jeudi 25 décembre 2008

Top 50 'Albums 2008': 10-01


Et les 10 premiers. Un top 10 qui m'aura accompagné tout au long de mon année, et trois premiers absolument immenses, dans des genres bien différents.
A vous de balancer vos tops 10/20/50/100 dans les commentaires. Ne vous gênez pas!

D'ici là, passez de joyeuses fêtes, mangez bien, buvez bien, faites la fête plus de raisons et ne soyez pas sages.
Rendez vous début janvier!

Au bas de ce papier, comme à chaque fois, vous trouverez un lecteur qui reprend un titre de chaque album présenté ci-dessous.



10. The Tallest Man On Earth - Shallow Grave [Gravitation]
Entre cette voix nasillarde, des textes un brin surréalistes et ces chansons folk, livrées brutes, enregistrées en une prise, dénudées de productions, The Tallest Man On Earth fait plus que rappeler l'esprit du Dylan du début des années 60: il l'incarne.
Son 'Shallow Grave' est même un hommage à cette période là: quand les sillons craquaient, quand les disques ne dépassaient pas 30/35 minutes (celui ci en fait trente) et que de jeunes hippies, une guitare en bandoulière, voulaient dominer le monde.
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09. Fuck Buttons – Street Horrrsing [ATP]
Deux anglais de Bristol sortent un disque de noise, drapé dans des nappes de drone, de psychédélisme, de cris tribaux, avec à chaque morceau une subtilité mélodique stupéfiante. Grand cru du genre. Thank Buttons!
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08. The Duke Spirit – Neptune [You Are Here]
Un peu garage, très rock, bluesy mais soul aussi, rappelant les Pixies et tout le rock indé des années 90, ‘Neptune’, dernier né des Duke Spirit, est un coup de pied bien senti dans les noix de la fourmilière rock qui a tendance depuis quelques années à se regarder jouer plutôt qu’à être inspirée. Énergique, énergisant, euphorisant, cohérent et vivifiant, c’est même un vrai petit régal.
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07. Alain Bashung - Bleu Pétrole [Barclay]
Nouvel album du grand Alain Bashung. Après les détours de l'ovni 'L'Imprudence', le voilà revenu à une chanson française des plus accessibles et des plus belles, avec Gaëtan Roussel, Joseph d’Anvers, Armand Méliès et Gérard Manset comme compagnons de route. Ce 'Bleu Pétrole' est peut-être son plus grand disque. Il n'a peut-être jamais aussi bien chanté alors qu'il est sur le point de passer de l'autre côté, la faute à un fichu crabe qui ne veut pas lâcher l'affaire. Écouter Comme Un Lego ou Tant de Nuits et mourir...
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06. MGMT – Oracular Spectacular [Columbia]
Alors oui, ils ont été l’année musicale à eux deux. Et dès le début de l’année les salopiauds. Deuxième chronique de l’année sur ce blog, en janvier dernier, avec la mauvaise pochette. Depuis, la hype a pris ce ‘Oracular Spectacular’ et a fait du groupe ce qui se fait de mieux dans le monde de la musique en 2008. Les classements de fin d’année de nombreux magazines ou webzines le prouvent. Et donc ? Ben rien. Ils ont bien raison.
Un disque pop j'm'enfoutiste, qui aligne les tubes et les références, entre groove, funk et electro, sur fond de kitsch absolu. Et puis surtout, ils pondent Time To Pretend, qui, quinze ans plus tôt, serait devenu un tube ultime pour toute une génération, à la manière de Smells Like Teen Spirit. Rien de moins.
