samedi 30 décembre 2017

Bilan 2017 : Top 15 « Ep, 7", Compilation & Réédition »


Après deux ans sans bilan (il faudra que je les finisse un jour d’ailleurs), retour aux bonnes vieilles habitudes avec les traditionnels top de fin d’année, qui fleurissent un peu partout depuis plus d’un mois. Comme le veut la tradition, cela se passera en trois temps : aujourd’hui le top des « Ep & Co ». Puis le top « Morceaux » et enfin le top 50 des albums qui auront marqué mon année musicale.

Mais avant cela, quelques liens vers d’autres tops de sites ou de blogs voisins (ou non) :
Hop-Blog
Pinkushion (Rédaction)
La Musique à Papa
Last Stop ? This Blog !
New Noise

Voilà donc la première partie, qui présente donc mes 15 EP, 45-tours, compilations et autres rééditions favoris de l’année. De belles découvertes, des confirmations toujours plus nombreuses et deux disques qui auraient mérités de figurer tout en haut d’un classement de tous formats confondus. C’est ci-dessous.
 
Pour info, au bas de l’article se trouve un lecteur spotify et un lecteur deezer contenant une chanson de chacun des disques présentés.
Bonne(s) écoute(s) !

Extended Play (Ep)


Animal Collective - Meeting of The Waters Ep
La preuve qu’il faut toujours attendre un peu avant de faire le bilan d’une année. Mis au courant fin novembre par Ariane qu’Animal Collective avait sorti dans l’année deux nouveaux Ep, j’ai eu la chance de me rattraper. Deux beaux disques dont ma préférence va fortement vers 'Meeting of The Waters Ep'. Un disque contemplatif à souhait, aussi bricolé qu’aérien, avec seulement Avey Tare et Geologist aux manettes. Et même sans Panda Bear et Deakin, le duo en profite pour publier une des plus belles chansons de l’histoire du groupe, Man of Oil. Rien que ça oui.
Label : Domino

Barbarie Boxon - Ciel Bleu Ep 
Ma découverte avec Freaksville Records aura été une grande source de réjouissance. Car en plus de Benjamin Schoos (voir plus bas), ce label belge m’aura permis de tomber amoureux du duo Barbarie Boxon, auteur de son deuxième disque en sept années d’activité. Pop pas toujours linéaire, aux influences aussi Gainsbourgienne que Tricatel-ienne, elle est excessivement ensorcelante.
Label : Freaksville Records

Man At War - I'm A Rainbow, A Promise of God's Care Ep
Véritable coup de cœur foudroyant, Man at War est un artiste dont on fait encore très peu de cas, que ce soit chez nous ou chez lui, à Portland. Pourtant, Ryan Rebo a des mélodies à faire pâlir plus d’un artiste aujourd’hui. Son ‘I'm A Rainbow, A Promise of God's Care Ep’, plein de pop, de folk et de mélodies simples et justes, est une des plus belles choses entendues cette année. S'il ne fallait retenir que deux disques de ce papier, ce serait le premier.

The Music Tapes - The Orbiting Human Circus Ep
Julian Koster, ex-membre de feu Neutral Milk Hotel et de Elephant 6, est derrière ce projet anachronique, né d’un podcast à succès aux États-Unis. Enregistré avec des outils d'époque (un enregistreur à fil des 30s, une presse des 40s, un magnétophone des 60s), très lo-fi que ce soit dans le chant ou dans les arrangements, agrémentés de cuivres et d’accordéon, reprenant également le fameux J’attendrai, 'The Orbiting Human Circus Ep' sonne comme s’il venait tout droit de 1935. Et c’est aussi beau que passionnant.
Label : Merge

Kamasi Washington - Harmony of Difference Ep
Saxophoniste californien de 34 ans, Kamasi Washington m’était jusqu’alors inconnu. Acheté sur les éloges d’amis, son ‘Harmony of Difference Ep’ n’aura eu besoin que de quelques minutes pour s’imprimer dans mon pavillon. Jazz soulful au possible, ce disque respire la classe et les influences aussi bien étalées qu’assimilées. Mieux, il garde le meilleur pour la fin en composant Truth, chanson de 14 mns, qui fait déjà figure de classique. 'Harmony of Difference Ep' aurait été un LP, il aurait sans doute fini sur le podium de mon top album. S'il ne fallait retenir que deux disques de ce papier, ce serait le second.
Label : Young Turks


