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mercredi 28 novembre 2018

Malcolm Middleton - Bananas [Triassic Tusk Records]

Malcolm Middleton n’est pas un homme têtu. Et c’est tant mieux. Sinon 'Bananas' serait sorti sans avoir jamais existé ; la faute à notre façon d’écouter de la musique. Mais rembobinons.

Il y a quelques mois de cela, Malcolm Middleton annonce qu’il va sortir son septième album. Celui-là s’appelle 'Bananas' donc, et fait suite à 'Summer of '13', un disque de 2016, sans doute le moins bon de sa discographie, sauvé tout de même par le bien joli Like John Lennon Said.

Les annonces se multiplient, mais rien de précis à se mettre sous la dent. Quand la date de sortie arrive, on ne trouve rien et nulle part : ni sur les plateformes de streaming traditionnelles, ni sur bandcamp ou soundcloud. Youtube ? Rien, non plus. Quelques rares critiques s’enthousiasment pour ce 'Bananas'. Mais impossible de confirmer la chose en écoutant le disque. Quid donc ?

Quelques temps après m’être étonné sur twitter de l’absence du disque, Malcolm Middleton m’écrit et m’explique que oui, ne pas mettre son disque en écoute sur internet est un vrai choix. Comme il le dit lui-même : « the album was made with vinyl in mind. It’s like making a vase, rather than a photo of a vase » (l'analogie est jolie).

Un choix artistique aussi rare qu’intransigeant (tous les groupes ne sont pas sur Spotify et compagnie, mais mettent au moins leurs disques en écoute sur bandcamp ou soundcloud) et qui renvoie à une époque révolue où on achetait souvent un album les yeux fermés, conseillés par la presse ou notre disquaire.

Le problème, c’est qu’aujourd’hui, cette époque est totalement révolue. Et que commercialement parlant, cette stratégie est du suicide. Et pour un artiste comme Malcolm Middleton, certes pas tout en haut de la vague de la hype mais pas le premier venu non plus, j'ai rarement vu aussi peu de retours.

Depuis, et même s’il l’avait précisé (« I’ll do cd and digital later to keep everyone happy though »), le disque est disponible de partout ! Et vous savez quoi ? C’est une bonne chose tant il est réussi. Après s'être essayé à plusieurs choses, avec plus ou moins de réussites (le réussi projet 'Human Don't Be Angry' et le disque du même acabit avec David Shrigley 'Music and Words', le plus dispensable 'Summer of '13' donc), Malcolm Middleton retrouve ses premières amours, ses mélodies pop pleines de rock et accouche avec 'Bananas' du petit frère de 'Waxing Gibbous', disque adoré dans ces pages s'il en est.

Il y a ici tout ce qui m'a toujours plu dans la carrière solo de l'ex-Arab Strap : des mélodies marquantes, des balades tuantes (il reste un des maîtres en la matière dès qu'il s'agit de composer des chansons belles mais à pleurer, la preuve avec Salamander Gray), du piano, une double-basse, des chansons qui finissent rarement là où elles ont démarré, des chemins de traverses, des tiroirs, des relances de ritournelles lorsqu'on sent qu'elles sont prêtes de s'éteindre, cette façon si délicieuse de dire « fuck-off », des textes aussi drôles que mélancoliques et emplis de peine, ces voix (notamment celle de Kenny Anderson, aka King Creosote) qui viennent sublimer l'ensemble, la production de Paul Savage (ex-Delgados), toujours à la production. Il y a un peu tout cela dans cet album de Malcolm Middleton. Un artiste on ne peut plus attachant à tous les niveaux. Et un putain de songwriter.

Hasard (?) du calendrier, un papier sur un ex-Arab Strap succède donc à un papier sur un ex-Arab Strap dans ces pages. C'est toujours bon à prendre. Encore plus quand, au détour d'une excellente interview (voir plus bas), j'apprends que Aidan Moffat et Malcolm Middleton, sont en train de travailler à un possible nouvel album d'Arab Strap : « so we’re writing at the minute, with a view to recording next year and releasing in 2020. We’ve no idea if it’s going to work, or if it’ll fit with the band or just be myself and Aidan ». Si c'est pas de la news ça. (Sortie : 28 septembre 2018)

Plus :
'Bananas' de Malcolm Middleton est à l'achat sur sa page bandcamp
'Bananas' de Malcolm Middleton est à l'écoute sur sa page bandcamp
'Bananas' de Malcolm Middleton est également en écoute chez, notamment, Spotify et Deezer
Longue et très intéressante interview de Malcolm Middleton parue sur For The Rabbits. A propos de 'Bananas' mais de beaucoup d'autres choses. Et on y apprend donc qu'un nouvel album serait, possiblement, dans les tuyaux.

Trois chansons de ce 'Bananas' de Malcolm Middleton en écoute. Tout d'abord, Salamander Gray (également en écoute dans les playlists Spotify et Deezer), le père Middleton se pose là. Puis, Love Is A Momentary Lapse In Self-Loathing, sans doute le tube de l'album. Et pour finir Buzz Lightyear Helmet, longue de plus de 8mns :






vendredi 30 septembre 2016

[Track of The Day] Malcolm Middleton - Like John Lennon Said

Qu'a t-il donc pris à Malcolm Middleton ? Voulait-il enterrer sa carrière solo pour mieux relancer celle d'Arab Strap ? Souhaitait-il sortir de la routine des guitares et des chansons pop ou rock ? Ou voulait-il simplement à faire ce qu'il avait envie ?

