Après les anglais de Jetstream Pony et les irlandais de Fontaines D.C., faites donc de la place à The Dunts, quatuor écossais originaire de Glasgow. Un groupe qui a le pied sur l'accélérateur et qui fait tout très vite, à fond et sans jamais respirer.
Un Ep l'an passé, et en 2018, deux singles à se mettre sous l'oreille et à paraitre sur un deuxième court, 'Self Proclaimed Council Punk Ep' ; Ep qui devait voir le jour il y a quelques semaines mais dont je n'ai pas encore trouvé trace (je mets une petite pièce sur une signature prochaine sur un label pour expliquer ce retard).
Ceci dit, ces deux derniers titres présentent déjà bien The Dunts : Witch Hunt (en écoute aujourd'hui), résolument power-rock, sans concession, orné de sa pochette représentant un jeune Johnny Rotten. L'ancien leader des Sex Pistols dont la détestation (pour ne pas dire
plus) à l'époque de Mick Jagger et d'une majorité de tous les groupes antérieurs au punk est à l'origine de la chanson.
L'autre morceau est Birds and the Beez, aux accents punk à roulettes, ce qui n'est évidemment pas pour me déplaire. Bref, The Dunts ou des jeunes gens à suivre. On dansera dessus ce week-end.
Un riff aguicheur, un voix moins chant que slam, l'effet de Chequeless Reckless à la première écoute est indéniable : il y a quelque-chose chez ces irlandais là.
Eux, ce sont les Fontaines D.C., groupe de Dublin qu'on aurait sans hésiter mis dans la case « the next big thing » si ces choses là avaient encore cours dans l'industrie du rock. Alors plutôt que de les affubler de cette étiquette assez inutile, contentons nous dire tout le bien de ce que ces jeunes gens (ils sont cinq) proposent.
Et ce double face-A 'Chequeless Reckless / Boys in the Better Land' en est la formidable illustration. Alors oui, on pourra ergoter sur Boy in the Better Land, chanson qui aurait méritée d'être plus concise, mais Chequeless Reckless, son riff punk inaugural donc (rappelant les Sex Pistols), la sincérité qui s'échappe de leurs compositions, cette façon nonchalante de balancer le texte de la chanson et ce chant si lads-ien en font un titre parfait. Mieux d'ailleurs : nous sommes fin août et ce 'Chequeless Reckless / Boys in the Better Land 7"' remonte à février dernier. On devrait donc entendre parler d'eux sous très peu.
Album : Chequeless Reckless / Boys in the Better Land 7" Année : 2018 Label : Trigger Party
Découvert grâce à The Luxembourg Signal au sein duquel Beth Arzy officie également, Jetstream Pony a de la suite dans les idées et commence à construire sa discographie.
Après un premier 45-tours remarqué dans ces pages ('Like You Less 7"', voir ici et là), le quatuor de Brighton a présenté il y a quelques semaines son premier Ep, 'Self-Destruct Reality Ep' et il est diablement réussi.
Moins noise-pop ou lourd que Like You Less, les Jetstream Pony déroulent ici une indie-pop (voire rock sur A Tribute to Wanda and Zena, presque Sonic Youth-ien) particulièrement bien produite, aux guitares épatantes et à la rythmique de Sara Boyle maitresse d’œuvre. Mieux, Self-Destruct Reality, le single qui ouvre l'Ep du même nom (et en écoute aujourd'hui), est d'une efficacité folle.
Album : Self-Destruct Reality EP Année : 2018 Label : Kleine Untergrund Schallplatten
J’ai beau beaucoup aimer Dinosaur Jr. et Sebadoh, je crois que c’est The Folk Implosion ('The New Folk Implosion' est un disque que je chéris depuis 16 ans) et ses escapades solos que je préfère encore plus dans la discographie de Lou Barlow.
Ses disques sont peut-être moins marquants que ceux de ses deux groupes phares, mais moins énervés, plus calmes, plus personnels aussi, sans doute plus pop, avec sa voix plus mis en avant, ils n'en sont que plus touchant.
Preuve en est avec son dernier 45-tours en date, sorti à l’occasion du Record Store Day de mai dernier, et chez Joyful Noise Recordings.
Deux chansons, mais une seule en écoute : Love Intervene, petit bijou pop où la très belle voix de Lou Barlow (on omet souvent de le préciser mais il chante très bien) et la mélodie font des miracles. Le 45-tours est épuisé depuis bien longtemps, mais la chanson elle, n’est pas prête de l’être.
