mardi 11 octobre 2022
Pascal Comelade - Le non-sens du rythme [Because Music]
jeudi 9 novembre 2023
[Track of The Day] Pascal Comelade / Lionel Limiñana / Marie Limiñana - Fin du Monde
Un disque quasi exclusivement instrumental, qui sonne une nouvelle fois comme une récréation (rien que les titres des morceaux sont un indice : On ne mange pas la choucroute de Veronica, Le Riffifi brille en jaune, Solo de boxe en conserve et autre J’entends des voix qui ont mauvaise haleine) mais que les trois comparses ne prennent pour autant pas par dessus la jambe, faisant se côtoyer guitares électriques et fuzz, des cordes par-ci et une palanquée de claviers (piano, orgue électrique, melodica, cymbalum) par là, avec touché et talent. Un album tout à fait séduisant dès les premières écoutes, même carrément éblouissant sur quelques passages (Le retour de Black Sabata, suite directe de (They Call Me) Black Sabata de 2015, On ne mange pas la choucroute de Veronica) et notamment dès que Comelade est au centre du jeu.
De toutes les chansons de 'Boom Boom', c'est sans doute Fin du monde (en écoute aujourd'hui) qui est la plus marquante. Une chanson basée sur le poème du même nom de l'expressionniste allemand Jakob van Hoddis, dont Lionel Limiñana déclame les vers avec un phrasé à la Gainsbourg, pendant qu'une mélodie lumineuse à plusieurs couches, menée par le piano de Pascal Comelade, déroule merveilleusement derrière, avant de prendre une ampleur qu'on n'imaginait pas. Immense chanson donc et très bel album de la part d'un groupe qui ne s’appesantit jamais sur ses lauriers en continuant toujours de se réinventer, et un génie, tout simplement.
Année : 2023
Label : Berreto Music / Because Music
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Autre excellent morceau tiré de 'Boom Boom' de Pascal Comelade, Lionel Limiñana et Marie Limiñana, voilà Le retour de Black Sabata :
Le clip de Hypnose en bas de gamme de Pascal Comelade, Lionel Limiñana et Marie Limiñana, premier extrait de 'Boom Boom' :
lundi 27 novembre 2023
Pascal Comelade / Ramon Prats / Lee Ranaldo - Velvet Serenade [Staubgold / Cougouyou Music]
'Velvet Serenade', c'est l'histoire d'un livre, 'Linger On: The Velvet Underground' du journaliste espagnol Ignacio Juliá, qui entre 1978 et 2022 a interviewé tous les membres du Velvet Underground et en a fait un livre, une somme même, que l'auteur considère être définitive à propos du groupe et de ceux qui l'ont composé.
Mais pour boucler la boucle et aller au bout de son idée, Ignacio Juliá a également souhaité, selon ses propres termes, « relive the New York band's original dynamics, that creative friction between an American noise guitare player and a poet, Lou Reed, and a radical, lyrical European pianist and songwriter, John Cale ». Alors quelques mois avant la publication de son livre, il a eu l'idée de rendre musicalement hommage au groupe en demandant le concours de Pascal Comelade et Lee Ranaldo de Sonic Youth (pas le dernier admirateur du Velvet), rapidement rejoint par le batteur Ramon Prats. D'où la naissance de 'Velvet Seranade'. La résultante de tout cela. Son aboutissement.
Matérialisé le temps de quelques répétitions et d'un unique concert à Banyoles en Espagne en avril 2022, ce « live » (qui ne sonne pas comme tel) voit donc un trio connaisseur, dévoué et talentueux rendre hommage au Velvet Underground et, notamment, à Lou Reed (sur les six chansons, cinq ont été écrites par Reed ; la sixième, Lou's Blues est une composition de Lee Ranaldo) en tout juste 35 minutes.
