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lundi 27 novembre 2023

Pascal Comelade / Ramon Prats / Lee Ranaldo - Velvet Serenade [Staubgold / Cougouyou Music]

'Velvet Serenade', c'est l'histoire d'un groupe mythique, The Velvet Underground, dont l'importance fut telle qu'elle a donné lieu à une anecdote, devenue maxime avec le temps, qui veut que chaque personne qui a acheté l'album à la banane à l'époque a monté un groupe par la suite. Un groupe majeur des années 60, créé sous la coupe d'Andy Warhol et qui va faire naitre trois artistes majeurs : John Cale, Nico et Lou Reed.

'Velvet Serenade', c'est l'histoire d'un livre, 'Linger On: The Velvet Underground' du journaliste espagnol Ignacio Juliá, qui entre 1978 et 2022 a interviewé tous les membres du Velvet Underground et en a fait un livre, une somme même, que l'auteur considère être définitive à propos du groupe et de ceux qui l'ont composé.

Mais pour boucler la boucle et aller au bout de son idée, Ignacio Juliá a également souhaité, selon ses propres termes, « relive the New York band's original dynamics, that creative friction between an American noise guitare player and a poet, Lou Reed, and a radical, lyrical European pianist and songwriter, John Cale ». Alors quelques mois avant la publication de son livre, il a eu l'idée de rendre musicalement hommage au groupe en demandant le concours de Pascal Comelade et Lee Ranaldo de Sonic Youth (pas le dernier admirateur du Velvet), rapidement rejoint par le batteur Ramon Prats. D'où la naissance de 'Velvet Seranade'. La résultante de tout cela. Son aboutissement.

Matérialisé le temps de quelques répétitions et d'un unique concert à Banyoles en Espagne en avril 2022, ce « live » (qui ne sonne pas comme tel) voit donc un trio connaisseur, dévoué et talentueux rendre hommage au Velvet Underground et, notamment, à Lou Reed (sur les six chansons, cinq ont été écrites par Reed ; la sixième, Lou's Blues est une composition de Lee Ranaldo) en tout juste 35 minutes.

Mais qu'il n'y ait pas de méprise : 'Velvet Serenade' n'est pas un simple disque de reprise du Velvet Underground (comme l'indique d'ailleurs dans le livret de l'album Ignacio Juliá : « The three constructed what I had asked for, not a tribute concert made of more or less faithfull covers but a new thing »). Plutôt une relecture de l’œuvre des new-yorkais, un peu à l'image de sa très belle pochette, hommage à Andy Warhol, dont les photos sont tirées d'un film de 1977 d'Ignacio Juliá où il était déjà question du Velvet.

C'est All Tomorrow's Parties qui ouvre notre affaire dans une version très dénudée et instrumentale (comme quasi tout le disque), mené par les claviers lumineux de Pascal Comelade pendant que l'orage s'annonce derrière. Orage qui débaroule sur What Goes On, où les guitares viennent faire la nique à un piano martelé, avant que que I’m Waiting for the Man s'annonce dans une version très répétitive aux larsens bien sentis. Lou's Blues est presque une respiration (qu'on aurait bien vu chanté par Jeff Buckley d'ailleurs), un blues évanescent et aérien. Puis Ocean, chanson du premier album de Lou Reed mais qui aurait pu (du ?) se retrouver sur 'Loaded' du Velvet Underground, voit Lee Ranaldo prendre le micro d'aise et avec ses deux acolytes donner une version des plus Velvetienne à l'ensemble, avec un Ramon Prats faisant sonner ses cymbales et un Pascal Comelade affûtant ses claviers pour mieux les sublimer sur l'immense Femme Fatale, dernier morceau de 'Velvet Serenade', dans une version à la beauté évidente, aux quelques côtés déstructurés mais qu'on aurait rêvé avoir comme compagnon de sommeil lorsque nous étions enfants.

Les dernières notes s'évanouissent à peine que la conclusion est implacable : 'Velvet Serenade' n'est rien d'autre qu'un des plus grands disques hommage à l’œuvre du Velvet Underground jamais sortis. Car il réinvente leurs chansons, les fait passer par d'autres états et montre à quel point elles sont intemporelles et sont d'immenses compositions. N'étant pas un spécialiste de la bande à Warhol, je ne sais pas ce qu'en penseront les puristes. Mais j'ai du mal à ne pas croire que Lou Reed et ses anciens comparses n'aient - ou n'auraient - pas aimé cette réinvention de certains de leurs classiques. Immense disque. (Sortie : 5 mai 2023)

