[Track of The Day] Tucker Zimmerman - Burial At Sea (feat. Big Thief, Iji & Twain)

Finissons cette semaine avec une petite douceur, délicate et terrienne comme on les aime, Burial at Sea. Cette chanson est l’œuvre de Tucker Zimmerman, compositeur et auteur folk américain de plus de 80 ans, installé depuis des années en Belgique. Un artiste que je découvre seulement aujourd'hui mais qui semble être plutôt révéré des deux côtés de l'Atlantique.

Burial at Sea ouvrira son nouvel album 'Dance of Love', le onzième et le premier pour 4AD. Mais Tucker Zimmerman n'est pas seul dans l'affaire : Big Thief est de la partie en s'occupant de la production du disque et en jouant au backing-band de luxe sur chacune des dix chansons.

Et à en croire la simplicité, la beauté et la majesté de Burial at Sea, la sérénité qui s'en dégage, la douceur de la voix de Tucker Zimmerman, celle si touchante d'Adrianne Lenker (qui après le chef d'oeuvre 'Bright Future' de mars dernier réalise jusque-là une année absolument parfaite), il se pourrait que 'Dance of Love' soit un des très grands moments de l'automne à venir. « Oh yeah, oh yeah, oh yeah... »

Album : Dance of Love
Année : 2024
Label : 4AD

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 Le clip de Burial at Sea de Tucker Zimmerman :

[Track of The Day] King Rib - Evil Seeds

Derrière cette pochette qui fleure bon les États-Unis se cache Craig McIntyre, écossais de son état et membre de groupes comme Citizens ou Cutty's Gym, deux groupes lis-je entre noise-rock et post-hardcore.

Loin de ces ambiances, il semble que ses aventures solon sous le nom de King Rib, soient bien plus calmes et apaisées. En témoigne son nouvel album 'Missing People' sur lequel on trouve Evil Seeds, petite douceur en écoute aujourd'hui, menée par un motif répétitif et obsédant, sorte de balade pop dans laquelle on entendra un rien de Radiohead des débuts, avec juste ce qu'il faut de riff de guitare pour relever le tout. Très belle chanson.

Album : Missing People
Année : 2024
Label : GoldMold Records

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[Track of The Day] Fontaines D.C. - In The Modern World

J'aurais aimé que cela dure plus longtemps tant le coup de coeur avait été réel, mais à mon corps défendant, mon intérêt pour Fontaines D.C. s'est arrêté aussi vite qu'il s'est produit. Après la sortie de leur premier album 'Dogrel', sympathique mais finalement décevant eu égard à leurs premiers singles, j'ai eu l'impression à l'écoute de leurs disques suivants qu'ils essayaient de jouer la partition qu'on attendait qu'ils jouent, pour paraitre plus « sérieux », plus « profond », plus  «mature ». Et j'ai trouvé (même sur 'Skinty Fia', leur disque le plus remarqué jusque là) que tout sonnait faux, quand bien même quelques chansons ici ou là arrivaient à m'accrocher l'oreille. 

N'étant donc pas un spécialiste du groupe et ayant un intérêt assez limité pour leur musique, je ne me risquerais pas à juger après assez peu d'écoutes leur nouvel album, 'Romance' (le premier hors de chez Partisan Records et le premier également sans Dan Carey aux manettes - c'est James Ford qui s'y colle cette fois). Mais tout de même, dans ce disque on trouve In The Modern World, le dernier single extrait quelques jours avant la publication de 'Romance'. Une chanson superbe, pleine de langueur et de mélancolie, d'orchestration soignée, où des choeurs soyeux font un beau contrepoint au chant si reconnaissable et marquant de Grian Chatten. Un morceau qui me fait beaucoup penser à Oasis (qui, malheureusement pour Fontaines D.C., vient en un tweet d’accaparer toute la lumière des jours à venir dans la sphère musicale).

Album : Romance
Année : 2024
Label : XL Recordings

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Le clip de In The Modern World de Fontaines D.C. :

[Track of The Day] RVG - Pet Sematary (Ramones cover)

Si Nothing Really Changes et son allure de tube imparable (dans un monde normal, celui-ci aurait été un carton) m'avait cassé la figure dès la première écoute, le troisième album des australiens de RVG (Romy Vager Group, du nom de la chanteuse) m'avait plu sans pour autant me transcender. Enfin, jusqu'à leur concert dans la petite salle de feu Le Farmer où pendant une heure, le groupe avait tout donné, alignant les morceaux de bravoure (on ne dira pas à quel point Alexandra du précédent 'Feral' est une chanson merveilleuse) avec une Romy Vager absolument renversante, finissant en nage et à bout de souffle.