Mais qu'il n'y ait pas de méprise : 'Velvet Serenade' n'est pas un simple disque de reprise du Velvet Underground (comme l'indique d'ailleurs dans le livret de l'album Ignacio Juliá : « The three constructed what I had asked for, not a tribute concert made of more or less faithfull covers but a new thing »). Plutôt une relecture de l’œuvre des new-yorkais, un peu à l'image de sa très belle pochette, hommage à Andy Warhol, dont les photos sont tirées d'un film de 1977 d'Ignacio Juliá où il était déjà question du Velvet.
C'est All Tomorrow's Parties qui ouvre notre affaire dans une version très dénudée et instrumentale (comme quasi tout le disque), mené par les claviers lumineux de Pascal Comelade pendant que l'orage s'annonce derrière. Orage qui débaroule sur What Goes On, où les guitares viennent faire la nique à un piano martelé, avant que que I’m Waiting for the Man s'annonce dans une version très répétitive aux larsens bien sentis. Lou's Blues est presque une respiration (qu'on aurait bien vu chanté par Jeff Buckley d'ailleurs), un blues évanescent et aérien. Puis Ocean, chanson du premier album de Lou Reed mais qui aurait pu (du ?) se retrouver sur 'Loaded' du Velvet Underground, voit Lee Ranaldo prendre le micro d'aise et avec ses deux acolytes donner une version des plus Velvetienne à l'ensemble, avec un Ramon Prats faisant sonner ses cymbales et un Pascal Comelade affûtant ses claviers pour mieux les sublimer sur l'immense Femme Fatale, dernier morceau de 'Velvet Serenade', dans une version à la beauté évidente, aux quelques côtés déstructurés mais qu'on aurait rêvé avoir comme compagnon de sommeil lorsque nous étions enfants.
Les dernières notes s'évanouissent à peine que la conclusion est implacable : 'Velvet Serenade' n'est rien d'autre qu'un des plus grands disques hommage à l’œuvre du Velvet Underground jamais sortis. Car il réinvente leurs chansons, les fait passer par d'autres états et montre à quel point elles sont intemporelles et sont d'immenses compositions. N'étant pas un spécialiste de la bande à Warhol, je ne sais pas ce qu'en penseront les puristes. Mais j'ai du mal à ne pas croire que Lou Reed et ses anciens comparses n'aient - ou n'auraient - pas aimé cette réinvention de certains de leurs classiques. Immense disque. (Sortie : 5 mai 2023)
Plus :
'Velvet Serenade' de Pascal Comelade, Ramon Prats et Lee Ranaldo est à l'écoute sur le bandcamp de Staubgold
'Velvet Serenade' de Pascal Comelade, Ramon Prats et Lee Ranaldo est à l'achat sur le bandcamp de Staubgold
'Velvet Serenade' de Pascal Comelade, Ramon Prats et Lee Ranaldo est en écoute, notamment, sur Spotify et Deezer
Trois morceaux de 'Velvet Serenade' de Pascal Comelade, Ramon Prats et Lee Ranaldo en écoute aujourd'hui. What Goes On (parue sur The Velvet Underground en 1969) ouvre le bal, avec son délicieux attelage clavier/guitare (en écoute également dans les playlists Spotify, Deezer, YouTube et dans la colonne de gauche du blog). Puis la longue relecture de Ocean. Avant de finir par la sublime version de Femme Fatale :
lundi 29 février 2016
[Track of The Day] The Limiñanas - Garden Of Love (feat. Peter Hook)
Album : Malamore
Année : 2016
Label : Because Music
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jeudi 28 décembre 2023
Bilan 2023 : « Albums » (40-21)
- Le toujours essentiel top 100 de l’année de The Quietus
- Les meilleurs albums de 2023 selon Daily Bandcamp
- La playlist 2023 d’Addict Culture
Porté par un single fantastique (Wonder, genre de banger absolu qu'on rêve de vivre en live), 'Principia' est peut-être (sans doute ?) le meilleur album d'En Attendant Ana à ce jour. Plus sûr que jamais de ses compositions aux mélodies très attachantes, le plus américain des groupes français actuels fait fort et continue de s'imposer outre-Atlantique (il est dans les dix meilleurs albums de 2023 de Time Magazine), attendant de recevoir la reconnaissance qu'il mérite dans nos contrées.