Plus :
'Velvet Serenade' de Pascal Comelade, Ramon Prats et Lee Ranaldo est à l'écoute sur le bandcamp de Staubgold
'Velvet Serenade' de Pascal Comelade, Ramon Prats et Lee Ranaldo est à l'achat sur le bandcamp de Staubgold
'Velvet Serenade' de Pascal Comelade, Ramon Prats et Lee Ranaldo est en écoute, notamment, sur Spotify et Deezer


Trois morceaux de 'Velvet Serenade' de Pascal Comelade, Ramon Prats et Lee Ranaldo en écoute aujourd'hui. What Goes On (parue sur The Velvet Underground en 1969) ouvre le bal, avec son délicieux attelage clavier/guitare (en écoute également dans les playlists Spotify, Deezer, YouTube et dans la colonne de gauche du blog). Puis la longue relecture de Ocean. Avant de finir par la sublime version de Femme Fatale :

mardi 5 novembre 2013

[Track of The Day] Lee Ranaldo and The Dust - Ambulancer

Depuis la rupture entre Thurston Moore et Kim Gordon, Sonic Youth n'est plus. A défaut d'avoir de nouvelles chansons du quatuor, il reste trois projets solos :
- Celui de Thurston, déjà évoqué dans ces pages depuis quelques années déjà, mais dont le dernier album 'Demolished Thoughts' était au mieux ennuyeux. Un Thurston Moore qui enchaine depuis les projets : dernier en date : avec 'Vi är alla guds slavar', avec Mats Gustafsson.
- Celui de Kim Gordon, Body/Head, qui passait vendredi dernier au Sirius, une péniche lyonnaise (oui, Kim Gordon sur une péniche lyonnaise. Qui l'eût cru), concert auquel j'ai eu le mauvais gout de ne pouvoir me rendre.
- Celui de Lee Ranaldo et de Steve Shelley, histoire de boucler la boucle.

Lee Ranaldo, l'homme de l'ombre de Sonic Youth mais pas le moins important. Sa carrière solo ne date pas d'hier (premier effort en 1987). Mais après un 'Off The Wall', poussif, Lee Ranaldo ramène dans son giron Steve Shelley et monte The Dust. Premier album, 'Last Night on Earth', un disque solide, mais aux morceaux qui parfois s'éternisent sans avoir grand chose à dire (une chanson de 3'30, une de 5'00 et les 7 autres ne descendent pas, au mieux, en dessous de 6'24).

Loin d'être mauvais, tenant la route, 'Last Night on Earth' n'est pas pourtant pas un album mémorable. On notera tout de même un Lecce, Leaving, très REM dans l'esprit, un Ambulancer qu'aurait pu sortir Sonic Youth, et un Late Descent #2 au clavecin surprenant.

Signalons quand même que bien que séparés, les Sonic Youth ont toujours un point commun : celui de tous sortir chez Matador. On se quitte, on se déchire. Mais on reste en famille.

Album : Last Night on Earth
Année : 2013
Label : Matador


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Ambulancer est également en écoute sur le youtube de Matador Records et ci-dessous :



Lecce, Leaving, autre très bonne chanson de 'Last Night on Earth', est également en écoute ci-dessous :


jeudi 19 janvier 2012

[Track of The Day] Lee Ranaldo - Off The Wall

«No Zob in Job» est une expression assez répandue dans le monde du travail traditionnel. Une religion presque pour certains patrons.
Plus délicat, le «No Zob in Bands». Un coup de «same players shoot again».
Dernière séparation en date, un des plus anciens couples du rock, Thurston Moore et Kim Gordon. Et qui devrait annoncer la fin du groupe le plus influents des 30 dernières années, Sonic Youth.

Loin de ces considérations personnelles, le compère des deux «ex» Lee Ranaldo, les tempes grisonnantes, reprend la guitare et a composé un nouvel album solo, 'Between the Times and Tides' à venir le 20 mars prochain.
Premier extrait, Off The Wall est un single très pop à la guitare au son inimitable, porté par cette voix trop peu utilisée chez Sonic Youth, rythmée par Steve Shelley - de la partie donc. Une chanson qui a de l'allure. Une sacrée.

Album: Between the Times and Tides 
Année: 2012
Label: Matador

Off The Wall est en cadeau, légal, sur la page de Matador consacrée à Lee Ranaldo. Ici même.

mercredi 6 janvier 2021

Bilan 2020 : « Albums » (20-01)


Chaque année à la fin de la rédaction de mon bilan de l'année, je me demande comment sera l'année qui s'ouvre. Si j'aurais autant de coups de cœur. Si je ne vais pas commencer, comme le voudrait mon âge, à me retourner vers ce qui m'a enthousiasmé par le passé pour moins me projeter vers la scène actuelle. Et jusque-là, je continue à être emballé par ce que de jeunes ou moins jeunes groupes/artistes arrivent à produire. Je continue d'être ému par une mélodie. D'être revigoré par une chanson. De vouloir bouffer le monde par la grâce de quelques accords qui me font fondre. Et si l'année 2020 a été affreuse et éprouvante à bien des égards, tous les artistes de ce bilan annuel (et bien plus encore) mais aussi les labels et leur travail incroyable et formidable (déjà pas facile en temps normal) auront été de véritabels bouées de sauvetage psychologique. Puisse 2021 être du même acabit et continuer à (m') offrir autant de bons disques et de belles chansons à me mettre sous l'oreille.