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05. The Sleeping Years - We're Becoming Islands One By One [Talitres]
L'ancien leader de The Catchers a décidé de faire pleurer votre cœur et votre âme. Et c'est Talitres qui s'y atèle. Disque splendide, en tous points, avec pourtant une formation des plus banale: guitare + batterie + piano + violoncelle. Un album de folk-pop lumineux, acoustique, qui sonne merveilleusement et qui fait vibrer les cordes les plus sensibles de notre être, souvent enfouies au plus profond de nous. Bordel, c'est beau.
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04. Madvillain - Madvillainy 2: The Madlib Remix [Stones Throw]
Madlib et MF Doom sont dans un studio. Madlib et MF Doom fument trop de beuh. Qu'est ce qu'il reste? Un album de remix de 'Madvillainy', pour patienter jusqu'au vrai 'Madvillainy 2'. Et vous savez quoi? C'est excellent. Plus qu’un album de remix, voilà une nouvelle version de ‘Madvillain’, presque aussi parfaite que l’originale.
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03. Arnaud Cathrine et Florent Marchet – Frère Animal [Editions Verticales]
Florent Marchet ou les concept-albums. Avec son compère Arnaud Cathrine, ils remettent le couvert. Cette fois, bienvenue chez SINOC, Société Industrielle Nautique d’Objets Culbuto. Une mère pour toute la ville, qui pourvoie emploi, salaire et raison de vivre. Le roman-musical (puisque c'est de cela qu'il s'agit) égrène en 19 titres, une vision d'un cynisme absolu en racontant l'histoire Thibaut, de son frère Renaud, de sa petite-amie Julie, de son père ou de son pote du lycée Benjamin. Un grand moment de chanson française, piquante, noire, étalant à la face du lecteur ou aux oreilles de l'auditeur la violence et l'aliénation dont est responsable l'économie industrielle aujourd'hui. Chef d'œuvre? Oui. Chef d'œuvre.
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02. Wolf Parade – At Mount Zoomer [Sub Pop]
Sub Pop parle de «this generation’s ‘Marquee Moon’» quand il parle de 'At Mount Zoomer'. Je n'irais peut-être pas jusqu'à mettre cet album au niveau du chef d’œuvre de Tom Verlaine (en tout cas pas maintenant). Mais quand même. Ce disque est une des merveilles de 2008. Un disque essentiel, assez court, incisif, frappant fort, gommant les imperfections du premier album, et balançant, à coups de claviers, un rock qui ne se regarde pas le nombril. Toujours en constante évolution, les morceaux de Spencer Krug (Frog Eyes, Swan Lake) et Dan Boeckner d’Handsome Furs se fraient un chemin mais ne se perdent jamais. Grand disque. Et numéro 1 bis de mon année 2008.
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01. The Magnetic Fields – Distortion [Nonesuch]
The Magnetic Fields, toujours mené par ce Stephin Merritt de génie, changent de registre pour ce nouvel album, rappelle à notre bon souvenir les Jesus & Mary Chain (référence indéniable tout au long du disque), font sortir Phil Spector de taule, et pondent un 'Distortion'… distordu. Une production étouffante, un son saturé, des larsens à droite mais aussi à gauche; tout ça mêlée à une structure et des mélodies affolantes. Bref mariage habile de noisy-pop, de grandes mélodies et de textes inspirés. Et forcément l'album de l'année de la part d'un groupe qui tout au long de sa carrière n'aura jamais déçu.
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Et voilà une chanson de chacun des albums présentés ci-dessus. Classées là aussi de 10 à 01. Bonne(s) écoute(s)!


