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samedi 13 septembre 2008

[Oldies] The Beach Boys – Sunflower (1970)

A quoi ça tient? A rien finalement. A queudalle. A une dose de LSD trop forte. A un gobage de champignons de fin de soirée. L’histoire est connue : les Beatles et les Beach-Boys, depuis l’arrivée des Fab 4 sur le continent nord-américain, se tirent la bourre. Les Anglais sortent 'Rubber Soul' ? Les garçons de la plage enregistrent ‘Pet Sounds’ ? Les Beatles écrivent ‘Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band’? Brian Wilson veut faire mieux et compose ‘SMiLE’, le projet avorté le plus ambitieux de l’histoire de la musique. Qui tuera les Beach Boys. Un projet fou qui ne verra le jour que près de quarante ans plus tard.

Donc, en 1967, quand Brian Wilson, perdu et malade, abandonne la partie contre les Beatles, les Beach Boys enchaînent les albums (cinq studios et un live) mais déclinent artistiquement parlant. Quand arrive 1970, le groupe vient de quitter Capitol (qu’ils poursuivent pour des royalties non payées) et signe chez Reprise Records, un label tout heureux d’avoir un tel groupe dans son giron. Brian Wilson, toujours là (il signera quelques titres et produira le disque), s’est quand même mis en retrait et a laissé les autres prendre la main sur les compositions, notamment son frère Dennis (dont on reparlera un jour dans ces pages).

Le premier titre qui émerge des divers enregistrements est Add Some Music to Your Day, un – presque – flop total niveau charts mais qui emballe d’emblée les dirigeants de Reprise Records. Confiants, le groupe finalise l’album et le transmet aux grands pontes du label. Résultat ? Refusé. On reproche essentiellement aux Wilson de ne pas avoir assez de titres forts (au final, seuls six titres, sur les douze du tracklisting, seront conservés dans la version qui verra le jour en août 1970).

Le groupe compose et réenregistre alors de nouveaux morceaux, balance le tout à la maison de disques, qui décide de sortir l’album. ‘Sunflower’ sera le plus grand échec commercial (jusqu’alors) du groupe, n’atteignant même pas le top 100 des charts américains, une première!

Et pourtant, il avait tout pour connaître le succès. Car ‘Sunflower’ est un grand disque, un des meilleurs des Beach Boys, avec les deux monuments des années 60 cités plus haut. Si le génie qui transpirait par tous les sillons d’albums comme ‘Pet Sounds’ ou ‘SMiLE’ semble avoir en partie disparu, il n’en reste pas moins quand même de grands moments de pop music, des harmonies comme eux seuls savent en façonner (Forever, Tears In The Morning), des idées lumineuses et une production qui voit Brian Wilson retrouver (ou presque) son lustre d’antan (Cool, Cool Water, du génie à l’état pur, voir plus bas) ainsi que des clins d’œil appuyés aux anciens rivaux anglais, les Beatles (At My Window, et ses paroles niaises en français – «le moineau est venu se poser à ma fenêtre» –, sorte de réponse au Michelle de la bande à Mc Cartney).

Perdu au début de l’album, deux titres sortent du lot (voir plus bas) : Deirdre, chanson pop, à la construction d’une simplicité apparente mais aux contours exquis (chœurs, cuivres, rythmique) et It’s About Time, un morceau renversant, très pop-rock (avec son petit solo de riffs au moment du bridge) qui, s’il sortait aujourd’hui, serait d’une actualité folle. Un titre écrit par le groupe dans son entier, et aux paroles assez fascinantes, comme un bilan de la cassure de la fin des années 60 et un mea-culpa chanté de Brian Wilson :

"I used to be a famous artist //Proud as I could be // Struggling to express myself // For the whole world to see // (...) // Oh the creation yeah // Of a good time doin' my part // With an open-hearted laugh of // realization in my mind // And now I'm but a child who art// Erect in humility // Serving out a love for everyone I meet // In truth who are really me // (...) // It's about time we get together // To be out front and love one another // Brothers sisters everybody // We better start to help each other now // We need it now // When we're sharin' our love brother // That's when we know we can // shape another world"

En 1971, les Beach Boys continuent sur leur lancée du renouveau et sortent le réussi ‘Surf’s Up’ (la dernière réédition, de 2008, compile à nouveau les deux albums sur un seul et même disque) avant de s’enfoncer irrémédiablement dans le médiocre et d’appartenir finalement au passé.
En 1970, à y regarder de plus près, les Beach Boys sont d'ailleurs déjà un groupe du passé (la pochette en est la preuve criante). Mais en écrivant un titre comme It’s About Time, ils prouvent quand même qu’ils ont toujours trente ans d’avance.

Première sortie : 31 Aout 1970 [Reprise]
Réédition : 2008 [EMI].

Son :
Site officiel
Myspace


Trois titres de ce 'Sunflower' en écoute, comme le veut la coutume. Forcément, les deux grands titres de l’album avec Deirdre et It’s About Time, avant de finir par Cool, Cool Water :




mardi 18 juillet 2017

[Track of The Day] The Beach Boys - God Only Knows (Brian Sings Lead)

Un grand piano blanc. Et un homme, rondouillard, vieilli, aux cheveux grisonnant, assis derrière. Brian Wilson. A ses côtes, son vieux compère des Beach Boys Al Jardine, et tout un groupe dédié à une seule chose : continuer à faire vivre les chansons de Brian Wilson, un des compositeurs les plus talentueux de l’histoire de la musique contemporaine. Et notamment celle de 'Pet Sounds', mythique album parmi les mythiques albums, dont la tournée actuelle fête depuis l'an passé les 50 ans.