Album : Love Intervene / Don’t Like Changes 7’’ Année : 2018 Label : Joyful Noise Recordings
Le retour The Twilight Sad, certains de mes écossais favoris qui, alors qu'ils viennent de signer chez Rock Action, le label de Mogwai, commencent déjà à aguicher le chaland avec une première chanson.
On reste en terrain connu avec ce I/m Not There (Missing Face), annonciateur d'un album prévu pour le premier semestre 2019. Avec cette guitare des débuts qui rappelle furieusement le Bad Timing de dEUS, cette rythmique implacable, ce passage du noir au blanc avec une fin aux notes lumineuses, et cette production aussi efficace que précise. Les Twilight Sad comme on les aime en somme.
En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog), I/m Not There (Missing Face) de The Twilight Sad est également en écoute ci-dessous :
J'étais resté sur leur impeccable deuxième album, 'Too', porté par un single (et un clip !) parfait, 40oz on Repeat.
Depuis, pas grand chose à se mettre sous la dent pour ainsi dire.
2018 annonce le retour du quatuor de Los Angeles, avec pas moins de trois chansons jusque là et qui vont un peu dans tous les sens. Un titre My Dream Wave sans grand intérêt, une reprise de Have a Cigar des Pink Floyd où FIDLAR sample même du Dr. Dre (et les Arctic Monkeys). Et la plus prometteuse et la plus FIDLAR, en écoute aujourd'hui, Alcohol et ses paroles qui vont droit au but : « I wanna lose my mind and lose track of time Won't somebody please just give me some alcohol? »
Porté par une production puissante et ne laissant rien au hasard, Alcohol voit FIDLAR continuer à évoquer ses addictions après des chansons comme Cheap Beer, Cocaine et autres Blackout Stout. Mieux, ils se rapprochent par certains côtés des Beastie Boys. Pas étonnant vu qu'ils avaient repris (de belle façon) le Sabotage des new-yorkais en 2016.
Tenir un blog en 2018 n’a peut-être plus beaucoup de sens, mais publier la semaine la moins productive de l’année en a sans doute encore moins.
Vous vous souvenez d’Art Brut et de leur formidable single en 2005 Formed a Band ? Rough Trade pensait avoir chopé the next big thing, mais la suite ne leur avait pas forcément donné raison, leurs quatre albums ne tenant pas forcément la longueur.
Depuis sept ans, à l’instar de beaucoup de leurs collègues anglais disparus aux champs d'honneur, les Art Brut s’étaient fait discrets. Leur retour aux affaires la semaine dernière est donc une surprise. Et Wham! Bang! Pow! Let's Rock Out!, premier single d’un album à paraitre à l'automne prochain, en est une excellente.
Nerveux, ramassé (moins de 3mns), il offre un retour fracassant aux Art Brut, comme s’ils n’avaient pas vieilli ni changé. Ces gens là, Eddie Argos en tête, semblent ne pas vouloir grandir. Et Wham! Bang! Pow! Let's Rock Out! en est la meilleure preuve : faisons tout à fond, on réfléchira plus tard. Tant mieux.
En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog), Wham! Bang! Pow! Let's Rock Out! d'Art Brut est également en écoute ci-dessous :
A l’heure où j’écris ces lignes, je suis dans mon appartement lyonnais, bouffé par la chaleur bien que toutes mes jalousies soient baissées au maximum. Je suis dans la pénombre, et j’ai chaud, comme je ne sais combien d’entre nous actuellement.
Et j’écoute donc Kong de Neneh Cherry, le nouveau single de la suédoise repérée il y a 25 ans sur 7 Seconds, produit, excusez du peu, par Four Tet et 3D de Massive Attack, les deux personnes soupçonnées d’être derrière Burial.
Kong ou un titre de trip-hop lascif à souhait, presque poisseux, où les cymbales font merveille. Mais Kong est également un titre engagé (le clip en est d’ailleurs une belle illustration) sur la crise migratoire européenne actuelle.
Album : -
Année : 2018
Label : Smalltown Supersound x The Cherry Bear Organisation
Sur ce que j'ai pu trouver sur lui, sa dernière sortie remonte à 2013, un 45-tours 'Jacket Inside' plutôt sympathique ma foi (notamment sa face-b). Et sa prochaine est prévue pour le 1er octobre, où il proposera (via Plastic Jurassic donc) 'Far Out', disque que l'on peut qualifier d'EP sans trop se mouiller vu qu'il ne comptera que 5 chansons (mais avec l'exemple d'artiste comme Tony Molina, on n'est jamais trop prudent).