Ce papier est donc le dernier de ce bilan annuel. Les derniers pelletées de terre sur l'année 2020. Il manquait 20 albums pour arriver à 40, les voilà. Les meilleurs, ou tout au moins ceux qui m'auront le plus chamboulé.

Mais avant, comme le veut la coutume, allons voir chez les voisins et autres cousins d'Amérique si le top est bon (je peux vous l'assurer, il l'est) :
- La belle sélection des albums de l'année de Marc à lire sur Esprits Critiques
- Le toujours précieux Top 100 de The Quietus
- Le top 10 de la rédaction de Sound of Violence
- Les sorties essentielles de l'année des non moins essentiels Bandcamp
- Le top 10 de l'indispensable Lyle de Dans le Mur du Son
 

Vingt disques disions-nous. Au programme, de la pop orchestrale, baroque et barrée, du shoegaze, du post-punk bricolé, du noise éclatant, des collages par-ci, de la folk-pop par là, des découvertes tardives mais impressionnantes, un live monumental, le disque que Jeff Buckley aurait sans doute pu écrire, des guitaristes sans guitare, de la pop française lettrée et synthétique, du cool pas surjoué, de la jangle-pop étouffée. Et deux premiers de cordée très difficile à départager.  Bref, La crème de ma crème sous mon chapeau, à découvrir ci-dessous (avec, au bas du billet, des lecteurs streaming avec une chanson de chacun des disques évoqués). Bonne lecture et bonne écoute !


Bilan 2020 :
Top 50 « Chansons
»
Top Albums : 40-21
Top 15 « 7", 12", Ep, Compilations & Rééditions »


20. Tugboat Captain - Rut [Double-A Side Records]
Quatuor londonien auteurs de nombreux singles, les Tugboat Captain passent la seconde avec leur premier album 'Rut'. Et avec talent. De la belle pop orchestrale et baroque, pleine de soleil, où il n’est pas rare de croiser ce je ne sais quoi de The Polyphonic Spree et de Death Cab For Cutie.
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19. Peel Dream Magazine - Agitprop Alterna [Tough Love Records / Slumberland Records]
Guitares fuzz de sortie, noisy pop en chef de rang et shoegaze en maitre de cérémonie, les new-yorkais de Peel Dream Magazine (quel formidable nom, bis !) auront eu tout juste avec ce deuxième album. Et ce n’est pas la sublime pochette (mise en page élégante, couleur pastel et effet négatif) ou le fait qu’ils auront sorti ce disque sur deux des meilleurs labels actuels qui y changeront quelque-chose. Bien au contraire.
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18. Spirit Fest - Mirage Mirage [Morr Music]
Groupe composé de Markus Acher (The Notwist) et du duo japonais Tenniscoats, Spirit Fest aura enregistré ce 'Mirage Mirage' entre Tokyo et Munich. Un album long mais jamais ennuyeux, d’une belle homogénéité, et une belle invitation à un voyage onirique entre douceur pop, collages, electronica, avant-folk et arrangements délicieux. Un disque qui se laisse vivre et à la douce rêverie.
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17. Dogleg - Melee [Triple Crown Records]
'Melee' ou un des deux albums les plus furieux rencontrés cette année. Celui-ci est l’œuvre de Dogleg, un groupe de Detroit qui fait de le pop-punk-emo-post-hardore. Un disque qui ne se repose jamais, fonce la tête la première, avec autant de brutalité que de mélodie à offrir. Grosse révélation.
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16. San Fermin - The Cormorant I & II [Better Company]
Auteur d’un premier album remarqué en 2014, les San Fermin ont fait moins parler d’eux depuis. Pourtant, 'The Cormorant I & II' a de quoi plaire à tous les fans de Sufjan Stevens déçus par 'The Ascension'. Il y a ici de beaux arrangements, de la folk-pop lumineuse très bien orchestrées et des élans pop magnifiques qui ne se démentent pas tout au long des 16 chansons de cette aventure.
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15. The Twilight Sad -  IT WON/T BE LIKE THIS ALL THE TIME LIVE [-]
Un des disques qui aura sauvé/agrémenté mon confinement aura donc été un live. Dix-huit titres enregistrés lors de leur tournée de 2019, ce 'IT WON/T BE LIKE THIS ALL THE TIME LIVE' voit les Twilight Sad enchainer leurs meilleurs morceaux, pondre des versions incroyables dans un déluge sonore des plus appréciables.
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14. Nothing - The Great Dismal [Relapse Records]
Le disque le plus abouti de Nothing. Rien que les deux morceaux d’ouverture vous en convaincront. Entre shoegaze et goth-pop puissants, 'The Great Dismal' est un album très bien construit, très mélodieux, qui sait ménager la douceur et la fureur, s’octroyant des périodes de calme pour mieux rebondir, relancer la machine et mieux faire vibrer ses guitares et ses compositions. Un disque aussi sombre que brillant.
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13. Young Jesus - Welcome to Conceptual Beach [Saddle Creek]

