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mardi 11 octobre 2022

Pascal Comelade - Le non-sens du rythme [Because Music]

B
ien que son nom et ses albums soient très souvent revenus dans mes radars, dans les influences d'untel ou dans les recommandations nombreuses qu'on m'a fait depuis 25 ans, je n'ai jamais cherché à en savoir plus sur Pascal Comelade, compositeur français qui va tranquillement sur ses 70 ans. 
Et pourtant, le peu que je connais de lui m'a toujours enthousiasmé. Le peu en question, c'est l'album 'Traité De Guitarres Triolectiques (À L'Usage Des Portugaises Ensablées)' qu'il a sorti avec les Limiñanas en 2015 (et accessoirement sans doute le meilleur disque à ce jour du groupe de Perpignan). Le genre de chose emballante, aussi bien sur album que sur scène.

Autant vous dire que 'Le non-sens du rythme' est comme une première pour moi. Et on a vu pire comme premier rencard. Avec l'aide de quelques invités triés sur le volet qui viennent participer avec leur guitare électrique, leur trompette ou leur violoncelle, Pascal Comelade livre ici un disque de pop (à moins que ce soit de rock ? Ou de psyché ? Tout cela à la fois en quelques sortes) à la beauté stupéfiante et qui regorge d'idées.
Sur 'Le non-sens du rythme', Pascal Comelade fait avancer puis reculer (et l'inverse est aussi vrai) ses mélodies, les détourne pour mieux les pousser dans quelques retranchements, leur faire faire un pas de côté pour mieux les voir prendre des chemins de traverse, quand il ne leur fait pas faire la grande traversée (épique Nothing but U et ses 11'30").

Tout à la fois pop, rock, psyché (si tant est qu'on doive accoler un style à ses compositions), Pascal Comelade intrigue, épate et parfois même émeut (Cimetière de la Photographie, le genre de balade piano/violoncelle d'une beauté à même de faire pleurer), que ce soit par la constructions de ses morceaux, pleins de couches et sous-couches qui s'empilent, s'emboitent, se répondent et se complètent, ou par ses mélodies sublimes. Le tout sans jamais perdre une seconde l'auditeur.
'Le non-sens du rythme' est du grand Art, parfois sur un pas mais qui ne perd jamais l'équilibre, et que j'ai du mal à ne pas lire autrement que comme une magnifique déclaration d'amour à la musique. (Sortie : 9 septembre 2022)
 
Plus :
'Le non-sens du rythme' de Pascal Comelade est à l'écoute sur sa page bandcamp 
'Le non-sens du rythme' de Pascal Comelade est à l'achat sur sa page bandcamp
'Le non-sens du rythme' de Pascal Comelade est à l'écoute, notamment, sur Spotify et Deezer
 
Trois chansons de 'Le non-sens du rythme' de Pascal Comelade en écoute aujourd'hui. A tout seigneur tout honneur, Cimetière de la photographie, sublime balade au piano, et une des plus belles compositions écoutées cette année (en écoute également dans les playlists Spotify, Deezer et Youtube). Puis El mal ja esta fet et son électricité lumineuse. Et enfin le non moins magnifique Musique hypertrophique des remontoirs :
 


jeudi 9 novembre 2023

[Track of The Day] Pascal Comelade / Lionel Limiñana / Marie Limiñana - Fin du Monde

Huit ans après un premier album ensemble ('Traité de guitares triolectiques (à l'usage des portugaises ensablées'), tout à fait recommandable), les Limiñanas et Pascal Comelade remettent ça. Enregistré sous le nom de Pascal Comelade / Lionel Limiñana / Marie Limiñana (ces deux derniers intervenant donc en leur nom et non sous celui de The Limiñanas), 'Boom Boom' est la continuité de son prédécesseur, tout en étant plus centré sur le piano de Comelade.

Un disque quasi exclusivement instrumental, qui sonne une nouvelle fois comme une récréation (rien que les titres des morceaux sont un indice : On ne mange pas la choucroute de Veronica, Le Riffifi brille en jaune, Solo de boxe en conserve et autre J’entends des voix qui ont mauvaise haleine) mais que les trois comparses ne prennent pour autant pas par dessus la jambe, faisant se côtoyer guitares électriques et fuzz, des cordes par-ci et une palanquée de claviers (piano, orgue électrique, melodica, cymbalum) par là, avec touché et talent. Un album tout à fait séduisant dès les premières écoutes, même carrément éblouissant sur quelques passages (Le retour de Black Sabata, suite directe de (They Call Me) Black Sabata de 2015, On ne mange pas la choucroute de Veronica) et notamment dès que Comelade est au centre du jeu. 

De toutes les chansons de 'Boom Boom', c'est sans doute Fin du monde (en écoute aujourd'hui) qui est la plus marquante. Une chanson basée sur le poème du même nom de l'expressionniste allemand Jakob van Hoddis, dont Lionel Limiñana déclame les vers avec un phrasé à la Gainsbourg, pendant qu'une mélodie lumineuse à plusieurs couches, menée par le piano de Pascal Comelade, déroule merveilleusement derrière, avant de prendre une ampleur qu'on n'imaginait pas. Immense chanson donc et très bel album de la part d'un groupe qui ne s’appesantit jamais sur ses lauriers en continuant toujours de se réinventer, et un génie, tout simplement.