Et c’est dans un Théâtre Antique de Fourvière à Lyon, pas totalement rempli, que tout ce beau monde a donné rendez-vous à son public. Un concert de 2h30, découpé en trois parties. La première voit le groupe, sous un soleil déclinant, enchaîner quelques (grands) succès des Beach Boys, de façon assez chronologique. Le groupe est à l’aise, Al Jardine est en forme, les autres sont au diapason et sortent une partition parfaite ; même si l’on passera sur la fin du set et quelques chansons des années 70 pas forcément remarquables (et que je ne connaissais pas), un peu trop ampoulées à mon goût (notamment par un Blondie Chaplin et sa tronche entre Lou Reed et Darry Cowl qui en fait des caisses à n'en plus finir).
Le maître que le public est venu célébré est quant à lui toujours derrière un grand piano blanc, au centre de la scène. Il a beau parler entre chaque morceau et notamment présenter les musiciens qui vont prendre le lead au niveau de la voix ou au niveau de la guitare, il semble un peu ailleurs.

La première partie se termine par Sail On, Sailor et sur la fin instrumentale, Brian Wilson, claudiquant et aidé sur la fin par un des membres de son staff, quitte la scène. C’est l’heure de l’entracte (normal, on est dans un théâtre). Puis un des membres revient sur scène pour appeler et présenter un à un tous les musiciens du groupe. Al Jardine est annoncé en avant dernier et alors qu’il rentre sur scène et est acclamé, Brian Wilson le suit, comme s’il voulait échapper à l’ovation monstre qui s’annonce.

Léger flottement et le groupe embraye pour dérouler 'Pet Sounds', dans son intégralité et dans l’ordre évidemment. Chose pour laquelle le public est évidemment venu. Les voix sont assurées par Al Jardine, mais surtout par Brian Wilson lui même pour les parties plus graves et par Matt Jardine (fils de) pour les parties les plus hautes. Un Matt Jardine qui est quasiment un sosie vocal bluffant de Brian Wilson jeune (même s’il monte un peu moins haut). Et la magie opère. Notamment parce que le groupe derrière est fantastique, restituant quasiment à la perfection les sonorités audacieuses d’un disque qui a un demi-siècle.

La foule s’emballe sur Sloop John B (ou Brian Wilson retrouve un regain d’énergie) avant d’avoir droit à un très beau God Only Knows, où la magie opère merveilleusement. 'Pet Sounds' se termine, Brian Wilson sort de scène avant même la fin de Caroline No, puis revient, avant que le groupe n'enchaîne sur quelques autres gros tubes (Good Vibrations, Barbara Ann, Surfin' U.S.A., ce genre de broutilles). La foule, massée dans les gradins, descend alors dans la fosse (assise elle aussi) pour un final en apothéose. Le groupe salue, comme au théâtre une nouvelle fois, puis disparait pour de bon.

Et cette impression qui reste : malgré la présence d’Al Jardine, difficile de ne pas se dire qu’on est en face d’un groupe qui reprend les Beach Boys ; un peu à la manière The Rabeats pour les Beatles. C'est extrêmement bien fait, le groupe est de très grande qualité, mais avec aussi peu de membres d'origine, difficile de s'enlever cette idée de la tête. On se rend également vite compte que Brian Wilson, caché derrière son piano blanc, ne doit rien jouer du tout ou, s’il joue, que rien ne ressort au niveau de la sono. On sent l’homme fatigué, ailleurs. Ânonnant plus que chantant, il a l'air perdu, semblant parfois se demander ce qu’il fait là. 

Pour autant, on le sent régulièrement revenir parmi nous, expliquer qu’il a écrit telle chanson à 19 ans, que le prochain morceau de 'Pet Sounds' est seulement instrumental (comme s’il n’imaginait pas que la foule devant lui connaissait chaque note du disque par coeur), ou demandant au public de s’asseoir pendant une standing ovation sur une des chansons de la première partie. Et mieux, ce qu’il fait avec le groupe est très bien réglé. La partie 'Pet Sounds' a ceci d’assez formidable que les enchaînements entre les voix de Brian Wilson et de Matt Jardine coulent parfaitement : tout y est fluide et léger. Et sonne vrai. On a vraiment l'impression d'une discussion entre l'ancien Brian Wilson et le nouveau.

Enfin, et surtout peut-être, il est très touchant de voir Brian Wilson chanter de sa voix fatiguée et agitée le disque qui l’a rendu mythique. D’hésiter, d’être dans une autre tonalité, comme s’il ne pouvait pas faire autrement. Cela renforce le pouvoir émotionnel de certaines chansons (I'm Waiting For The Day, You Still Believe in Me), notamment sur une des plus belles chansons du monde (God Only Knows, whatelse ?).

La soirée était donc belle. Le temps était bon. Les mélodies indémodables. La foule respectueuse et vraiment fan de l’œuvre des Beach Boys et de son maître absolu. Brian Wilson semble au bout du rouleau certes. Mais vu la vie qu’il a eu, tous les pépins qu’il s’est créé ou toutes les saloperies qu’on lui a faite, difficile de ne pas comprendre. Chapeau bas, génie.