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Saveurs sixties/seventies, orchestrations soyeuses et léchées, basses ronde à faire décoller du sol, ambiances cotonneuses qui cajolent et rassurent (et qui rappellent par moments Rodriguez) et production ouatée : 'Dear Departed' est un disque charmant aux cordes enveloppantes et dans lequel on aimera s'abandonner.
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![Melenas – Ahora [Trouble In Mind Records]](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjYl19UJZXZIJgBDHTZUNvW-zlWnJJpGYugnLJ-p_ZNO1Uj5jC4JwfvnPnRIT_Cq1Zkj1EPbSY46nXmlriV49q7RYGvJA26zn-L8qmAyGRZjlzBItwxEbxrTYcwfwDOmjwUhtEL02S3l7DVaSWUe1Khxi-dwpfnVp5E5gmRRYdhIIXfi8tXNDsD4SCL/s16000/Melenas-Ahora-pochette-artwork-cover-album-bilan-top-2023.jpg)
Changement de direction pour les quatre filles de Melenas qui s'éloignent de l'indie-rock/garage-rock de leurs débuts pour mieux embrasser une synth-pop qu'elles semblent maitriser comme personne. 'Ahora' est un disque catchy à souhait et assez bien composé pour ne pas être écrasé par Bang, ce qui n'est pas rien tant ce single répétitif et hypnotique est incroyable.
Porté par le somptueux Don't Say It's Over, ce quatrième album solo de Gaz Coombes est sans contestation possible le meilleur de l'ancien Supergrass. Un disque qui transpire la pop par tous les pores et contient son lot de mélodies à fredonner plus que de raison.
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Oui, Animal Collective est un habitué de mes tops de fin d’année. Mais que voulez-vous, ces (plus si) jeunes gens m’impressionnent à chaque fois. Et c’est encore le cas avec 'Isn't It Now?'. S’il ne révolutionnera pas de prime abord leur discographie, cet album est en réalité une drogue à l’accoutumance. Un disque brillant, extrêmement bien produit, à la première partie classic Animal Collective mais qui dès Defeat renvoie beaucoup de monde à ses chères études en faisant des pas de côtés, en explorant d'autres territoires et en ravivant plus que jamais la flamme du groupe.
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Toute dernière découverte de l’année, voilà les français de Parquet et leur premier album qui sonne comme une beigne qu’on prendrait en pleine tronche sans avoir rien demandé. Savant mélange de rock/math-rock et électro, 'Sparkles & Mud' est d’une puissance et d’une irrésistibilité folle. Et ce, tout du long de ses 1h07, ce qui n’est pas rien.
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Dans un anonymat certain, Zach Condon est revenu cette année, après quelques albums bien peu inspirés et loin du talent qu’on l’avait vu étaler à ses débuts. 'Hadsel', c’est du Beirut pur jus, comme on se le rappelle et comme on se l’imagine, avec de belles mélodies, de la mélancolie qui imprègne chaque chanson, le tout avec sa voix si reconnaissable et si touchante à la fois.
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Disque qui se cherche autant qu'il essaie de nous perdre, 'Villagers' est un nouveau bel album de la part des chicagoans de Califone, aux compositions qui ne font jamais dans la facilité mais toujours dans le beau, et sur lesquelles plane la voix de Tim Rutili, reconnaissable entre mille.
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A chaque année son groupe de post-punk anglais prometteur. Faites donc place à Treeboy & Arc, quintet de Leeds qui aura mis quatre ans pour peaufiner ce premier album, post-punk dans l'âme donc et qui laisse entrevoir quelques sacrées promesses, avec des compositions sûres et de qualités et dont la gestion des deux guitares est un petit régal.