Album : Boom Boom
Année : 2023
Label : Berreto Music / Because Music

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En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, Fin du monde de Pascal Comelade, Lionel Limiñana et Marie Limiñana est également en écoute ci-dessous :

Autre excellent morceau tiré de 'Boom Boom' de Pascal Comelade, Lionel Limiñana et Marie Limiñana, voilà Le retour de Black Sabata :

Le clip de Hypnose en bas de gamme de Pascal Comelade, Lionel Limiñana et Marie Limiñana, premier extrait de 'Boom Boom' :

 

lundi 27 novembre 2023

Pascal Comelade / Ramon Prats / Lee Ranaldo - Velvet Serenade [Staubgold / Cougouyou Music]

'Velvet Serenade', c'est l'histoire d'un groupe mythique, The Velvet Underground, dont l'importance fut telle qu'elle a donné lieu à une anecdote, devenue maxime avec le temps, qui veut que chaque personne qui a acheté l'album à la banane à l'époque a monté un groupe par la suite. Un groupe majeur des années 60, créé sous la coupe d'Andy Warhol et qui va faire naitre trois artistes majeurs : John Cale, Nico et Lou Reed.

'Velvet Serenade', c'est l'histoire d'un livre, 'Linger On: The Velvet Underground' du journaliste espagnol Ignacio Juliá, qui entre 1978 et 2022 a interviewé tous les membres du Velvet Underground et en a fait un livre, une somme même, que l'auteur considère être définitive à propos du groupe et de ceux qui l'ont composé.

Mais pour boucler la boucle et aller au bout de son idée, Ignacio Juliá a également souhaité, selon ses propres termes, « relive the New York band's original dynamics, that creative friction between an American noise guitare player and a poet, Lou Reed, and a radical, lyrical European pianist and songwriter, John Cale ». Alors quelques mois avant la publication de son livre, il a eu l'idée de rendre musicalement hommage au groupe en demandant le concours de Pascal Comelade et Lee Ranaldo de Sonic Youth (pas le dernier admirateur du Velvet), rapidement rejoint par le batteur Ramon Prats. D'où la naissance de 'Velvet Seranade'. La résultante de tout cela. Son aboutissement.

Matérialisé le temps de quelques répétitions et d'un unique concert à Banyoles en Espagne en avril 2022, ce « live » (qui ne sonne pas comme tel) voit donc un trio connaisseur, dévoué et talentueux rendre hommage au Velvet Underground et, notamment, à Lou Reed (sur les six chansons, cinq ont été écrites par Reed ; la sixième, Lou's Blues est une composition de Lee Ranaldo) en tout juste 35 minutes.

Mais qu'il n'y ait pas de méprise : 'Velvet Serenade' n'est pas un simple disque de reprise du Velvet Underground (comme l'indique d'ailleurs dans le livret de l'album Ignacio Juliá : « The three constructed what I had asked for, not a tribute concert made of more or less faithfull covers but a new thing »). Plutôt une relecture de l’œuvre des new-yorkais, un peu à l'image de sa très belle pochette, hommage à Andy Warhol, dont les photos sont tirées d'un film de 1977 d'Ignacio Juliá où il était déjà question du Velvet.

C'est All Tomorrow's Parties qui ouvre notre affaire dans une version très dénudée et instrumentale (comme quasi tout le disque), mené par les claviers lumineux de Pascal Comelade pendant que l'orage s'annonce derrière. Orage qui débaroule sur What Goes On, où les guitares viennent faire la nique à un piano martelé, avant que que I’m Waiting for the Man s'annonce dans une version très répétitive aux larsens bien sentis. Lou's Blues est presque une respiration (qu'on aurait bien vu chanté par Jeff Buckley d'ailleurs), un blues évanescent et aérien. Puis Ocean, chanson du premier album de Lou Reed mais qui aurait pu (du ?) se retrouver sur 'Loaded' du Velvet Underground, voit Lee Ranaldo prendre le micro d'aise et avec ses deux acolytes donner une version des plus Velvetienne à l'ensemble, avec un Ramon Prats faisant sonner ses cymbales et un Pascal Comelade affûtant ses claviers pour mieux les sublimer sur l'immense Femme Fatale, dernier morceau de 'Velvet Serenade', dans une version à la beauté évidente, aux quelques côtés déstructurés mais qu'on aurait rêvé avoir comme compagnon de sommeil lorsque nous étions enfants.

Les dernières notes s'évanouissent à peine que la conclusion est implacable : 'Velvet Serenade' n'est rien d'autre qu'un des plus grands disques hommage à l’œuvre du Velvet Underground jamais sortis. Car il réinvente leurs chansons, les fait passer par d'autres états et montre à quel point elles sont intemporelles et sont d'immenses compositions. N'étant pas un spécialiste de la bande à Warhol, je ne sais pas ce qu'en penseront les puristes. Mais j'ai du mal à ne pas croire que Lou Reed et ses anciens comparses n'aient - ou n'auraient - pas aimé cette réinvention de certains de leurs classiques. Immense disque. (Sortie : 5 mai 2023)

Plus :
'Velvet Serenade' de Pascal Comelade, Ramon Prats et Lee Ranaldo est à l'écoute sur le bandcamp de Staubgold
'Velvet Serenade' de Pascal Comelade, Ramon Prats et Lee Ranaldo est à l'achat sur le bandcamp de Staubgold
'Velvet Serenade' de Pascal Comelade, Ramon Prats et Lee Ranaldo est en écoute, notamment, sur Spotify et Deezer


Trois morceaux de 'Velvet Serenade' de Pascal Comelade, Ramon Prats et Lee Ranaldo en écoute aujourd'hui. What Goes On (parue sur The Velvet Underground en 1969) ouvre le bal, avec son délicieux attelage clavier/guitare (en écoute également dans les playlists Spotify, Deezer, YouTube et dans la colonne de gauche du blog). Puis la longue relecture de Ocean. Avant de finir par la sublime version de Femme Fatale :

lundi 29 février 2016

[Track of The Day] The Limiñanas - Garden Of Love (feat. Peter Hook)

Vendredi soir, The Limiñanas ouvraient leur tournée avec Pascal Comelade par une date au Transclub. Une affluence réduite pour un groupe qui semble peiner à se faire un nom chez nous alors qu'il a réussi à le faire à l'étranger (cf. le trailer en bas de ce post).