Setlist :
Set 1
California Girls
Dance, Dance, Dance
I Get Around
Shut Down
Little Deuce Coupe
Little Honda
In My Room
Surfer Girl
Do It Again
Add Some Music to Your Day
Don't Worry Baby
Let Him Run Wild
Darlin'
Feel Flows
Wild Honey
Sail On, Sailor

Set 2 : 

'Pet Sounds'

Encore :
Good Vibrations
Help Me, Rhonda
Barbara Ann
Surfin' U.S.A.
Fun, Fun, Fun
Love and Mercy


Album : The Pet Sounds Sessions
Année : 1997
Label : Capitol

Acheter


En plus des lecteurs Spotify et Deezer, la version de God Only Knows, chanté par Brian Wilson, est à écouter ci-dessous :


jeudi 4 octobre 2012

[Track of The Day] Tom McRae - Sloop John B (The Beach Boys cover)

Il fallait bien que ça arrive: Tom McRae est désormais sans label. A croire que ses albums gentillets et trop proprets sur eux ont finalement joué en sa défaveur.

Pourtant, après ces disques sans intérêts, l'anglais était revenu en 2010 avec 'The Alphabet Of Hurricanes', dont j'avais dit le plus grand bien ici ou . Mais cela n'aura sûrement pas suffit.

Quoiqu'il en soit, Tom McRae est revenu d'entre les vivants et a décidé de continuer à diffuser ses ritournelles pleines de noirceur.
Prévu à l'origine pour être le disque 2 de son précédent album, finalement retoqué par son label de l'époque, voilà 'From The Lowlands', disque sublime et sombre, où Tom McRae aligne les balades mélancoliques comme personne.

Il y a dans ce 'The Alphabet of Hurricanes part 2' (comme il le dit lui même) des chansons splendides comme il n'en a pas écrites ou reprises depuis son premier disque. Tom McRae a sa guitare acoustique dans les mains et déballent son mal être, ses déchirures (splendide Nothing on the Dry Land, voir plus bas), en y ajoutant quelques chœurs, des cordes et autres touches de piano.

Il en profite d'ailleurs pour donner à un des bijoux de 'Pet Sounds' des Beach Boys, Sloop John B, une relecture des plus crépusculaire, bien loin de l'aura lumineuse qui se dégageait du morceau original.

Le timing est d'ailleurs taquin: alors qu'on vient d'apprendre qu'en pleine tournée de reformation des Beach Boys, Mike Love virait à tour de bras les vrais talents du groupe, cette version de Sloop John B est comme l'annonce du chant du cygne définitif d'un des groupes les plus importants de l'histoire de la (pop) musique.

Album: From The Lowlands
Année: 2012
Label: -


'From The Lowlands' est à l'achat sur le site de Tom McRae (15€, fdp compris) ici.

Tom McRae en profite pour faire une grande tournée française. Il passera notamment à Lyon ce vendredi 5 octobre, à L'Epicerie Moderne. Mais également là :
Le 4 octobre à Grenoble (Salle du Laussy)
Le 5 octobre à Lyon (Epicerie Moderne)
Le 6 octobre à Besançon (La Rodia)
Le 8 octobre à Marseille (Espace Julien)
Le 9 octobre à Nice (Salle Stéphane Grappelli)
Le 10 octobre à Arles (Le Cargo)
Le 12 octobre à Lorient (Espace Cosmao)
Le 13 octobre à La Roche Sur on (Le Fuzz'Yon)
Le 14 octobre à Brest (Le Vauban)
Le 16 octobre à Orléans (L'Astrolabe)
Le 17 octobre à Gent, Belgique (Handelsbeurs)
Le 18 octobre à Caen (Big Band Café)

En écoute également aujourd'hui, la très belle chanson qui donne son nom à l'album, From The Lowlands :


Pour finir, le très beau clip animé de Nothing On The Dry Land :


lundi 24 mars 2008

Track of The Day (18-24 mars 2008)

Une semaine toute en douceur, histoire de retrouver un peu de sérénité. (et toujours en écoute dans le lecteur deezer, à droite).


Lundi 24 mars 2008:

* L'Altra - Soft Connection [Aesthetics]
Une des petites pépites des années 2000 se nomme 'In The Afternoon' de L'Atra, groupe de Chicago. Un disque sorti en 2002, d'une douceur et d'une beauté à en faire frissonner plus d'un. J'aurais pu prendre n'importe quel des dix titres de cet album qui n'a toujours pas pris le semblant d'un début de ride en six ans. Merveilleux.
(disponible sur In The Afternoon, 2002)

Dimanche 23 mars 2008:
* Adam Green & Ben Kweller - Kokomo (Beach Boys cover) [Rough Trade]
Quand Adam Green s'acoquine avec Ben Kweller le temps d'un morceau, ça donne un hors du temps Kokomo, reprise du célèbre tube des Beach Boys. Savoureux.
(disponible sur Jessica Ep, 2003)


Samedi 22 mars 2008:
* REM - Nightswimming [WEA]
Dans la série 'classic rock', et alors que leur nouvel album va voir le jour (sera t-il aussi ennuyeux que leur dernières livraisons, toute la question est là) je voudrais un extrait de 'Automatic For The People' de REM, le pianesque et plein de cordes Nightswimming. Filez moi un mouchoir.
(disponible sur Automatic For The People, 1992)

Vendredi 21 mars 2008:
* The Cure - Friday I'm in Love [Fiction]
J'ai envie de pop. Genre un titre qui résumerait l'affaire en 3'30 et des brouettes. Friday I'm in Love des Cure s'impose. Et tant pis si l'album sur lequel ce titre est sorti ('Wish') est descendu depuis 15 ans par les puristes. Et en plus on est vendredi.
(disponible sur Wish, 1992)