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Entre musique brésilienne, pop, électro pas envahissante, jazz et belles orchestrations, 'O Paraíso' de Lucas Santtana m'aura accompagné toute l'année. Un album plein de doigté et de légèreté, qui se sera avéré un peu plus délicieux à chaque nouvelle écoute.
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![boygenius – The Record [Interscope Records]](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEinJ3LI5QowRC9gYruHQx35OSpXNB3YgagnKLqn28C_tZ_eQdsQciqhjxICY6mAbs1tp6RDQDNnT8rGNlpCEChBEqLUYDVYRfX6PxY-Xe_GX5y-tkHLlUpRj3jfTVxqm4kK6uwZqsLTp7KTX9YPf9LcnUnBmdGO5cj5LC65JmI7Fi6mMotEgKZp4joD/s16000/boygenius-The_record-pochette-artwork-cover-album-bilan-top-2023.jpg)
Le bien nommé 'The Record' est le premier album de boygenius, attendu depuis cinq ans et un premier Ep prometteur. Un disque dont l'évidence ne saute pas aux oreilles à la première écoute, mais qui se révèle être rapidement fait du bois des grands albums. L'alchimie entre Julien Baker, Phoebe Bridgers et Lucy Dacus est évidente, chacune se partageant les compositions (dans leurs styles reconnaissables), le chant (les deux autres en soutien) et les mélodies. Un album qui ne déçoit pas et qui aligne les très beaux moments. Quelles reines.
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Enregistré dans la foulée de 'Ghetto Pop Life' en 2003, 'Born Again' avait été remisé au placard, la faute à 'The Grey Album' de Danger Mouse et de toutes les poursuites qui s'en étaient suivies. Vingt ans plus tard, le disque a enfin vu le jour. Un disque dans la droite lignée de son prédécesseur, qui voit Danger Mouse ciseler quelques productions pas piquées des verts (Brooklyn Bazquiat, World Music) sur lesquelles Jemini vient poser ses mots et son flow, tantôt calme, tantôt frénétique, mais toujours juste.
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Disque quasi exclusivement instrumental, 'Boom Boom' sonne une nouvelle fois comme une récréation pour Pascal Comelade, Lionel et Marie Limiñana (qui apparaissent ici sous leur vrai nom et non sous celui de The Limiñanas) mais que les trois comparses ne prennent pour autant pas par dessus la jambe. Guitares électriques et fuzz, cordes, palanquée de claviers (piano, orgue électrique, melodica, cymbalum) sont au programme de ce disque tout à fait séduisant dès les premières écoutes, et carrément éblouissant sur quelques passages, notamment dès que Comelade est au centre du jeu.
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Le duo formé de Lira Mondal et Caufield Schnug continue donc son petit bonhomme de chemin aux virages faits de post-punk, d'art-rock, de production cabossée et de "single mic technique" comme marque de fabrique sur ce nouvel album, encore plus radical que le précédent. Mais pas de méprise : les Sweeping Promises ne cachent pas un manque de talent derrière de la reverb et une production brute. Ce sont avant tout de sacrés compositeurs. Sauf que sonner propre, les Sweeping Promises s'en foutent. Ils restent intransigeants. Qu'ils en soient remerciés.
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Malgré des décennies de carrière derrière lui, Hayden est toujours là, sa guitare sous le bras, ses chansons en bandoulières. Pour son neuvième album (le premier en huit ans) il a écrit certaines de ses plus belles chansons (Are We Good, Miss Fort Erie, Window Washer Blues) et même un vrai grand tube (On A Beach, en duo avec Feist), apogée parfaite d'un disque délicieux.
