mercredi 29 octobre 2025

[Track of The Day] Humour - Plagiarist

Le groupe dont il est question aujourd'hui a pour lui deux choses : avoir publié un très prometteur premier album, 'Learning Greek'. Et l'avoir orné d'une des plus belles pochettes de l'année, dessinée par le chanteur, Andreas Christodoulidis (qui est aussi derrière tous les artworks des singles du disque). Ce qui n'est pas rien pour une formation qui essaie de se faire une place au soleil dans une scène britannique toujours plus effervescente.

Humour donc. Un quintette (Andreas Christodoulidis, Ruairidh Smith, Lewis Doig, Ross Patrizio, Jack Lyall) venu de Glasgow qui après deux Ep est passé au long format - plutôt court d'ailleurs (11 morceaux, tout juste 30 mns). Un disque à la recherche des racines du frontman du groupe (grecques donc), qui fait dans le post-punk nerveux qui file à toute vitesse (Memorials, single évident) saupoudré de post-hardcore (la chanson d'ouverture Neighbours comme meilleur exemple), qui crie plus souvent qu'à son tour et mélange mélodies presque mélancoliques, sonorités plus radicales où les deux guitares ne sont pas loin de faire merveille et que Plagiarist (en écoute aujourd'hui) résume complètement.

Album : Learning Greek
Année : 2025
Label : So Young Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTubePlagiarist de Humour est également en écoute ci-dessous :

Autre chanson remarquable de 'Learning Greek' de Humour, voilà Neighbours :

Le clip de Plagiarist de Humour, un des singles extraits de 'Learning Greek' :

mardi 28 octobre 2025

[Track of The Day] Library Card - Days of Clay (feat. Axender)

Découvert avec retard en début d'année (ce Well, Actually démentiel), les néerlandais de Library Card continue leur petit bonhomme de chemin. Pas avec un premier album (gageons que celui-ci ne va plus trop tarder) mais un nouveau 45-tours, 'Art School / Days of Clay 7"'

Deux chansons qui confirment tout le potentiel du quatuor de Rotterdam, la face-A Art School dans un post-punk pur et dur, et surtout la face-B, Days of Clay (en écoute aujourd'hui), enregistrée avec un certain Axender (le groupe dit de lui qu'il est « one of the best in the game »). Une fausse balade superbe de plus de cinq minutes où Library Card joue le froid (superbe mélodie sur les couplets) et le chaud (la rage du refrain) avec beaucoup de talent.

Album : Art School / Days of Clay 7"
Année : 2025
Label : At Ease Records

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lundi 27 octobre 2025

[Track of The Day] Tunng - Anoraks

Les années ont passé, les albums se sont succédé et le fait est implacable : Tunng ne fera jamais aussi bien que ses premiers albums (surtout 'Comments of the Inner Chorus' en 2006) et ne publiera sans doute jamais plus une chanson aussi puissante que Bullets, grand tubes des années 2000 s'il en est - aussi bien en VO qu'en VF d'ailleurs.

Pourtant, force est de constater qu'après vingt ans de carrière, les anglais semblent connaître une nouvelle jeunesse. Pour preuve leur 'Love You All Over Again', sorti en début d'année où le groupe retrouvait l'inspiration de ses débuts, faite de folktronica, de mélanges de voix délicates, de collages et de sonorités organiques. Dix chansons auxquelles Tunng aurait pu ajouter sans problème Anoraks (en écoute aujourd'hui), single inédit que le groupe vient de publier. Une chanson qui reprend aussi bien les codes visuels de leur album de janvier que son esthétique musicale. Et qui est surtout diablement belle.