Top 50 'Albums 2008': 30-11


Afin de rendre le tout plus lisible et moins lourd, voilà la partie 2, les albums classés de la place 11 à la place 30.
Et toujours, en bas, un lecteur qui reprend un titre de chaque album présenté ci-dessous.



30. Why? – Alopecia [Anticon]
J’ai du mettre huit mois à comprendre ce disque. Tout du moins à l’aimer. Restant sur l’exceptionnel ‘Elephant Eyelash’ (pour moi un des plus grands disques pop des années 2000), je ne m’attendais surement pas à autant de lenteur et de noirceur. C’est sûrement cela. Car mis à part un ou deux singles, le tout m’ennuyait. Et puis là, ces derniers temps, j’ai retenté ma chance. Et force est de constater que j’avais totalement tort. Non, Yoni Wolf n'est pas mort et continue de sortir de grandes compositions. Ce disque n’a peut-être pas à mes yeux la grandeur de son prédécesseur, mais il n’en est pas loin. Très habité, torturé, Why? gagne en profondeur et sort une sorte de synthèse entre le côté volontairement bancal d’’Oaklandazulasylum’ et le côté pop d’’Elephant Eyelash’. Grand album.
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29. Pumice – Quo [Soft Abuse]
Voilà à quoi cela sert de ne pas aller trop vite en besogne en fin d'année. Découverte de fin d’année, le nouvel album Pumice, artiste néo-zélandais, dont j’avais adoré le précédent ‘Peebles’, est une nouvelle fois une réussite. Pop déglingo, rock 60s noisy, le tout lo-fi à mort, avec un côté mélodieux plus prononcé que sur le disque précédent. Un régal.
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28. Tobacco – Fucked Up Friends [Anticon]
Un peu de lo-fi, beaucoup de synthés, du sample, des sons analogiques comme s'il en pleuvait, un background hip-hop mais une ambition pop, un délire psyché, un Aesop Rock qui vient poser - alors que ce 'Fucked Up Friends' est essentiellement instrumental, un album sacrément euphorisant, des clips qui démoulent. Bref, dans la galaxie hip-hop, Anticon reprend du poil de la bête avec ce Tobacco. Et sacrément même.
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27. Styrofoam – A Thousand Words [Nettwerk]
Depuis le premier et unique album des Postal Service, il me manquait mon apport annuel d’electro-pop-cheap. 2008 m’aura apporté mon palliatif avec Styrofoam, belge de son état, ami de Ben Gibbard et Dntel (avec qui il a déjà collaboré). Un disque qui a de nombreuses accointances avec ‘Give Up’ et qui fait plaisir à entendre. Du tubes à tous les étages et une cohérence tout du long.
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26. Titus Andronicus – The Airing of Grievances [Troubleman Unlimited]
Alors qu'XL s'apprête à rééditer l'album et lui faire connaître une sortie mondiale, il faut que je dise tout le bien que je pense de cet album: ce 'The Airing of Grievances' a de faux-airs des premiers albums de Bright Eyes - quand Conor Oberst composait des titres à fleur de peau surlesquels il appréciait éructer - voire même de Kimya Dawson sur une chanson. De l'indie rock-punk-folk en gros. Et de bon aloi.
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25. ¡Forward, Russia! - Life Processes [Cooking Vinyl]
Deuxième (et dernier, le groupe a splitté depuis) album des ¡Forward, Russia!, moins brutal que le premier. Un disque qui prend son temps pour amener l'auditeur à point avant de le prendre à la gorge à coups de déferlantes de riffs et de ne plus le lâcher. Un album qui s'autorise quelques dérapages réussis vers le post-rock. Un 'Life Processes' qui, sans une production aussi "lisse" sur Welcome to the Moment (the rest of your life), le titre qui ouvre l'album, aurait fini tout en haut des charts de fin d'année. Il n'en est finalement pas très loin.
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24. Foals – Antidotes [Transgressive]