Jeudi 20 mars 2008:
* Sandrine - Let The Love [Nettwerk]
Bizarrement, il est rarement question d'artistes féminines sur ce blog. Remédions donc à cela avec ce Love and Pain, très sixties, extrait du nouvel album Sandrine, 'Dark Fades Into The Light'. Un titre (et un disque) charmant, très loin d'être essentiel, que l'on se réservera pour les jours de matins calmes.
(disponible sur Dark Fades Into The Light, 2008)

Mercredi 19 mars 2008:
* Wolfman - For Lovers (feat. Pete Doherty) [Rough Trade]
Dans dix ans, quand on se souviendra de Pete Doherty, que restera t-il: ses déboires? le nombre de cure de désintoxication qu'il aura abandonné? Le nombre de lignes qu'il se sera envoyées dans les narines? Non. Car n'en déplaise aux esprits chafouins, ce mec là, derrière tous les excès qui le caractérisent aujourd'hui, est un putain de songwriter. Et s'il n'a pas totalement écrit ce For Lovers là, il est en grande partie responsable de sa qualité, juste un petit bonheur de pop song.
(disponible sur For Lovers Ep, 2003)

Mardi 18 mars 2008:
* CyrzLe Fer Forgé [Pias]
Les auteurs-compositeurs de talent, ça existe en France. La preuve avec Cyrz qui, dans un premier album certes inégal, trouvait quand même le moyen de pondre une merveilleuse de chanson à l'harmonica, Le Fer Forgé, porté par un texte sublime, tout en métaphore. Magistral.
(disponible sur Un Morceau de Mon Avenir, 2006)

samedi 3 novembre 2007

[Oldies] The Left Banke - Walk Away Renee/Pretty Ballerina (1967)

Tout le monde connaît The Left Banke. Tout le monde a déjà entendu au moins un de leurs morceaux. Sauf que personne ne sait que ce sont eux qui les ont composé. Oubliés qu’ils ont été.

Avant de continuer la lecture de cette chronique, descendez en bas de celle-ci et écoutez Pretty Ballerina. Puis revenez.

(… un ange passe …)

Ayé, vous voyez ? Ce titre magnifique qu’il vous est arrivé de fredonner n’est autre que l’œuvre des Left Banke, inventeur de la pop-baroque, groupe crashé en plein vol et nourri d’histoire à la « je t’aime moi non plus ». Un sacré gâchis une fois de plus (la meilleure preuve ? Leur courte discographie est totalement introuvable – sauf à des prix complètement indécents).

Et pourtant, ils avaient tout pour eux : une tête de proue de talent (Michael Lookofsky rapidement devenu Mike Brown), des morceaux magnifiques et quelques tubes dans la besace. Malheureusement, ils n’ont jamais eu la patience et la persévérance nécessaire pour vraiment accéder à la gloire.

L’histoire des Left Banke et de cet album (leur premier) démarre en 1965. Le groupe se forme, compose de charmants morceaux, fait emballer le tout par le père Lookofsky et démarche les maisons de disque.
Après plusieurs refus, le groupe splitte. Mike Brown jette l’éponge aussi vite qu’il la prise en main. Un génie au moral de dépressif en phase terminale.

Heureusement, ses compagnons d’ (future) infortune, eux, ne lâchent pas l’affaire. Et retravaillent un titre presque laissé à l’abandon, Walk-Away Renée. Et le label Smash les signe. Le morceau fait un carton (#5 dans les charts) … et le groupe se reforme.

Mike Brown a retrouvé la foi, les Left Bank sortent un second titre magistral (Pretty Ballerina donc) qui se classe à la quinzième place des tops de l’époque et leur premier album voit le jour, avec pour nom les titres de ces deux premiers singles à succès.

Le disque est court (même pas trente minutes). Mais est rempli de titres soignés et d’arrangements soyeux. Certes, Pretty Ballerina et Walk-Away Renée sont une évidence et se détachent immédiatement. Mais les neuf autres morceaux ne sont pas en reste. Et respirent à pleins poumons les parangons musicaux de l’époque. Il y a du Beach Boys dans les chœurs, un peu de Zombies par-ci et par là et bien évidemment du Beatles (de toutes façons, à l’époque, comment passer à coté ?) dans les chants et quelques ritournelles.
Mais ne nous méprenons pas: les Left Bank ont une sonorité bien à eux, une griffe, très baroque, aidé en cela par les talents de compositeurs de Mike Brown (qui se rêvait en Brian Wilson) et la voix de Steve Martin, qui aime à monter bien haut.

Ce disque aurait du être leur strapontin pour la gloire. Au lieu de cela, et alors que 'Pet Sounds' fait entrer par la grande porte les Beach Boys dans le Hall of Fame musical du XXè siècle, les Left Bank se déchirent, Mike Brown enregistre (avec des musiciens de sessions) un nouveau single provocant l’ire de ses anciens comparses (qui iront jusqu’à demander au fan-club du groupe de boycotter le titre) avant de se reformer une nouvelle fois pour un second album, même si leur leader se montre très absent sur celui-ci.

Ce nouvel opus sera l’épilogue de ce groupe qui voit son histoire se terminer aussi vite qu’elle a commencé. Au début des années 1990, une compilation réunira tous leurs titres sur un seul et même disque ('There's Gonna Be a Storm: The Complete Recordings 1966-69'). Mieux: à l’écoute de Ben & Jason voire de Badly Drawn Boy, on retrouvera un peu leur influence.

Mais au final, The Left Banke resteront à jamais les inventeurs de la pop baroque . Un groupe qui aurait du devenir énorme mais qui aura réussi à dilapider tout l’or qu’il avait entre les pognes en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. L’histoire de la musique dans sa plus grande vérité en quelque sorte.