Car 'Summer of '13' est de ces albums dont on ne sait pas trop d'où ils viennent et surtout où ils vont. Sept ans après son dernier vrai album solo ('Waxing Gibbous'), Malcolm Middleton délaisse les guitares et plonge dans une électro-pop/folk pleine de beats à la finesse absente, comme si l'écossais souhaitait se rapprocher des productions qui se veulent plus actuelles (et qui, en plus, ne le sont pas).

Fort heureusement et parce que notre homme est grand compositeur, il y a quelques chansons à sauver, notamment Music Ticks et Like John Lennon Said (en écoute aujourd'hui), car elles savent se recentrer sur la mélodie et les paroles de Malcolm Middleton et s'éloigner (un peu) de ces sonorités qui ne lui vont pas au teint.

Plus globalement, c'est même à partir de cette chanson que l'album reprend un peu des couleurs et un certain goût, loin des premiers morceaux de ce 'Summer of 13'. Ça n'en fait pour autant pas un album réussi, mais cela a au moins le mérite de limiter la casse.

L'album existe aussi une version acoustique, indisponible si l'on n'a pas financé au départ ce 'Summer of 13' (Malcolm Middleton obligé de passer par ce biais pour sortir un disque, on aura tout vu). Mais il est à parier que les chansons présentes ici trouveraient un écrin un peu plus adapté.

Depuis, Malcolm Middleton a retrouvé son compère de toujours Aidan Moffat pour relancer Arab Strap le temps de quelques concerts (voire d'une tournée qui semble prendre peu à peu forme), pour proposer une relecture de The First Big Weekend (leur premier succès) justement nommé The First Big Weekend of 2016 (qui n'a objectivement rien de bien mémorable) et promouvoir la sortie d'une compilation de « secrets hits and rarities » le 30 septembre prochain. Nous en reparlerons.

Album : Summer of '13
Année : 2016
Label : Nude


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Like John Lennon Said, en écoute dans le lecteur spotify, est également à écouter sur le soundcloud de Malcolm Middleton :


vendredi 18 octobre 2019

Human Don't Be Angry - Guitar Variations [Around7Corners Records]

Projet parallèle né au sortir de 5 albums de très haute tenue (dont certains magistraux), Human Don't Be Angry est une sorte de récréation pour Malcolm Middleton. A tel point même qu'on pouvait penser que ce serait son nouveau projet à temps plein avant que l'ancien taulier d'Arab Strap remette le couvert sous son propre nom et oublie sa nouvelle passion.

Quatre ans après 'Electric Blue', Human Don't Be Angry revient donc aux affaires avec un album au titre explicite : 'Guitar Variations'. Un disque que Malcolm Middleton présente comme ceci : « A mostly instrumental musical fiasco exploring the deadlier side of guitar playing ». Mais de fiasco, il n'est rien - vous vous doutez bien.

Presque totalement instrumental, n'oubliant pas le synthé dans ses compositions, le disque chaloupe entre balades folk un brin habillées (A Little Cheery Upper), quelques parties plus rythmées rappelant tantôt ses années 2000 (Bum a Ride) tantôt ses années 2010 ((Why Can't I?) Dream In Cartoon) et des chansons qui semblent se chercher (You'll Find The Right Note (Eventually)) quand elles ne lorgnent pas vers une sorte d'expérimental en apesanteur (A Piece For Two Guitars).

Avec - forcément - le précieux Paul Savage aux manettes de la production et du mix, ce 'Guitar Variations', sans être le disque de l'année, a un charme évident. Et si on comprend bien la démarche et le concept, le seul regret qu'on peut avoir à l'écoute de l'album, c'est de ne pas avoir plus souvent l'occasion d'entendre la voix de Malcolm Middleton habiller ces compositions (comme sur la très belle et un peu désespérée Come On Over To My Place), tant certaines l'auraient mérité. (Sortie : 1er novembre 2019)

Plus :
'Guitar Variations' de Human Don't Be Angry est en écoute sur la page bandcamp de Malcolm Middleton
'Guitar Variations' de Human Don't Be Angry est à l'achat sur la page bandcamp de Malcolm Middleton
'Guitar Variations' de Human Don't Be Angry est également en écoute sur Spotify et Deezer
 
Enfin, notons que Human Don't Be Angry a sorti durant l'été '(A Prelude) Ep', un disque plus bucolique avec trois compositions qui auraient eu largement leur place sur 'Guitar Variations' (notamment Loved By A Planet). '(A Prelude) Ep' est à prix libre sur le bandcamp de Malcolm Middleton.


Trois titres en écoute aujourd'hui : (Why Can't I?) Dream In Cartoon (également en écoute dans les playlists Spotify et Deezer, et dans la colonne de gauche de ce blog) pour commencer. Puis Come On Over To My Place, très belle chanson où la voix résonne sur la seconde partie. Et enfin, Cynical :





Pour finir, trois clips. Ceux de (Why Can't I?) Dream In Cartoon, Come On Over To My Place et You'll Find The Right Note (Eventually) :






jeudi 11 juin 2009

Malcolm Middleton – Waxing Gibbous [Full Time Hobby]

Il y a des artistes dont on attend plein d’angoisse le premier pas de travers, la première vautre. Fébrilement. Car on sait que ça doit arriver un jour ou l’autre. C'est mathématique. Tous y sont passés.

C’est le cas pour moi avec Malcolm Middleton. J’aime tellement ce qu’il a pu faire avec Arab Strap, je suis tellement enthousiaste à l’écoute de ses albums solos que cette peur m’étreint à l’annonce de chaque nouvel album. Et à chaque fois, l’écossais repousse l’échéance avec un talent incroyable.