7" - 45-tours

Jetstream Pony - Like You Less 7"
Projet parallèle de Beth Arzy, chanteuse de The Luxembourg Signal, Jetstream Pony est une formation qui devrait faire parler d’elle en 2018. Car mis sur orbite par ce 'Like You Less 7"', il serait vraiment dommage de passer à côté de ces deux chansons, tantôt noise-pop (comme si Broadcast avait enregistré ses albums en 1986), tantôt mené par une guitare lourde rappelant furieusement les Wedding Present.
Label : Kleine Untergrund Schallplatten

The Luxembourg Signal - Laura Palmer 7"
Découvert grâce à leur venue au Paris Pop Fest, The Luxembourg Signal est un septet américain originaire de Portland (décidément, quelle année !) qui aura illuminé mes oreilles notamment grâce à ce 45-tours et surtout grâce à Laura Palmer, sa face-A, sublime titre de six minutes entre dream-pop, indie-pop et shoegaze, au final merveilleux qui voit s’empiler les guitares. Nul doute qu’on retrouvera sa trace dans quelques jours, pas loin de la tête de mon « top singles ».
Label : Shelflife Records

Jason Molina - The Black Sabbath Covers 7"
Secretly Canadian, en plus de bichonner les rééditions de ses albums avec Songs: Ohia, propose depuis deux ans des 45-tours inédit de Jason Molina, décédé depuis 5 ans bientôt. L’an passé, ils avaient mis en lumière l’américain reprenant Townes Van Zandt. Cette année, c’est au tour de Black Sabbath. Deux chansons très courtes, simples et intimistes mais dont quelques secondes suffisent à comprendre pourquoi Jason Molina manque plus que jamais.
Label : Secretly Canadian

Sufjan Stevens - Tonya Harding 7"
En 2017, on aura donc appris que Sufjan Stevens est fan (et on est encore loin de la vérité) de Tonya Harding, patineuse américaine pas comme les autres dont le principal fait de gloire fut de tenter de faire casser les jambes de sa compatriote et équipière de l’époque, Nancy Kerrigan. Il lui a ainsi composé une chanson, qu’on retrouve dans deux versions différentes sur ce 45-tours (à sortir physiquement dans quelques semaines). Dans la veine de son magnifique 'Carrie & Lowell', ce 'Tonya Harding 7"' est d’une douce et aérienne beauté qui transpire la sincérité.
Label : Asthmatic Kitty


COMPILATION

Matinée Recordings - Matinée Idols
Afin de fêter ses 20 ans, le label de Santa-Barbara Matinée Recordings n’aura pas eu l’idée du siècle : sortir une compilation de titres des artistes issus de son roster. Mais qui en a cure ? Le résultat est passionnant. Tous les groupes présents ont participé avec soit un nouveau morceau, un inédit perdu dans des sessions d’enregistrements oubliées ou via un ré-enregistrement d’un de leurs anciens titres. Et le résultat est de qualité, rempli de chansons classes au romantisme plein de guitares. De l'indie-pop de grande qualité en somme.
Label : Matinée Recordings

Olive Grove Records - From Olive Us To Olive You
Compilation de Noël sortie juste avant les fêtes, 'From Olive Us To Olive You' est un disque caritatif composé par des artistes essentiellement venus du roster d’Olive Grove Records, le label derrière tout cela. Pop, twee et tout le toutim, cet album est tellement réussi qu’il se pourrait qu’on le ressorte bien plus souvent que deux semaines par an.
Label : Olive Grove Records

Benjamin Schoos - Profession Chanteur
Comment ai-je fait pour passer à côté de ce Benjamin Schoos depuis 5 ans ? Comment ai-je pu ne pas voir son nom mentionné ici et là par d’autres, bien plus au courant que moi ? Car Benjamin Schoos tient depuis sa découverte le haut du pavé dans la chanson francophone (notre homme est belge) dans mon panthéon personnel actuel. Rappelant à la fois Bertrand Burgalat pour les idées pop, Charlélie Couture ou encore Alain Chamfort, s'entourant de featuring de grande classe (Je ne vois que vous avec Lætitia Sadier est un miracle à elle toute seule), Benjamin Schoos, via ce 'Profession Chanteur', best-of de ses trois précédents albums, est une découverte essentielle.
Label : Freaksville