Cette tournée est l'occasion de deux choses : jouer live les morceaux composés avec Pascal Comelade l'an passé dans le très instrumental et réussi 'Traité de Guitarres Triolectiques (à l usage des portugaises ensablées)', mais aussi d'annoncer un nouvel album à venir en avril, 'Malamore'. Une prestation convaincante d'1h15, pleine de guitares. Les Limiñanas passent en revue pas mal de leurs chansons, intègrent ici et là quelques instrumentaux, jouent sans doute des nouveaux titres à venir (ma connaissance du groupe se limitant à 'Costa Blanca' et leur 'Down Underground LPs 2009/2014' découvert sur le tard, rien ne me permet de le confirmer) avec un Comelade apportant une touche mélodique, même si assez limitée.

Un ensemble sixties et psyché (forcément) qui tient franchement la route ; encore plus quand toute cette joyeuse bande part dans de longs moments très rock, à la tonalité presque électro. Un très bon moment donc, qui pourrait annoncer un futur réjouissant.

'Malamore' sortira chez Because début avril, et a déjà deux premiers titres : ATHEN I.A (voir plus bas) et Garden Of Love, avec Peter Hook à la basse et au chant (enfin aux « nananananana »). Une chanson moins psyché que leurs albums précédents, mais à la mélodie et à la nonchalance touchantes.

Pascal Comelade. Peter Hook. Leur album précédent chez Trouble in Mind. Décidément, ces jeunes gens savent s'entourer. Ne reste plus à se faire un nom à la maison.

Album : Malamore
Année : 2016
Label : Because Music

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En plus du lecteur 8Tracks, Garden Of Love est aussi en écoute sur le soundcloud des Limiñanas :


Second extrait de 'Malamore', ATHEN I.A, instrumental d'une minute à écouter sur le bandcamp des Limiñanas :


Enfin, le trailer de 'Malamore', le nouvel album des Limiñanas :

jeudi 28 décembre 2023

Bilan 2023 : « Albums » (40-21)


Après tous les disques "hors album" (7", 12", Ep, Réédition et Compilation), place à la deuxième partie de ce bilan annuel. Un second billet consacré à vingt premiers albums qui auront rythmé mon année et qui auront durablement habité mes oreilles.

Mais avant cela, allons voir les choix et autres coups de coeur des voisins :
- Le bilan 2023 de Marc d'Esprits Critiques 
- Le classement de la rédaction de Section 26
- Le toujours essentiel top 100 de l’année de The Quietus
- Les meilleurs albums de 2023 selon Daily Bandcamp
- La playlist 2023 d’Addict Culture
 
Vingt albums disais-je. Ceux classés de la 21è à la 40è place. Avec des confirmations, des habitués (que voulez-vous, on ne se refait pas), des français à l'électro-math-rock chevillée au corps, des revenants, un disque oublié dans des cartons depuis vingt ans, quelques premiers albums prometteurs, de la pop, du hip-hop, du folk et même de la musique brésilienne.

Les vingt disques sont à découvrir ci-dessous. Et, comme à chaque fois, histoire que vous puissiez mettre des chansons sur ces quelques mots, au bas de ce billet se trouvent des lecteurs Spotify et Deezer présentant une chanson de chacun de ces vingt albums. Bonne lecture et bonne écoute !
 



40. En Attendant Ana – Principia [Trouble in Mind Records]

Porté par un single fantastique (Wonder, genre de banger absolu qu'on rêve de vivre en live), 'Principia' est peut-être (sans doute ?) le meilleur album d'En Attendant Ana à ce jour. Plus sûr que jamais de ses compositions aux mélodies très attachantes, le plus américain des groupes français actuels fait fort et continue de s'imposer outre-Atlantique (il est dans les dix meilleurs albums de 2023 de Time Magazine), attendant de recevoir la reconnaissance qu'il mérite dans nos contrées.
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39. Sam Burton – Dear Departed [Partisan Records]

Saveurs sixties/seventies, orchestrations soyeuses et léchées, basses ronde à faire décoller du sol, ambiances cotonneuses qui cajolent et rassurent (et qui rappellent par moments Rodriguez) et production ouatée : 'Dear Departed' est un disque charmant aux cordes enveloppantes et dans lequel on aimera s'abandonner.
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38. Melenas – Ahora [Trouble In Mind Records]
Changement de direction pour les quatre filles de Melenas qui s'éloignent de l'indie-rock/garage-rock de leurs débuts pour mieux embrasser une synth-pop qu'elles semblent maitriser comme personne. 'Ahora' est un disque catchy à souhait et assez bien composé pour ne pas être écrasé par Bang, ce qui n'est pas rien tant ce single répétitif et hypnotique est incroyable.
37. Gaz Coombes – Turn The Car Around [Hot Fruit Recordings]

