de relancer l'enregistrement d'un nouvel album de ces Notwist : 'Close to the Glass' date tout de même de 2014, il serait temps.

Album : Being Water Ep
Année : 2019
Label : Morr Music


En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog), Being Water de Lali Puna est également en écoute ci-dessous :


Et pour ceux qui veulent aussi les images, voilà le clip très canin de Lali Puna pour ce single Being Water :



lundi 21 janvier 2019

[Track of The Day] Juan d'Oultremont - Avant l’Incident

De mon enfance, je me souviens de ces réveillons du nouvel an avec mes parents, leurs amis et les enfants de leurs amis. Une soirée festive, gentiment alcoolisée (j'ai toujours du mal à imaginer mes parents se mettant des races mémorable) où le maître de cérémonie passait quelques tubes internationaux (c'est lors d'une de ces soirées que je suis tombé amoureux de Kylie Minogue et de son Locomotion) mais surtout de la variété française, de Sardou à Julien Clerc en passant évidemment par tous les « tubes des années 80 », comme on les appelle désormais.

Cœur de Loup de Philippe Lafontaine faisait partie du lot, forcément. Chanson sortie en 1978 dans l'indifférence générale, c'est 11 ans plus tard qu'elle fera un carton, avant que son chanteur replonge dans l'oubli.

Pourquoi parler de ce titre pour ouvrir la saison 2019 de ce blog, deux longues semaines après avoir mis un point final à 2018 via les traditionnels classements de fin d'année ? Parce que Juan d'Oultremont est le co-auteur de Cœur de Loup. Et c'est sans doute ce succès qui aura permis au belge une grande liberté artistique et de pouvoir multiplier les expériences au point d'être difficile à cataloguer - qui plus est quand on l'a découvert il y a quelques semaines de cela seulement -: plasticien, photographe, écrivain, dessinateur, metteur en scène de théâtre et même réalisateur de pochettes de disques, notamment pour Blue Note Records. Et donc chanteur, avec quelques albums personnels et autres participations ici et là.

Son dernier single s'appelle Avant l’Incident, a été co-écrit par Benjamin Schoos (et signé sur son label, Freaksville) et est sorti en juin dernier, autant vous dire que je suis à la bourre. On n'en fera sans doute pas un tube, mais cachée derrière un côté presque kitsch, la mélodie est aguicheuse. Et il y a un peu du Katerine de 'Robots Après Tout' sur ce titre de Juan d'Oultremont. Efficace.

Album : -
Année : 2018
Label : Freaksville Records

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En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog), Avant l’Incident de Juan d'Oultremont est également en écoute ci-dessous :


Autre chanson très bien foutue de Juan d'Oultremont, voilà le très alcoolisé et drôle Ma Fiancée, en duo avec Sophie Galet, sortie elle aussi en 2018 :



samedi 5 janvier 2019

Bilan 2018 : « Albums » (20-01)



Après le Top 15 « Ep, 7", Compilation & Réédition », après le Top 50 « Chansons » (en écoute ici) et après la partie partie du top albums avec les disques classés de la 40ème à la 21ème place, finissons ce récapitulatif/bilan de l'année 2018 avec les 20 disques qui auront marqué mon année musicale.

Mais avant de se plonger dedans, prenons du temps pour avoir voir ce qu'il se dit du côté des blogs et autres sites amis (ou non) :
Vingt albums donc pour finir l'année. Une excellente année d'ailleurs, rock au possible (qui a dit qu'il était mort ? Parce qu'il avait tort, disons le clairement), particulière car ça doit faire bien longtemps qu'un de mes tops albums ne comporte pas un album de chez Domino.

Une année marquée surtout donc par un album dingue (qui aurait mérité de faire les unes de magazine et qui il y a quelques années auraient enfanté une génération de futurs musiciens), le disque d'un australien qui vit à Berlin auteur d'un album sidérant de beauté, de retrouvailles avec un groupe perdu de vue depuis 15 ans, de l'épitaphe d'un groupe français, brillant comme bruyant, d'un groupe mythique qui se réinvente sans cesse  et autres folk éthérée canadienne. Entre autres, et beaucoup de choses.