Sufjan Stevens - The Greatest Gift
Oui, encore Sufjan Stevens. Je ne cite jamais deux fois le même groupe/artiste dans ces tops de fin d’année, mais là, je n’ai pas eu le choix. La faute à une année remplie pour un des artistes préférés de ces pages. 'The Greatest Gift' est un disque compilant des remixes, des démos, des versions alternatives mais aussi 4 chansons inédites tirées de 'Carrie & Lowell'. Et quand des chutes de studios sont de cette qualité et de cette beauté là, on sait deux choses : que l’artiste en question ne nous prend pas pour des pigeons. Et qu’on a affaire à un des plus grands.
Label : Asthmatic Kitty
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RÉÉDITION 
 
Jambinai - Differance
Jambinai est un trio sud-coréen dont le premier album sorti en 2012 aura été réédité cette année par Bella Union. Dans une ambiance post-rock, parfois quasi-folk ou métal, composé à partir d’instruments traditionnels, Jambinai rappelle aussi bien Deafheaven que Mono. Mieux, le groupe n’oublie jamais de distiller des mélodies. Grande découverte.
Label : Bella Union


Radiohead - OKNOTOK 1997-2017
Devenu chiant comme la pluie depuis 15 ans à quelques rares fulgurances près, il ne faudrait pas oublier qu’à une époque, Radiohead était intouchable. Et la réédition de leur chef d’œuvre et album majeur 'Ok Computer' est venue nous le rappeler. Si tout a déjà été dit sur l’album en question, attardons nous quelques lignes sur la partie 'NOTOK' de cette réédition, qui contient les faces-b de l’époque mais surtout trois inédits enfin dévoilés, et dont le très attendu Lift se fait voler la vedette par un I Promise et un Man of War merveilleux. Oui, à l’époque, Thom Yorke et sa bande marchaient sur l’eau.
Label : XL Recordings


Chose promise, chose due, voilà donc les playlists Spotify et Deezer présentant une chanson de chacun des disques présentés ci-dessus.


mercredi 27 décembre 2017

AVIONS - Loner [Bad Health Records / Les Briques du Néant / Ligature / Napalm Trees / Teenage Hate Records]

Il va sans doute m’en manquer, mais sauf erreur de ma part, ce troisième album d’AVIONS (oui, en majuscule) est sorti via pas moins de… cinq labels ! Avec, dans l’ordre alphabétique pour ne pas faire de jaloux : Bad Health Records, Les Briques du Néant, Ligature, Napalm et Teenage Hate Records. Rien que ça.

Mais qui sont donc ces AVIONS ? Rien à voir avec le groupe des années 80 (qu’on aurait d’ailleurs tort de limiter à leur tube Nuits Sauvages). Un trio composé de Luc, Anthony et Simon, lyonnais à la base mais éparpillé désormais entre Lyon, Paris et Bruxelles.

‘Loner’ est leur troisième album et est sans doute un des premiers disques sortis cette année vu qu’il a vu le jour officiellement le 4 janvier dernier. Et c’est également sans doute le premier disque sur lequel j’ai flashé au début 2017, sans pour autant savoir quoi en dire. Il est donc assez logique que je finisse les chroniques de cette année en parlant du premier disque que j’ai acheté et aimé.

Dans la lignée d’une scène lyonnaise plus vivante que jamais (j’y reviendrais à nouveau courant janvier), AVIONS est le disque le plus rentre dedans de l’année (avec celui des Decibelles évidemment). Punk à roulettes (appellation tout sauf négative chez moi) mâtiné de grunge et lorgnant vers une power-pop racée (à moins que ce soit l’inverse), chanté dans un anglais très convaincant, les AVIONS vont puiser une grande partie de leur inspiration et de leur son dans les années 90 (JC Satan aurait d'ailleurs dit d'eux : « le meilleur groupe des années 90 que j’ai entendu depuis les années 2000 » et c'est sans doute une bien bonne définition).
Enchaînant chansons démarrant pied au plancher et balades mid-tempo remplies de chœurs (What’s so Fun ?, Sunday Shirt ou Raised in the Darkest Forest, in the secret of the Black Arts, hommage au morceau du même nom de Anasazi Holocaust ?), ‘Loner’ est d’une efficacité dingue.