Porté par le somptueux Don't Say It's Over, ce quatrième album solo de Gaz  Coombes est sans contestation possible le meilleur de l'ancien Supergrass. Un disque qui transpire la pop par tous les pores et contient son lot de mélodies à fredonner plus que de raison.
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36. Animal Collective – Isn't It Now? [Domino Records]

Oui, Animal Collective est un habitué de mes tops de fin d’année. Mais que voulez-vous, ces (plus si) jeunes gens m’impressionnent à chaque fois. Et c’est encore le cas avec 'Isn't It Now?'. S’il ne révolutionnera pas de prime abord leur discographie, cet album est en réalité une drogue à l’accoutumance. Un disque brillant, extrêmement bien produit, à la première partie classic Animal Collective mais qui dès Defeat renvoie beaucoup de monde à ses chères études en faisant des pas de côtés, en explorant d'autres territoires et en ravivant plus que jamais la flamme du groupe.
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35. Parquet – Sparkles & Mud [Carton Records]

Toute dernière découverte de l’année, voilà les français de Parquet et leur premier album qui sonne comme une beigne qu’on prendrait en pleine tronche sans avoir rien demandé. Savant mélange de rock/math-rock et électro, 'Sparkles & Mud' est d’une puissance et d’une irrésistibilité folle. Et ce, tout du long de ses 1h07, ce qui n’est pas rien.
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34. Beirut – Hadsel [Pompeii Records]
Dans un anonymat certain, Zach Condon est revenu cette année, après quelques albums bien peu inspirés et loin du talent qu’on l’avait vu étaler à ses débuts. 'Hadsel', c’est du Beirut pur jus, comme on se le rappelle et comme on se l’imagine, avec de belles mélodies, de la mélancolie qui imprègne chaque chanson, le tout avec sa voix si reconnaissable et si touchante à la fois.
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33. Califone – Villagers [Jealous Butcher Records]

Disque qui se cherche autant qu'il essaie de nous perdre, 'Villagers' est un nouveau bel album de la part des chicagoans de Califone, aux compositions qui ne font jamais dans la facilité mais toujours dans le beau, et sur lesquelles plane la voix de Tim Rutili, reconnaissable entre mille.
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32. Treeboy & Arc – Natural Habitat [Clue Records]
A chaque année son groupe de post-punk anglais prometteur. Faites donc place à Treeboy & Arc, quintet de Leeds qui aura mis quatre ans pour peaufiner ce premier album, post-punk dans l'âme donc et qui laisse entrevoir quelques sacrées promesses, avec des compositions sûres et de qualités et dont la gestion des deux guitares est un petit régal.
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31. Lucas Santtana
O Paraíso [No Format]
Entre musique brésilienne, pop, électro pas envahissante, jazz et belles orchestrations, 'O Paraíso' de Lucas Santtana m'aura accompagné toute l'année. Un album plein de doigté et de légèreté, qui se sera avéré un peu plus délicieux à chaque nouvelle écoute.
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30. boygenius – The Record [Interscope Records]
Le bien nommé 'The Record' est le premier album de boygenius, attendu depuis cinq ans et un premier Ep prometteur. Un disque dont l'évidence ne saute pas aux oreilles à la première écoute, mais qui se révèle être rapidement fait du bois des grands albums. L'alchimie entre Julien Baker, Phoebe Bridgers et Lucy Dacus est évidente, chacune se partageant les compositions (dans leurs styles reconnaissables), le chant (les deux autres en soutien) et les mélodies. Un album qui ne déçoit pas et qui aligne les très beaux moments. Quelles reines.
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29. Danger Mouse & Jemini – Born Again [Lex Records]

Enregistré dans la foulée de 'Ghetto Pop Life' en 2003, 'Born Again' avait été remisé au placard, la faute à 'The Grey Album' de Danger Mouse et de toutes les poursuites qui s'en étaient suivies. Vingt ans plus tard, le disque a enfin vu le jour. Un disque dans la droite lignée de son prédécesseur, qui voit Danger Mouse ciseler quelques productions pas piquées des verts (Brooklyn Bazquiat, World Music) sur lesquelles Jemini vient poser ses mots et son flow, tantôt calme, tantôt frénétique, mais toujours juste.
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28. Pascal Comelade / Lionel Limiñana / Marie Limiñana – Boom Boom [Berreto Music / Because Music]

Disque quasi exclusivement instrumental, 'Boom Boom' sonne une nouvelle fois comme une récréation pour Pascal Comelade, Lionel et Marie Limiñana (qui apparaissent ici sous leur vrai nom et non sous celui de The Limiñanas) mais que les trois comparses ne prennent pour autant pas par dessus la jambe. Guitares électriques et fuzz, cordes, palanquée de claviers (piano, orgue électrique, melodica, cymbalum) sont au programme de ce disque tout à fait séduisant dès les premières écoutes, et carrément éblouissant sur quelques passages, notamment dès que Comelade est au centre du jeu.
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27. Sweeping Promises – Good Living Is Coming For You [Feel It Records / Sub Pop]

Le duo formé de Lira Mondal et Caufield Schnug continue donc son petit bonhomme de chemin aux virages faits de post-punk, d'art-rock, de production cabossée et de "single mic technique" comme marque de fabrique sur ce nouvel album, encore plus radical que le précédent. Mais pas de méprise : les Sweeping Promises ne cachent pas un manque de talent derrière de la reverb et une production brute. Ce sont avant tout de sacrés compositeurs. Sauf que sonner propre, les Sweeping Promises s'en foutent. Ils restent intransigeants. Qu'ils en soient remerciés.
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26. Hayden – Are We Good [Arts & Crafts]