Sorte de mix entre The Rapture, Battles et les !!!, les Foals sortent un premier album absolument irrésistible, qui fait lever la tête et donne envie de bouger beaucoup plus. Les titres s'enchaînent, la basse sautille, la rythmique est implacable: Ça sonne ça sonne ça sonne. Et ça envoie sévère. Ces anglais sont des dj à gratte.
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23. Fleet Foxes - st [Sub Pop]
J'ai mis du temps à rentrer dedans. Je ne trouvais pas ce que, justement, tout le monde leur trouvait. Et j'estimais que la hype était démesurée. Et puis un soir, les yeux embrumés, la voix rocailleuse, un mouchoir à la main, j'ai retenté ma chance, une dernière fois. Juste pour voir. Et j'ai vu la lumière. Cet album est somptueux, ce groupe est divin. En fait, c'est juste magistral, produit à la perfection. Rien d'extraordinaire de prime abord. Mais en fait, si c'est à tomber par terre et à la renverse... Du folk pastoral à vous rendre fou de dieu.
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22. Dan Le Sac Vs Scroobius Pip – Angles [Sunday Best]
L’un ressemble à un geek à rouflaquettes. L’autre a de faux-airs de Will Oldham et de Sage Francis avec sa longue barbe. Ils viennent tous deux d’Angleterre et forment Dan Le Sac Vs Scroobius Pip, duo un peu taré, très ironique, aux idées barjots et aux textes saisissants, où, entre pop, electro et hip-hop, leurs cœurs balancent.
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21. Noah and The Whale - Peaceful, The World Lays Me Down [Cherrytree]
Un album de pop folk, entre Beirut, Micah P. Hinson, Jens Lekman et Adam Green (pour la voix). Beau disque, mélodieux dans tous les coins, de ces londoniens de Twickenham, pleins de clapping, chœurs et cordes qui pleurent. Clairement une de mes découvertes de l'année.
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20. Son Lux - At War With Walls And Mazes [Anticon]
La musique de Son Lux (Ryan Lott pour les intimes) est pesante, oppressante, doit autant à la pop qu'au hip-hop, mais est surtout d'une beauté froide. Très mélodique, masquée par un brouillard de basses, la musique de Son Lux se révèle au fur et à mesure des écoutes. Et prouve qu'elle a tout d'une grande.
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19. Autistic Daughters - Uneasy Flowers [Kranky]
Très bel album que celui-là. Une sorte d'histoire racontée avec en fond musical une musique expérimentale qui ne l'est pas tant que ça, guidée qu'elle est par une idée directrice et quelques belles mélodies. Un album court (36' pour 7 titres), une ambiance sombre et pesante mais un résultat des plus touchant et enivrant et qui rappelle beaucoup Tanakh par moments.
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18. Get Well Soon – Rest Now, Weary Head ! You Will Get Well Soon [City Slang]
Premier album d'un multi-instrumentiste de talent, Konstantin Gropper, 'Rest Now, Weary Head ! You Will Get Well Soon' est un disque d'une richesse folle, aussi bien au niveau des influences (il y en a beaucoup, mais elles ne sont pas un obstacle à la qualité de ce disque), des arrangements (divins!) que des mélodies troussées à merveille. Pop, rock, post-rock, mâtiné de musiques de l'Est: c'est un vrai régal. Un des grands disques, inspirés, de 2008.
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17. Okkervil River - The Stand-Ins [Jagjaguwar]
Ce qui ressort à l'écoute de ce nouvel album des Okkervil River c'est qu'on a enfin retrouvé la bande à Will Sheff. Vraiment je veux dire. Non pas que les quelques précédents albums soient mauvais. Juste qu'ils manquaient un petit quelque chose pour que je sois totalement convaincu. Suite de 'The Stage Names', 'The Stand-Ins' est un concentré de folk-rock (géant Lost Coastlines) de folk, de pop et d'Americana. Peut-être rarement aussi inspirés les Okkervil River.
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16. Girl Talk – Feed The Animals [Illegal Art]