Évidemment, lire c'est bien, écouter c'est mieux. Donc au bas de ce papier se trouvent deux lecteurs (un Spotify, un Deezer) proposant - dans l'ordre croissant - une chanson de chacun des albums présentés ci-dessous. Bonne(s) écoute(s) et à très vite dans ces pages !

Bilan 2018 : 
Top « Albums » (40-21)
Top 50 « Chansons »
Top 15 « Ep, 7", Compilations & Rééditions »

20. Dakota Suite, Dag Rosenqvist and Emanuele Errante - What Matters Most [Karaoke Kalk]
De mémoire, la dernière fois que j’ai écouté Dakota Suite ce devait être pour leur 'This River Only Brings Poison' de 2002. Sachez donc que 16 ans plus, au-delà de la surprise de les savoir toujours actifs, leur musique, entre ambiant-pop et drone, est toujours aussi belle et évocatrice. Et rappelle énormément Jesse Poe, l'homme derrière ce fabuleux groupe qu'était Tanakh.


19. Adrian T. Bell - The Navigator [-]
Découvert par le biais de « J’écoute une K7 de la vedette » (dont j’avais parlé ici), ce disque d’un musicien anglais parti vivre à Prague - et accessoirement leader du groupe The Prostitutes - m’aura saisi immédiatement, quand bien même sa production m’a plutôt dérouté. Mais il a pour lui une voix, des mélodies captivantes et de vraies bonnes chansons. Et quand il marie son timbre à une voix féminine (voir ici), ce sont les images de certains des plus beaux duos de l’histoire qui ressurgissent. Pas mal pour un disque aussi confidentiel.


18. The Limiñanas - Shadow People [Because Music]
Après un 'Malamore' décevant, les Limiñanas retrouvent hargne, fougue et une production tout sauf lisse et qui leur va bien - mieux - au teint. Sur ce disque, on trouve plein de superbes chansons, d’invités de marque apportant tous leurs pierres à l’édifice et un tube vénéneux et presque drogué (écouter ici). Plus que jamais, leur psychédélisme sixties (d'aucuns diront yé-yé) est imparable.


17. Soft Kill - Savior [Profound Lore]
Album marqué par le décès prématuré du fils du leader du groupe, il s’en dégage une atmosphère assez mélancolique. Pour autant si l’on est en plein post-punk, shoegaze et tout ce qui peut s’y accrocher, il ressort de ce disque un côté lumineux. Mélancolique certes mais lumineux.


16. Dominique A - La Fragilité [Cinq7]
Grosse année pour Dominique A qui aura sorti deux albums, un « électrique », l’autre plus « acoustique ». Et c’est le second qui nous intéresse, le premier étant un peu décevant. Mais ce 'La Fragilité' rattrape le tout, avec une simplicité et une beauté fascinante. Monsieur Ané à son meilleur.


15. Marissa Nadler - For My Crimes [Bella Union / Sacred Bones]
Huitième album pour la formidable Marissa Nadler. Un disque à la très belle pochette et à la beauté renversante, comme à chaque fois. Mélancolique, blues-folk (ce Blue Vapor !), il confirme que l’américaine est l'incarnation musicale de la beauté.


14. The Innocence Mission - Sun on the Square [Bella Union]
Malgré ses trente années d'activité, et contrairement à pas mal de leurs contemporains, on dirait que les nouveaux disques de The Innocence Mission sont encore plus beaux que les précédents. La preuve avec ce 'Sun on the Square' qui reprend les mêmes recettes, mais en mieux. Toujours la voix de Karen Peris, toujours ces compositions au charme incroyable, toujours ces arrangements soyeux et soignés, toujours ces textes aussi tristes que plein d’espoirs.


13. The Beths - Future Me Hates Me [Carpark Records]
Sans conteste la découverte power-pop de l’année. Un disque pied au plancher de la part de ces néo-zélandais qui tombent l’album le plus efficace de 2018, où derrière l’énergie et les mélodies se cachent parfois des histoires pas si ensoleillées.