Album : -
Année : 2025
Label : Full Time Hobby

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Anoraks de Tunng est également en écoute ci-dessous :
 

vendredi 24 octobre 2025

The Telephone Numbers - Scarecrow II [Slumberland Records]

Une fois n'est pas coutume, évoquons un album déjà discuté dans ces pages. Enfin, « album ». Disons plutôt qu'en juillet dernier, le disque en question, 'Scarecrow II' de Telephone Numbers, n'était qu'un album à venir de plus dans une année encore une fois très chargée en nouveautés. Mais l'annonce avait éveillé mon intérêt. Le premier album du groupe de Thomas Rubenstein, Morgan Stanley (The Umbrellas), Phil Lantz (Chime SchoolNeutrals) et Charlie Ertola m'avait charmé en 2021 ; leur Ep de 2023 encore plus. En bonus, les californiens annonçaient avoir signé chez Slumberland Records, gage de qualité s'il en est. Et cerise sur le gâteau, voilà que leur premier single Be Right Down était du genre « wahou », une chanson racée et incroyablement catchy, indie/jangle-pop infernale que quelques cordes venaient embellir sur le refrain. Un morceau parmi les tous meilleurs écoutés cette année - et même au-delà pour ainsi dire.

Début octobre, 'Scarecrow II' est finalement sorti. Dix titres, 37 minutes. Et ce qui est fascinant avec lui, c'est que Be Right Down n'est même pas sa meilleure chanson. Car oui, les titres majeurs se bousculent au portillon de cet album des Telephone Numbers. De Goodbye Rock n Roll en ouverture avec sa mélodie qui nous ferait presque chanter « I want to see my family, My wife and child waiting for me » tant elle a du Love Vigilantes de New Order en elle, à la douce beauté de The Job Is Killing Me, de la mélancolie comme Velvet-ienne de Falling Dream à Ebb Tide et ses arpèges de guitare dans sa conclusion, il y a des concurrents sérieux. Et le principal est Pulling Punchlines. Positionné en cinquième position de 'Scarecrow II', il a tout ce qu'on attend d'un morceau pop. Une basse en intro qu'on dirait piquée aux Cure, un rythme soutenu, une énergie à revendre et à la fin du deuxième refrain, comme si elle sentait que notre journée manquait de cuivres, voilà que la trompette d'Anna Hillburg envoie la chanson dans une autre sphère. Mieux, plutôt que de s'arrêter là, les Telephone Numbers renchérissent avec la guitare de Tony Molina, venu lui aussi prêter main forte au gang californien. Cela ne suffit pas ? Ajoutons un peu d'orgue d'Andy Pastalaniec de Chime School pour finir dans une sorte d'orgie pop qui ne semble pas jamais vouloir s'arrêter (et qui rappelle le REM des débuts), où les chants de Thomas Rubenstein et Morgan Stanley se croisent, se joignent, se répondent et se renvoient des « wouhou » irrésistibles.

Pulling Punchlines est l'apothéose de 'Scarecrow II', disque déjà inoubliable dont les grands moments ne manquent pas. Si l'on voulait motiver le débat, on pourrait dire Telephone Numbers Theme tranche presque avec ses neuf congénères et sonne plus comme The Umbrellas (c'est d'ailleurs Morgan Stanley qui chante ici) que comme The Telephone Numbers. Mais ce serait ergoter pour pas grand chose, tant la chanson est belle et ne dépareille pas avec le reste. 

Ce qui est sûr et certain, c'est qu'on a ici à faire à de la pop de haute volée, si ce n'est de haute-voltige tant elle est maitrisée de bout en bout, nerveuse comme mélancolique, au touché mélodique incomparable et au chant de Thomas Rubenstein qui rappelle celui de Kip Berman de The Pains of Being Pure at Heart. Un disque qui recèle de merveilles, qui n'ont de cesse de se réinventer, comme si elles ne voulaient jamais tomber dans la redite ou l'ennui. Je sais qu'on utilise ce mot à tort et à travers - moi le premier - mais 'Scarecrow II' est un vrai chef d’œuvre. De pop. D'indie-pop. De jangle-pop. De power-pop. De The Telephone Numbers. De musique en général. Et de 2025 en particulier. (Sortie : 10 octobre 2025)

Plus :
'Scarecrow II' de The Telephone Numbers est à l'écoute sur bandcamp
'Scarecrow II' de The Telephone Numbers est à l'achat sur bandcamp
'Scarecrow II' de The Telephone Numbers est à l'achat et à l'écoute un peu de partout