Première sortie : Février 1967 (Smash Records)
Réédition : 1992 (Mercury)


Son :
Myspace (4 titres dispo)
Site officiel


Et pour finir, trois titres, dont Pretty Ballerina et Wak-Away Renée bien sûr. Mais jetez-vous sur Shadows Breaking Over My Head, tout aussi superbe, qui rappelle les grandes heures de Ben & Jason :







vendredi 19 décembre 2014

[Track of The Day] We Are Catchers - Richer Man

Voilà un disque que j'use et use depuis des semaines sur ma platine. Une des nombreuses petites merveilles que Domino Records distille à longueur d'années mais qui n'ont pas la chance (ou l'envergure) de pouvoir compter sur la même promotion que certains disques de leurs collègues de label.

'We Are Catchers' fait donc partie de ceux-là. Un album remarqué dans un bac vinyle de mon disquaire favori. Pendant de longues semaines, je l'ai vu squatter le bac, le regardant à chaque nouveau passage, intrigué que j'étais, sans savoir ce que c'était. Mais entre sa belle pochette (l'horizon vu d'un hublot d'un tanker sans nul doute) et son nom (les derniers Catchers que j'ai écouté, cela remonte à loin mais c'était bien), j'ai finalement succombé. Et je ne le regrette pas.

We Are Catchers est le projet d'un homme, Peter Jackson, originaire de Liverpool mais qui a surtout écouté les principaux « concurrents » des héros de sa ville natale, les Beach Boys.

Essentiellement centré autour du piano, souvent rythmé par un tambourin très présent, avec pleins de vocalises et autres chœurs rappelant la bande à Brian Wilson (ne serait-ce que le single Tap Tap Tap, ou le sublime Isabella), avec une production entre reverbs et échos, 'We Are Catchers' illumine depuis de nombreuses semaines mes journées de pop aux mélodies soignées et travaillées.

Dans l'esprit du déjà très beau 'A Bad Wind Blows In My Heart' de Bill Ryder Jones (qui est présent d'ailleurs ici, à la guitare et à la production), mais pas dans la même veine (ce piano au centre de tout) et peut-être en moins mélancolique, 'We Are Catchers' est sûrement le plus bel album pop écouté cette année. Un disque qui mérite des éloges, des hommages. Et qui met à jour un bien talentueux auteur-compositeur.

Album : We Are Catchers
Année : 2014
Label : Domino

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En plus de Richer Man, deux autres chansons de ce très beau 'We Are Catchers' : Isabella et Tap Tap Tap (malheureusement plus en écoute) toute deux très « Beach Boys ». Les deux sont à écouter sur le soundcloud de Domino, et ci-dessous :



Pour finir, le clip de Tap Tap Tap, très marin et à l'image de la pochette de 'We Are Catchers' :

mardi 15 juin 2010

The Magic Theatre - London Town [Rotodisc]

Si j'avais découvert ce 'London Town' sans chercher à en savoir plus à son propos, je pense qu'il aurait déjà été chroniqué dans la partie Oldies de ce blog, entre le 'Unhalfbricking' des Fairport Convention, le 'Sunflower' des Beach Boys ou le fabuleux 'Any Way That You Want Me' d'Evie Sands. Car le premier album des Magic Theatre est ni plus ni moins de cet acabit là. Sans flagornerie ni exagération aucune.

Magic Theatre est le projet de Dan Popplewell et de Sophia Churney, tous deux leaders du groupe Ooberman, inconnu sous mon chapeau mais qui, si l'on en croit leur site Internet, est tout sauf un groupe ignoré chez nos voisins britanniques.

Un projet parallèle, qui mûrissait depuis 4 ans déjà, et qui a enfin vu le jour, physiquement parlant - 'London Town' a été partagé par Dan et Sophia à la fin de l'année dernière à tous les membres de la mailing list d'Ooberman.

Et quelle claque! Magic Theatre nous propose un retour des plus classes dans les années 60. Tout ici respire cette époque bénie de la pop music. La durée de 'London Town' déjà - 35 mns. Ses orchestrations recherchées et toujours très fines ensuite. Et puis cette façon de raconter des histoires aussi.

L'album de Magic Theatre c'est tout cela à la fois. 'London Town' raconte le voyage dans le temps d'un jeune homme de 1968 qui part trouver dans le Londres de 1888 l'amour de sa vie, qui s'impatiente dans une société victorienne qui l'ennuie.

En onze chapitres, 'London Town' raconte cette histoire d'amour en devenir sur fond de musique de chambre (Elegy), de compositions orientales que l'on dirait sorties d'un film à horizon lointain (St. Agnes Eve), d'optimisme fait de chansons pop enlevées (Steamroller), l'ombre de The Left Banke ici (Rowing Boat Love Song), celle des Beach Boys là (Summer Sun), des violons qui pleurent et un clavecin qui s'emballe.

Une superbe histoire, aussi bien joyeuse que d'une tristesse insondable, magnifiée par le Radio Orchestra de Slovaquie et le Philarmonic Chamber Choir d'Estonie - je vous laisse imaginer ainsi la beauté de ces cordes, la justesse des chœurs et les divines orchestrations - ainsi que par la voix de Sophia Churney, d'une beauté renversante.