Maelstrom de haute volée de rock, pop et jazz, 'Welcome to Conceptual Beach' aura été ma découverte des californiens de Young Jesus. Ce disque est leur quatrième et est plein de longues mélopées mélodiques, mélancoliques et qui ne finissent jamais là où elles ont commencé. Nul doute que si Jeff Buckley était encore parmi nous, il aurait écrit un disque comme celui-ci.
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12. Will Butler - Generations [Merge]
« Frère de », Will Butler embarque sur son deuxième disque solo ses racines Arcade Fire-ienne, balance de la bluette pop à chanter à tue-tête, du synthé en pagaille, de l’indie-rock, des nappes profondes,  des morceaux qu’on dirait tout droit sortis des années 70 et même des chansons aux faux-airs de cabaret. Un grand disque pop, efficace comme jamais, et qui respire le plaisir et la sincérité.
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11. Bambara - Stray [Wharf Cat Records]
Cet album de Bambara est un formidable concept-album aux histoires qu'on dirait sorties d'un roman - très - noir, où la mort est la violence est à chaque coin de rue. Du post-punk habité, aux accents gothique et westerns, 'Stray' est la rencontre impromptue entre Nick Cave, Iceage et Swans, qu'Ennio Morricone couverait d'un œil. Tremblez pauvres fous.
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10. Sufjan Stevens - The Ascension [Asthmatic Kitty Records]
Forcément, après 'Carrie & Lowell', pour beaucoup le choc fut rude : Sufjan Stevens avait repris la route vers la musique qui semble le faire vibrer depuis 10 ans maintenant et qui s'éloigne toujours un peu plus de la folk-pop de ses débuts. Pour autant, ce gargantuesque album qui déçut et divisa, n'en reste pas moins incroyable par bien des aspects. Car à l'image de ses prédécesseurs comme 'The Age of Adz', il récèle de bien beaux morceaux derrière la surface électronique et dense de 'The Ascension', sans doute parmi les plus beaux qu'il a écrit. Un disque absolument magistral et qui ne compte même pas une de ses plus belles dernières compositions, qu'il a relégué au rang de - sublime - face-B.
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09. Lee Ranaldo & Raül Refree - Names of North End Women [Mute]
Après la belle découverte du bonhomme sur l’Ep avec Richard Youngs ('All Hands Around the Moment Ep'), retour de Raül Refree dans ces bilans annuels pour un album avec Lee Ranaldo. La suite de leurs premiers échanges après l’album 'Electric Trim' du jeune sonique en 2017. 'Names of North End Women' est un disque pas du tout centré sur la guitare, mais plutôt un disque qui expérimente sans être expérimental (ou en tout cas l’idée que l’on se fait) à coups de marimba, vibraphones et autres mélodies.
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08. Car Seat Headrest -  Making a Door Less Open [Matador]
Forcément, après 'Teens of Denial' et surtout le chef d’œuvre 'Twin Fantasy', je m’attendais à être déçu par ce nouvel de Will Toledo. Résultat ? Pas une seule seconde. Moins monumental que ses prédécesseurs, ce disque de Car Seat Headrest (ou plutôt une collaboration entre CSH et 1 Trait Danger, un projet parallèle de Andrew Katz, le batteur du groupe, et de l'alias masqué et bizarre de Will Toledo, Trait), est pourtant fascinant dans tout ce qu’il propose, d’un rock concassé, électroïdé mais d’où ressortent toujours des mélodies impeccables et des chansons que Toledo arrive à faire muter comme lui seul sait le faire.
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07. Lewsberg - In This House [-]
Il serait réducteur (voire paresseux) de réduire les Lewsberg à des ersatz de The Velvet Underground. Car les néerlandais sont bien plus que ça. Après un premier album éponyme très recommandé, Lewsberg enchaine avec un 'In This House' supérieur, plus cohérent où le fantôme de Lou Reed croise celui de Tom Verlaine et de ses Television, où celui d’un Belle & Sebastian disparu côtoie la morgue des Parquets Courts. Un disque finalement hors du temps. Et déjà indémodable.
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06. The Reds, Pinks and Purples - You Might Be Happy Someday [Tough Love]
Malgré ses allures de mini-album (8 titres, 24 mns), cet album de The Reds, Pinks and Purples de Glenn Donaldson est sans conteste un des plus beaux disques sortis en 2020. Porté par une très belle pochette (qu'on croirait être un dessin tant elle est colorée et calibrée), il déroule derrière des textes qui ne respirent pas le bonheur une jangle-pop mélancolique et torturée qui rend tout chose.
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05. Sports Team - Deep Down Happy [Big Desert / Island Records]
Aussi anglais qu’américain, ce premier album - attendu - des six Sports Team est rempli d’une légion de tubes potentiels (au premier rang desquels Here’s The Thing) de la part d’un groupe qui parle de tout, de rien et qui n’en a surtout pas grand chose à foutre. Sans conteste l’album le plus cool de l’année.
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04. Sweeping Promises - Hunger For a Way Out [Feel It Records]
Court (10 titres, 27 mns), mélange de post-punk bricolé, d'art-rock, de lo-fi, entouré d'une production brute et sans chichi (« written and recorded with a patented "single mic technique" » disent-ils), 'Hunger for a Way Out' est un disque cabossé, qui ne manque pas de groove, de titres forts (le tube en or Cross Me Out) et de chansons catchy à souhait. Un album brillant de la part d’un duo qui s’impose comme une des plus grandes révélations de l’année.
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03. Thousand - Au Paradis [Talitres]
L’homme qui se cache derrière l'alias Thousand fait mieux que 'Le Tunnel Végétal' (découverte formidable de 2018), avec 'Au Paradis', nouvel album somptueux de pop française aux contours synthétiques et eighties, aux textes à nouveau riches, lettrés, poétiques, pleins de subtilités et qui font merveille. Un disque d’où ressort notamment l'évident single Jeune Femme à l'Ibis.
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02. Chronophage - Th'pig'kiss'd Album [Soft Office / Cleta Patra]
Jangle-pop, post-punk débraillé, balades tuantes, doityourself non-feint, jam réjouissantes, balades tuantes, bluesy et torturées et guitares sautillantes au programme du nouvel album des texans de Chronophage. Moins brut que son prédécesseur, d'une efficacité folle, aux chansons regorgeant de détails, plein de petites imperfections savoureuses et porté par un duo vocal tout en un déséquilibre charmant, 'Th'pig'kiss'd Album' un disque aussi épatant qu'addictif, très bien écrit et à l'élégance folle.
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01. Caleb Landry Jones - The Mother Stone [Sacred Bones]