Malgré des décennies de carrière derrière lui, Hayden est toujours là, sa guitare sous le bras, ses chansons en bandoulières. Pour son neuvième album (le premier en huit ans) il a écrit certaines de ses plus belles chansons (Are We Good, Miss Fort Erie, Window Washer Blues) et même un vrai grand tube (On A Beach, en duo avec Feist), apogée parfaite d'un disque délicieux.
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25. Tele Novella – Poet's Tooth [Kill Rock Stars]

Avec toujours à l'esprit cette ambiance d’hier et d’aujourd’hui, le duo Tele Novella aura donné naissance en 2023 au petit frère du merveilleux 'Merlynn Belle' de 2021. Un disque qui en suit les mêmes tracés et les mêmes contours, avec des mélodies pop soignées qui prennent souvent à bras le corps une country-folk que Natalie Ribbons n’hésite pas à cajoler de sa si belle voix.
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24. The Sprouts – Eat Your Greens [Tenth Court]

Quatuor de Melbourne, The Sprouts aura sorti en 2023 son premier album, 'Eat Your Greens', disque qui a les atours d'un Ep (dix chansons, 28 minutes) et qui fait dans l'indie-pop un rien jangle, pleine de mélodies à fredonner, le tout dans une ambiance lo-fi délicieuse. Ces Australiens quand même...
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23. Joanna Sternberg – I've Got Me [Fat Possum Records]

Naviguant dans les eaux de l’anti-folk comme de celle d’une indie-folk joliment arrangée où le piano prend une place bienvenue, ce deuxième album de la folkeuse new-yorkaise Joanna Sternberg est un des bonbons de l’année 2023. Un disque très bien écrit, pas dénué d’humour où fleurent bon la mélancolie et les coeurs brisés.
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22. Flyying Colours – You Never Know [Poison City Records / Club AC30]

Sur ce disque extrêmement bien construit, produit avec soin, mené par des motifs de guitares répétitifs et des gimmicks irrésistibles, sans doute pour la première fois, les Flyying Colours trouvent l'équilibre parfait entre leurs amours shoegaze (qui imprègnent leurs chansons depuis leurs débuts) et une pop engageante et mélodique. Délicieux album.
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21. The Tubs – Dead Meat [Trouble In Mind Records]

Pour peu que vous aimiez les chansons pleines de guitares qui débaroulent et s'enroulent les unes autour des autres, la jangle qui s'acoquine avec de la power-pop, l'indie-pop à guitares des années 80, un rythme échevelé, alors ce premier album de The Tubs est fait pour vous.
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Comme promis, ci-dessous deux lecteurs (Spotify ou Deezer, choisissez votre camp) présentant une chanson de chacun des vingt disques ci-contre. Dans l'ordre croissant. Bonne écoute !

dimanche 1 janvier 2023

Bilan 2022 : Top 50 « Chansons »


Parce qu'il faut bien finir. Parce que tous ces tops, ça commence à bien faire. Parce que, ça y est, 2022 est très officiellement dans le rétro (et on ne la regrettera pas). Pour tout ça, mettons un point final à cette année avec le traditionnel Top 50 "chansons" (ou morceaux, ou singles, c'est vous qui voyez), ou plus simplement les cinquante titres qui auront fait de ces douze derniers mois 

Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, un petit tour chez les copines et copains (ou pas) :
- Les 100 chansons de l’année selon Said The Gramaphone
- « La maison et le monde : le Top 2022 de Jean-Marie Pottier »
- Les 50 chansons de l’année selon The Quietus
- Les 20 albums de 2022 par l'essentiel For The Rabbits
- Le bilan de Ben Laredo en une playlist de 30 chansons pour 30 albums

Il est donc question de cinquante chansons aujourd'hui pour conclure ce top 2022 et ouvrir l'année 2023 (que je vous souhaite par ailleurs la plus belle). Cinquante titres qui m'auront autant enthousiasmé que touché. Avec des balades belles à pleurer, des morceaux qui ne demandent qu'à être que des hymnes rock, des chansons françaises sans frontière, de la soul mâtinée de hip-hop, du post-punk d'excellent aloi, du suédois, du grec, de l'algérien avec un zeste gallois, des choeurs fameux, de la power-pop à tomber. Et un numéro un totalement instrumental, à la mélodie et aux cordes merveilleuses. Bonne(s) écoute(s) !

 

50. Whitney K - Song For a Friend
49. Animal Collective - Strung With Everything
48. Swami John Reis - Ride The Wild Night
47. Lewsberg - Six Hills
46. !!! - Storm Around The World (feat. Maria Uzor)

45. Sports Team - Unstuck
44. Imarhan - Adar Newlan (feat. Gruff Rhys)
43. Lightning In A Twilight Hour - Leaf Fall Is Over
42. Oneida - I Wanna Hold Your Electric Hand
41. Disq - Prize Contest Life

40. Sea Power - Two Fingers
39. Teletype - Everything Everything
38. The Lounge Society - No Driver
37. Body Type - Buoyancy
36.  Cloud Cult - One Way Out of a Hole

35. Pete Astor - English Weather
34. MGMT - Tell It to Me Like It Is
33. Black Country, New Road - Bread Song
32. Jockstrap - Greatest Hits
31. Courting - Famous

30. Cheekface - You Wanna Bomb The Middle East
29. Porridge Radio - Birthday Party
28. Pusha T - Dreaming of The Past (feat. Kanye West)
27. Moddi - Tranøy fyr
26. Jane Weaver - Oblique Fantasy