Car ce n’est pas avec ce ‘Waxing Gibbous’ que l’heure du déclin est arrivée pour Malcolm Middleton. On pensait qu’il allait s’assagir et rester dans la lignée de ‘Sleight of Heart’, album acoustique (ou presque) de haute volée, contenant une merveille de balade (Love Comes in Waves). On le croyait d’autant plus à l’écoute de Carry Me, le premier extrait ayant filtré, douceur pop rappelant un peu Sufjan Stevens (toujours en écoute ici)

Et puis non : Red Travellin' Socks, premier single de ‘Waxing Gibbous’ et qui postule déjà au titre de chanson de l’année, pose un décor rock au rythme endiablé et aux guitares de partout. Enfin «semble poser» serait plus juste. Car ‘Waxing Gibbous’ n’est pas un album rock. C’est un album… disons éclectique, dans la lignée de ‘A Brighter Beat’, capable d’aligner bluettes et balades aux conclusions parfois tonitruantes (Stop Doing Be Good, Box and Knife), morceaux pop enlevés (Shadows, Kiss At The Station) et d'insérer ici et là quelques touches d’électroniques (on dira ça pour simplifier). Le tout toujours empreint de mélancolie, de tristesse et de sinistrose, comme à l'accoutumée.

Et encore une fois, tout est d’une homogénéité folle, avec un tracklisting intelligent et bien pensé. Comme à chaque fois, et en tout cas chez moi, l’ami Malcolm Middleton emporte l’adhésion. Ce mec là est un robinet à mélodies. Ce mec là est un songwriter hors-norme. Ce mec là est surtout bourré de talent: il l’a prouvé pendant plus de dix avec son compère Aidan Moffat. Et il continue de le faire en solo. God Bless Scotland. (sortie : 1 juin 2009)

Pour info, 'Waxing Gibbous' est disponible en édition limitée LP + 7" bonus sur le site de Full Time Hobby, et pour £15 (frais de port compris), ce qui nous fait un petit 17€. Il vous suffit de cliquer ici.


Son :
Myspace (4 chansons de ce ‘Waxing Gibbous’ en écoute)
Site officiel


Parmi les deux titres en écoute, il fallait forcément commencer par Red Travellin' Socks tant il donne une énergie incroyable. Et puis, histoire d'être logique et dans la continuité, Kiss At The Station, chanson qui suit Red Travellin' Socks dans le tracklisting (malheureusement plus en écoute ici. Mais et ).
Et pour finir, l'EPK de ce 'Waxing Gibbous'. Onze minutes avec, notamment, Malcolm Middleton, Aidan Moffat et son accent à couper au couteau, et pleins de jolies chansons. A voir, vraiment:


mardi 11 novembre 2014

[Track of The Day] Malcolm Middleton and David Shrigley - Story Time

Cette fin d'année 2014 et le début de l'année 2015 marqueront le retour aux affaires de Malcolm Middleton, moitié de feu Arab Strap, et responsable de très bons albums solos (à lire et écouter ici, et encore ).

Première étape : un album avec David Shrigley, dessinateur anglais (la pochette est de lui, évidemment), dont Malcolm Middleton a composé la musique.
Difficile de savoir de quoi parlera ce 'Music and Words' mais le premier extrait Story Time donne un avant-goût savoureux. Cette chanson est l'histoire d'un lapin blanc qui rencontre un écureuil dans une forêt, avant que rapidement les évènements ne dégénèrent avec arrachage de tête, bataille rangée entre animaux, baise incontrôlable et morts par dizaine.

Évidemment, présenté comme ceci on pourrait trouver cela affligeant. Mais mis en musique avec une douce mélodie - et un brin mélancolique - et réellement contée comme si on lisait l'histoire à son bambin avant de l'envoyer dans les bras de Morphée, rend l'ensemble très drôle et prenant.

A voir sur la longueur, mais la présence de Malcolm Middleton au générique de ce disque et ce premier extrait titille grandement ma curiosité quant à 'Music and Words'.

Album : Music and Words
Année : 2014
Label :
Melodic Records

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Story Time, premier extrait de 'Music and Words' de Malcolm Middleton et David Shrigley est également en écoute sur le soundcloud de Melodic Records :

mardi 5 février 2008

Malcolm Middleton – Sleight Of Heart [Full Time Hobby]

Tout a été dit sur l’amour. L’art a en effet su mettre en scène depuis des siècles son sujet de prédilection. A tel point que l’on se demande souvent ce qu’il y a encore à en dire. Car oui, si l’on regarde bien, le tour de la question a été fait a de nombreuses reprises : un cœur brisé, le début d’une romance, des déchirures inéluctables ou un bonheur tout simple, tous ces sujets ont été traités maintes et maintes fois.

La musique n’a d’ailleurs jamais été en reste, de l’opéra au reggae, du rap au jazz en passant par les pires bouses commerciales qui sont passées par mes conduits auditifs lors de mon adolescence à la fin des années 80 et au début des années 90. Elle a même tellement traité le sujet là qu’elle en vient à tourner sur elle-même.

Alors comprenez mon étonnement, quant à l’écoute de ‘Sleight Of Heart’, nouvel album de Malcolm Middleton – pour ceux qui auraient oublié, volontairement (pour faire passer plus facilement la douleur) ou non (vous avez quatre jours pour vous taper la discographie complète d’un des groupes les plus importants des 20 dernières années, interro surprise en fin de semaine) une des deux têtes pensantes de feu Arab Strap – je suis tombé sur une nouvelle chanson d’amour : Love Comes In Waves. Qui m’a, uhm, comment dire, assez bouleversé.