Trois chansons de 'Scarecrow II' de The Telephone Numbers sont en écoute aujourd'hui. Pulling Punchlines, dont j'ai dit au-dessus tout l'amour déjà que j'avais pour elle (en écoute également dans les playlists Spotify, Deezer, Tidal, YouTube et dans la colonne de gauche du blog). Ensuite Goodbye Rock n Roll, à sa mélodie qui n'est pas sans rappeler Love Vigilantes de New Order. Et enfin, pour le plaisir, Be Right Down, déjà publié dans ces pages en juillet dernier, et toujours aussi imparable :

mercredi 22 octobre 2025

[Track of The Day] Lùlù - Lùlù

Ce mercredi soir, le Marché Gare accueillera les irlandais de Sprints. « Enfin ! » ai-je envie de crier tant j'attends de les voir depuis leur 'Manifesto Ep' en 2021. Et quand bien même leur dernier album 'All That Is Over' m'a moins emballé que beaucoup, j'ai hâte d'en prendre plein les oreilles.  Mais nous y reviendrons (peut-être). Car le sujet du billet du jour n’est pas Sprints mais sa première partie du soir, Lùlù.

Lùlù, un quintette composé de deux AVIONS (Luc au chant, Simon à la guitare), de deux Irnini Mons (ex-Decibelles, avec Fanny à la batterie, Sabrina à la basse) d'un Flathead / Pogy Et Les Kéfars (Théo à la guitare). Leur credo ? Une power-pop essentiellement chantée en français (trois titres sont en italien), et même à la française tant elle rappelle Starshooter, le Téléphone des débuts, Bijou et toute une génération de groupes hexagonaux de la fin 70s/début 80s.

Un album éponyme, court (dix chansons, trente-trois minutes au compteur), terriblement efficace, de la part d'un groupe qui sait d'où il vient (superbe Sonic Lyon en hommage à la salle du même nom, pilier primordial des musiques actuelles sur Lyon, et où beaucoup des membres de Lùlù ont déjà joué), dont l'insouciance, le fun et la sincérité semblent être les principales lignes de conduite. Un disque qui a l'urgence chevillée au corps, le cool en bandoulière (le clip, génial, de Lùlù en est l'exemple parfait, voir plus bas), qui file à toute vitesse (Sogni d'Oro pour seule balade) le long de riffs de guitares déchainées et de mélodies accrocheuses, où les tubes se ramassent à la pelle (Lùlù en ouverture, en écoute aujourd'hui, Coups bas, Sonic Lyon, Tous Les Étés, Sur La Corde). Immense coup de cœur de l'année.

Album : Lùlù
Année : 2025
Label : Howlin Banana / Dangerhouse Skylab / Taken by Suprise

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Lùlù de Lùlù qui ouvre 'Lùlù' est également en écoute ci-dessous :

Autre chanson remarquable de 'Lùlù' de Lùlù, voilà Sur La Corde, qui ferme l'album :

 
Le clip de Lùlù, à l'image de l'album : fun, cool et génial :
 

lundi 20 octobre 2025

[Track of The Day] The Gentle Spring - Untouched

Petit retour dans le passé aujourd'hui. Oh, pas très loin, juste au 17 janvier dernier, date de la sortie du premier album de The Gentle Spring, nouvelle itération de Michael Hiscock (The Field Mice) qui s'est adjoint pour se faire les services des français Emilie Guillaumot et Jérémie Orsell (Dorian Pimpernel).

Le disque s'appelle 'Looking Back at the World', a une langueur pop tout à fait délicieuse, un esprit Sarah Records qui le traverse tout du long (la pochette est d'ailleurs un premier indice) et quelques effluves de The Apartments (forcément, beaucoup des chansons de l'album ont été pensées voire écrites lors d'une tournée du groupe de Peter Milton Walsh où Michael Hiscock tenait la basse). De l'indie-pop délicate, mélancolique, presque désuète pour son époque tout en étant à la fois intemporelle, à la basse est ronde et réconfortante, aux mélodies belles et douces, au premier rang desquelles celle d'Untouched (en écoute aujourd'hui), à l'arrivée de cuivres, fussent-ils synthétiques, exquise.
 

Plus : En bonus, deux interviews à lire pour en savoir plus sur 'Looking Back at the World' de The Gentle Spring. Une de Michael Hiscock pour Benzine Mag, une autre de Michael Hiscock et Emilie Guillaumot chez Section 26.