25. Beyonce - Alien Superstar
24. San Fermin - Tired of Loving You
23. Danger Mouse & Black Thought - Belize (feat. MF DOOM)
22. Weird Nightmare - Lusitania
21. Kevin Morby - A Random Act of Kindness

20. CMAT - No More Virgos
19. Surf Curse - Lost Honor
18. La Maison Tellier - Atlas
17. BAMBARA - Little Wars
16. Bill Callahan - Naked Souls

15. The Beths - Knees Deep
14. Crack Cloud - Please Yourself
13. Panda Bear & Sonic Boom - Livin’ In The After
12. Bazooka - Δικιά Μου Αλήθεια (Dikia Mou Alithia)
11. Little Simz - Heart on Fire

10. Hudson Mohawke - Is It Supposed
09. Florent Marchet - Freddie Mercury
08. Anna Tivel - Black Umbrella
07. Team Me - Every Little Dream
06. Sprints - Literary Mind

05. Laurent Bardainne & Tigre d’Eau Douce - Oiseau (feat. Bertrand Belin)
04. Pascal Comelade - Cimetière de la photographie
03. U.S. Girls - So Typically Now
02. Get Well Soon - I Love Humans
01. Nyx Nótt - Docudrama


 

Vu que lire ce top sans écouter les chansons en question n'aurait qu'un intérêt très limité, ci-dessous, vous trouverez non pas un, non pas deux mais trois lecteurs ! Un chez Spotify, un chez Deezer et un chez Youtube. Bonnes écoutes !

vendredi 30 décembre 2022

Bilan 2022 : « Albums » (20-01)


Il y en avait vingt. Et voilà les vingt autres. La crème de la crème pour mes oreilles en cette année 2022. Loin de moi l'idée de dire qu'il s'agit là des meilleurs albums de l'année et que cette sentence est irrévocable. Car ce sont uniquement les albums que j'ai le plus écoutés de l'année. Ceux qui m'auront émerveillés, émus, enthousiasmés plus que de raison.

Mais avant d'aller plus loin dans l'exposé des disques en question, continuons notre traditionnel tour pour voir ce qui est ressorti de l'année 2022 chez les voisins - plus ou moins proches :
- Le bilan 2022 de Marc d’Esprits Critiques
- Les 50 meilleurs albums de 2022 selon The Revue
- Des artistes, des réalisateurs, des écrivains donnent leur bilan 2022 : c'est le très cool "Année des VIP" de Pop News
- Le best of 2022 de la rédaction de Stars Are Underground
- Le bilan de la rédaction d'Another Whisky For Mister Bukowski

Ils sont donc vingt à composer cette deuxième partie de mes albums de l'année. Vingt albums entre pop à chanter à plein poumons, mélancolie à tous les étages, folk bien ouvragé, rock et post-punk épatants, pop en équilibre précaire, quand elle ne voyage pas dans un expérimental cristallin, hip-hop sans frontière, chansons ethérées et vaporeuses, légende du néo-folk, garage à la sauce pop et en haut, tout en haut, un disque à la simplicité folle mais tellement puissant.
Et comme à chaque fois, au bas de ce papier se trouvent deux lecteurs Deezer et Spotify dans lesquels vous trouverez une chanson de chacun des albums cités ci-dessous, ainsi qu'un lecteur bandcamp pour le seul morceau absent des plateformes de streaming. Bonne lecture, bonne(s) écoute(s) et à dimanche pour le Top 50 singles (et la bonne année aussi).


 