Allez comprendre. Parce qu’à la base, la construction est des plus classiques, la mélodie est plutôt banale. Il y a bien la production, en trois temps, qui bouge un peu les lignes. Mais à part ça, elle reste, de loin, une chanson pop qui parle d’amour, certes déchu et brisé, comme une autre… Sauf que les frissons sont bien là eux. Mes poils sont au garde à vous, les yeux s’embuent et j’ai juste envie de pleurer. Alors pourquoi ? Ben justement par la simplicité de sa mélodie, son texte bouleversant, totalement vrai et/ou touchant et cette montée en puissante finale, le tout pour sept minutes de mélancolie. Pas putassière pour un sou, Love Comes In Waves est un petit bijou de sentiments paré de pop superbe et sincère.

J’aimerais pouvoir parler encore et encore de ce morceau, de ses paroles qui me touchent chaque fois un peu plus. Mais il faut bien que j’évoque, ne serait-ce que rapidement, le reste de l’album ; ce qui remplit les huit autres plages de ce ‘Sleight Of Heart’. Car là aussi, il y a à dire.
Loin de son électrique ‘A Brighter Beat’ (voir ici ou ), ce bon Malcolm Middleton reprend les choses au calme, presque en acoustique, convie Paul Savage (feu Delgados) à la batterie, Barry Burns (Mogwai) au piano et rappelle Jenny Reeve pour les chœurs féminins.

Bref, une fine et belle équipe qui pond donc au total six nouveaux morceaux, sort sa version (et avec quelle classe !) de Stay de Madonna et se permet de reprendre Just Like Anything de Jackson C. Frank de façon plutôt honnête sans que cela soit transcendant (de toutes façons l’originale est tellement belle qu’arriver à ne pas la défigurer est déjà un exploit) avant de toucher à Marguerita Red du sous-estimé et méconnu King Creosote. Et tout du long de la grosse trentaine de minutes que dure l’album, tout (ou presque) n’est que délicatesse, chatoyant touché de cordes et belles mélodies.

A l'écoute de ce 'Sleight of Heart', on se dit que Malcolm Middleton continuera donc en 2008 de rassurer et de consoler tous nos cœurs brisés suite à la séparation d’Arab Strap : il n’a pas changé, il n’a rien perdu de son songwriting et garde toute son intégrité et son talent. Mais si, pour une raison ou une autre, le blues venait quand même à nous étreindre, une seule solution : se plonger à nouveau Love Comes In Waves ; s’y immerger même. Parce que de la mélancolie de cet acabit là est le bien meilleur des remèdes (sortie : 3 mars 2007)

Son :
Myspace (six titres en écoutes dont deux de ‘Sleight Of Heart’ parmi lesquels la reprise de Stay Madonna)
Site Officiel (un modèle de sobriété et de navigation)

Un morceau donc seulement exceptionnellement. Mais vu que ce Love Comes In Waves dure plus de sept minutes... (malheureusement plus en écoute).

vendredi 5 août 2011

[Track of The Day] Aidan Moffat & Malcolm Middleton - Two Cousins 1999 (Slow Club cover)

Arab Strap avait fini son histoire par 'Ten Years of Tears', compilation de leurs 10 ans de carrière et de leurs six albums. En hidden track, ils avaient foutu une reprise de It's a Heartache de la blonde peroxydée Bonnie Tyler, pleine d'ironie, à l'image de leur carrière.

Depuis, les compères Malcolm Middleton et Aidan Moffat sont partis chacun oeuvrer dans leurs coins, avec des fortunes diverses, mais toujours avec ces voix et ce talent qui leur sied depuis bien longtemps.
Et puis les albums d'Arab Strap ont été réédités.
Et puis ils ont tous les deux découverts Twitter et s'échinent à faire de leurs comptes respectifs deux comptes pleins de verve et d'humour (et à suivre absolument ici et ).

Et puis arrive le duo anglais Slow Club qui un jour demande comme si de rien n'était à Aidan Moffat s'il veut bien remixer ou reprendre Two Cousins, le premier single de leur second album à paraitre, 'Paradise'. Après quelques oublis/hésitations (toute l'histoire est racontée et est à lire absolument chez The Quietus ici), Aidan Moffat appelle son compère de toujours et lui propose reprendre cette chanson. A la sauce Arab Strap, évidemment.
Le résultat n'est pas stupéfiant car on sait le talent des deux gus. Mais il est une très grande réussite.

Pour parler de cette reprise à deux, ils n'utilisent pas d'Arab Strap, qui est bien pour eux, en tout cas aujourd'hui, une histoire terminée. Mais ils n'empêche: cette reprise de Two Cousins (à laquelle Moffat et Middleton ont accolé un évident 1999) est un crève cœur de plus à savoir Arab Strap en retraite. Putain, cinq ans.

Album: -
Année: 2011
Label: Moshi Moshi


Exceptionnellement, cette reprise de Two Cousins 1999 de Slow Club par Aidan Moffat et Malcolm Middleton est uniquement en écoute dans le lecteur soundcloud ci-dessous, et pas (pour le moment) dans le lecteur grooveshark de droite. Enjoy ! (malheureusement plus en écoute)

mercredi 2 septembre 2020

[Track of The Day] Arab Strap - The Turning of Our Bones

S'il y a une chose qu'on peut porter au crédit de la COVID-19, c'est bien les Tim's Twitter Listening Party de Tim Burgess (chanteur de The Charlatans), lancées au début du confinement et proposant une nouvelle façon d'écouter des disques. Rien de révolutionnaire évidemment ici (Tim sélectionne un album majeur - ou non - de l'histoire de la musique, donne une heure de rendez-vous ; à l'heure dite et à son "go", tout le monde chez soi lance le disque dans sa platine et suit sur Twitter l'histoire entourant la production, l'enregistrement ou l'écriture de chacune des chansons de l'album concerné, distillée par un ou plusieurs membres du groupe en question) mais une formidable idée pour (re)découvrir des disques que l'on connaît, ou non, par cœur.