12. Iceage - Beyondless [Matador]
Album de rock absolument terrible, 'Beyondless' est d’une justesse et d'une efficacité quasi sans égal cette année : proto-punk, punk-soul, rempli de mélodies marquantes (écouter ici), fortes et évidentes et portées par un chant toujours aussi impressionnant. Le tout sans jamais aucune compromission. On l'oublie souvent, mais Iceage est décidément un des groupes majeurs de la décennie en cours.


11. IDLES - Joy as an Act of Resistance. [Partisan Records]
LA confirmation de l’année, après le très prometteur 'Brutalism'. Que ce soit sur disque ou sur scène, le quintet de Bristol aura plus qu’animé cette année musicale - que ce soit sur disque ou sur scène. Et aura prouvé (avec d’autres) que le rock, dans son assertion la plus large évidemment, est décidément une bien vilaine bête qui ne veut vraiment pas mourir.


10. Thousand - Le Tunnel Végétal [Talitres]
Alors que j'étais totalement passé à côté du premier album de Stéphane Milochevitch, aka Thousand, rattrapage complet avec 'Le Tunnel Végétal', disque de chanson française comme on en fait plus (ou peu). Pop pleine de spleen, parlé plus que chanté, aux textes riches et foisonnants, ce disque s’il évoque aussi Bashung, Murat que La Blanche, est avant tout un disque vraiment unique.


09. The Dead Mantra - Saudade Forever [Cranes Records]
Fin de partie pour les manceaux de Dead Mantra. Mais quelle épitaphe. Un album aussi brillant que bruyant, avec des sonorités maltraités, un shoegaze concassé, une noirceur à tous les étages, pour un résultat puissant, puissant et encore puissant. Incroyable de bout en bout. C'est quand même rageant de tomber fou d'un groupe qui met la clé sous la porte.


08. Fog Lake - Captain [Stack Your Roster]
Découvert grâce à Ninie, derrière Fog Lake, il y a Aaron Powell, canadien de talent (parfois entouré) qui aime la folk éthérée, placer sa voix comme en deuxième rideau et dérouler des chansons poignantes qui rappellent We Are Catchers. Un des plus « beaux » disques de l’année.


07. Tim Hecker - Konoyo [Kranky]
Retour chez Kranky pour Tim Hecker, avec pour une fois une pochette particulièrement laide. Tout le contraire de l’album et ses sonorités cristallines au possible. Un commentaire sur sa page bandcamp résume bien l’affaire : « heartbreaking, mesmerizing, terrifying and beautiful all at once ». Et pour en savoir plus sur ce nouveau très brillant nouvel album, lisez l’excellente chronique ci-dessous.


06. Tony Molina - Kill The Lights [Slumberland]
Quatorze minutes et 30 secondes de musique, 10 chansons. On a vu des Ep plus remplis. Et pour autant, difficile de ne pas tomber sous le charme de ce disque si l’on aime la belle pop, celle des Beatles et d’Elliott Smith, les guitares de Teenage Fanclub et celles de David Gilmour, ou plus simplement si l’on aime les Byrds et Nick Drake. Un medley-album presque frustrant mais passionnant.


05. Smokescreens - Used to Yesterday [Slumberland]
Énième disque de pop à guitares ? Aucunement tant 'Used to Yesterday' s'échappe de la masse du genre par la qualité de son écriture, de ses guitares, de sa basse et de ses mélodies sur lesquelles il serait insultant de ne pas se déhancher.


04. Low - Double Negative [Sub Pop]
Il y a des groupes qui continuent leur carrière dans une indifférence générale, à force de redite et de manque d’inspirations. Et puis il y a Low. Le trio de Duluth au Minnesota n’en finit plus de surprendre. Sur 'Double Negative', ils malmènent leur traditionnel slowcore avec une production lourde et pleine d’aspérités. Un disque étouffant, parfois expérimental. Et absolument brillant.


03. Deafheaven - Ordinary Corrupt Human Love [ANTI-]
Porté par une chanson phénoménale (Canary Yellow, écouter ici), le quatrième album du quatuor de San Francisco est disque remarquable mariant post-rock, black-metal, hard-rock, prog, pop, avec toujours ce « chant » guttural et hurlé. Un album clair-obscur incroyablement mélodieux, à la puissance époustouflante. Jamais guitares et hurlements n’auront été aussi lumineux et mélancoliques.