Album : Looking Back at the World
Année : 2025
Label : Skep Wax Records / Too Good To Be True Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Untouched de The Gentle Spring est également en écoute ci-dessous :
  

vendredi 17 octobre 2025

[Track of The Day] Jimi Tenor, Cold Diamond & Mink - Summer Of Synesthesia

La dernière occurrence de Timmion Records dans ces pages remonte à mai 2009. A l'époque, je rendais les armes devant Cold Game, face-A superbe d'un 45-tours de Myron & E with the Soul Investigators. Totale découverte pour moi, The Soul Investigators, groupe instrumental faisant dans la soul, le funk et ses dérivés, avait pourtant une petite notoriété depuis le milieu des années 90s et encore plus au début des années 2000 quand deux membres du collectif,  Jukka Sarapää et Sami Kantelinen, avaient lancé Timmion Records, et avaient installé le groupe comme membre à part entière du label et avec lequel enregistraient la très grande majorité de leurs artistes maison.

Les années ont passé et depuis, c'est Cold Diamond & Mink qui a repris cette place de groupe de studio de la maison de disque finlandaise. Un trio composé de Seppo Salmi à la guitare et des deux fondateurs Jukka Sarapää et Sami Kantelinen. Très actif, Cold Diamond & Mink avait publié en 2024 'Is There Love in Outer Space?', disque enregistré avec leur compatriote Jimi Tenor. Moins d'un an plus tard, le quatuor remet ça avec 'July Blue Skies', sorti au printemps dernier.

Un album qui porte bien son nom (il siérait très bien à de longues et douces soirées estivales), et avant tout superbe, plein qu'il est de soul cosmique et synthétique, de jazz dub, de funk céleste, de flûte légère comme une plume et de groove tout en rondeur. Un disque aux contours seventies, qui atteint son apogée sur Summer Of Synesthesia (en écoute aujourd'hui), magnifique balade stellaire, smooth au possible et absolument envoûtante, qui ne cesse de se déployer tout du long de ses 4'44".

Album : July Blue Skies
Année : 2025
Label : Timmion Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Summer Of Synesthesia de Jimi Tenor, Cold Diamond & Mink est également en écoute ci-dessous :

Autre chanson remarquable de 'July Blue Skies' de Jimi Tenor, Cold Diamond & Mink, voilà Sky Train Baby :

jeudi 16 octobre 2025

[Track of The Day] clipping. - Forever War

Groupe à part dans le monde du hip-hop américain, le trio clipping. a publié en mars dernier son sixième album, 'Dead Channel Sky', toujours chez Sub Pop. Un disque dans la lignée de ce qu'ils ont toujours fait, plein de hip-hop expérimental et indus quand il n'est pas abstract ou hardcore, où breakbeat, beat electro et acid-house sont légions mais où la destructuration est maîtresse de l'ensemble. Un disque massif (vingt morceaux pour 53 minutes), foisonnant d'idées, pas évident de prime abord (comme toujours avec eux), mais qui petit à petit s’immisce dans votre esprit pour se révéler un peu plus passionnant à chaque écoute.

Comme si cela ne suffisait, les clipping. ont décidé ce début septembre de sortir une version rallongée de l'album, sous le nom 'Dead Channel Sky Plus'. Coup marketing à la Taylor Swift pour vendre encore plus de disques à des fans plus que jamais considérés avant tout comme des vaches à lait ? Pas vraiment, déjà parce que les niveaux de vente n'ont évidemment rien à voir. Surtout parce que derrière 'Dead Channel Sky Plus', il y a au moins une démarche artistique. Au menu de cette extended version, à la pochette en couleur qui remplace le noir et blanc initial, on trouve quatre nouvelles chansons. Et à la différence de beaucoup de ses coreligionnaires, clipping. ne les relègue pas en fin de disque ou sur un CD bonus mais les insère dans le tracklisting, créant ainsi un disque véritablement « augmenté » ; qui gagne (encore) en profondeur et sublime l'original.

De ces quatre titres, on retiendra surtout Forever War (en écoute aujourd'hui). Un morceau politique s'il en est, à la production fantastique, où couplets plein de glitchs et beats electro, et refrain à la mélodie tuante se payent la part du lion, et sur lesquels Daveed Diggs rappe à une vitesse folle (difficile de le suivre même en ayant les paroles sous les yeux). Peut-être la chanson majeure de cet album-et-demi, parmi les meilleurs de 2025 assurément.