Arab Strap y a eu droit en juin dernier pour 'Philophobia', un de ses chefs d’œuvre (elle est à revivre ici). Aidan Moffat et Malcolm Middleton y ont été brillants, plein d'humour et d'anecdotes, prouvant par la même qu'ils ont beau avoir perdu des cheveux, gagné en barbe ou pris du poids, ces deux zigues n'avaient pas vraiment changé en 22 ans. Ni en 15 ans d'ailleurs. 

Quinze ans, c'est l'écart qui sépare leur dernier morceau et le tout nouveau The Turning of Our Bones, révélé hier après-midi. On savait depuis quelques années qu'une reformation d'Arab Strap, autrement que pour quelques concerts, était sur les rails, Malcolm Middleton l'ayant clairement évoqué dans une interview. Mais le lancement il y a quelques mois de cela d'un Bandcamp compilant raretés, versions live ou de démos jamais sorties, me faisait penser que les deux compères n'en avaient finalement pas l'intention, préférant cultiver leur discographie passée tout en continuant à vaquer à leurs occupations musicales, chacun de leur coté. 

Et puis il y a quelques jours, un visuel en mode "slasher movie des années 80" est apparu, annonçant « They're back from the grave and ready to rave. Arab Strap lives ! ». Et donc hier, une nouvelle chanson, face-A d'un quarante-cinq tours à venir fin octobre chez Rock Action Records. Rien de bien nouveau me direz-vous, tant les reformations sont à la mode depuis plus d'une décennie. Mais avait-on vraiment envie de les voir tenter la chose, tant les reformations médiocres et sans intérêts écrasent de par leur nombre celles qui ont un sens ? Ne pouvaient-ils pas tomber du mauvais côté et gâcher une discographie à la qualité qui ne se dément pas après toutes ces années ?

C'était oublier bien trop vite que depuis 15 ans, Malcolm Middleton et Aidan Moffat n'ont jamais cessé d'être intéressants en solo. Que leur séparation n'a jamais signifié la fin de leur amitié. Et qu'ils n'ont rien perdu de leur talent, de leur humour et de ce recul sur la chose musicale.
The Turning of Our Bones vient confirmer tout ceci de façon éclatante ! Toute Arab Strap-ienne (deuxième partie de carrière), avec cette ambiance sombre, cette mélodie implacable, cette guitare de Malcolm, cette voix si écossaise d'Aidan, ces arrangements délicats (ces cordes qui arrivent, ce piano qui déboule), ce pont parfait et ces paroles noires, brillantes (« Let's sing the sighs from our souls »), pleine d'allusions sexuelles (« All I care about right now is that wee mole inside your thigh »), d'alcool (« So if Bacchus is a friend to Love then take this cup of kindness. Just one sip, one chug, one kiss could cure us of our blindness ») et de retour à la vie (« We've been down among the dead men, now you're coming up with me »), cette chanson est un petit miracle à elle seule. Un titre comme eux seuls savent en composer. 

Arab Strap est donc de retour parmi les vivants. Ou plutôt, back from the dead, vu que c'est la ligne directrice de ce premier morceau. Rarement la mort n'a paru aussi belle.

Album : The Turning of Our Bones / The Jumper 7"
Année : 2020
Label : Rock Action Records


En plus des playlists Spotify, Deezer, YouTube et Qobuz, The Turning of Our Bones d'Arab Strap est à écouter via son clip :



mercredi 25 novembre 2020

[Track of The Day] Arab Strap - Compersion, Pt. 1

Les reformations ne sont jamais signe de grande réussite et peu peuvent se targuer d'avoir transformé l'essai depuis que l'évènement est devenu mode (seuls Dinosaur Jr. et Swans me viennent à l'esprit là tout de suite). Pour autant, il n'est pas absurde de penser que la reformation d'Arab Strap sera faite de ce bois là.

Car oui, Arab Strap est de retour. Oui, 'The Turning of Our Bones 7"' n'aura pas été qu'une simple récréation - horrifique - entre deux de leurs projets respectifs. Plutôt une rampe de lancement vers un nouvel album. Le septième en tout et le premier depuis 15 ans et 'The Last Romance'. Enfin 16 ans plutôt vu que 'As Days Get Dark' sortira le 5 mars prochain chez Action Records.

Pourquoi être confiant me demanderez-vous ? Parce qu'Aidan Moffat et Malcolm Middleton ont depuis 15 ans continué leurs aventures chacun de leur côté et avec brio. Parce qu'Aidan Moffat et Malcolm Middleton sont deux personnalités à part et qu'ils semblent avoir assez de recul sur la chose discographique et l'industrie musicale. Parce que Malcolm Middleton avait précisé qu'ils ne referaient un album que si musicalement cela faisait sens. Parce que The Turning of Our Bones était un sacré ballon d'essai (et qui ouvrira d'ailleurs 'As Days Get Dark'). Parce que le titre de l'album et sa pochette montrent qu'ils n'ont rien perdu de leur humour, de leur humeur et de leur causticité.