Gregg Gillis est plus connu sous le nom de Girl Talk. Son style? Une utilisation sur-massive de samples de tous bords (pop, rock, electro, hip-hop, mainstream) et un mash-up de tout cela. Sur son quatrième album, ils utilisent plus de 300 (!!) samples très courts; et il y en a pour tous les gouts: du Sexy Boy de Air au Gimme More de Britney, du Purple Haze de Jimi Hendrix au Paranoid Android de Radiohead en passant par Ice Cube, Spank Rock, The Cure, Queen, Of Montreal, The Velvet Underground ou Prince. Le mix de l'année, une relecture originale et euphorique de l'histoire de la musique contemporaine; et l'album le plus bandant de l'année, largement.
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15. Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra & Tra-La-La Band – 13 Blues for Thirteen Moons [Constellation]
Ce n’est pas avec leur tout nouveau ‘13 Blues for Thirteen Moons’ que je vais changer d’avis sur Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra & Tra-La-La Band et cracher sur leurs longues mélopées enflammées. Non, bien au contraire car ce disque, s’il suit la ligne directrice du groupe depuis (plus ou moins) ses débuts, se pare d’une couleur noire assez saisissante, d'un noise destructeur et d'une tension à couper au couteau. Plus que jamais un des groupes essentiels des années 2000.
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14. Aidan Baker & Tim Hecker – Fantasma Parastasie [Alien8]
Aidan Baker et ses 113 sorties discographiques en 8 ans (!) s'acoquine avec Tim Hecker le temps d'un album à la texture sonore incroyable et qui a pour but de construire une cathédrale sonique absolue. 'Fantasma Parastasie' est un disque tout en apesanteur, fait de déluge de riffs, de drones contemplatifs et d’électro ambiante. Un chef d'œuvre du genre.
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13. Cloud Cult – Feel Good Ghosts (Tea-Partying Through Tornadoes) [Rebel]
Un an presque jour pour jour après ‘The Meaning of 8’, le groupe mené par le couple Minowa revient avec un sixième album, ‘Feel Good Ghosts (Tea-Partying Through Tornadoes)’, qui tranche avec son (voire même ses) prédécesseur. Si Cloud Cult restent les mêmes (pop tourmentée, baroque, endiablée, déjantée aux passages lo-fi, aux pointes d’électro, et ces contre-pieds constants dans chaque morceau), ils la jouent cette fois plus simple. Semblant s’éloigner de la mort du fils Minowa qui pèse tant dans les paroles du groupe et sortant une pochette moins hideuse que ses devancières, Cloud Cult pond un disque d’une petite quarantaine de musique pour treize titres et ramène le piano sur le devant de la scène. En resserrant le tout, il devrait convaincre ceux qui avaient (les fous !) trouvé l’album trop long, trop plein. Cette fois, tout est clair, concis : chaque titre est un single possible. Et l’album est d’une qualité une nouvelle fois étonnante.
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12. Pivot – O Soundtrack My Heart [Warp]
Mix entre une electro à la Autechre, Battles et les !!!. Le tout, uniquement instrumental. De la batterie, une basse bien funky (froide) et des nappes. Voilà en gros 'O Soundtrack My Heart', premier album sur Warp de Pivot. Un disque très cohérent et homogène. Totalement euphorisant, assurément addictif, il faut écouter Pivot.
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11. Malcolm Middleton – Sleight of Heart [Full Time Hobby]
Loin de son électrique ‘A Brighter Beat’, Malcolm Middleton met les choses à plat et au calme, presque en acoustique, convie Paul Savage (feu Delgados) à la batterie, Barry Burns (Mogwai) au piano, rappelle Jenny Reeve pour les chœurs féminins, reprend joliment Jackson C. Frank et pond une des chansons d'amour déçu les plus déchirantes qu'il m'a été donné d'entendre (Love Comes In Waves). Somptueux de bout en bout.
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Ci-dessous, un lecteur reprenant une chanson de chacun des albums cités ci-dessus. Classées de 30 à 11. Bonne(s) écoute(s)!