02. Ned Collette - Old Chestnut [It Records]
Australien vivant à Berlin, Ned Collette est la révélation de cette année. Une révélation qui n'a failli jamais avoir lieu, tant le premier morceau de l'album est déroutant... avant d'enchainer avec un sublime deuxième titre, bouleversant, renversant. De la folk qui démarre de façon basique mais qui prend au fur et à mesure une ampleur insoupçonnée. Soixante-dix minutes pour 14 chansons, notre homme ne fait pas dans la demi-mesure. Mais le voyage musical (et bien plus) qu'il propose est tellement hypnotisant, charmant et vibrant, qu'il est impensable de passer à côté. Et si en plus vous rajoutez qu'il a ce je-ne-sais-quoi de Leonard Cohen, alors là...


01. Car Seat Headrest - Twin Fantasy (Face-to-Face) [Matador]


L’album évident de l’année, c’est lui. Alors oui, on me rétorquera que ce n’est qu’un simple ré-enregistrement de l’album de 2011. Sauf que ces premières versions lo-fi deviennent de simples démos tant les compositions prennent ici une ampleur folle, accompagné qu’est Will Toledo (ils sont six autour de lui). Long (10 chansons, 71 minutes) mais toujours passionnant, 'Twin Fantasy (Face-to-Face)' est un album d’une grande unité, cohérence et homogénéité, qui balaye tout le spectre de l'histoire de la musique rock, pour mieux l’assimiler voire la synthétiser. Alternant balades et purs moments de rock'n'roll, ce disque est absolument brillant et essentiel. Et bien plus qu’un simple album de l’année, il pourrait être l’album d’une vie.  A une autre époque, nul doute qu’il aurait été l’album d’une génération.
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Bilan 2018 : 
Top « Albums » (40-21)
Top 50 « Chansons »
Top 15 « Ep, 7", Compilations & Rééditions »

Comme promis, voilà donc un player Spotify et un player Deezer proposant - dans l'ordre croissant - une chanson de chacun des albums présentés ci-dessus. La chanson de The Dead Mantra n'étant disponible sur aucune des plateformes, elle est en écoute via leur player bandcamp. Bonne(s) écoute(s) !







jeudi 3 janvier 2019

Bilan 2018 : « Albums » (40-21)


Après les formats courts et autres compilations et rééditions (voir ici), le Top 50 de mes chansons de l'année (en écoute là), passons aux albums. Et autant le dire de suite, l'année fut belle. Mais avant cela, regardons un peu les choix des sites et autres blogs amis ou voisins :

Quarante disques, répartis en deux parties. Voilà donc la première avec les albums classés de la 40è à la 20è place. Avec de bien jolis disques, du folk français, des popeux lyonnais, des vieilles de la vieille, un retour d'un écossais à la mélancolie intouchable, des confirmations et des espoirs. Ce n'est que le début, mais quelle année, je pense qu'on peut le dire et le redire.

Et comme il vaut mieux mettre quelques notes sur quelques mots, au bas de ce papier se trouvent deux lecteurs, un Spotify, un Deezer, proposant une chanson tirée de chacun des albums présentés ci-dessous (et dans l'ordre croissant). Bonne(s) écoute(s) !

Bilan 2018 : 
Top « Albums » (20-01)
Top 50 « Chansons »
Top 15 « Ep, 7", Compilations & Rééditions »

40. Malcolm Middleton - Bananas [Triassic Tusk Records]
Après s’être essayé à différentes choses, avec plus ou moins de réussite, Malcolm Middleton retrouve ses premières amours, ses mélodies pop pleines de rock et accouche avec 'Bananas' du petit frère de 'Waxing Gibbous', avec chansons à tiroirs et textes aussi drôles que mélancoliques. Et il n'est jamais aussi parfait que lorsqu'il écrit et chante des chansons tristes.


39. Dr. Octagon - Moosebumps: An Exploration Into Modern Day Horripilation [Bulk]
Totalement déconnecté de la réalité hip-hop du moment, qu’elle soit française ou américaine (il faudra que je me plonge un jour dedans), la sortie d’un nouvel album de Dr. Octagon reste un évènement pour moi, surtout quand il est aussi réussi. Kool Keith, Dan the Automator et DJ QBert pondent là un disque « à l’ancienne », mais diablement efficace. 