Mais surtout parce le premier extrait de 'As Days Get Dark', Compersion, Pt. 1, donne envie d'en savoir plus. Une chanson toute Arab Strap s'il en est (disons de seconde partie de carrière), à la mélodie sombre comme on les aime et où il est question de sexe, de sentiments, de pinte de bière et de plan à quatre sinistre dans une chambre d'hôtel avec un jeune couple marié. Tout ceci promet.

Album : As Days Get Dark
Année : 2021
Label : Rock Action

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En plus des playlists Spotify, Deezer, YouTube et Qobuz, Compersion, Pt. 1 d'Arab Strap est également en écoute ci-dessous :

Le clip sensuel, poisseux et en même temps coquin de Compersion, Pt. 1 d'Arab Strap. Ci-dessous dans sa version non-censurée, même si on ne peut pas dire que ce soit bien scandaleux. Mais j'imagine qu'ils n'ont pas voulu tenter le coup sur youtube et se faire striker leur vidéo (la version "PEGI 12" est disponible sur youtube) :

 

jeudi 9 février 2012

[Track of The Day] Human Don't Be Angry - H.D.B.A. Theme

Une famille modèle (un père, une mère, un garçon, une fille) toute droit sortie des années 60 joue à un jeu de société sur le coin d'une table: Human Don't Be Angry. Voilà ce que présente la pochette du nouveau projet de Malcolm Middleton, artiste écossais qu'on ne présente plus.

Enregistré par le fidèle Paul Savage (ex-Delgados), ce premier album de Human Don't Be Angry proposera neuf chansons aux titres alambiqués et mystérieux : First Person Singular, Present Tense, After the Pleasuredome et autre Getting Better (at Feeling Like Shit).

Des chansons qui, selon Malcolm Middleton, ont autant de 'Retour Vers Le Futur' en elles que de Frankie Goes to Hollywood ou Iron Maiden. Tout un programme donc!

Seul H.D.B.A. Theme a pour l'instant filtré. Une chanson uniquement instrumentale et mélancolique qui fait la part belle à la guitare, à des sonorités plus synthétiques et à des voix robotisées.

L'album verra le jour officiellement le 16 avril prochain. Et, Malcolm Middleton le précise non sans humour: «The vinyl version comes with a free CD copy of the album, although the CD version does not return this compliment». Bref, notre homme est toujours en forme. Ça promet.

Album: Human Don't Be Angry 
Année: 2012
Label: Chemikal Underground


jeudi 21 mai 2009

[Track of The Day] Malcolm Middleton - Carry Me

Ah, Malcolm Middleton... A chaque fois que je prononce son nom, j'ai comme un petit pincement au cœur. Un rien mais qui suffit à me rendre un tantinet nostalgique quand je repense à Arab Strap, best scottish band ever.
Heureusement, la carrière solo de l'ancien co-leader du combo écossais tient plus que jamais la route. Son dernier 'Sleight of Heart' m'avait particulièrement plu, surtout son Love Comes In Waves, merveilleuse bluette de 9 mns, touchante comme rarement (en écoute ici).
2009 verra donc la sortie d'un nouvel album de Malcolm Middleton. Il s'appellera 'Waxing Gibbous' et sortira le 1er juin, une fois de plus chez Full Time Hobby.
On l'annonce comme un retour au rock, avec retour des guitares et d'un son plus électrique. A l'écoute de ce Carry Me, la seule chanson de l'album que j'ai pu écouter jusque là, j'ai du mal à y croire.
Mais je ne vais pas m'en plaindre pour autant. Se rapprochant plus des titres présents sur 'Sleight of Heart', avec ses chœurs réconfortants, sa douceur à chaque accord et son côté berceuse, ce Carry Me est déjà, à lui seul, un petit régal. 

Album: Waxing Gibbous 
Année: 2009 
Label: Full Time Hobby

vendredi 26 janvier 2024

[Track of The Day] Arab Strap - Bliss

Fin novembre dernier, Arab Strap était venu à l’Epicerie Moderne fêter les 25 ans de 'Philophobia', mais dans une version intimiste. Cela a beau être un des disques de ma vie, j'avais peur du résultat, vu que l'album n'est, de base, pas le plus arrangé du monde. Et puis on était dimanche soir. Et puis il faisait froid. Et puis, et puis… Et puis c’était incroyable. Comment avais-je pu en douter ?

Sur scène, les deux compères, et uniquement eux deux. Malcolm Middleton à la guitare, Aidan Moffat au chant, aux percu/cymbales et à la boîte à rythme. Et le duo de dérouler 'Philophobia' dans l’ordre et dans son entièreté, nous emmenant sans difficulté dans ce monde slowcore fait de biture, de plans cul foireux et de baises risibles.
Au moment du traditionnel rappel, ils étaient revenus pour jouer deux titres de 'As Days Get Dark' leur album de retour de 2021 ainsi qu’une version lente, sèche et sublime de The Shy Retirer. Et alors qu’ils s’apprêtaient à quitter la scène sous des applaudissements nourris d'un public encore estomaqué de leur prestation, Aidan Moffat balançaient au milieu des remerciements qu’ils reviendraient très prochainement nous voir, « full band » promettait-il, pour la tournée de leur nouvel album à venir en mai prochain.