Une jolie balade mélancolique, bluette estivale à écouter de préférence avec une brise fraiche qui vous caresse la nuque, en fin de soirée, un verre de vin frais à la main.
Album : Far Out Ep Année : 2018 Label : Plastic Jurassic Acheter
En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog), On & On de Fort Jams est également en écoute ci-dessous :
Si vous voulez en savoir plus sur Fort Jams, voilà la face-b de son précédent 45-tours, 'Jacket Inside 7"', Fort Jams Dream :
On ne peut pas crier à la surprise : oui, le volume 2 des dernières aventures en date des lyonnais de Satellite Jockey était attendu, vu que leur précédent effort s’intitulait 'Modern Life vol.1'.
Formidable découverte (j’en avais même fait mon troisième album de l’année 2017), ce 'Modern Life Vol.2' enfonce le clou, mais de façon presque différente de son prédécesseur. Peut-être moins immédiat, plus instrumental presque, il n’en reste pas moins que le résultat est brillant.
Pop chiadée aux belles mélodies montées en épingles à coups de clavecin, cuivres, du trio guitare-basse-batterie et autres orgue, ce 'Modern Life Vol.2' reprend là où les Satellite Jockey avaient laissé le volume 1. Ancrant leur univers dans une pop plus 70s (You Home et son côté Orchestral Manoeuvres In The Dark, Reloaded presque Doors-ien), les Satellite Jockey garde même, à l'instar du vol. 1 avec Modern Life, le meilleur pour la fin, où Novembre est un petit miracle à elle seule.
NB : Si le disque est à l’achat sur le bandcamp des Satellite Jockey (voir plus bas), il est également disponible chez les trois labels qui ont permis à 'Modern Life vol. 2' de voir le jour. Soutenez les labels indépendants ! Another Record AB Records Montagne Sacrée Records
Album : Modern Life vol.2
Année : 2018
Label : Another Record / AB Records / Montagne Sacrée Records
Plus de trois ans après son dernier disque, enfin des nouvelles de The Tallest Man On Earth, le petit suédois aux airs de Bob Dylan, dont les trois premiers albums sont particulièrement vénérés dans ces pages ('Shallow Grave', 'The Wild Hunt', 'There’s No Leaving Now').
Sans revenir à ses premières amours dénudées, Kristian Matsson continue le sillon creusé par 'Dark Bird is Home' en 2015 pour présenter un nouveau projet, 'When The Bird Sees Solid Ground'. Une sorte d’EP compilant des chansons studios, qu’il accompagne de vidéos explicatives sur la chanson elle-même et sur sa vie en générale.
Et si The Tallest Man on Earth n'en est que plus beau quand il n'est qu'avec sa guitare, les quatre premières chansons de cet Ep sont plutôt très réussies (avec une préférence pour Somewhere in the Mountains, Somewhere in New-York et la toute dernière Down In My Heart, sortie début août), qu'il porte de cette sublime voix, à laquelle la production rajoute un peu de crachin. La cinquième devrait voir le jour dans les semaines qui viennent. Un beau moyen de mettre un peu de douceur et de fraicheur dans cet été bien trop chaud pour une ville comme Lyon.
Album : When The Bird Sees Solid Ground Ep Année : 2018 Label : Rivers / Birds Records
En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog), Somewhere in the Mountains, Somewhere in New-York de The Tallest Man on Earth est également en écoute ci-dessous :
La vidéo « explicative » de Somewhere in the Mountains, Somewhere in New-York de The Tallest Man on Earth :
Oh et puis tant qu'à faire, voilà un lecteur pour écouter les 4 chansons déjà sorties de ce 'When The Bird Sees Solid Ground Ep' de The Tallest Man on Earth :
Les années passent et la reconnaissance semble fuir Jeremy Messersmith. Chouchou de ses pages depuis la sortie de son deuxième album, l'américain a pourtant tout ce qu'il faut de pop pour devenir, si ce n'est un acteur majeur de la scène actuelle, au moins un outsider plus que crédible.
Surtout que depuis 'The Silver City' en 2008, Jeremy Messersmith n'a eu de cesse de faire progresser sa musique. Et de la rendre encore plus orchestrée à chaque fois, et d'autant plus belle. 'The Reluctant Graveyard' (2010) changeait déjà de braquet. Et sa signature chez Glassnote en 2014 pour 'Heart Murmurs' (première sortie internationale) le voyait creuser ce sillon, porté qui plus est par quelques singles de haute volée. Pourtant, rien ou pas grand-chose, en tout cas en France, à quelques disques près vendus pour trois fois rien dans quelques bacs à soldes.