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Avec toujours à l'esprit cette ambiance d’hier et d’aujourd’hui, le duo Tele Novella aura donné naissance en 2023 au petit frère du merveilleux 'Merlynn Belle' de 2021. Un disque qui en suit les mêmes tracés et les mêmes contours, avec des mélodies pop soignées qui prennent souvent à bras le corps une country-folk que Natalie Ribbons n’hésite pas à cajoler de sa si belle voix.
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Quatuor de Melbourne, The Sprouts aura sorti en 2023 son premier album, 'Eat Your Greens', disque qui a les atours d'un Ep (dix chansons, 28 minutes) et qui fait dans l'indie-pop un rien jangle, pleine de mélodies à fredonner, le tout dans une ambiance lo-fi délicieuse. Ces Australiens quand même...
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Naviguant dans les eaux de l’anti-folk comme de celle d’une indie-folk joliment arrangée où le piano prend une place bienvenue, ce deuxième album de la folkeuse new-yorkaise Joanna Sternberg est un des bonbons de l’année 2023. Un disque très bien écrit, pas dénué d’humour où fleurent bon la mélancolie et les coeurs brisés.
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Sur ce disque extrêmement bien construit, produit avec soin, mené par des motifs de guitares répétitifs et des gimmicks irrésistibles, sans doute pour la première fois, les Flyying Colours trouvent l'équilibre parfait entre leurs amours shoegaze (qui imprègnent leurs chansons depuis leurs débuts) et une pop engageante et mélodique. Délicieux album.
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Pour peu que vous aimiez les chansons pleines de guitares qui débaroulent et s'enroulent les unes autour des autres, la jangle qui s'acoquine avec de la power-pop, l'indie-pop à guitares des années 80, un rythme échevelé, alors ce premier album de The Tubs est fait pour vous.
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dimanche 1 janvier 2023
Bilan 2022 : Top 50 « Chansons »
Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, un petit tour chez les copines et copains (ou pas) :
- Les 100 chansons de l’année selon Said The Gramaphone
- « La maison et le monde : le Top 2022 de Jean-Marie Pottier »
- Les 50 chansons de l’année selon The Quietus
- Les 20 albums de 2022 par l'essentiel For The Rabbits
- Le bilan de Ben Laredo en une playlist de 30 chansons pour 30 albums
Il est donc question de cinquante chansons aujourd'hui pour conclure ce top 2022 et ouvrir l'année 2023 (que je vous souhaite par ailleurs la plus belle). Cinquante titres qui m'auront autant enthousiasmé que touché. Avec des balades belles à pleurer, des morceaux qui ne demandent qu'à être que des hymnes rock, des chansons françaises sans frontière, de la soul mâtinée de hip-hop, du post-punk d'excellent aloi, du suédois, du grec, de l'algérien avec un zeste gallois, des choeurs fameux, de la power-pop à tomber. Et un numéro un totalement instrumental, à la mélodie et aux cordes merveilleuses. Bonne(s) écoute(s) !