38. Julien Ledru - Along The Road I Had Traveled [–]
Fan de Godspeed (entre beaucoup d’autres), graphiste, batteur de The Ready Mades, Julien Ledru passe au projet solo avec un album plein de fingerpicking, et d’un peu de field recording, l'ombre de John Fahey n'étant jamais bien loin. Mieux, sorti uniquement au format numérique, et vu sa qualité, le disque se voit offrir un pressage vinyle (venez participer au crowdfunding !). Précieux.


37. Courtney Barnett -  Tell Me How You Really Feel [Milk! Records]
L’an dernier, l’ennui qu’avait provoqué chez moi le disque de Kurt Vile et Courtney Barnett était assez dingue. Mais qui donc avait plombé au final cet album ? La question trouve sa réponse en 2018, vu que les deux protagonistes ont sorti chacun de leur côté un nouvel album. Résultat, l’un est d’un ennui complet, le second est brillant et confirme tout le bien que je pense de la demoiselle depuis sa découverte.


36. Satellite Jockey - Modern Life vol.2 [Another Record / AB Records / Montagne Sacrée Records]
Pop chiadée aux belles mélodies montées en épingles à coups de clavecin, cuivres, d'un trio guitare-basse-batterie et autre orgue, ce 'Modern Life Vol.2' reprend là où les lyonnais de Satellite Jockey avaient laissé le volume 1, en ancrant cette fois leur univers dans une pop plus 70s. Cette collection commence à avoir une sacrée gueule.


35. The Breeders - All Nerve [4AD]
Passé une première écoute décevante, le dernier album des Breeders de Kim Deal s’est révélé à moins et s'est avéré être un sacré disque. Indie-rock échappé d’une décennie révolue mais qu’on remet au goût du jour, et que le groupe maitrise mieux que personne.


34. FACS - Negative Houses [Trouble In Mind]
Premier album d’ex-Disappears, ce disque n’est pas à mettre dans les oreilles du premier dépressif venu, tant rien ne vient éclairer ce post-punk aux atours très cold. Minimal sans l'être vraiment, langoureux, noisy, porté par une basse profonde et une guitare aiguisée comme jamais, il est en tout cas brillant. Ce qui est plutôt pas mal pour un disque aussi sombre vous en conviendrez.


33. Parquet Courts - Wide Awake [Rough Trade]
Porté par des paroles aussi drôles qu'engagées, 'Wide Awake!' confirme que Parquet Courts continue d'être un acteur essentiel de la scène indé actuelle. Et prouve s’il en était besoin qu’ils sont capables d’écrire des compositions posées et pop comme beaucoup plus punk, mais toujours foutraques et incroyablement cool.


32. En Attendant Ana - Lost and Found [Montagne Sacrée / Buddy Records]
Pop garage sur production presque agressive, guitares dans tous les sens, formidablement relevées par une trompette qui confirme leurs idées mélodiques, ce 'Lost and Found', en plus d’une qualité indéniable, vient de se voir offrir une carrière internationale avec la distribution de l’album outre-Atlantique chez Trouble In Mind Records. Excusez du peu.


31. Numb.er - Goodbye [Felte]
Projet de David Fribourg entouré de cinq musiciens crédités, Numb.er plonge les deux mains, les bras, et finalement le corps tout entier dans un mélange de post-punk, de shoegaze, de cold-wave et de distorsions sombre mais réjouissant.


30. Advance Base - Animal Companionship [Run For Cover]
Il a beau avoir changé de nom de scène, Owen Ashworth, autrefois derrière Casiotone For The Painfully Alone, ne change pas. Évoluant désormais sous le pseudonyme d'Advance Base, sa voix reste reconnaissable entre mille. Comme ses chansons d'ailleurs, souvent langoureuses quand elles ne sont pas tristes, toujours dans un ensemble synthétique-pop qu’il maitrise à merveille.