Qu'ils se posent en branleurs que ce soit via le clip de Van Halen ou les paroles de Moms and Punks (« I’m wasting I’m wasting my life everyday »), ou en héritier de Green Day deuxième génération (formidable Satan Only Knows qui clôt 'Loner'), les AVIONS réussissent là un sacré tour de force dont l'urgence n'a d'égale que la qualité.

Orné d’une pochette qu’on dirait être le pendant de l’album éponyme d’Alice in Chains en 1995, intelligemment produit et mixé par Antoine Nouel, guitariste des Satellite Jockey (dont on sent la patte à de nombreux moments, comme l'arrivée du xylophone sur Viper, exemple parmi tant d'autres), ‘Loner’ est en tout cas une révélation dont j'aurais bien mis du temps à trouver quoi en dire. Mais surtout un groupe qui mériterait d'exploser bien plus loin que nos simples frontières lyonnaises.  (Sortie : 4 janvier 2017)

Plus :
‘Loner’ d’AVIONS est en écoute sur leur bandcamp
‘Loner’ d’AVIONS est également en écoute celui de :
‘Loner’ est à l'achat en version vinyle et/ou numérique sur le bandcamp d'AVIONS et également sur celui des 5 labels pré-cités.
A noter que 'Loner' des AVIONS est à l'achat en version K7 (3€) chez Ligature
Enfin, les AVIONS sont en interview ici et en disent plus sur ce 'Loner'

Trois chansons de ce 'Loner' d'AVIONS en écoute (pour info, aucune d'entre elle n'est disponible sur Spotify ou Deezer). Ouvrons les hostilités avec Days of Thunder, parfaite mise en bouche. Continuons à hurler que l'on perd notre temps avec Moms & Punks. Et finissons par Satan Only Knows : 




Pour finir, voilà le clip fait de pas grand chose de Van Halen des AVIONS :



lundi 25 décembre 2017

[Track of The Day] Randolph's Leap - Warm Oustide

25 décembre oblige, écoutons donc en ce lundi férié une chanson de Noël. Celle-ci est tirée de 'From Olive Us To Olive You', une compilation de Olive Grove Records, autant à but musical que solidaire, tous les bénéfices étant à reversé au CDH UK.

Au programme de cette compilation, une belle brochette d'artistes, essentiellement venus du roster de Olive Grove Records : State Broadcasters (dont il n'est jamais trop tard pour découvrir 'A Different Past', leur magnifique dernier album sorti cette année), Campfires In Winter, Henry & Fleetwood, Woodenbox et autres The Son(s).

Deux chansons se détachent des neuf autres de ce 'From Olive Us To Olive You' : l'épatant duo Christmas Eve Alone entre Carla J. Easton (de TeenCanteen et Ette) et Eugene Kelly (The Vaselines) et surtout Warm Oustide de Randolph's Leap, superbe chanson pop, avec son orgue synthétique du meilleur effet. Alors oui, tout ceci ne respire pas forcément la joie et le bonheur, mais c'est beau, donc que demander de plus ? 
En tout cas, des compilations de Noël de cet acabit, j'en veux tous les mois de décembre. Bonnes fêtes à toutes et tous.

Album : From Olive Us To Olive You
Année : 2017
Label : Olive Grove Records

Acheter (à partir de 0.50£)



En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog), Warm Oustide de Randolph's Leap est également en écoute ci-dessous :


Pour finir, Christmas Eve Alone de Carla J. Easton et Eugene Kelly, la chanson qui ouvre ce 'From Olive Us To Olive You' d'Olive Grove Records :



jeudi 21 décembre 2017

[Track of The Day] Percolator - Law & Order

« Dans le système judiciaire, les crimes sexuels sont considérés comme particulièrement monstrueux. À New-York les inspecteurs qui enquêtent sur ces crimes sont membres d'une unité d'élite, appelée « Unité Spéciale pour les victimes ». Voici leurs histoires. (Boum boum) ».

Voilà une introduction bien débile pour évoquer Law & Order, la chanson qui m'a fait aimer 'Sestra', ce premier album (si je ne dis pas de bêtises) de Percolator, trio irlandais formé de Ian Chestnutt, Eleanor Myler et John ‘Spud’ Murphy, découvert il y a quelques semaines seulement.
Une chanson qui démarre presque calmement, avant que les guitares ne fassent leur œuvre. Le répit au milieu est de courte durée, un maelström sonore venant remettre le tout dans le droit chemin, avant que les Percolator reprennent le fil de leur chanson, mais en bien plus puissant et en alignant les couches de guitares.