'London Town' n'est pas un album sympathique. Magic Theatre n'est pas un groupe de plus. Non, c'est un groupe merveilleux auteur d'un album ambitieux et en tous points remarquables, que les écoutes ne cessent de bonifier.
Il serait effectivement sorti en 1968, il serait déjà devenu un classique du genre. Espérons que bien qu'il ne sorte qu'en 2010, il obtienne ce qualificatif là et par le plus grand nombre. Ce chef d'œuvre (c'en est un) le mérite amplement. (sortie: 7 juin 2010)

Vous pouvez acheter ce 'London Town' ici même. Et pour même pas £10 (12€).



Son:
Myspace (une chanson de 'London Town' en écoute)
Site officiel (vous pourrez y retrouver les 11 vidéos racontant, paroles à l'appui, cette histoire d'amour intemporelle)

Deux titres en écoute. Le choix a été objectivement très difficile à faire. Mais puisqu'il faut bien le faire, voilà donc Out There, deuxième chanson de ce 'London Town', présentant cette jeune fille anglaise de 1888, qui espère rencontrer l'amour de sa vie, et Elegy, qui clôt l'album de la plus parfaite des manières, avec des cordes à vous arracher le cœur (malheureusement plus en écoute).

Et puisqu'il faut bien faire, voilà deux autres chansons de ce 'London Town', cette fois en vidéo. St Agnes Eve et sa balade dans une contrée lointaine, et l'effrayant Return to The Magic Theatre :





mardi 20 décembre 2022

[Track of The Day] Peel Dream Magazine - Pictionary

On appelle ça faire un pas de côté. Découvert via 'Agitprop Alterna' en 2020 qui sentait bon le shoegaze et les guitares fuzz, Peel Dream Magazine est revenu aux premières lueurs de l'automne avec 'Pad', un disque à mille lieues de son prédécesseur. Exit guitares noisy et bonjour délicatesse, pop légèrement ensoleillée, arrangements délicats et voix susurrée. 

Oui, Joe Stevens, au sortir de la période COVID, a décidé d'aller découvrir de nouveaux horizons. Imaginant qu'il était viré par son groupe (alors qu'il est, contrairement à ce que je pensais, le seul maître à bord de Peel Dream Magazine), il va raconter ses déboires et ses malheurs, ses doutes et ses coups de moins bien tout au gré d'une sunshine pop rêveuse de fin d'été, quand le soleil tape moins fort, que les jours commencent à raccourcir et les soirées à rafraîchir.

Il y a dans les quinze chansons de 'Pad' un peu de Kings of Convenience pour la délicatesse de la voix, pas mal de pop des 60/70s (et une magnifique pochette qui rappelle cette époque là) et beaucoup de Beach Boys - notre homme est fan et cela s'entend sur bon nombre de mélodies et d'effets de voix. Un très bel album, qui ne conviendra sans doute pas à toutes les saisons, mais dont l'allure aux airs d'un Burt Bacharach minimaliste saura transporter en temps voulu.

Album : Pad
Année : 2022

Label : Slumberland Records / Tough Love Records

Acheter

En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, Pictionary de Peel Dream Magazine est en écoute ci-dessous :

Autre chanson réussie de cet album de Peel Dream Magazine, voilà la chanson titre Pad, où plane l'influence des Beach Boys : 

Le clip de Pictionary de Peel Dream Magazine :

 

lundi 5 septembre 2011

[Track of The Day] The Beach Boys - Heroes and Villains

1967. Brian Wilson rate son grand défi de sortir l'album pop ultime 'Smile', perdu qu'il est dans des univers parallèles découverts grace à une sur-consommation intensive de drogue en tous genres. Les Beatles gagnent la guerre, les Beach Boys ne s'en remettront pas (ou à peine) fermez le ban.

2004. Ayant réussi on ne sait trop comment à passer entre les coups de fourche de la grande faucheuse, Brian Wilson est toujours de ce monde au XXIè siècle. Forcément toujours torturé par un échec de près de 40 ans, il enregistre sous son propre nom son chef d’œuvre avorté, comme il le concevait à l'époque. Et s'en sort admirablement bien.

2011. Après de longues négociations et d'interminables atermoiements, Brian Wilson et toute sa clique (enfin ceux encore là) acceptent de sortir 'The SMiLE Sessions', un double-album se rapprochant très près de ce que Brian Wilson voulait réaliser à l'époque. Alors certes, il manquera peut-être quelques voix ici et là, mais on devrait enfin avoir droit ce que les années 60 n'ont pas eu la chance de découvrir.
Mixé en mono, comme voulu par Brian Wilson, 'The SMiLE Sessions' me fait en tout cas saliver d'avance. En preview, la version remasterisée de Heroes & Villains. Vite, Capitol, la suite.

Ps: Profitons de ce post pour à nouveau crier "vive les mariés" à Payton et Lucas, stéphano-grenoblo-jurassiens qui se sont dits oui ce week-end. Qu'El Chato soit avec eux! 

Album: The SMiLE Sessions 
Année: 2011 
Label: Capitol

La petite présentation vidéo de tout ce que comptera le coffret 'The SMiLE Sessions'. Du lourd, en gros :



jeudi 29 décembre 2011

Bilan 2011: Top 15 'Mixtape, Ep, 12", (Ré)Édition et 7"'


Histoire de ne pas déroger à la tradition de chaque fin d’année (depuis 2003 en général et 2007 sur ce blog en particulier), il est l’heure de faire un bilan d’une année musicale riche en découverte. En trois temps comme à chaque fois :
- un top « format court » qui présente les Ep, les 12’’, les 7’’ et les rééditions qui m’auront marqué en 2011.
- un top « singles » où 50 chansons ou morceaux qui auront rythmés mon année musicale
- un top « albums », en 50 disques.