Album : Dead Channel Sky Plus
Année : 2025
Label : Sub Pop Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Forever War de clipping. est également en écoute ci-dessous :

Autre chanson de 'Dead Channel Sky' (publié sur sur 'Dead Channel Sky'), voilà Keep Pushing, sans doute le morceau le plus « pop » de l'album :

mercredi 15 octobre 2025

[Track of The Day] Smerz - Feisty

Art-pop synthétique, r'n'b glitch et dream-pop louvoyante : voilà le programme de 'Big City Life', troisième et nouvel album de Smerz, duo norvégien actif depuis près de dix ans et composés de deux jeunes femmes, Henriette Motzfeldt et Catharina Stoltenberg.

Dans ce disque plutôt réussi, à la production qui ne fait jamais dans l'épate et la surenchère, qui rappelle même parfois le fantôme de Broadcast, on ressortira trois morceaux majeurs : You got time and I got money (aux cordes synthétiques qu'on croirait piquées au Bitter Sweet Symphony de The Verve), Close (presque à l'os) et surtout Feisty (en écoute aujourd'hui), chanson de soirée post-rupture, dont l'arrangement synthétique, cette voix entre chant et parlé, et son refrain « one two three four five six six » sont irrésistibles dès la première écoute.

Album : Big City Life
Année : 2025
Label : Escho

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Feisty de Smerz est également en écoute ci-dessous :

Autre chanson très réussie de 'Big City Life' de Smerz, voilà You got time and I got money :

Le clip de Feisty de Smerz :

 

lundi 13 octobre 2025

[Track of The Day] Ed Kuepper & Jim White - Swing For The Crime (The Saints cover)

Un jour, on écrira un bouquin sur toute la période COVID. On racontera tous les disques qui ont été détruits par la pandémie, ceux qui n'ont pas pu être défendus sur scène. Mais on évoquera aussi tous ces albums qui sont nés de cet enfermement contraint et forcé, de toutes ses collaborations qui ont vu le jour entre visio et échanges WhatsApp. Et alors, on parlera peut-être de 'After The Flood' de Jim White et Ed Kuepper.

Si le premier est un habitué de ces pages (Dirty Three évidemment, plus récemment The Hard Quartet, mais aussi tous les artistes avec lesquels il a travaillé, de Nina Nastasia à Mark Kozelek, des oubliés Tanakh à Jess Ribeiro ou Phosphorescent), Ed Kuepper mérite quelques mots : né en 1955 en Allemagne, sa famille a vite émigré à Brisbane en Australie où il a grandi, s'est mis à la guitare puis fondé The Saints, Laughing Clowns, The Aints, joué avec The Apartments de Peter Milton Walsh et a même remplacé Mick Harvey lors des tournées de Nick Cave et de ses Bad Seeds au début des années 2010.

De base, 'After The Flood' n'aurait jamais dû voir le jour. Ce n'était censé être qu'une collaboration scénique de deux artistes à qui cela tenait à coeur depuis quelques années déjà. Celle-ci ayant donc tourné court mais étant très prometteuse, Ed Kuepper et Jim White ont finalement, quelques années après, décidé de coucher cela sur bandes.

Au sommaire de 'After The Flood', huit morceaux et aucun original, le duo revisitant ici une partie de l’œuvre de Ed Kuepper (que ce soit en groupe ou en solo) plutôt que de composer de nouvelles chansons. Et le résultat est exaltant. Les relectures sont profondes, beaucoup plus bruitistes que les morceaux originaux, où guitare et batterie s'en donnent à cœur joie. Et si Collapse Board (Laughing Clowns) ou The 16 Days (extrait du deuxième album solo de Ed Kuepper) sont remarquables, on partira ici sur Swing For The Crime (en écoute aujourd'hui), petit bijou pop qui ouvrait 'Prehistoric Sounds' le troisième album de The Saints en 1978, que White et Kuepper transforment en bacchanale fuzz et nerveuse tout à fait jouissive.