20. Courting - Guitar Music [Pias Recordings]
Non, Courting n’est pas un énième groupe lambda de post-punk. Comme le laissaient présager leurs premiers singles, ils sont plus que cela. Car 'Guitar Music', son post-punk aux quelques échappées belles vers un rock marqué 90s et sa production maligne, cinglante et métallique, a tout pour leur permettre de s'inviter à la table de la nouvelle génération anglaise.
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19. Cloud Cult - Metamorphosis [Earthology Records]
Six ans après 'The Seeker', Craig Minowa et ses Cloud Cult ont fait leur retour. Et avec ce qu’ils savent faire le mieux : des chansons qui respirent la pop par tous les pores, les mélodies attachantes, les orchestrations qui s’emballent. Et la mélancolie, toujours cette mélancolie qui s’immisce, s’étend et vous étreint.
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18. Micah P. Hinson - I Lie to You [Ponderosa]
Micah P. Hinson a toujours l’air aussi malheureux, mais dieu sait qu’il connaît l’art de la belle composition comme personne. 'I Lie to You' est sans doute un de ses albums les plus aboutis de toute sa discographie, un disque très beau où les chansons amples côtoient des titres plus simplement folk - et pas les moins réussis d’ailleurs.
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17. Marmalade Mountain - Strange Angels [Magic Nothing]
Découvert l’an passé avec un 'Ditties' purement folk, Zack Fischmann sous son alias Marmalade Mountain prend ses aises sur 'Strange Angels' son nouvel album. Un disque bien plus orchestré et produit que le précédent, qu’il n’aborde pas seul et où ses chansons folk sont magnifiées par une joyeuse bande de troubadours autour de lui.
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16. Surf Curse - Magic Hour [Atlantic Records]
En signant chez les pas vraiment indie Atlantic Records, le duo Surf Curse est devenu un quatuor. Et le résultat est imposant. Porté par quelques titres ébouriffants (Lost Honor ou Fear City notamment), une production qui sait mettre en valeur autant leurs mélodies que l’énergie de leurs compositions, 'Magic Hour' s’avère vite être un de ces petits bonheurs du quotidien, avec sa pop riffeuse, énervée et un rien slacker.
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15. Pumice - Phylis [Soft Abuse]
Amateurs de pop en équilibre précaire, le trentième album de Pumice est fait pour vous. Avec sa voix étouffée, ses instruments qui flemmardent sans jamais s'ennuyer, grincent sans jamais agacer, enivrent sans jamais étourdir, Pumice crée ici des structures faites de plusieurs strates et divers niveaux d'écoute pour un ensemble cohérent dans son instabilité.
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14. Porridge Radio - Waterslide, Diving Board, Ladder To The Sky [Secretly Canadian]
'Waterslide, Diving Board, Ladder To The Sky' est le disque qui aurait du faire exploser Porridge Radio. Ce n’est pas encore vraiment le cas (la faute à l’absence d’un titre aussi puissant que Long ?) et pourtant, plus consistant que son prédécesseur (pourtant déjà très réussi), il est un disque d’une grande qualité, plein de passion et de rage, très bien écrit, avec pour tête de proue Dana Margolin, femme aussi incroyable sur disque que sur scène et une future star assurément.
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13. Tomberlin - I don’t know who needs to hear this... [Saddle Creek]
Merveilleusement produit, 'I don’t know who needs to hear this...' est un disque délicat et touchant, aussi aérien que vaporeux, langoureux et gracile, où la voix de Tomberlin coule, comme lovée dans l'air, sur des mélodies qui semblent sur le point de s'évaporer. « Je ne sais pas qui a besoin d'écouter ça... » se demande-t-elle en une de ce disque. Beaucoup de monde Sarah Beth. Le plus de monde possible.
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12. Little Simz - No Thank You [Age 101 Music]
Ce qui frappe d'emblée à l'écoute de 'No Thank You', c'est qu'il semble transpirer de colère. Une colère froide, sourde, que Little Simz contient du mieux qu'elle peut pour éviter qu'elle n'explose, mais qu'elle n'hésite pas à afficher clairement dans des textes pugnaces et qui ne transigent pas. Et puis il y a les productions d'Inflo chiadées, les compositions solides et ce flow inimitable. Dix chanson et cinquante minutes qui oscillent en rap, hip-hop, soul/neo-soul qu'elle agrémente de chœurs gospel à faire frissonner le plus sévère des hommes. Si 'Sometimes I Might Be Introvert' était le côté pile de Little Simz, 'No Thank You' semble être son côté face. A la chaleur des compositions du premier, il y a un sentiment plus froid, plus sombre sur le second. A l'image de la pochette : extravagante et pleine de couleur d'un côté, sérieuse et aux tons noir et blanc de l'autre. Mais dans les deux cas, une grande œuvre d'une artiste qui compte. Qui fait ce qu'elle veut. Comme elle le veut. Quand elle le veut.
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11. Pascal Comelade - Le non-sens du rythme [Because Music]
Sur 'Le non-sens du rythme', Pascal Comelade fait avancer puis reculer (et l'inverse est aussi vrai) ses mélodies, les détourne pour mieux les pousser dans quelques retranchements, leur faire faire un pas de côté pour mieux les voir prendre de longs raccourcis, quand il ne leur fait pas faire la grande traversée. Tout à la fois pop, rock, psyché, il intrigue, épate et parfois même émeut, que ce soit par la constructions de ses morceaux, pleins de couches et sous-couches qui s'empilent, s'emboitent, se répondent et se complètent, ou par ses mélodies sublimes. Le tout sans jamais perdre une seconde l'auditeur. Du grand Art.
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10. Richard Dawson - The Ruby Cord [Weird World]
Sur 'Peasant', Richard Dawson posait ses valises dans l’Angleterre du Moyen-Âge. Sur '2020', dans la même Angleterre mais à l’époque actuelle. Avec 'The Ruby Cord', il clôt son triptyque en se projetant dans un futur lointain. Et comme à chaque album, il le fait avec un incroyable sens de la composition folk, qu’elle soit longue et torturée (le premier titre fait plus de 40 mns !), ou qu'il s’engage dans des territoires plus orchestrés - qui rappelleraient presque par moment Sufjan Stevens - et aux choeurs majestueux. Une trilogie monumentale.
 

09. Freundliche Kreisel - Freundliche Kreisel [Stroom]
Très bien construit, évitant la redite et tenant son auditoire par des mélodies souvent cristallines que la voix de Karie Rich habille à merveille, voilà un album souvent minimaliste, plein de langueur et empreint d'expérimentations légères de la part d’un trio pour qui la scène expérimentale, ambiante et d’avant-garde n’a pas de secret. Un disque somptueux, captivant et enchanteur, à l’immédiateté assez folle.
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08. Team Me - Something In The Making [Propeller Recordings]

Avec Into The Wild et surtout Song For a Drummer lancés en éclaireurs l’an passé, il était presque sûr que les Team Me, de retour aux affaires, allaient satisfaire tous les amoureux de pop qui se respectent. Et de fait, avec ses mélodies en pagaille, ses refrains chantés à chœur plein et sa mélancolie doucereuse, 'Something In The Making' a souvent été un refuge pop ensoleillée tout au long de cette année 2022 pleine de grisaille. Un grand album dont il n’est pas facile de se passer.
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07. Panda Bear & Sonic Boom - Reset [Domino Records]