Depuis cette semaine, on en sait plus sur ce fameux nouvel album. Il s’appellera 'I'm totally fine with it 👍don't give a fuck anymore 👍' (smileys inclus), sortira le 10 mai 2024, à nouveau chez Rock Action Records. Et il contiendra Bliss (en écoute ce jour), premier single à l'ancienne, dans une veine tout à fait Arab Strap-ienne. Une chanson qui démarre comme un morceau électro, plein de beats, le temps que la guitare de Malcolm Middleton vienne recentrer le débat et qu’Aidan Moffat débaroule avec son chant et sa voix reconnaissables entre mille, et un texte brillant sur cette vie numérique qui est la nôtre, pleine de bassesse, d'attaques gratuites (et notamment contre les femmes) et de solitude. Du grand Arab Strap.

Album : I'm totally fine with it 👍don't give a fuck anymore 👍
Année : 2024
Label : Rock Action Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, Bliss d'Arab Strap est également en écoute ci-dessous :

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jeudi 3 janvier 2019

Bilan 2018 : « Albums » (40-21)


Après les formats courts et autres compilations et rééditions (voir ici), le Top 50 de mes chansons de l'année (en écoute là), passons aux albums. Et autant le dire de suite, l'année fut belle. Mais avant cela, regardons un peu les choix des sites et autres blogs amis ou voisins :

Quarante disques, répartis en deux parties. Voilà donc la première avec les albums classés de la 40è à la 20è place. Avec de bien jolis disques, du folk français, des popeux lyonnais, des vieilles de la vieille, un retour d'un écossais à la mélancolie intouchable, des confirmations et des espoirs. Ce n'est que le début, mais quelle année, je pense qu'on peut le dire et le redire.

Et comme il vaut mieux mettre quelques notes sur quelques mots, au bas de ce papier se trouvent deux lecteurs, un Spotify, un Deezer, proposant une chanson tirée de chacun des albums présentés ci-dessous (et dans l'ordre croissant). Bonne(s) écoute(s) !

Bilan 2018 : 
Top « Albums » (20-01)
Top 50 « Chansons »
Top 15 « Ep, 7", Compilations & Rééditions »

40. Malcolm Middleton - Bananas [Triassic Tusk Records]
Après s’être essayé à différentes choses, avec plus ou moins de réussite, Malcolm Middleton retrouve ses premières amours, ses mélodies pop pleines de rock et accouche avec 'Bananas' du petit frère de 'Waxing Gibbous', avec chansons à tiroirs et textes aussi drôles que mélancoliques. Et il n'est jamais aussi parfait que lorsqu'il écrit et chante des chansons tristes.


39. Dr. Octagon - Moosebumps: An Exploration Into Modern Day Horripilation [Bulk]
Totalement déconnecté de la réalité hip-hop du moment, qu’elle soit française ou américaine (il faudra que je me plonge un jour dedans), la sortie d’un nouvel album de Dr. Octagon reste un évènement pour moi, surtout quand il est aussi réussi. Kool Keith, Dan the Automator et DJ QBert pondent là un disque « à l’ancienne », mais diablement efficace. 


38. Julien Ledru - Along The Road I Had Traveled [–]
Fan de Godspeed (entre beaucoup d’autres), graphiste, batteur de The Ready Mades, Julien Ledru passe au projet solo avec un album plein de fingerpicking, et d’un peu de field recording, l'ombre de John Fahey n'étant jamais bien loin. Mieux, sorti uniquement au format numérique, et vu sa qualité, le disque se voit offrir un pressage vinyle (venez participer au crowdfunding !). Précieux.


37. Courtney Barnett -  Tell Me How You Really Feel [Milk! Records]
L’an dernier, l’ennui qu’avait provoqué chez moi le disque de Kurt Vile et Courtney Barnett était assez dingue. Mais qui donc avait plombé au final cet album ? La question trouve sa réponse en 2018, vu que les deux protagonistes ont sorti chacun de leur côté un nouvel album. Résultat, l’un est d’un ennui complet, le second est brillant et confirme tout le bien que je pense de la demoiselle depuis sa découverte.


36. Satellite Jockey - Modern Life vol.2 [Another Record / AB Records / Montagne Sacrée Records]
Pop chiadée aux belles mélodies montées en épingles à coups de clavecin, cuivres, d'un trio guitare-basse-batterie et autre orgue, ce 'Modern Life Vol.2' reprend là où les lyonnais de Satellite Jockey avaient laissé le volume 1, en ancrant cette fois leur univers dans une pop plus 70s. Cette collection commence à avoir une sacrée gueule.


35. The Breeders - All Nerve [4AD]
Passé une première écoute décevante, le dernier album des Breeders de Kim Deal s’est révélé à moins et s'est avéré être un sacré disque. Indie-rock échappé d’une décennie révolue mais qu’on remet au goût du jour, et que le groupe maitrise mieux que personne.


34. FACS - Negative Houses [Trouble In Mind]
Premier album d’ex-Disappears, ce disque n’est pas à mettre dans les oreilles du premier dépressif venu, tant rien ne vient éclairer ce post-punk aux atours très cold. Minimal sans l'être vraiment, langoureux, noisy, porté par une basse profonde et une guitare aiguisée comme jamais, il est en tout cas brillant. Ce qui est plutôt pas mal pour un disque aussi sombre vous en conviendrez.


33. Parquet Courts - Wide Awake [Rough Trade]
Porté par des paroles aussi drôles qu'engagées, 'Wide Awake!' confirme que Parquet Courts continue d'être un acteur essentiel de la scène indé actuelle. Et prouve s’il en était besoin qu’ils sont capables d’écrire des compositions posées et pop comme beaucoup plus punk, mais toujours foutraques et incroyablement cool.