'The Mother Stone' est une œuvre gargantuesque, dérangée, déjantée, mais qui ne lâche jamais son fil d’Ariane mélodique. Si tout est ici extravaguant, rien n’est expérimental. Un disque pop et de folk, de rock, de psychédélisme et de glam, fait de rupture, d’orchestrations travaillées, de refrains alambiqués, de chants extatiques et de cris perturbés. Caleb Landry Jones y conte (et en bon acteur, y joue) des histoires cryptiques, difficiles à suivre, sans doute celles d’un homme seul, faites de souvenirs, de choix regrettés, de digressions impromptues et de désespoirs éternels. Ce disque est une sorte de balade dans le Desolation Row de Bob Dylan : un monde (de) freaks, des histoires banales mais tristes, des peines qu’on arrive pas à dépasser. Et au-dessus de tout cela, une musique baroque, chaotique, qui exagère parfois autant qu’elle prend son temps pour distiller ses mélodies. De la grandeur et beaucoup de décadence en somme.
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Bilan 2020 :
Top 50 « Chansons
»
Top Albums : 40-21
Top 15 « 7", 12", Ep, Compilations & Rééditions »

Comme expliqué plus haut, vous trouverez ci joint un lecteur Spotify et Deezer comptant une chanson de chacun des albums présentés ci-dessus (et dans l'ordre du classement, soit de 1 à 20). Bonnes écoutes !