Avant de débuter par la partie « format court » ci-dessous, il est bon de lister quelques blogs qui eux non plus n’oublient pas ces fondamentaux qui en exaspèrent plus d’un mais qui me passionnent à chaque fois. Ainsi, je ne saurais trop vous conseiller la lecture des pages suivantes :
La Quenelle Culturelle
Crystal Frontier
Feu à Volonté!

C’est Entendu
Mlle Eddie
Les Chroniques de Blake
De La Lune On Entend Tout
La Musique à Papa
Chroniques Electroniques (Techno/House)
Slash Taste
Sound of Violence

Ceci fait (d’autres à venir dans les jours qui viennent), passons donc aux Eps, aux 7’’, 12’’ et autres Mixtapes qui auront fait de cette année musicale 2011 une vraie bouffée d’oxygène.

Pour rappel:
Top 50 'Albums 2011' - 10-01
Top 50 'Albums 2011' - 30-11
Top 50 'Albums 2011' - 50-31
Top 50 'Chansons 2011'


Mixtape












The Weeknd est le projet d'Abel Tesfaye, canadien de son état. Et est peut-être la révélation de l’année.
The Weeknd, c’est en 2011, trois mixtapes (car ce sont bien des mixtapes si l’on veut être précis) : ‘House of Ballons’, ‘Thursday’ et ‘Echoes of Silence’. Trois disques qu’il est difficile de séparer tant il y a dans cet enchainement une vraie cohérence artistique.

Après avoir eu du mal à cerner le son de ce projet (gourmandise que l'on mange en secret ou vrais bons disques ?), j’ai pris mon parti d’aimer ce weird r'n'b qui flirte régulièrement avec le sirupeux indigeste, sans jamais tomber dedans. Trois disques d’équilibristes de la part d’un artiste qui devrait à n’en pas douter faire – beaucoup –parler de lui en 2012. Car oui, la révélation de 2012, ne cherchez plus: ça y’est, c’est The Weeknd !

The Weeknd – House of Balloons – Thursday – Echoes of Silence – self-released - +
Télécharger gratuitement et légalement ici



Beaucoup moins lo-fi que leur élan précédent, et bien plus réussi que celui-ci, les Dum Dum Girls proposent sur ‘He Gets Me High Ep’ trois nouvelles compositions de haute volée, la guitare au centre de tout. Mieux, trois franches réussites, très rentre dedans avec la guitare comme base de travail. Simple et très efficace. Avec en point d'orgue et pour conclure, une reprise There Is A Light That Never Goes Out, chanson phare des Smiths. Du genre parfaite.


Dum Dum Girls – He Gets Me High Ep – Sub Pop – +
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Voilà peut-être l’Ep de l’année. On savait que Mayer Hawthorne avait du talent. Mais à ce point… ‘Impressions Ep’, disque balancé gratuitement en téléchargement (voir plus bas) propose six reprises de titres connus à plus obscurs. Bien aidé par un groupe du genre « au taquet », Mayer Hawthorne s’en sort à chaque fois à merveille, avec une justesse parfaite. Et même sur l’archi repris Mr Blue Sky. C’est dire !

Mayer Hawthorne – Impressions Ep – Stones Throw – +
Télécharger gratuitement et légalement ici



Quoiqu’en dise la pochette (négatif de celle de ‘Ravedeath, 1972’), ‘Dropped Pianos Ep’ est le côté clair de l’album sorti cette année par Tim Hecker. Plus de trente minutes de piano évasif, de 9 sketches (le titre de chaque chanson) aux ambiances aussi lumineuses que sombres.
Un régal d’ambiant, de sobriété classique et de drone. Un bijou, un !

Tim Hecker – Dropped Pianos Ep – Kranky – +
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A l’instar de The Weeknd, il est là aussi très difficile de séparer ces deux premiers Eps. Autant sur la qualité que sur les promesses qu’ils contiennent.

Comme The Weeknd, on tient là assurément une des grandes voix et un des grands personnages de l’année 2012 qui s’ouvre sous peu.
Soul, funk, folk, Michael Kiwanuka (et le groupe qui l’accompagne. Il ne faut jamais oublier ces groupes qui magnifient des artistes déjà bien talentueux) semble maitriser ces styles qu’il mélange à merveille.


Et, ce qui ne gâche rien, c’est que notre homme a une voix à la justesse indéniable. Évidemment un des très grands espoirs de 2011.

Michael Kiwanuka - Tell Me A Tale Ep (Isle Of Wight Sessions)- I’m Getting Ready Ep – Communion – +
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Grand groupe français méconnu, aux sorties toujours de haute tenue, Kwoon aura confirmé en 2011 tout le bien que je pense de lui. Mené par Sandy, le groupe s’éloigne un peu de ce son post-rock qui lui va à ravir pour mieux alterner avec des chansons plus tendues. Et pour bien finir l’affaire, Kwoon propose même en cloture une relecture acoustique de son tube à lui, I Lived on The Moon. On dit comment ravissement en post-rock ?

Kwoon – The Guillotine Show Ep – self-released/Fin de Siècle – +
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Alliage de bon gout, ‘Fair Enough Ep’ aura été un régal pour mes oreilles et m’aura permis de finir – notamment – un été pourtant bien pourri en beauté. Entre vagues de synthés et électro tuantes, cet Ep de Para One & Tacteel est une méchante surprise, très groovy. Rien de moins qu’un Must-Have majuscule !