mercredi 24 décembre 2008

Top 50 'Albums 2008': 50-31


Et pour finir cette série de posts sur les tops, voilà donc mon top album 2008. Une belle année que celle-ci, portée par moi par deux immenses disques qui resteront. Beaucoup d'écoutes, de découvertes, de déceptions (le Islands à la première place de celles-ci), d'emballements médiatiques incompréhensibles (Vampire Weekend, je n'ai toujours pas saisi) mais surtout de grands disques. Bref, une année musicale de haute tenue qui tire sa révérence.

Voilà donc ce top 50, en trois parties. La première aujourd'hui (les albums classés de 31 à 50) , la suite demain et vendredi.
Et toujours, au bas de chaque papier, un lecteur avec un titre de chaque disque nommé.




50. Jeremy Messersmith - The Silver City [Princess Records]
Des fois, on tombe sur un disque, comme ça, parce qu'on aime la pochette. Jeremy Messersmith donc. Songwriter qui fait dans la pop bien habillée de cordes et de quelques cuivres pour l'hiver, nourrie de pas mal d'influences, de Jude à Elliott Smith en passant par les Beatles. Court mais bel album, porté par une jolie voix.
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49. The Last Shadow Puppets – The Age of Understatement [Domino]
La mode est au super groupe, notamment chez nos amis d'outre-atlantique. Les britanniques s'y sont donc mis. Alex Turner (Arctic Monkeys) et Miles Kane (The Rascals) s'apprécient et, pour le fun, sortent un disque sixties à la sauce Western, avec des cordes et des cuivres t'en veux t'en as. Un exercice de style certes, mais couplé à un vrai don de songwriting. Le tout est sacrément efficace.
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48. Choir of Young Believers – This Is For The White In Your Eyes [Tigerspring]
De la pop qui vient du Danemark, qui hésite entre pop symphonique et moments plus intimistes. C'est magnifique, c'est fou! Un disque long en bouche en plus, qui mérite plusieurs écoutes pour en déceler tous les contours. Plus les écoutes passent plus on découvre un riff, un arrangement passé inaperçu.
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47. Willard Grant Conspiracy – Pilgrim Road [Loose]
‘Pilgrim Road’ est un album qui vit et qui marque une rupture dans la discographie des Willard Grant Conspiracy . Avec ces compositions et ce travail d’écriture, le groupe crée une sorte d’opéra pop, où l'on imagine Robert Fischer et sa voix profonde raconter des histoires, au milieu d’une scène, un piano à queue dans un coin, son orchestre à ses pieds. Un très bel album donc (peut-être leur meilleur), ambitieux, et qui rappelle par moment l’œuvre de David Ackles. On a vu pire compliment.
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46. The Dodos – Visiter [French Kiss]
The Dodos. Son album 'Visiter'. Sa pochette dessinée par un des enfants d’une classe pour qui le groupe a joué quelques mois avant la sortie du disque. Son ambiance folk/psyché-folk/indie-rock-pop. Un beau voyage plein de rythmiques et de mélodies.
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45. Bon Iver – For Emma, Forever Ago [Jagjaguwar]
Un disque parfait pour rentrer dans l'hiver. Ou en sortir. Un disque de folk mélancolique et doux. Une voix prévenante (mais qui peut agacer), des ambiances travaillées, un album habité. Bref, de la belle ouvrage, grand cru, qui se termine, par une merveille de titre, For Emma, Forever Ago, comme un symbole de toutes leurs ambitions.
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44. Envelopes – Here Comes The Wind [Brille]
Envelopes est un quintet franco-suédois qui sorte là un vrai disque de rock bien construit, qui rappelle les fantômes des Talking Heads, des Pixies, avec un peu d'Alamo Race Track, sans pour autant négliger de rendre un hommage ironique à la plus grande égérie de la FM des années 80, Bonnie Tyler.
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43. Micah P. Hison – and the Red Empire Orchestra [Full-Time Hobby]
Troisième album pour le grand Micah P. Hinson. Et troisième fois que je le mets dans un de mes tops de fin d’année. Je ne peux pas faire autrement. L’américain, avec son songwriting à l’ancienne, arrive toujours à sortir des compositions d’une qualité incroyable, soit d’une simplicité folle (une guitare et sa voix singulière), soit pleines de cordes qui aiment venir tutoyer les sommets. Assez peu reconnu malgré son incroyable talent, son ‘And The Red Empire Orchestra’ est à savourer plus que de raisons.
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42. Jenny Lewis – Acid Tongue [Rough Trade]
On l’avait laissé sur une participation très réussie sur ‘Dumb Luck’, l’album de Dntel l’an passé. Quant à son premier album, il s’écoutait comme du petit lait : une farandole de douceurs pop, bien écrites sans être essentielles. De retour pour un deuxième album, la multicarte Jenny Lewis surprend son monde et pond un vrai second album. Entourée d’Elvis Costello et pourvue d'un talent certains pour les arrangements mêlant cordes et guitare sombre), ce 'Acid Tongue' est une réussite et un délice sans fin.
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41. James Yorkston and The Athletes – When The Haar Rolls In [Domino]
Enchaînant un troisième disque décevant et une compilation de raretés vraiment intéressante, revoilà James Yorkston and The Athletes avec un nouvel album qui renoue avec la splendeur de 'Just Beyond The River', magnifié par une production de Four Tet parfaite de bout en bout. Un disque lumineux de la part de l'écossais folkant et de ses acolytes, où les mélodies sont toutes plus à tomber les unes que les autres. Pour info, 'When The Haar Rolls In' est un disque qui ne libère vraiment tout ce qu'il a dans le ventre que sur des enceintes de qualité et pas du tout au casque.