Album : After The Flood
Année : 2025
Label : Remote Control Records / 12XU Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, la reprise de Swing For The Crime de The Saints par Ed Kuepper et Jim White est également en écoute ci-dessous :

Tiré de 'Rooms of the Magnificent', le second album solo d'Ed Kuepper, voilà The 16 Days dans sa 'After The Flood' :

La version originale 'Swing For The Crime', qui ouvrait 'Prehistoric Sounds' de The Saints en 1978 :

Le clip de la relecture de Swing For The Crime de The Saints par Ed Kuepper et Jim White :

jeudi 9 octobre 2025

[Track of The Day] Greg Brady and The Anchors - This Could Work

Curieux ce groupe Greg Brady and The Anchors : un nom qu'on imagine être annoncé par un monsieur loyal tiré à quatre épingles sur une scène devant une foule de jeunes femmes extatiques dans les années 50. Une carrière de plus de trente ans (tout aurait démarré à Brisbane au début des années 90). Et… des informations parcellaires à leur sujet, leur discographie ou leurs différents membres - Rate Your Music ne les connaît pas, Discogs ne liste que leur Ep de 2023 ('Weights And Measures') et celui de cette année, 'I'd Rather Walk' mais en version Deluxe, qui comprend en bonus leur album de 2020 'Little Victories'.

C'est donc à l'aveuglette que je viens vous parler en quelques mots de ce 'I'd Rather Walk', nouvel album de Greg Brady and The Anchors. Un disque estampillé jangle-pop (il est d'ailleurs publié par Subjangle Records) mais qui ne l'est pas vraiment en réalité, tant le disque est traversé de diverses tonalité et de diverses influences (des guitares fuzz par là, des ambiances très 80s ici, des balades rock aux belles guitares, un rien de post-punk dans un coin), sans pour autant perdre en unité et en cohésion - ce qui n'est pas le moindre de ses qualités. De ce disque, deux chansons sortent leur épingle du jeu : A Pissing Contest, chanson aux guitares qui vibrent et dont le gimmick sur la fin est irrésistible, et This Could Work, à l'accent New Order.

Album : I'd Rather Walk 
Année : 2025
Label : Subjangle

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, This Could Work de Greg Brady and The Anchors est également en écoute ci-dessous :

Autre chanson remarquable de 'I'd Rather Walk' de Greg Brady and The Anchors, voilà A Pissing Contest :

mardi 7 octobre 2025

[Track of The Day] Water From Your Eyes - Playing Classics

Souvent croisés sans jamais vraiment creuser, les Water From Your Eyes, duo chicagoan actif depuis dix ans, composé de Nate Amos (derrière This Is Lorelei) et Rachel Brown (aka Thanks for Coming) vient de faire une entrée fracassante dans ma culture musicale. La faute à Playing Classics (en écoute aujourd'hui), tube certifié à la première écoute, confirmé sur les cinquante suivantes et sur les très nombreuses à venir, qui porte bien son nom, et point d'orgue de 'It's A Beautiful Place', le nouvel album du groupe - qui, vu sa longueur, tient d'ailleurs plus du mini-album (dix morceaux, 29 minutes au compteur).

Une chanson qui tranche avec le reste du disque, pas immédiat, fourre-tout au possible (post-punk, indie-rock, quelques effluves math par-ci, du noise par là et mêmes des élans expérimentaux sur l'intro et l'outro) mais habile et vraiment réussi. Un Playing Classics inspiré (ce sont les Water From Your Eyes qui le disent) par le 'Brat' de Charli XCX l'an passé, qui navigue entre dance-punk et pop, avec un piano entêtant, répétitif et presque dissonant qui rappelle LCD Soundsystem, et dont  le rythme et le groove sont implacables. Un tube oui, un vrai.

