Mon cher Joseph Arthur,
Qu'es donc tu devenu ? Toi, découvert par Peter Gabriel, signé chez Real World, le label du même Peter Gabriel, toi qui a composé un album parfait ('Come to Where I'm From') sur lequel on pouvait trouver des chansons brillantes à quasi toutes les pistes, dont un tube certifié (In The Sun), toi qui a vu un certain Michael Stipe (REM) et Chris Martin (Coldplay) reprendre cette même chanson (et de quelle façon !) pour un Ep en faveur des victimes de l'ouragan Katerina en 2007. Toi, Joseph Arthur, comment en es-tu arrivé là ?
Par « là », je veux dire sans label, à part le tien (Lonely Astronaut Records), depuis ton départ de Real World : obligé de te débrouiller pour que ton nom émerge à nouveau entre toutes les nouveautés pas essentielles qui peuplent les blogs comme celui-ci, les tweets, les statuts facebook et les magazines (ça existe encore oui). Qu'est ce que tu as fait ? Que s'est il passé ?
Pourtant, tes albums restent toujours de qualité. Au hasard, 'Nuclear Daydream', en 2006. Le genre d'albums qu'ils ne sont pas nombreux à être capable d'écrire. Et tout ceux passés inaperçus, les 'Temporary People' et autres 'The Graduation Ceremony'. Même celui de l'an passé, 'Redemption City', bien qu'inégal, avait beaucoup de grands moments.
Pourtant, à l'écoute de 'The Ballad of Boogie Christ : Act 1 & 2', ton nouvel album (ton dixième), sache, mon cher Joseph Arthur, que j'ai confiance. Oui, j'ai foi. Je sens poindre une reconnaissance qui irait bien plus loin que ces accueils polis mais sans fougue que tu connais depuis le début de ta carrière.
Une nouvelle fois, tu n'y es pas allé avec le dos des sessions studios : double album, 24 chansons, 'The Ballad of Boogie Christ : Act 1 & 2' ne fait pas dans la demi-mesure.
Mais ce disque, bien plus que le précédent 'Redemption City' (dont tu reprends ici un des titres phares I Miss The Zoo) tient la longueur, ne s'éparpille pas entre chansons inutiles et peu inspirées. Non, tout sur 'The Ballad of Boogie Christ : Act 1 & 2' est beau, bien composé, bien écrit. Tu changes de style régulièrement sans que cela choque ou soit un frein à l'écoute. De la pop au rockabilly, de la balade pleine de mélancolie au titre soulful au possible, du rock au blues délicieux.
Et puis, tu retrouves Real World, certes en distribution vu que 'The Ballad of Boogie Christ : Act 1 & 2' sort sur ton propre label, mais quand même.
Voilà pourquoi cher Joseph Arthur, je crois à ta (re)naissance médiatique. Oui. Je sens que des chansons comme Still Life Honey Rose, Maybe Yes, Famous Friends Along The Coast ou All the Old Heroes ont de vrais potentiels pour plaire au plus grand nombre.
Oh, je ne dis pas que tu vas en vendre des millions. Je ne suis pas fou. Mais ta cote va remonter. On ne sort pas un double album de cette qualité là, plus qu'essentiel en cette année 2013, sans obtenir un minimum de reconnaissance. Je parie même que certains recroiseront ton chemin d'ailleurs avec plaisir, peut-être via cette chronique - bien trop longue. Dans cette époque boulimique de nouveautés et de zapping incessants, pouvoir s'appuyer des artistes que l'on a côtoyés - et appréciés - à une époque, ça n'a pas de prix.
En tout cas, c'est tout ce que je te souhaite. Qu'un jour ta bouille et ta voix (et pour les deux, le mélange toujours aussi surprenant de Liam Gallagher et Richard Ashcroft) truste les charts ne serait-ce qu'indie. Et qu'on mette enfin sur un piédestal un artiste comme toi, prolifique, à la carrière quasi-exemplaire et au dernier album merveilleux.
Cher Joseph Arthur, je vais te laisser. Non sans espérer pouvoir te croiser à la fin d'un de tes concerts, où tu viendras vendre des cds gravés de la prestation que tu viens de terminer..
Un de tes discrets fans,
-Twist-
(sortie : 9 septembre 2013)
Son :
Vu la quantité de chansons de qualité à disposition sur 'The Ballad of Boogie Christ : Act 1 & 2', pas moins de 5 titres (plus 2 clips) en écoute aujourd'hui.
Ainsi, dans le lecteur grooveshark ci-dessous, déjà trois : la balade tuante Famous
Friends Along The Coast, histoire de se convaincre que Joseph Arthur a
la mélancolie dans la peau, Blue Lights in the Rear View, qui ouvre le cd 2, et Maybe Yes, tube quasi rockabilly. (malheureusement plus en écoute)
Dans les deux lecteurs soundcloud ci-dessous, deux autres chansons : Saint of Impossible Causes qui permettra à ceux qui ont perdu Joseph Arthur de vue depuis longtemps de le retrouver facilement ; et Junkies and Limousines qui démarre comme une folk song lumineuse et qui se termine en titre soul-rock (coincé au milieu du disque 2 de 'The Ballad of Boogie Christ : Act 1 & 2').
Et pour finir, deux clips : celui de All The Old Heroes, qui passe en revue une quantité de héros de Joseph Arthur (en tout cas, on l'imagine), de Andy Warhol à Michael Jordan, de Joey Ramone à Ghandi, de Captain Beefheart aux Drôles de Dames, de Nina Simone à Miles Davis, dans un patchwork formidable de très belles photos :
Le clip d'I Used To Know How To Walk On Water, très jolie balade sur laquelle Ben Harper vient donner de la guitare et de la voix, discrètement :
Beaucoup d'autres clips réalisés pour 'The Ballad of Boogie Christ : Act 1 & 2' sont à voir sur la page youtube de Joseph Arthur.
3 commentaires:
MERCI !! Enfin un blog qui reconnaît le talent de ce mec, qui en plus de sa disco personnelle, a sorti un album avec Ben Harper et le fils de Georges Harrison, et un album avec son groupe RNDM.
Depuis la claque reçue en 98 en première partie de Ben Harper (avec In the sun notamment), je m'en suis pas remis.
Go on Joseph !
J'adore tout ce que monsieur propose. Même Redemption City a été un de mes albums préférés de 2012. J'espère qu'il aura la reconnaissance qu'il mérite.
@ Georges : Bon, après le plus grand fan francais du monsieur, ca reste toi. :)
Bon, allez, vite, une petite date. Genre L'Epicerie... <3
@ Touteouie : Un peu inégal (dommage qu'il y ait 2 cds), mais quand même, de sacrées chansons oui !
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