Mais c'est plus globalement tout 'Sestra' qui est une claque comme on les aime. Un disque qui regorge d'influences et de sonorités diverses et qui est un peu le pendant « rock » du superbe album de James Holden (à découvrir ici). Il y a aussi bien du shoegaze, kraut-rock, de la noise (pop et rock), des drones, des guitares fuzz, de la reverb', des passages lumineux (ce Yellow Fire !) et mélodiques, que des rythmiques martiales et tonitruantes. 
« Pfu, en gros, le groupe est incapable de choisir un style, se cherche et pond un disque fourre-tout, c'est ça ? » me direz-vous ? Hé bien non, car tout est cohérent et s’enchaîne impeccablement. 'Sestra' a une vraie personnalité malgré la somme d’influences qui s'y trouve. Mieux, histoire de bien faire les choses, les Percolator terminent l'aventure par Binkle, chanson monstre de shoegaze de 10'40". Des gens de très bons goûts.

Sorti en avril dernier chez Penske Recordings, félicitons nous qu'un label français, Permafrost, sorte également ce 'Sestra' et pour rien (12€, voir lien plus bas). Car tenons le nous pour dit : Percolator est une des grandes révélations de 2017. Et un groupe à suivre assurément. Dire que je les ai raté à Lyon en juin dernier...

Album : Sestra
Année : 2017
Label : Penske Recordings / Permafrost

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En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog),  Law & Order de Percolator est également en écoute ci-dessous :



Pour finir, voilà Binkle, la chanson monstre donc qui clôt ce 'Sestra' de Percolator :


mercredi 20 décembre 2017

[Track of The Day] Richard Dawson - Weaver

On continue la semaine consacrée aux disques dont j’aurais voulu parler plus tôt mais dont je ne sais pas trop comment m’y prendre.
Voilà ainsi ‘Peasant’, le huitième album de Richard Dawson, artiste anglais originaire de Newcastle. Ou une plongée la tête la première dans un folk, avant, progressive ou orchestral de premier choix.

Se posant en véritable conteur, Richard Dawson place son disque, sa musique et ses histoires au Moyen-Âge dans la contrée de Bryneich (Bernicie en français) vieux royaume du nord de l'Angleterre et du sud de l’Écosse actuelles, depuis longtemps disparu.

'Peasant' s'ouvre sur Harald, un court instrumental où Richard Dawson et ses compagnons semblent s'accorder avant de démarrer Ogre (le single de l’album). De là, et durant 56 mns et 10 titres, l'album va dévoiler  une musique chaotique, rempli de clappings, de chœurs à l’unisson ou dépareillés, qui murmurent autant qu’ils crient, de harpe, de guitares parfois presque désaccordées, de rythmiques prenantes, de cordes effleurées ou maltraitées, noisy ou pop. Mais surtout, et c’est essentiel, encore plus quand il est question de folk, de chansons, d'histoires et de mélodies.

De toutes les chansons de ce ‘Peasant’, c’est Masseuse qui résume sans doute le mieux l'album (ses 11 mns referment l'aventure). Mais c'est Weaver qui retient l’attention, en tout cas la mienne. Une chanson qui passe par tous les états et qui se terminent en apothéose de chœurs qui semblent jouer leurs vies, et dont l'ensemble rappelle plus que jamais MiNORS.

Pour la faire courte, 'Peasant' de Richard Dawson est sans doute le disque de chez Domino qui aura fait le moins de bruit cette année, mais qui est sans aucun doute le plus beau sorti par l’écurie de Laurence Bell en 2017.

NB : Pour en savoir bien plus sur ‘Peasant’ de Richard Dawson, je vous conseille l’excellente chronique (comme souvent) de The Quietus

Album : Peasant
Année : 2017
Label : Domino

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En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog), Weaver de Richard Dawson est également en écoute ci-dessous via son clip :


Autre single de ce 'Peasant' de Richard Dawson, Ogre et son clip là-aussi :



lundi 18 décembre 2017

[Track of The Day] ENTRANCE - I'd Be A Fool

Attaquons l’avant-dernière semaine de l’année qui devrait, si tout va bien, permettre d’évoquer des disques dont j’essaie de parler depuis des semaines voire des mois sans y arriver.