PS : Water From Your Eyes viendra présenter 'It's a Beautiful Place' en Europe cette fin d'année, avec notamment deux dates en France : le 2 décembre à la Boule Noire (Paris) et le lendemain au Sonic (Lyon)

Album : It's A Beautiful Place
Année : 2025
Label : Matador Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Playing Classics de Water From Your Eyes est également à écouter ci-dessous :

Le clip de Playing Classics, tube certifié de 'It's A Beautiful Place' de Water From Your Eyes, est à voir ci-dessous :

 

lundi 6 octobre 2025

[Track of The Day] Snowy Band - Shortchanged

Ce n'est pas voulu mais l'heure est décidément au Down Under dans ces pages. Car après Phantastic Ferniture mercredi et le sublime 'Felix' de Richard Sallis vendredi, place à un troisième groupe australien de suite dans ces pages avec Snowy Band, quatuor mené par un certain Liam Halliwell, dont le surnom est... Snowy.

Si vous suivez ce blog, ce nom ne vous est pas inconnu, car il en avait déjà été question il y a quasiment un an tout pile, quand le groupe avait publié 'Age Difference', joli disque d'indie-pop d'où ressortait notamment un très beau Weeks & Months. Pour leur quatrième album, 'The Apartment', promis pour le 28 novembre prochain, Snowy Band n'a semble-t-il pas envie de changer de voie : la preuve avec Shortchanged, premier single extrait (et qui, pour info, sera le morceau d'ouverture), chanson pop fatiguée et joliment orchestrée, toujours mid-tempo, toujours cotonneuse, toujours - très - séduisante. 

Album : The Apartment
Année : 2025
Label : Blossom Rot Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Shortchanged de Snowy Band est également en écoute ci-dessous :
 

vendredi 3 octobre 2025

Richard Sallis - Felix [-]

Des marches d’escalier aux couleurs arc-en-ciel. Devant se tient une jeune femme, la tête et les épaules baissées, les mains dans les poches. On ne voit pas son visage mais à sa posture, on peut imaginer un sourire qui n’existe pas. Cette image, c’est la pochette de 'Felix' de Richard Sallis, musicien australien de 35 ans, connu pour être le leader de The Cameramen. La femme en question est son épouse. Et quand on sait qu'en anglais, l’expression « rainbow baby » désigne (très joliment) un enfant né après une fausse couche, on comprend que cette pochette résume tout le disque. Sorti le 3 janvier dernier, c'est le premier album de 2025 que j'ai écouté et, ce qui n'est pas banal, mon premier coup de cœur de l'année. Il était temps d'en parler 

'Felix', c'est un voyage musical dans la parentalité de Richard Sallis. Dans le fait de vieillir, de changer. Un disque entre tristesse, questionnement, joie, qui s'ouvre par le désespoir (la perte d'un fœtus et d'un enfant que notre homme n'aura jamais l'occasion de rencontrer, The Kid Has Gone Missing) et qui se termine par la naissance de ce fameux « rainbow baby » (The Kid Has Been Found). Un album qui, musicalement, passe donc par tous les états. The Kid Has Gone Missing ouvre le bal avec sa pop évanescente, ses chœurs comme gospel et sa bouleversante mélancolie ? A Song for the Broadcasters rebranche les guitares et balance des riffs accrocheurs. The Bill and Dean Orchestra présente sept minutes d’une pop sombre aux effluves jazz, aux cuivres ivres et au chant qui se transforme en tout fin en hurlements ? C’est pour mieux toucher au plus profond avec My Old Unexpected Friends, une des deux chansons pivot de 'Felix', qui début comme une balade à la John Lennon, au piano, mélancolique à souhait, avant que Richard Sallis ne lui fasse prendre une ampleur inattendue dans une seconde partie où la beauté éclate comme une bombe, à grands renforts de violons tendus, de guitares sublimes, d'un chant habité qui sonne comme désespéré, et des paroles magnifiques (« I don’t wish it could’ve been forever / Just wish it lasted a few more years / Sometimes you don’t get any warning / The rug is pulled from underneath  Sometimes there’s nothing you can do / Except survive beyond the news / But at the time I wasn’t ready / To say goodbye »). Et à peine remis, des frissons plein les bras, voilà que débarque No Time Like the Present, la seconde chanson pivot, folk-rock à l'efficacité imparable, qu'on a envie d'hurler à tue-tête avec Richard Sallis. Un morceau qui met sur orbite Bouncing Masquerade Ball et ses onze minutes qui résument à elles seules 'Felix', avant qu'un aérien The Kid Has Been Found, aux chœurs féminins presque christiques, clôture notre affaire.