50. Whitney K - Song For a Friend
49. Animal Collective - Strung With Everything
48. Swami John Reis - Ride The Wild Night
47. Lewsberg - Six Hills
46. !!! - Storm Around The World (feat. Maria Uzor)
45. Sports Team - Unstuck
44. Imarhan - Adar Newlan (feat. Gruff Rhys)
43. Lightning In A Twilight Hour - Leaf Fall Is Over
42. Oneida - I Wanna Hold Your Electric Hand
41. Disq - Prize Contest Life
40. Sea Power - Two Fingers
39. Teletype - Everything Everything
38. The Lounge Society - No Driver
37. Body Type - Buoyancy
36. Cloud Cult - One Way Out of a Hole
35. Pete Astor - English Weather
34. MGMT - Tell It to Me Like It Is
33. Black Country, New Road - Bread Song
32. Jockstrap - Greatest Hits
31. Courting - Famous
30. Cheekface - You Wanna Bomb The Middle East
29. Porridge Radio - Birthday Party
28. Pusha T - Dreaming of The Past (feat. Kanye West)
27. Moddi - Tranøy fyr
26. Jane Weaver - Oblique Fantasy
25. Beyonce - Alien Superstar
24. San Fermin - Tired of Loving You
23. Danger Mouse & Black Thought - Belize (feat. MF DOOM)
22. Weird Nightmare - Lusitania
21. Kevin Morby - A Random Act of Kindness
20. CMAT - No More Virgos
19. Surf Curse - Lost Honor
18. La Maison Tellier - Atlas
17. BAMBARA - Little Wars
16. Bill Callahan - Naked Souls
15. The Beths - Knees Deep
14. Crack Cloud - Please Yourself
13. Panda Bear & Sonic Boom - Livin’ In The After
12. Bazooka - Δικιά Μου Αλήθεια (Dikia Mou Alithia)
11. Little Simz - Heart on Fire
10. Hudson Mohawke - Is It Supposed
09. Florent Marchet - Freddie Mercury
08. Anna Tivel - Black Umbrella
07. Team Me - Every Little Dream
06. Sprints - Literary Mind
05. Laurent Bardainne & Tigre d’Eau Douce - Oiseau (feat. Bertrand Belin)
04. Pascal Comelade - Cimetière de la photographie
03. U.S. Girls - So Typically Now
02. Get Well Soon - I Love Humans
01. Nyx Nótt - Docudrama
vendredi 30 décembre 2022
Bilan 2022 : « Albums » (20-01)
Il y en avait vingt. Et voilà les vingt autres. La crème de la crème pour mes oreilles en cette année 2022. Loin de moi l'idée de dire qu'il s'agit là des meilleurs albums de l'année et que cette sentence est irrévocable. Car ce sont uniquement les albums que j'ai le plus écoutés de l'année. Ceux qui m'auront émerveillés, émus, enthousiasmés plus que de raison.
Mais avant d'aller plus loin dans l'exposé des disques en question, continuons notre traditionnel tour pour voir ce qui est ressorti de l'année 2022 chez les voisins - plus ou moins proches :
- Le bilan 2022 de Marc d’Esprits Critiques
- Les 50 meilleurs albums de 2022 selon The Revue
- Des artistes, des réalisateurs, des écrivains donnent leur bilan 2022 : c'est le très cool "Année des VIP" de Pop News
- Le best of 2022 de la rédaction de Stars Are Underground
- Le bilan de la rédaction d'Another Whisky For Mister Bukowski
Ils sont donc vingt à composer cette deuxième partie de mes albums de l'année. Vingt albums entre pop à chanter à plein poumons, mélancolie à tous les étages, folk bien ouvragé, rock et post-punk épatants, pop en équilibre précaire, quand elle ne voyage pas dans un expérimental cristallin, hip-hop sans frontière, chansons ethérées et vaporeuses, légende du néo-folk, garage à la sauce pop et en haut, tout en haut, un disque à la simplicité folle mais tellement puissant.
Et comme à chaque fois, au bas de ce papier se trouvent deux lecteurs Deezer et Spotify dans lesquels vous trouverez une chanson de chacun des albums cités ci-dessous, ainsi qu'un lecteur bandcamp pour le seul morceau absent des plateformes de streaming. Bonne lecture, bonne(s) écoute(s) et à dimanche pour le Top 50 singles (et la bonne année aussi).
Non, Courting n’est pas un énième groupe lambda de post-punk. Comme le laissaient présager leurs premiers singles, ils sont plus que cela. Car 'Guitar Music', son post-punk aux quelques échappées belles vers un rock marqué 90s et sa production maligne, cinglante et métallique, a tout pour leur permettre de s'inviter à la table de la nouvelle génération anglaise.
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Six ans après 'The Seeker', Craig Minowa et ses Cloud Cult ont fait leur retour. Et avec ce qu’ils savent faire le mieux : des chansons qui respirent la pop par tous les pores, les mélodies attachantes, les orchestrations qui s’emballent. Et la mélancolie, toujours cette mélancolie qui s’immisce, s’étend et vous étreint.