Commençons donc par ENTRANCE (oui, en majuscule), le nom de scène de Guy Blakeskee, californien d’origine dont le dernier album en date sous ce pseudonyme date de … 2004. Treize ans plus tard, voilà donc ‘Book of Changes’, le cinquième album d’ENTRANCE et le premier à attérir sur mes oreilles (et ce sur les bons conseils de Julien, l'homme qui possède beaucoup trop de disques).

Un des disques que j’ai sans doute le plus écouté de l’année, mais donc, bizarrement, un des albums dont je n’arrive pas vraiment à parler.

Pour la faire courte, je vous dirais donc que ‘Book of Changes’ a été enregistré avec des gens talentueux (Paz Lenchantin, Franz Lenz, Jessica Tonder, Lael Neale, Derek James ou Will Scott) et que ENTRANCE le décrit comme suit : « a poetic song cycle about the seasons of the heart, tracing an emotional journey through longing and emptiness to peace and redemption ».

Surtout, il y a dans quelque-chose d’assez hors du temps, presque anachronique qui se dégage de ce ‘Book of Changes’, de ses mélodies folk-pop et de cette voix qui pourra agacer (mais qui chez moi a tout l'effet inverse). Un peu à l'image de cette très belle pochette en quelque sorte.

Des 10 titres qui composent l’album, c’est vers I’d Be a Fool que va ma préférence : une très belle chanson, subtilement et élégamment arrangée (comme tout le reste d’ailleurs), avec de jolis chœurs, des violons discrets mais qui donnent un corps à l’ensemble et une belle guitare qui donne le « la » tout du long à ce disque parmi les plus beaux écoutés cette année.

Album : Book of Changes
Année : 2017
Label : Thrill Jockey


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En plus de la playlist Spotify (le disque est absent de Deezer de façon incompréhensible) dans la colonne de gauche de ce blog, I'd Be a Fool d'ENTRANCE est en écoute ci-dessous :



Autre chanson en écoute ce jour, Revolution Eyes, très belle conclusion de ce 'Book of Changes' d'ENTRANCE :


jeudi 14 décembre 2017

[Track of The Day] Beach Youth - Diary

Il y a eu l’époque des groupes en « The ». Et il y a désormais les groupes en « Beach » : Beach House, Beach Fossils, Menace Beach, Beach Baby, Beach Beach, j’en passe et des meilleurs. Et désormais… Beach Youth.

Eux, ils sont caennais, sont quatre et ont la pop à guitare dans la peau. Dans une veine à la Aline voire à la Granville, les Beach Youth chantent pour le coup eux en anglais. Un chant plutôt assuré d’ailleurs, pas trop « français » (la voix pas tant mis en avant que cela jouant aussi).

‘Singles’ est leur premier Ep qui regroupe, ô hasard, leurs premières chansons. Elles sont au nombre de 5 (une sixième, Waves, se trouve sur la version vinyle) et si tout ne me convainc pas totalement, tout ceci est prometteur.

A retenir Days, chanson à faire gigoter les pieds plus que de raisons, mais surtout Diary, titre qui ferme ce ‘Singles Ep’. Une chanson, de loin la plus longue des cinq, rappelant les Radar Brothers sur son introduction, prouvant que cette jeunesse plagiste pourrait faire son trou.

Album : Singles Ep
Année : 2017
Label : Beau Travail


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En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog), Diary de Beach Youth est en écoute ci-dessous :



Autre titre de ce ‘Singles Ep’ de Beach Youth, Days :



Le clip de Diary de Beach Youth :



mercredi 13 décembre 2017

[Track of The Day] Lux’s Dream - Little Bean

Les Decibelles font dans le punk. Les Satellite Jockey dans la pop ouvragée. Les Luje dans un rock teinté de 90s. Dernière découverte  lyonnaise en date (merci Ninie !), voilà Lux’s Dream, « projet solo en trio voix-piano-synthé » (ce sont ses propres termes) de Sacha Navarro-Mendez, dont le dernier aboutissement est ce ’Tako Tsubo Ep’ sorti il y a quelques semaines.