Un peu moins d'un an après cette claque qui m'avait fait réévaluer à la hausse le dernier album, les RVG reviennent avec un double single : Don't Take It Badly dans une veine jangle-pop et Pet Sematary, une reprise d'une chanson des Ramones, originellement composée pour l'adaptation cinématographique du roman 'Simetierre' de Stephen King (un des livres les plus terrifiant et glauque que j'ai jamais lu). Une reprise fidèle à l'originale (que je ne connaissais pas) mais où la voix de Romy Vager fait toute la différence.

Album : Don't Take It Badly / Pet Sematary Double-A Single
Année : 2024
Label : Fire Records

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Le second morceau de ce double-single de RVG, Don't Take It Badly :

[Track of The Day] Geordie Greep - Holy, Holy

Les choses vont vite dans le monde de black midi. A peine le chanteur Geordie Greep faisait savoir, à la surprise des autres membres, que le groupe se mettait en pause jusqu'à nouvel ordre (une manière de ne pas prononcer le mot de « séparation ») que Rough Trade Records vient d'annoncer la sortie le 4 octobre prochain du premier album solo du même Geordie Greep - ceci expliquant donc cela.

Un disque nommé 'The New Sound', orné d'une pochette tirée d'une œuvre de l'artiste japonais Toshio Saeki, qui a été enregistré autant au Brésil qu'à Londres avec une pelletés de musiciens, et qui s'annonce par un Holy, Holy de plus de six minutes. Une chanson dantesque qui part dans tous les sens, qui a autant de black midi, de jazz-rock épate bourgeois, de pop classieuse et chiadée, de prog-rock 70s, d'essence de cabaret que d'ambiances sud-américaines et funky, où la voix de Geordie Greep fait merveille, véritable métronome de cette folie furieuse. Un morceau survolté, qui passe par bien des états, que d'aucuns trouveront kitsch mais que je trouve pour ma part incroyablement réussi et délicieusement excessif.

Album : The New Sound
Année : 2024
Label : Rough Trade Records

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Le clip de Holy, Holy de Geordie Greep :

[Track of The Day] Ain't - Oar

Plutôt que pleurer la fin de la période estivale qui approche (le week-end du 15 août est passé), projetons nous sur la rentrée. Et plus précisément sur le 16 septembre prochain, date de sortie du premier single de Ain't, un nouveau quintet londonien venu en découdre dans la grande et foisonnante scène anglaise.

Au programme, un 45-tours et deux chansons : Teething en face-B et Oar en face-A (en écoute aujourd'hui). Publié chez Fear of Missing Out Records, ce morceau moins post-punk qu'indie-rock ne changera pas la face du rock mais est plutôt impressionnant pour un premier single : un peu moins de trois minutes au compteur, un chant sûr, une production juste, de belles guitares. Et donc beaucoup de promesses.

Album : Oar / Teething 7"
Année : 2024
Label : Fear of Missing Out Records

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Le clip de Oar de Ain't :

[Track of The Day] Edna Million - Barking Dogs (feat. Ernst Molden)

Barking Dogs commence sur quelques accords de guitare folk qu'on jurerait (et sans se tromper) avoir entendus des milliers de fois. Et puis la voix arrive, aussi féminine que masculine, avant que qu'une guitare (assurée par l'artiste autrichien Ernst Molden) fasse partir le morceau dans une sorte de balade électrique aux éclats blues.

Barking Dogs est la meilleure chanson de 'The Pool', le premier album d'Edna Million, autrichienne de son état mais exilée à Göteborg depuis quelques années. Une jeune femme qui tire son nom d'un des personnages de Tom Waits (sur Jockey Full Of Bourbon) et qui signe là un premier disque qui ne manque pas de qualité, rêche, fait de peu, dont la voix est la pierre angulaire et évidemment la grande force.