Malheureusement publié sans structure derrière lui (et donc à ce jour uniquement en digital), il y a pourtant dans 'Felix' une sacrée ambition. Et tout du long, Richard Sallis se donne les moyens de cette ambition : de grandes et belles orchestrations, des chœurs divins (ceux de The Kid Has Gone Missing et The Kid Has Been Found sont renversants), une production d'une justesse folle, et une musicalité qui semble traverser toute les strates de la pop, mais aussi du rock (quelques élans post-rock savoureux). Il y a ici autant de Get Well Soon que de Okkervil River, de Black Heart Procession que de Team Me, de The National que du Arcade Fire des débuts ou de Fanfarlo, avec même un rien de Sufjan Stevens. Oui, 'Felix' de Richard Sallis, c'est un peu tout cela à la fois, une sorte de synthèse d'une certaine pop de ce nouveau siècle, qui emporte tout - et avec talent - sur son passage. Un album sublime, souvent bouleversant, habité même, et un des meilleurs (si ce n'est le meilleur) écoutés cette année. Un disque dont la notoriété ne cesse de monter, doucement mais sûrement. En espérant qu'un label digne de ce nom s'en empare et le présente au plus grand nombre. Il le mérite mille fois. (Sortie : 3 janvier 2025)

 

Plus :
'Felix' de Richard Sallis est à l'écoute sur sa page bandcamp
'Felix' de Richard Sallis est à l'écoute sur sa page bandcamp
'Felix' de Richard Sallis est également à l'écoute sur Spotify, Deezer ou Tidal
Pour en savoir plus sur la conception de 'Felix' de Richard Sallis, je vous conseille l'écoute du podcast "Five at the Door" consacré à l'album

 

Trois chansons de 'Felix' de Richard Sallis en écoute aujourd'hui. My Old Unexpected Friends pour débuter, sans doute la plus belle chanson de l'album avec sa seconde partie renversante (en écoute également dans les playlists Spotify, Deezer, Tidal, YouTube et dans la colonne de gauche du blog). Puis No Time Like the Present, très Okkervil River dans l'âme, imparable. Et enfin, Bouncing Masquerade Ball et ses onze minutes à tomber : 

mercredi 1 octobre 2025

[Track of The Day] Phantastic Ferniture - Change My Mind

Découverte à l'écoute de Body, sublime chanson au mantra bouleversant et répétitif (« I guess it's just my life, and it's just my body »), j'apprends ces jours-ci que Julia Jacklin n'est pas qu'une songwriter pop de talent mais également la chanteuse de Phantastic Ferniture, quatuor indie-rock originaire de Sydney, créé à la base par elle-même, Elizabeth Hughes et Ryan K Brennan comme une récréation adolescente à leurs aventures solo respectives. Dès lors, rien d'anormal à voir que Phantastic Ferniture n'a qu'un album au compteur (un album éponyme en 2018), une récréation doit rester une récréation.

Mais ce début septembre, et à la surprise de leurs fans, les australiens ont publié un double-single (numérique uniquement, mais à prix libre), Change My Mind (en écoute aujourd'hui) et Dare To Fall In Love, annonçant ainsi leur retour. Est-ce le besoin d'à nouveau s'offrir une respiration après le tourbillon médiatique qui a emporté Julia Jacklin avec la parution de ses deux derniers albums solo ? Sans doute, le projet de Phantastic Ferniture ayant toujours été d'être plus spontanés et moins techniques que sur leurs projets solo. Le résultat est en tout cas probant : deux morceaux concis (5'18" à eux deux) entre indie-rock et garage pop nerveuse, aux mélodies accrocheuses, où l'on sent que le quatuor s'amuse vraiment à se retrouver et jouer ensemble.

Album : Change My Mind / Dare To Fall In Love
Année : 2025
Label : Makeout Records

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En écoute dans les playlists Spotify, Deezer, Tidal, YouTube et dans la colonne de gauche du blog

En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Change My Mind est également en écoute ci-dessous :

Dare To Fall In Love, la face-B de ce double-single de Phantastic Ferniture, est également en écoute ci-dessous :

Le clip de Change My Mind de Phantastic Ferniture, réalisé par Julia Jacklin :