Para One & Tacteel – Fair Enough Ep – Fool’s Gold – +
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Ben Cooper, avant de sortir avec un nouvel album (on y reviendra bien assez tôt) est revenu en août dernier avec ‘The Bastards Volume 1 Ep’, une trilogie d’Ep, dont le premier est à télécharger gratuitement et légalement (voir plus bas).
On retrouve via ces trois chansons tout le sel qui faisait de ‘Ghost’ un immense album : des mélodies enchanteresses, des clappings en veux-tu en voilà et une émotion qui traverse chacune de ses compositions. Vite la suite!


Radical Face – The Bastards Volume 1 Ep – self-released – +
Télécharger gratuitement et légalement ici (à la date du 16 septembre 2011)



Les très pop Revolver, groupe français rappelons le, auront donné suite à leur déjà réussi premier effort de 2009 ‘Music for a While’ via ‘Parallel Lives Ep’. Quatre chansons, deux nouvelles compositions, deux reprises, le tout enregistré live et acoustique. Cet Ep, sans aucune prétention, est une franche réussite, très fraiche et aux mélodies qui n’arrêtent pas de sautiller un peu partout.

Revolver – Parallel Lives Ep – Delabel – +
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Buzz de l’année en Angleterre, The Vaccines n’est pas l’arnaque que certains voudraient nous faire croire qu’ils sont. En tout cas, pas avec ce sobrement intitulé ‘Ep’, qui contient ni plus ni moins que deux des meilleures chansons de leur album ‘What Did You Except From The Vaccines ?’. Et puis rien que pour Post-Break Up Sex...

The Vaccines – The Vaccines Ep – Columbia
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12"

Si la collaboration entre Burial et Four Tet coulait de source tant ce dernier est un crossover maker de tous les diables, adjoindre Thom Yorke, beugleur en chef d’un groupe qui sombre d’albums en albums depuis maintenant dix ans, relevait du pari ; et ce malgré la belle surprise qu’avait constitué ‘The Eraser’ en 2006.
Pari gagné. La voix de Thom Yorke se marrie parfaitement aux univers musicaux des deux compères qui composent ici une ambiance musicale insidieuse et perverse rapidement envoûtante.

Burial, Four Tet & Thom Yorke – Ego-Mirror 12" – Text – +
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Sortie surprise et inattendue, ‘Locked/Pyramid 12"’ est un disque immense. Four Tet prouve ici (s’il en était encore besoin car très franchement) quel sens de la mélodie il possède et quel talent vit en lui. Difficile de trancher et de déterminer quel morceau est supérieur à l’autre ; Locked plein de légèreté ou Pyramid, lancinant, intriguant et dansant ? Va savoir Édouard. Mais quel disque!

Four Tet – Locked/Pyramid 12" – Text – +
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(Ré)Édition


Quarante-quatre. Quarante-quatre années d’attente pour enfin écouter le chef d’œuvre perdu de l’histoire de la pop music. Alors oui, il y avait bien eu le ‘SMiLE’ de Brian Wilson en 2004, somptueux. Mais malgré la classe de l’ensemble, on ne pouvait s’empêcher de trouver que les voix n’étaient pas les mêmes et que la folie qui l’habitait alors ne transparaissait pas sur sillon.

Sept années plus tard, et de façon presque inattendue, Brian Wilson a ressorti les bandes du placard, a enlevé la poussière dessus et s’est remis au travail, comme en 1967, quand les Beach Boys devait devenir le grand groupe du monde.
Cette fois, il l’a fait sans drogue. Et a réussi ce qu’il n’avait pas réussi à faire l’époque: finir son disque.

S’il y a bien un mot qui convient parfaitement à ‘The SMiLE Sessions’, c’est bien le mot chef d’œuvre utilisé plus haut. L’ensemble est dingue. Il fallait être fou pour penser, imaginer, produire un tel album, qui plus est en 1967.
Il y a tout dans cet album des Beach Boys : de la pop grandiloquente, des chœurs magnifiques, des chansons à tiroirs, des tubes en or massif. Et un génie en train de se brûler les ailes qui vole au-dessus de tout cela.

The Beach Boys – The SMiLE Sessions – Capitol – +
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7"

Amoureux du format court, The Pains of Being Pure at Heart aura continué a disséminer ici et là ses face-A et B tout au long de l’année. Des deux singles sortis en 2011, c’est indéniablement ‘The Body 7''’ qui remporte la palme. Pas forcément pour The Body, mais pour Tomorrow Dies Today, véritable tube pop que beaucoup voudraient avoir écrit. Et qui n’est qu’une « simple » face-B pour ces américains au talent fou.

The Pains of Being Pure at Heart – The Body 7'' – Slumberland
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Je ne suis évidemment pas objectif, mais ce premier 45 tours de Without My Hat Records ne pouvait pas ne pas figurer dans cette liste. Car j’en suis avant tout très fier. Car j’aime Pumuckl comme ce n’est pas permis. Et que c’est aussi une façon de remercier tout ceux qui ont soutenu le projet. Des plus anonymes aux « célébrités du web », de Kill Me Sarah à Erwan en passant par The Muffin Man, Rock 0la, Micka, Gérald ou Pepito (sans compter ceux que je n’aurais pas reconnu).
Merci donc. J’en profite également pour signaler qu’il reste des copies pour ceux qui le souhaitent!
Quant aux prochaines aventures de Without My Hat Records, elles devraient voir le jour courant premier trimestre 2012.

Pumuckl - Simple 7" - Without My Hat Records - +
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Pour finir, et comme à chaque fois, vous trouverez ci-dessous un player Grooveshark présentant une chanson de chacun des disques présentés ci-dessus.
Bonne(s) écoute(s) ! Et à très vite pour la suite!