32. En Attendant Ana - Lost and Found [Montagne Sacrée / Buddy Records]
Pop garage sur production presque agressive, guitares dans tous les sens, formidablement relevées par une trompette qui confirme leurs idées mélodiques, ce 'Lost and Found', en plus d’une qualité indéniable, vient de se voir offrir une carrière internationale avec la distribution de l’album outre-Atlantique chez Trouble In Mind Records. Excusez du peu.


31. Numb.er - Goodbye [Felte]
Projet de David Fribourg entouré de cinq musiciens crédités, Numb.er plonge les deux mains, les bras, et finalement le corps tout entier dans un mélange de post-punk, de shoegaze, de cold-wave et de distorsions sombre mais réjouissant.


30. Advance Base - Animal Companionship [Run For Cover]
Il a beau avoir changé de nom de scène, Owen Ashworth, autrefois derrière Casiotone For The Painfully Alone, ne change pas. Évoluant désormais sous le pseudonyme d'Advance Base, sa voix reste reconnaissable entre mille. Comme ses chansons d'ailleurs, souvent langoureuses quand elles ne sont pas tristes, toujours dans un ensemble synthétique-pop qu’il maitrise à merveille.


29. 王若琳 - 摩登悲劇 (Joanna Wang - Modern Tragedy) [Sony]
Pop déguindée, entièrement chantée en anglais, qui part dans tous les sens, entre cabaret, skits qui voient une Joanna Wang chanter une bluette en faisant la vaisselle, chansons pop-rock à tiroir, douces mélodies mélancoliques et autres titres comme enregistrés avec du matériel des années 20 : ce 'Modern Tragedy' est de la belle ouvrage assurément. Et également la rencontre de beaucoup de choses, notamment des Fiery Furnaces et des Starlight Mints, le tout contant l'amour, la déception, l'espoir, les cœurs-brisés, les ruptures souhaitées ou subies et les sempiternelles erreurs que nous répétons dès qu'il s'agit de sentiments.


28. Shannon & The Clams - Onion [Easy Eye]
Produit par Dan Auerbach, 'Onion' retourne aux sources de la pop musique actuelle. Rappelant aussi bien les Beatles - et assimilés - que les girls group de l'époque, il est une franche réussite, nostalgique mais pas rétrograde tant les titres qui s'y trouvent sont de qualité. 



27. Starcrawler - Starcrawler [Rough Trade]
Court premier album pour ce quatuor californien mené par la voix de la jeune Arrow de Wilde (qui a terminé le lycée il y a un peu plus d’un an) et nouvelle signature Rough Trade. Vingt-sept minutes au compteur pour un disque qui fait dans le rock, qu’il soit hard ou grunge. Prometteur.


26. MGMT - Little Dark Age [Columbia]
Un jour on se retournera sur la discographie de MGMT, et on se dira sans doute « ouais, quand même hein ». Parce qu’à l’exception d’un peu passionnant 'MGMT' en 2013, que lui reprocher ? Rien. La preuve avec ce 'Little Dark Age', inspiré, inspirant, rempli de tubes (mais ces types savent-ils écrire autre chose ?) et de sonorités eighties mélodiquement imparables.


25. jeremy messersmith - Late Stage Capitalism [Glassnote]
Cinquième album de l’américain et sans doute le plus plus arrangé de sa discographie. Mais aussi le plus sombre et sarcastique (lire cet excellent papier à ce propos), malgré ses intentions mélodiques et musicales toutes Burt Bacharach-iennes, sa très belle voix et ses orchestrations pétaradantes (voir ici).


24. Jerry David DeCicca - Time The Teacher [Impossible Ark]
Un piano, quelques cuivres discrets, des chœurs presque soul : voilà comment résumer ce disque. Mais il faudrait ajouter qu'il rappelle aussi bien Leonard Cohen, le premier Chris Garneau qu'Over The Rhine et permet d'imaginer la rencontre entre Bob Dylan et Nick Cave. 'Time The Teacher' ou un bien bel album, apaisant et touchant.


23. Aidan Moffat & RM Hubbert - Here Lies The Body [Rock Action]
Alors qu’un nouvel album d’Arab Strap serait sur les rails (lire ici), Aidan Moffat s’est associé en 2018 avec son collègue de label RM Hubbert. Un disque d’une très grande beauté où les mélodies de RM Hubbert se marient à merveille avec l’accent à couper au couteau d’Aidan Moffat. Et s'il avait enfin trouvé son Malcolm Middleton 2.0 ?


22. Gruff Rhys - Babelsberg [Rough Trade]
Très mélodieux, ambitieux (toute l'orchestration est l'oeuvre du BBC National Orchestra of Wales), 'Babelsberg' est sans doute le plus beau disque de Gruff Rhys à ce jour (c’est dire), le plus seventies de tous et où il sonne plus souvent qu'à son tour comme un Lee Hazlewood gallois.


21. Spiritualized - And Nothing Hurt [Bella Union]
On pourra ergoter que Jason Pierce a ressorti ses vieilles formules et a sorti un album plus que jamais Spiritualized. Oui, certes. Mais vu que les chansons, l’inspiration et les mélodies sont là, que demander de plus ? Rien. Petit-frère de 'Ladies & Gentlemen We Are Floating In Space', duquel ressort, notamment, une sublime Damage (voir ici).


Bilan 2018 : 
Top « Albums » (20-01)


Et comme prévu, voilà donc un lecteur Spotify et un lecteur Deezer avec une chanson extraite de chacun des albums présentés ci-dessus. Et disposées dans l'ordre croissant. Bonne(s) écoute(s) !