Album : The Pool
Année : 2024
Label : Medienmanufaktur Wien

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[Track of The Day] Laura Marling - Patterns

Il est dingue de se rendre compte que nos premiers émois d'avec Laura Marling date de plus de quinze ans déjà. Dingue aussi de s'apercevoir que je n'avais pas pensé à elle depuis longtemps, que je m'étais à peine arrêté sur ses derniers albums et que j'en avais encore moins parlé (la dernière mention d'un disque de l'américaine dans ces pages remonte à 2013).

Il suffit pourtant de quelques cordes de guitare caressées et de l'arrivée de sa voix aussi douce que sûre pour se demander comment j'ai pu oublier et mettre de côté une telle artiste, une telle compositrice. Comme sur Patterns, balade folk simple, touchante et d'une grande justesse où flotte l'âme de Nick Drake, et premier extrait de son huitième album à venir 'Patterns in Repeat'. Un disque où il sera question autant de maternité (Laura Marling est devenue mère l'an passé) que de la famille. Et à côté duquel, c'est promis, je ne passerai pas sans m'arrêter.

Album : Patterns in Repeat
Année : 2024
Label : Chrysalis / Partisan Records

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Le clip/paroles de Patterns de Laura Marling :

[Track of The Day] Laetitia Sadier & Storefront Church - La Langue Bleue

Laetitia Sadier a toujours été une femme de collaboration. Que ce soit avec les brésiliens de Mombojó, Atlas Sound, Adrian Younge, Common, Jarvis Cocker ou Benjamin Schoos sur Je Ne Vois Que Vous (une des plus grandes chansons pop la plus grande chanson pop des années 2010), ses featuring se comptent par dizaine. Et ce n'est pas 2024 qui va changer cette trajectoire (elle sera, par exemple, du nouvel album de Thurston Moore).

 

Non contente d'avoir publié un très bel album cette année ('Rooting For Love'), la plus anglaise des françaises est également de La Langue Bleue, single voué malheureusement à le rester (elle le confiait à la table du merchandising après son concert au Sonic en mai dernier) qu'elle a composé pour 'Monsieur Spade' (série d'AMC, diffusée en France sur Canal+, où Clive Owen tient le rôle principal) et enregistré avec les californiens de Storefront Church. Une chanson ample, à l'orchestration imposante mais léchée, qui n'est pas sans rappeler quelques esthètes français du genre (Vannier, Legrand). Un morceau trop court (c'est son seul défaut) mais à la beauté aussi cinématographique qu'instantanée, où Laetitia Sadier chante et parle sur « la comédie de la vie ». Sublime.

Album : La Langue Bleue 7"
Année : 2024
Label : Duophonic Super 45s

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Laetitia Sadier · La Langue Bleue

[Track of The Day] Father John Misty - I Guess Time Just Makes Fools of Us All

Je ne vais pas pouvoir parler beaucoup de Father John Misty tant je connais mal l'américain et tant je n'ai jamais su trouver mon compte dans sa discographie - en tout cas pour ce que j'en connais - avec quelques chansons magnifiques mais trop souvent entrecoupées de chanson plus quelconque et trop exubérantes à mon goût. Mais la sortie de son best-of (preuve s'il en est qu'il a un succès certain) va sans aucun doute me pousser à revoir mon jugement sur notre homme.

 

Intitulé 'Greatish Hits: I Followed My Dreams and My Dreams Said to Crawl', cette compilation de plus de dix-sept titres qui va piocher dans toute la discographie de Father John Misty ('Fear Fun' en 2012 à 'Chloë and the Next 20th Century' en 2022) se conclue par I Guess Time Just Makes Fools of Us All, seul inédit du disque (en écoute aujourd'hui). Et quelle chanson ! Un morceau absolument superbe de plus de huit minutes, à la construction Dylan-ienne, qui ne perd jamais son rythme, emballe par son saxophone, ses cuivres qui se pointent ici et là, cette guitare qui mène le tempo, ce piano qui s'octroie quelques belles échappées (et dans lequel j'entends celui de Jools Holland sur Horse to the Water, la toute dernière chanson, fabuleux  s'il est besoin de la préciser, de George Harrison), le tout dans une ambiance seventies délicieuse. Très grande chanson, foisonnante à souhait.

 

Album : Greatish Hits: I Followed My Dreams and My Dreams Said to Crawl
Année : 2024
Label : Sub Pop / Bella Union

 

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