Au programme, 6 titres de pop électronique, dream (sublime Little Bean, chanson du jour lumineuse) mais pas que, car parfois heurtée, aux quelques élans vocaux punks (My Own Steps), hip-hop (la production autour du piano de Hollow Shell) mais qu'elle chante à chaque fois d'une voix belle et qui se renouvelle.
On trouve aussi sur ce 'Tako Tsubo Ep' un Winter Solstice où elle fait se rencontrer le piano de Sufjan Stevens et l’élégance de Joanna Newsom. Oui, les rêveries de Lux’s Dream sont faites de tout ceci.

Album : Tako Tsubo Ep
Année : 2017
Label : L’Affect Records & Archipel

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En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog), Little Bean de Lux's Dream est également en écoute ci-dessous :


Autre chanson de ce 'Tako Tsubo Ep' de Lux's Dream, voilà Winter Solstice :



mardi 12 décembre 2017

[Track of The Day] Animal Collective - Man of Oil

Après un ‘Painting With’ en 2016, disque musicalement toujours très fouillé (ou fouillis pour les haters) mais avec un chant pop au possible et une volonté de composer des titres faciles et rapidement mémorisables, le groupe de Baltimore est revenu cette année avec deux Ep, qui respirent comme rarement chez eux la sérénité.

Totalement passé à côté, remercions avant tout Ariane qui m’a remis dans le droit chemin. Deux disques bien différents l’un de l’autre : d’un côté, ‘The Painters Ep’, qui se veut dans la lignée de ‘Painting With’, où les voix se croisent et se rebondissent dessus dans un ensemble très pop, même si les Animal Collective ralentissent l'allure.

De l’autre, ‘Meeting of The Waters Ep’, disque enregistré uniquement par Avey Tare et Geologist. Un album contemplatif à souhait, comme un retour aux sources, bricolé et aérien, d’où se dégage un Man of Oil absolument parfait (en écoute aujourd'hui), à la mélodie douce et simple, mais où la production continue de fourmiller de détails légers. Et mieux, la voix d’Avey Tare rappelle celle de Stephen Malkmus.

Album : Meeting of The Waters Ep
Année : 2017
Label : Domino



En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog), Man of Oil d'Animal Collective est également en écoute ci-dessous :



Histoire de bien faire les choses, voilà Jimmy Mack, extrait de ‘The Painters Ep’ d’Animal Collective :


lundi 11 décembre 2017

[Track of The Day] Jason Molina - Solitude (Black Sabbath cover)

L’an passé, Secretly Canadian avait mis en vente un 45-tours de Jason Molina reprenant Townes Van Zandt, à l'occasion du Record Store Day, rendant à cette opération son vrai sens, dévoyé un peu plus chaque année. Deux chansons où Jason Molina rappelait comme jamais Jackson C. Frank.

Son label de toujours continue à aller piocher dans ce qui semble être d'innombrables archives du leader de Songs: Ohia décédé il y a déjà plus de 4 ans, en publiant un 45-tours de reprises de Black Sabbath.

Enregistrées à la fin des années 90, les deux chansons composant ce disque sont courtes (la seconde n'est d'ailleurs pas lisible sur le 45-tours, la face-B étant une œuvre gravée de Will Schaff), mais belle, intimiste (il y a sa guitare, sa voix et c'est tout), ténébreuse et sombre, à l'image de Jason Molina. Qu'est ce qu'il manque putain...
 
Album : The Black Sabbath Covers 7’’
Année : 2017
Label : Secretly Canadian

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En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog), Solitude de Black Sabbath mais par Jason Molina est en écoute ci-dessous :




Pour finir, voilà la version originale de Solitude par Black Sabbath :


vendredi 8 décembre 2017

[Track of The Day] Sufjan Stevens - Tonya Harding (in Eb major)

Mercredi, alors que la France perdait son héros national, Sufjan Stevens sortait deux versions d’une même chanson consacrée à Tonya Harding, la patineuse américaine à l’origine du plus gros scandale de ce sport lorsqu’elle avait envoyé quelqu'un tenter de fracasser à coups de barre à mines les jambes de Nancy Kerrigan, son équipière (et concurrente) d’alors en sélection nationale, ce juste avant les Jeux Olympiques de Lillehammer de 1994.