Depuis 2014, celui que l'on doit désormais appeler jeremy messersmith (sans majuscule donc) n'a pas chômé, a pas mal tourné (mais aux États-Unis) et a sorti l'an passé un '11 Obscenely Optimistic Songs For Ukulele: A Micro Folk Record For The 21st Century And Beyond' (tout ça oui), un album au ukulélé donc, et dont il était possible de télécharger le songbook pour que tous puissent proposer leurs versions des 11 chansons en question.
En février dernier, jeremy messersmith est arrivé avec son cinquième album, 'Late Stage Capitalism'. Un disque sombre et sans doute plus sarcastique que son prédécesseur, qui continue de suivre la trajectoire musicale que l'américain originaire de Caroline du Sud semble s'être fixé. Et sans aucun doute celui le plus orchestré de sa discographie.
S'ouvrant sur une pétaradante orchestration (Purple Hearts, single évident), il plonge la tête la première dans une certaine idée de la pop de la fin des années 60. Cachant des paroles aigres-douces sur le monde actuel derrière des orchestrations ciselées et emballantes, 'Late Stage Capitalism' voit jeremy messersmith rendre hommage à ce jour maudit de tous qu'est le lundi (« Saturday is overrated Friday night is a drag Sunday mornin's heavy comin' down Don't be sad Monday, you're not so bad »), rappeler les fantômes des Beach Boys (ce piano sur Happy), un rockabilly disparu (Jim Bakker) et convie à la table des festivités une pop 60s à la française (Postmodern Girl et la voix française de Charlotte Savary)
Avec ses intentions mélodiques et musicales toutes Burt Bacharach-iennes, ses paroles ironiques et sa très belle voix, jeremy messersmith vient en tout cas de présenter avec 'Late Stage Capitalism' un disque en tous points remarquables. Puisse-t-il être célébré comme il se doit. (Sortie : 9 mars 2018)
'Late Stage Capitalism' de jeremy messersmith est en écoute sur Spotify et Deezer (notamment)
Trois chansons de ce 'Late Stage Capitalism' de jeremy messersmith en écoute. D'abord, l'évident single, Purple Hearts et son intro tonitruante (également en écoute dans les lecteurs Spotify et Deezer dans la colonne de gauche de ce blog). Ensuite le très beau Monday, You're Not So Bad. Et pour finir Postmodern Girl :
Pour finir, le clip de Purple Hearts, titre d'ouverture et premier single de ce 'Late Stage Capitalism' de jeremy messersmith :
Au détour d'un tweet annonçant un nouvel album, j'apprends que Owen Ashworth, l'homme derrière le synthétique et déséquilibré Casiotone For The Painfully Alone, continue de faire de la musique, mais sous un autre nom : Advance Base.
'Animal Companionship' sera le troisième album d'Owen Ashworth sous ce nom. Et s'il y a bien une chose, c'est que sa musique et sa voix sont reconnaissables entre mille. Comme ses chansons, teintées d'amours déçues. Dolores & Kimberly est singulière puisqu'elle raconte l'histoire de quelqu'un qui part retrouver la personne qu'il aime alors qu'il ne l'a jamais rencontré (« I knew your jacket from your picture »), laissant femme et enfants loin derrière lui (« Jesse gave me the divorce when I was 34 I just can’t see the kids anymore ») pour mieux repartir de zéro. Ne donnant jamais le sexe des protagonistes et permettant ainsi une identification de chacun, Dolores & Kimberly est une chanson à la mélodie lancinante et mélancolique, aux faux airs de Cold White Christmas ('Etiquette' en 2007), mais qui célèbre l'amour et la passion.
Pour autant, 'Animal Companionship', la pochette est là pour le rappeler, devrait être surtout centré sur les relations entre les hommes et leurs animaux de compagnie, comme le prouve le très beau et très triste True Love Death Dream (voir plus bas), qui conte l'histoire d'une adolescente de 17 ans qui perd l'amour de sa vie dans un accident de voiture et qui donne son nom à son chien. Ceci est triste mais alléchant. D'ailleurs, cet album sortira le 21 septembre prochain, à la toute fin de l'été, comme par hasard. Bref, Owen Ashworth est toujours aussi joyeux. Tant mieux.
Album : Animal Companionship Année : 2018 Label : Run For Cover Acheter
En plus des playlists Spotify et Deezer (colonne de gauche de ce blog), Dolores & Kimberly de Advance Base est également en écoute ci-dessous :
Autre extrait, voilà True Love Death Dream qui ouvrira ce 'Animal Companionship' d'Advance Base :