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Micah P. Hinson a toujours l’air aussi malheureux, mais dieu sait qu’il connaît l’art de la belle composition comme personne. 'I Lie to You' est sans doute un de ses albums les plus aboutis de toute sa discographie, un disque très beau où les chansons amples côtoient des titres plus simplement folk - et pas les moins réussis d’ailleurs.
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Découvert l’an passé avec un 'Ditties' purement folk, Zack Fischmann sous son alias Marmalade Mountain prend ses aises sur 'Strange Angels' son nouvel album. Un disque bien plus orchestré et produit que le précédent, qu’il n’aborde pas seul et où ses chansons folk sont magnifiées par une joyeuse bande de troubadours autour de lui.
En signant chez les pas vraiment indie Atlantic Records, le duo Surf Curse est devenu un quatuor. Et le résultat est imposant. Porté par quelques titres ébouriffants (Lost Honor ou Fear City notamment), une production qui sait mettre en valeur autant leurs mélodies que l’énergie de leurs compositions, 'Magic Hour' s’avère vite être un de ces petits bonheurs du quotidien, avec sa pop riffeuse, énervée et un rien slacker.
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Amateurs de pop en équilibre précaire, le trentième album de Pumice est fait pour vous. Avec sa voix étouffée, ses instruments qui flemmardent sans jamais s'ennuyer, grincent sans jamais agacer, enivrent sans jamais étourdir, Pumice crée ici des structures faites de plusieurs strates et divers niveaux d'écoute pour un ensemble cohérent dans son instabilité.
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'Waterslide, Diving Board, Ladder To The Sky' est le disque qui aurait du faire exploser Porridge Radio. Ce n’est pas encore vraiment le cas (la faute à l’absence d’un titre aussi puissant que Long ?) et pourtant, plus consistant que son prédécesseur (pourtant déjà très réussi), il est un disque d’une grande qualité, plein de passion et de rage, très bien écrit, avec pour tête de proue Dana Margolin, femme aussi incroyable sur disque que sur scène et une future star assurément.
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Merveilleusement produit, 'I don’t know who needs to hear this...' est un disque délicat et touchant, aussi aérien que vaporeux, langoureux et gracile, où la voix de Tomberlin coule, comme lovée dans l'air, sur des mélodies qui semblent sur le point de s'évaporer. « Je ne sais pas qui a besoin d'écouter ça... » se demande-t-elle en une de ce disque. Beaucoup de monde Sarah Beth. Le plus de monde possible.
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Ce qui frappe d'emblée à l'écoute de 'No Thank You', c'est qu'il semble transpirer de colère. Une colère froide, sourde, que Little Simz contient du mieux qu'elle peut pour éviter qu'elle n'explose, mais qu'elle n'hésite pas à afficher clairement dans des textes pugnaces et qui ne transigent pas. Et puis il y a les productions d'Inflo chiadées, les compositions solides et ce flow inimitable. Dix chanson et cinquante minutes qui oscillent en rap, hip-hop, soul/neo-soul qu'elle agrémente de chœurs gospel à faire frissonner le plus sévère des hommes. Si 'Sometimes I Might Be Introvert' était le côté pile de Little Simz, 'No Thank You' semble être son côté face. A la chaleur des compositions du premier, il y a un sentiment plus froid, plus sombre sur le second. A l'image de la pochette : extravagante et pleine de couleur d'un côté, sérieuse et aux tons noir et blanc de l'autre. Mais dans les deux cas, une grande œuvre d'une artiste qui compte. Qui fait ce qu'elle veut. Comme elle le veut. Quand elle le veut.