Dernièrement, dans le monde merveilleux de l'Internet, nous étions d'ailleurs quelques uns à deviser sur le sujet à l’occasion de la future sortie d’un biopic consacré à Tonya Harding (bande-annonce plus bas). Et nous nous étonnions que, pour un pays si enclin à mettre sur pellicule le moindre moment de gloire ou de descente aux enfers de ses concitoyens, il n’y avait pas eu à ce jour un film retraçant l’histoire tumultueuse (car l’histoire de Tonya Harding ne s’arrête évidemment pas au cassage de jambes de sa compatriote) de cette patineuse pas comme les autres.

Ce film va donc voir le jour et s’appellera ‘I, Tonya’. Sufjan Stevens, qui semble sincèrement aimer la patineuse de l’Oregon, a offert au producteur du film deux versions d’une chanson, simplement nommée Tonya Harding. Mais il semblerait que l’équipe du film ne lui ait pas trouvé de place. Pourtant (et le clip le prouve, voir plus bas), cette chanson, en plus d’être une vraie déclaration d’amour à la patineuse («  So fight on as you are My American princess May God bless you with incense You’re my shining American star »), possède une vraie force cinématographique.

Que ce soit dans sa version D Major ou Eb Major, Sufjan Stevens continue ici de tracer le sillon de ‘Carrie & Lowell’. Délicat, chanté d'une voix presque aérienne, Tonya Harding est une belle composition, dont la sincérité de Sufjan Stevens transpire de toutes parts.
Ces deux morceaux s'accompagnent aussi d'un long texte intitulé « Tonya Harding, My Star » revenant sur la vie de la championne américaine et sur les raisons de l'attachement de Sufjan Stevens à la star déchue (à lire ici), lui qui avoue essayer d'écrire sur elle depuis l'âge de 15 ans.

Ce Tonya Harding (qui sortira en 45-tours début 2018) prouve en tout cas que plus les années passent et plus Sufjan Stevens aime à sortir des chansons comme ça, au débotté. Ne suivant que son instinct et souhaitant autant partager ses nouveaux albums, des disques live, des compilations de chutes de studios que des inédits vieux de 10 ans. Qu'il en soit remercié à nouveau.

Album : Tonya Harding 7''
Année : 2017
Label : Asthmatic Kitty

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En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog), Tonya Harding (in Eb major) de Sufjan Stevens, très dépouillée, est également en écoute ci-dessous :



Tonya Harding (in D Major), l'autre version de ce 45-tours, plus orchestrée et plus lente, est également en écoute ci-dessous :


Le clip de Tonya Harding (in D Major), sur des images de la patineuse en 1990 lors des championnats de patinage des États-Unis :




Pour finir, la bande-annonce de ‘I, Tonya’, le film à venir sur Tony Harding, sans chanson de Sufjan Stevens donc :



jeudi 7 décembre 2017

[Track of The Day] Bill Baird - Never Go Home Again

En réponse à Aidan Baker et ses innombrables sorties (celui qui connaît toute sa discographie a mon respect le plus immense), voilà Bill Baird, artiste découvert grâce à Benthom de Benzine.

On n’est pas forcément sur le même nombre de sorties, mais quand même : trois albums rien qu’en 2017 pour ce musicien texan assez prolixe, que ce soit en groupe ou son son propre nom.

Pour être tout à fait honnête, ses deux premiers disques ne sont pas véritablement renversant. 'Baby Blue Abyss' n'ayant pas un intérêt dingue, concentrons-nous sur 'Easy Machines', le premier sorti en 2017. Un disque finalement anecdotique, manquant de cohérence et d’unité, pas toujours inspiré, mais où Bill Baird garde le meilleur pour la fin.

Car pour clore 'Easy Machines', le texan pond deux chansons particulièrement réussies. So Says Me, indie-pop aux guitares qui ne semblent jamais vouloir s'arrêter de riffer. Et un Never Go Home Again (en écoute aujourd'hui) qu'on dirait tout droit sortie de l'esprit des We Are Catchers

C'est peu mais elles ont le pouvoir assez fou de donner envie de réévaluer 'Easy Machines'. Sauf qu'à la réécoute, le constat reste le même sur les 8 premières pistes. Jusqu'à ces deux chansons donc, qui donne envie, etc. Un cercle sans fin. De l'intérêt de toujours soigner la fin d'un album en somme.

Album : Easy Machines
Année : 2017
Label : Talk Show

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En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog), Never Go Home Again de Bill Baird est également en écoute ci-dessous : 


Et voilà donc la deuxième chanson très réussie de ce 'Easy Machines' de Bill Baird, So Says Me :