29. 王若琳 - 摩登悲劇 (Joanna Wang - Modern Tragedy) [Sony]
Pop déguindée, entièrement chantée en anglais, qui part dans tous les sens, entre cabaret, skits qui voient une Joanna Wang chanter une bluette en faisant la vaisselle, chansons pop-rock à tiroir, douces mélodies mélancoliques et autres titres comme enregistrés avec du matériel des années 20 : ce 'Modern Tragedy' est de la belle ouvrage assurément. Et également la rencontre de beaucoup de choses, notamment des Fiery Furnaces et des Starlight Mints, le tout contant l'amour, la déception, l'espoir, les cœurs-brisés, les ruptures souhaitées ou subies et les sempiternelles erreurs que nous répétons dès qu'il s'agit de sentiments.


28. Shannon & The Clams - Onion [Easy Eye]
Produit par Dan Auerbach, 'Onion' retourne aux sources de la pop musique actuelle. Rappelant aussi bien les Beatles - et assimilés - que les girls group de l'époque, il est une franche réussite, nostalgique mais pas rétrograde tant les titres qui s'y trouvent sont de qualité. 



27. Starcrawler - Starcrawler [Rough Trade]
Court premier album pour ce quatuor californien mené par la voix de la jeune Arrow de Wilde (qui a terminé le lycée il y a un peu plus d’un an) et nouvelle signature Rough Trade. Vingt-sept minutes au compteur pour un disque qui fait dans le rock, qu’il soit hard ou grunge. Prometteur.


26. MGMT - Little Dark Age [Columbia]
Un jour on se retournera sur la discographie de MGMT, et on se dira sans doute « ouais, quand même hein ». Parce qu’à l’exception d’un peu passionnant 'MGMT' en 2013, que lui reprocher ? Rien. La preuve avec ce 'Little Dark Age', inspiré, inspirant, rempli de tubes (mais ces types savent-ils écrire autre chose ?) et de sonorités eighties mélodiquement imparables.


25. jeremy messersmith - Late Stage Capitalism [Glassnote]
Cinquième album de l’américain et sans doute le plus plus arrangé de sa discographie. Mais aussi le plus sombre et sarcastique (lire cet excellent papier à ce propos), malgré ses intentions mélodiques et musicales toutes Burt Bacharach-iennes, sa très belle voix et ses orchestrations pétaradantes (voir ici).


24. Jerry David DeCicca - Time The Teacher [Impossible Ark]
Un piano, quelques cuivres discrets, des chœurs presque soul : voilà comment résumer ce disque. Mais il faudrait ajouter qu'il rappelle aussi bien Leonard Cohen, le premier Chris Garneau qu'Over The Rhine et permet d'imaginer la rencontre entre Bob Dylan et Nick Cave. 'Time The Teacher' ou un bien bel album, apaisant et touchant.


23. Aidan Moffat & RM Hubbert - Here Lies The Body [Rock Action]
Alors qu’un nouvel album d’Arab Strap serait sur les rails (lire ici), Aidan Moffat s’est associé en 2018 avec son collègue de label RM Hubbert. Un disque d’une très grande beauté où les mélodies de RM Hubbert se marient à merveille avec l’accent à couper au couteau d’Aidan Moffat. Et s'il avait enfin trouvé son Malcolm Middleton 2.0 ?


22. Gruff Rhys - Babelsberg [Rough Trade]
Très mélodieux, ambitieux (toute l'orchestration est l'oeuvre du BBC National Orchestra of Wales), 'Babelsberg' est sans doute le plus beau disque de Gruff Rhys à ce jour (c’est dire), le plus seventies de tous et où il sonne plus souvent qu'à son tour comme un Lee Hazlewood gallois.


21. Spiritualized - And Nothing Hurt [Bella Union]
On pourra ergoter que Jason Pierce a ressorti ses vieilles formules et a sorti un album plus que jamais Spiritualized. Oui, certes. Mais vu que les chansons, l’inspiration et les mélodies sont là, que demander de plus ? Rien. Petit-frère de 'Ladies & Gentlemen We Are Floating In Space', duquel ressort, notamment, une sublime Damage (voir ici).


Bilan 2018 : 
Top « Albums » (20-01)


Et comme prévu, voilà donc un lecteur Spotify et un lecteur Deezer avec une chanson extraite de chacun des albums présentés ci-dessus. Et disposées dans l'ordre croissant. Bonne(s) écoute(s) !