11. Pascal Comelade - Le non-sens du rythme [Because Music]
Sur 'Le non-sens du rythme', Pascal Comelade fait avancer puis reculer (et l'inverse est aussi vrai) ses mélodies, les détourne pour mieux les pousser dans quelques retranchements, leur faire faire un pas de côté pour mieux les voir prendre de longs raccourcis, quand il ne leur fait pas faire la grande traversée. Tout à la fois pop, rock, psyché, il intrigue, épate et parfois même émeut, que ce soit par la constructions de ses morceaux, pleins de couches et sous-couches qui s'empilent, s'emboitent, se répondent et se complètent, ou par ses mélodies sublimes. Le tout sans jamais perdre une seconde l'auditeur. Du grand Art.
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Sur 'Peasant', Richard Dawson posait ses valises dans l’Angleterre du Moyen-Âge. Sur '2020', dans la même Angleterre mais à l’époque actuelle. Avec 'The Ruby Cord', il clôt son triptyque en se projetant dans un futur lointain. Et comme à chaque album, il le fait avec un incroyable sens de la composition folk, qu’elle soit longue et torturée (le premier titre fait plus de 40 mns !), ou qu'il s’engage dans des territoires plus orchestrés - qui rappelleraient presque par moment Sufjan Stevens - et aux choeurs majestueux. Une trilogie monumentale.
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Entre titres de leurs compositions et samples à foison (Randy & The Rainbows, Everly Brothers, Eddie Cochran), Panda Bear et Sonic Boom plongent dans la pop et le rock de la fin des années 50 et du début des années 60, où trames répétitives, reverb, loops, clappings et autres touches synthétiques se tutoient, se mélangent, se complètent ou s'évitent tout à la fois, toujours avec justesse, sans que cela ne semble jamais forcé. Avec toujours cette ombre de Brian Wilson qui plane sur les élans vocaux de Panda Bear, en un peu moins de quarante minutes, le duo réussit sa première grande collaboration. 'Reset' est un disque qu'on qualifiera de pudiquement formidable, rétro dans ses fondations mais actuel dans ses finitions. Un album simple, lumineux à bien des égards, superbement produit - et sans doute le plus facile d'accès de la discographie de Panda Bear.
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Avec Preservation derrière la console qui amène autant de boucles répétitives, de samples que de productions venues de tous les continents sans que cela ne soit un frein à l'unité du disque, ramenant en studio quelques invités de prestige ne tirant jamais la couverture à eux (El-P, Quelle Chris), 'Aethiopes' de Billy Woods se révèle vite être un disque de hip-hop, souvent abstract, à la finesse et l'écriture impeccables. Très grand album.
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Souvent doo-wop, un rien cheesy, rappelant ces girl band des années 60, et avec une voix qui sait monter dans de belles hauteurs, l'Irlandaise CMAT (pour les initiales de son nom: Ciara Mary-Alice Thompson) aura été une des révélations de mon année. Avec son canevas country pop, elle alterne ici tubes, balades country et petites douceurs mélancoliques, avec de belles orchestrations qu'elle agence joliment en y cachant moult détails, des textes bien écrits, pas dénués d'humour (grinçant) et où se cachent souvent beaucoup de souffrances passées.
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Perdu de vue depuis 2014 et un 'I Am the Last of All the Field That Fell' sombrement beau et qui m’avait enchanté, Current 93 et David Tibet auront fait un retour remarqué dans mes oreilles en 2022. 'If A City Is Set Upon A Hill' est un disque somptueux, qui a les atours d’un disque neo-folk mais qui est bien plus que ça, et où ses mélodies lumineuses sur lesquelles David Tibet vient raconter ses histoires, font merveille.
Projet solo du leader de METZ, Alex Edkins, Weird Nightmare aura été un des disques qui aura le plus tourné cette année. Loin de la fureur de son groupe d’origine, on est ici entre garage-rock et indie où la pop a son mot à dire. Des compositions soignées, de la guitare en veux-tu, en voilà, des hymnes à chanter à tue-tête (Lusitania), ce premier album est impeccable de bout en bout. Immense coup de coeur.
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