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40. Born Ruffians - Red, Yellow and Blue [Warp]
Dans le monde merveilleux de la pop-folk débridée et tourmentée, voilà un groupe qui est bien plus qu'une curiosité et qui pourrait devenir (est devenu?) une des têtes de proue de ce mouvement. Signés sur Warp, largement influencé par les Animal Collective (essentiellement au niveau rythmique), les Born Ruffians sortent de leur schéma guitare/basse/batterie un disque nerveux, tendu, mélodiquement imparable.
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39. British Sea Power – Do You Like Rock Music? [Rough Trade]
Troisième album pour le combo originaire de Brighton. Ce 'Do You Like Rock Music?' est une sorte de synthèse entre leurs deux disques précédents. Du post-punk et de la pop. Des hymnes dans tous les coins, et toujours cette voix à deux doigts de défaillir. Un grand cru. Un très grand cru. Ce groupe semble plus inspiré que jamais.
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38. Enablers – Tundra [Lancashire and Somerset]
Si la musique des Enablers était une rêverie, celle-ci tournerait vite au cauchemar. Car elle est très sombre, comme habitée. Du rock, du blues, un brin de noise, mais qui semblent venir des ténèbres. Comme si la fin du monde allait venir. Pete Simonelli ne chante pas, il raconte. Et avec une voix de crooner. Tremblez, les démons ne sont pas bien loin.
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37. Adrian Crowley – Long Distance Swimmer [Tin Angel]
Disque d’une homogénéité pleine de diversité, ‘Long Distance Swimmer’ rappelle l'œuvre de James Yorkston and The Athletes, mais avec un côté plus sombre. Le genre d’album aux contours habités mais doux. Concis, précis, chaque titre fait mouche, emportés qu’ils sont par la voix, les arrangements et les mélodies d’Adrian Crowley. Irlande of folk.
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36. Cornflakes Heroes - Dear Mr Painkillers [Greed Recordings]
Deuxième album pour les Cornflakes Heroes. Passage difficile, surtout après un premier si réussi. Eh bien, quelle très belle surprise! Encore meilleur que le premier. Un putain de disque de rock indé anglo-saxon fait en France. Rock, punk, pop, moog, trompette, saturations, tout y passe, dans une cohérence et une homogénéité dingue. Grand disque. Et avec un très grand titre, Is Mother Right?.
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35. Madrugada – st [Malabar]
Sixième album – le cinquième studio – des Norvégiens de Madrugada qui fait suite au décès du guitariste Robert Burås, mort en juillet 2007 à 31 ans. Le résultat est jouissif. Un disque rock, assez bluesy, avec toujours cette voix à la Nick Cave-a-like. D'ailleurs cet album éponyme rappelle énormément 'Abattoir Blues/The Lyre of Orpheus' de l'Australien et son opposition rock/pop, noir/blanc, ying/yang. Le pied est grand à l'écoute de ce sixième disque.
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34. Pale Young Gentlemen – Black Forest (Tra La La) [Science Of Sound]
Avec une voix (celle Michael Reseinauer) qui aime être haut-perchée, les Pale Young Gentlemen sortent un second album où mélancolie (bien aidé par la présence de violons et violoncelles) se dispute la plus grosse part du gâteau avec un côté dansant surprenant. Tantôt folk mais toujours pop, les compositions du groupe originaire du Wisconsin ont un cachet vraiment délicieux. Et des passages qui rappellent Midlake.
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33. Coldplay - Viva la Vida or Death and All His Friends [Parlophone]
J'ai beau vouloir, je n'arrive pas à ne pas aimer les sorties discographiques de Coldplay. Celle-ci ne fait pas exception. Excellemment bien produit par Brian Eno, la bande à Chris Martin change de registre et s’éloigne un peu du classicisme pop dans lequel il puisait son inspiration depuis le début. Malgré cela, rien ne change, Coldplay enchaîne les tubes, de Viva La Vida à Violet Hill et son intro longue de 40 secondes en passant par 42. Et une nouvelle fois, Coldplay prouve qu'il est bien plus qu'un groupe FM et de midinettes.
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32. Eugene McGuiness – st [Domino]
Entre rock, pop, glam, rockabilly, balades touchantes et belles orchestrations, Eugene McGuiness sort un premier album d’une grande maturité. Il me fait penser à une sorte d’Elliott Smith version 2010 (toutes proportions et tous styles gardés bien sûr): un même don pour la composition, une même voix pas anodine et un touché mélodique assez imparable. Bref, une des grandes découvertes de l’année. Ce mec là ira très loin.
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31. Adem – Takes [Domino]
Adem, ancien de Fridge, pour son troisième album, s'entiche de titres composés et chantés par d'autres. Et les reprend. Exercice délicat comme chacun sait mais dont il se sort magistralement. Que ce soit les œuvres de PJ Harvey, Yo La Tengo, Aphex Twin, Lisa Germano ou Björk (période 'Homogenic'), notre homme sublime ces compositions à coups de folk contemporain et lumineux. Splendide.
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Et voilà le lecteur proposant une chanson de chacun des albums présentés ci-dessus. Classées de 50 à 31. Bonne(s) écoute(s)!