 

  

 

samedi 30 décembre 2023

Bilan 2023 : « Albums » (01-20)


Après les 45-tours et tous les disques hors formats, après vingt premiers albums, passons donc aux vingt meilleurs, ceux qui auront plus que squatté mes journées, mes soirées et mes longs trajets en voiture. Mais avant de dévoiler tout cela, allons comme d'habitude voir ce que les voisins, français ou étrangers, ont pensé de cette année 2023 :
- Le top 50 des albums 2023 pour la rédaction de Stars Are Underground
- Les meilleurs albums de 2023 selon Raven Sings The Blues
- Le toujours épatant bilan d’Aquarium Drunkard
- Le Top des rédacteurs de Benzine et de ses lecteurs 
- Les 20 albums de l’année de Sonne Qui Peut
 
Vingt albums donc. La crème de la crème selon mes oreilles. Une année particulièrement faste à mon sens, avec des disques pour certains pas loin d'être prodigieux et notamment un sextet difficile à départager. Au programme donc, du drone hypnotique, du post-punk furieux, des voix merveilleuses, de la pop dépressive ou seventies, de la pop ensoleillée, de la songwriteuse divine, de l'électro-soul de très haut niveau, le retour d'un vieux de la vieille, un disque écrit avec des larmes, un autre disparu depuis 25 ans, une formidable confirmation hip-hop,  le meilleur parolier et le meilleur groupe de rock français, du jazz arabisant, la révélation de l'année, de l'anglais qui a du tube plein sa besace ou le merveilleux hommage de deux légendes à un des plus grands groupes de l'histoire. C'est à peu près tout cela qui aura fait mon année. Dont voici donc le meilleur. Ou en tout cas, mon meilleur.

Et comme le veut la tradition, au bas de ce papier se trouvent des players Spotify et Deezer proposant une chanson ou un morceau de chacun des disques présentés juste après. Bonne lecture. Et bonne écoute !





20. Kali Malone – Does Spring Hide Its Joy [Ideologic Organ]
Je n'aurais pas cru qu'un tel disque pouvait autant me charmer. Pourtant, ce 'Does Spring Hide Its Joy' (qui n'a strictement rien de printanier) et ses 3h de drone est hypnotique au possible. Kali Malone et ses deux invités (Stephen O'Malley de Sunn O))) à la guitare électrique et Lucy Railton au violoncelle) font évoluer leurs notes au travers de textures épaisses. Un disque dont l'écoute est tout à fait fascinante - et encore plus sur un bon matériel hi-fi.
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19. ANOHNI and the Johnsons – My Back Was A Bridge For You To Cross [Rough Trade Records]

Beaucoup moins soul que veulent bien le dire certains, 'My Back Was A Bridge For You To Cross' est un album splendide à bien des égards de la part d'ANOHNI and the Johnsons. Un disque d'une classe folle qu'ANOHNI porte sur ses épaules, par ses textes touchants et sa voix renversante.
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18. Benny Sings – Young Hearts [Stones Throw Records]

Ce qui n'aurait du être qu'un coup de coeur estival comme il y en a plein s'est avéré au final être un disque refuge. 'Young Hearts' est un album de pop qui se serait accoquiné avec quelques légers beat hip-hop. Un disque fun et sans prétention, aux mélodies chatoyantes quand elles ne sont pas entraînantes.
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17. Bonnie 'Prince' Billy – Keeping Secrets Will Destroy You [Drag City / Domino Records]

'Keeping Secrets Will Destroy You' est sans doute un de ses plus beaux disques récents de Bonnie 'Prince' Billy. Un album simple, aux atours country-folk, avec sa voix et sa guitare au centre de tout, la voix de Dane Waters en soutien, quelques arrangements légers et léchés (quelques cordes par-ci, un orgue ou un cuivre par-là), qui savent toujours embellir sans jamais alourdir. Un album au dénuement partiel mais délicat, souvent touchant et qui s'ouvre par une chanson tout à fait remarquable, Like It or Not.
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16. Deeper – Careful! [Sub Pop Records]

Plein de guitares racées et qui claquent, de basses profondes, de synthés dansant et d'une voix aux contours eighties, cet album de Deeper navigue dans les eaux troubles d'un post-punk circa-1980 et de waves qui ne veulent pas dire leurs noms. Partant dans beaucoup de sens tout en gardant une unité impeccable, 'Careful!' est une réussite de chaque instant et un des disques du genre les plus réussis de 2023.
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15. Billy Woods & Kenny Segal – Maps [Backwoodz Studioz]

Après l'immense 'Aethiopes' l'an passé, revoilà Billy Woods flanqué cette fois de Kenny Segal à la production, pour des retrouvailles. Un disque puissant où il est question de voyages, au tempo lent et pas bégueule en ce qui concerne les invités (Quelle Chris, Aesop Rock, Danny Brown, Armand Hammer et même Sam Herring, le chanteur de Future Islands). Découvert uniquement en 2022 (alors qu'il a vingt ans de carrière derrière lui), j'ai comme dans l'idée que Billy Woods va devenir un habitué de mes bilans de fin d'année.
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14. Sufjan Stevens – Javelin [Asthmatic Kitty Records]