Entre titres de leurs compositions et samples à foison (Randy & The Rainbows, Everly Brothers, Eddie Cochran), Panda Bear et Sonic Boom plongent dans la pop et le rock de la fin des années 50 et du début des années 60, où trames répétitives, reverb, loops, clappings et autres touches synthétiques se tutoient, se mélangent, se complètent ou s'évitent tout à la fois, toujours avec justesse, sans que cela ne semble jamais forcé. Avec toujours cette ombre de Brian Wilson qui plane sur les élans vocaux de Panda Bear, en un peu moins de quarante minutes, le duo réussit sa première grande collaboration. 'Reset' est un disque qu'on qualifiera de pudiquement formidable, rétro dans ses fondations mais actuel dans ses finitions. Un album simple, lumineux à bien des égards, superbement produit - et sans doute le plus facile d'accès de la discographie de Panda Bear.
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06. Billy Woods - Aethiopes [Backwoodz Studioz]

Avec Preservation derrière la console qui amène autant de boucles répétitives, de samples que de productions venues de tous les continents sans que cela ne soit un frein à l'unité du disque, ramenant en studio quelques invités de prestige ne tirant jamais la couverture à eux (El-P, Quelle Chris), 'Aethiopes' de Billy Woods se révèle vite être un disque de hip-hop, souvent abstract, à la finesse et l'écriture impeccables. Très grand album.
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05. CMAT - If My Wife New I'd Be Dead [AWAL Recordings]

Souvent doo-wop, un rien cheesy, rappelant ces girl band des années 60, et avec une voix qui sait monter dans de belles hauteurs, l'Irlandaise CMAT (pour les initiales de son nom: Ciara Mary-Alice Thompson) aura été une des révélations de mon année. Avec son canevas country pop, elle alterne ici tubes, balades country et petites douceurs mélancoliques, avec de belles orchestrations qu'elle agence joliment en y cachant moult détails, des textes bien écrits, pas dénués d'humour (grinçant) et où se cachent souvent beaucoup de souffrances passées.
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04. Current 93 - If A City Is Set Upon A Hill [HomAleph]
Perdu de vue depuis 2014 et un 'I Am the Last of All the Field That Fell' sombrement beau et qui m’avait enchanté, Current 93 et David Tibet auront fait un retour remarqué dans mes oreilles en 2022. 'If A City Is Set Upon A Hill' est un disque somptueux, qui a les atours d’un disque neo-folk mais qui est bien plus que ça, et où ses mélodies lumineuses sur lesquelles David Tibet vient raconter ses histoires, font merveille.
 
 

03. Weird Nightmare - Weird Nightmare [Sub Pop]
Projet solo du leader de METZ, Alex Edkins, Weird Nightmare aura été un des disques qui aura le plus tourné cette année. Loin de la fureur de son groupe d’origine, on est ici entre garage-rock et indie où la pop a son mot à dire. Des compositions soignées, de la guitare en veux-tu, en voilà, des hymnes à chanter à tue-tête (Lusitania), ce premier album est impeccable de bout en bout. Immense coup de coeur.
 
02. Black Country, New Road - Ants From Up There [Ninja Tune]
Février 2022 ou « vie et mort d'un groupe ». Voilà ce qui pourrait être épitaphe de ce 'Ants From Up There' de Black Country, New Road, deuxième album mais le dernier avec son chanteur Isaac Wood qui, peu de temps après sa sortie, décidait pour des raisons de santé psychologiques de quitter ses six amis. Un choc tant sa voix en forme de montagnes russes, qui rappelle Bowie par moment, se marrie tellement bien avec ces compositions qui ici délaissent les guitares de 'For The First Time' (leur premier album) pour mieux exposer un côté folk-pop, aussi arty, orchestral que post-rock. Disque ambitieux et superbement composé, 'Ants From Up There' est en tout cas la mort d’un groupe. Son épitaphe. A lui de trouver leur nouvelle route pour ses aventures futures.
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01. Nina Nastasia - Riderless Horse [Temporary Residence]
 

C'est par quelques simples mots que Nina Nastasia est revenue aux affaires en avril dernier. Un texte pas loin d'être poignant qui explique les raisons de son absence pendant douze longues années. Elle y revient sur ses malheurs et sa très longue relation avec son producteur et compagnon qui n'a fait que de se détériorer au fil des ans, devenir malsaine, la coupant du monde, pour se terminer dans le drame, Nina Nastasia décidant finalement de le quitter, lui, préférant dans la foulée mettre un terme à ses jours.
Deux ans après les faits, l'américaine publie 'Riderless Horse', son septième album, et celui de mon année. Un disque très simple (elle est seule avec sa guitare) mais aux textes aussi touchants que durs, joyeux, tristes, bouleversants à bien des égards ; qui reviennent sur sa vie d'avant autant que sur ce qui s'ouvre devant elle. Comme elle le dit elle même : « Riderless Horse documents the grief, but it also marks moments of empowerment and a real happiness in discovering my own capability »
Produit par son ami de toujours Steve Albini, enregistré dans le plus simple appareil dans un phare, 'Riderless Horse' est l'album le plus dépouillé et à la fois le plus puissant de l'année. Sur Afterwards, le morceau qui clôt l'album, elle finit par ces mots : « Oh, how I wanna live ». Oh oui, vous pouvez madame. Vous devez même. Votre retour est une bénédiction. Bon retour à la vie Nina.
 
 
 
 
Comme promis, vous trouverez une chanson de chacun des disques présentés dans les lecteurs Spotify et Deezer et ci-dessous, avec également un lecteur bandcamp pour le morceau extrait de l'album de Current 93, absent des plateformes de streaming (de la place 01 à 20) :