Trois ans après le magnifique (mais décrié) 'The Ascension', revoilà Sufjan Stevens, avec 'Javelin' sous le bras. Un disque écrit à l’encre des larmes versées à la perte de l’homme de sa vie quelques mois plus tôt. Et cela se ressent dans cette nouvelle petite merveille, perclue de chansons bouleversantes (Will Anybody Ever Love Me?, la reprise de There's a World de Neil Young), de folk lumineux et d’arrivées bruitistes, étouffantes et délirantes comme pour mieux pouvoir hurler sa douleur discrètement. Un disque qui, a l’instar de sa pochette, est une sorte de condensé de 'All Delighted People Ep' et de quelques bribes de 'The Age of Adz'.
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13. Protomartyr – Formal Growth In The Desert [Domino Records]

'Formal Growth In The Desert' est le sixième album du quatuor de Détroit et sans doute pas le moins réussi. Un disque sombre , aux guitares profondes, aux gimmicks pop et mélancoliques et au post-punk qui préfère plus souvent le tempo lent et la langueur à une furie plus anecdotique. Un album qui prend une encore plus grande ampleur sur scène.
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12. The Lemon Twigs – Everything Harmony [Captured Tracks]

Après des années à faire dans la surenchère et à écrire des chansons à l’intérieur de chansons à l’intérieur de chansons, 'Everything Harmony' voit les Lemon Twigs réduire la voilure, faire plus simple, plus sobre, sans pour autant oublier d’où ils viennent. Et le résultat est plutôt saisissant, tant cet album est beau, touchant, bien orchestré et surtout très juste, ne partant jamais dans des excès qui auraient pu gâcher bon nombre de compositions. Sans doute leur meilleur album.
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11. Fenne Lily – Big Picture [Dead Oceans]

Originaire de Bristol, Fenne Lily a commencé à écrire cet album (son troisième) au moment de sa rencontre avec son petit ami et a en fini l'écriture lors de leur séparation. Il y a un peu tout cela dans ce disque où la jeune femme déroule sa pop teintée de folk, à la vibe qui rappelle Laura Veirs, dans une ambiance duveteuse et d'une voix douce qui ne s'égare jamais dans des éclats superflus.
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10. Stéphane Milochevitch – La Bonne Aventure [Talitres]

Après trois albums (dont les deux derniers, 'Le Tunnel Végétal' et 'Au Paradis', sont révérés dans ces pages) sous le nom de Thousand, Stéphane Milochevitch a pris cette année son envol sous son propre nom. Mais rassurez-vous, le changement n'est qu'administratif tant les qualités de compositeur et de parolier de notre homme n'ont pas bougé. 'La Bonne Aventure' est un disque merveilleux de pop à la française, où se côtoient mélodies accrocheuses et arrangements fins et léchés (à l'exception de la chanson d'ouverture Le clou dans le bois de la croix, sublime en tous points), sur lesquels vient se poser cette voix presque éraillée et éteinte, qui parle plus qu'elle ne chante des textes toujours riches et lettrés, d'où émane une belle poésie.
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09. Soft Water – Middle Ground [-]

A l'image de sa pochette aux tournesols brûlés, 'Middle Ground' n'est pas un album qui respire la joie, le bonheur et la félicité ; à l'image de ses deux compositeurs, Family Video et Fog Lake, pas connus pour être les plus rigolos de la bande. Mais leur indie-pop élégiaque et dépressive, lorgnant parfois vers le slowcore, est touchante car elle raconte des histoires que nous tous avons vécues, celles pleines d'amours perdues et de solitude infinie.
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08. Buck 65, doseone, Jel – North American Adonis [A Purple 100 / Handsmade Records]

Vu son histoire folle (album enregistré en 1998 et perdu suite à un crash), voir débarquer 'North American Adonis' dans les bacs vingt-cinq ans plus tard est en soi un petit miracle. Réenregistré en se basant sur le peu qu'il restait des sessions originelles, ce disque est immense autant que captivant. Et s'il n'est pas passéiste pour un sou, il est comme une capsule temporelle qui nous ramène au tournant des années 2000, au meilleur d'Anticon, quand ce label était une référence et que ses membres étaient les meilleurs agents hip-hop de l'époque.
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07. Pynch – Howling At A Concrete Moon [Chillburn Recordings]

Enfants de toute une scène rock anglaise des années 2000, les Pynch ne sont pour autant pas des rejetons qui font dans la redite fadasse et réchauffée. Leur premier album 'Howling At A Concrete Moon' est un disque très attachant et sacrément emballant, porté qu'il est par des mélodies qui font mouche, des tubes un peu de partout, des riffs longs en bouche mais classieux, et des textes plein de spleen et de nostalgie autant que de sarcasme ou de cynisme.
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06. Special Friend – Wait Until the Flames Come Rushing In [Hidden Bay Records / Howlin Banana Records / Skep Wax]

Minimal sans l’être, moins bruitiste que son prédécesseur tout en étant plus affirmé et ambitieux, ce deuxième album de Special Friend est un disque plein de certitudes, où les mélodies rock langoureuses et mélancoliques, le noise-pop et ce parfum de slowcore qui flotte un peu partout se tiennent dans un équilibre tout sauf instable tant on sent une vraie certitude émaner des chansons du duo. Formidable album.
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05. Le Cri du Caire – Le Cri du Caire [Les Disques du Festival Permanent / Airfono / L'Onde & Cybèle / Big Wax Distribution]

Porté par la voix de Abdullah Miniawy, le violoncelle de Karsten Hochapfel, le saxo ténor de Peter Corser et la trompette d'Erik Truffaz, 'Le Cri du Caire' est le genre du disque où les univers se confondent, où l'alchimie est évidente, où la symbiose est totale entre ces six mains et cette voix, et surtout où la beauté l'emporte toujours, même quand elle n'est pas bouleversante.
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04. Bar Italia – Tracy Denim [Matador Records]

Moins post-punk qu'indie-rock, aux lignes de guitares absolument superbes - sans doute les plus belles entendues cette année - et qui trouvent en la basse et la batterie (pas là pour jouer les faire valoir et à la vraie plus-value) de bien adéquats compagnons de jeu, rappelant plus souvent qu'à son tour le Blonde Redhead des débuts voire un Sonic Youth apaisé, 'Tracey Denim' est un disque époustouflant et qui fait déjà figure d'instant classic (avec en bonus une pochette qui va bien à ce qualificatif). Sans conteste la révélation rock de 2023.
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03. Pascal Comelade / Ramon Prats / Lee Ranaldo – Velvet Serenade [Staubgold / Cougouyou Music]
 
'Velvet Serenade' n'est rien d'autre qu'un des plus grands disques hommage à l’œuvre du Velvet Underground jamais sortis. Mais attention : il n'est pas ici de reprises banales ou « à la manière de ». Non. En 35 minutes, le trio Pascal Comelade, Ramon Prats et Lee Ranaldo réinvente les chansons du Velvet, les fait passer par d'autres états et montre à quel point elles sont intemporelles et d'immenses compositions. Avec une pochette splendide, 'Velvet Serenade' est un album immense, merveilleux, qui déborde d'idées et de beauté.
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02. Róisín Murphy – Hit Parade [Ninja Tune]

Il faut peu d'écoutes pour se rendre compte à quel point 'Hit Parade' est un disque absolument époustouflant, symbiose si parfaite entre Róisín Murphy et DJ Koze que leurs deux noms auraient mérité de figurer à son fronton ; elle chantant divinement bien, jouant avec les productions de son acolyte, tantôt taquine, tantôt profonde. Soulful et funk à souhait, house ou simplement électro, cet album plein de tubes potentiels est sans doute l'album que j'ai le plus écouté de l'année.
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01. Juni Habel – Carvings [Basin Rock]


Avec cette voix doublée, ces chœurs feutrés, ces petits bruissements d'instruments ou de plancher en fond, il y a tout au long de 'Carvings' cette sensation que des fantômes bienveillants volettent de partout, lui apportant une aura presque mystique. Enregistré dans la maison familiale, accompagnée de son mari, de son frère et de son oncle et où il est souvent question de la jeune sœur de la norvégienne, disparue tragiquement dans un accident de la route, ce magnifique album folk de Juni Habel transpire de sincérité.

Évoquant Nick Drake et surtout Vashti Bunyan, 'Carvings' est un petit miracle poétique, mélancolique autant que lumineux, où les accompagnements léchés mais discrets ne tirent jamais la couverture à eux, préférant être au service de la mélodie et des textes de Juni Habel. Un disque apaisé, à l'image de sa pochette, aux chansons d'une beauté rare, qui aura accompagné beaucoup de mes fins de soirée.
Surtout, mon tout premier coup de coeur de 2023. En mars dernier je finissais d'ailleurs ma chronique de l'album par ces mots : « Je ne sais pas ce que nous réserve cette année 2023, mais il va falloir faire très fort pour supplanter la majesté de cet album ». Personne n'a été aussi fort justement. 'Carvings' ne m'a pas quitté de toute l'année. Un chef d'oeuvre. Un grand.


Comme à chaque fois, ci-dessous deux lecteurs (Spotify ou Deezer, choisissez votre camp) présentant une chanson de chacun des vingt disques ci-dessus. Dans l'ordre croissant. Bonne écoute !