samedi 31 janvier 2009

[Oldies] Syreeta - st (1972)

L’histoire de Rita Wright, plus connue sous le nom de Syreeta, est intimement liée à celle de Stevie Wonder, le génie multi-instrumentiste qui sortira chef-d’œuvres sur chef-d’œuvres durant les années 70. Et l’histoire de cet album ‘Syreeta’ l’est encore plus.

Pourtant, rien ne prédestinait Rita Wright à une telle rencontre. Née en 1946, elle voit le jour à Pittsburgh, en Pennsylvanie, à plus de 5h de route de Detroit, la ville qui verra la naissance de Tamla Records, ancêtre de Motown, label qui régnera presque sans partage sur la musique noire américaine durant près de deux décennies.

Sauf que le destin va la rapprocher de Motor City. Alors qu’elle n’a que 11 ans, ses parents déménagent et embarquent toute la famille direction le Michigan ! Une chance qu’elle ne laissera pas passer.

Ainsi, à 19 ans, elle rentre chez Motown Records… comme secrétaire. Un an à peine plus tard, Brian Holland (célèbre compositeur à qui l’on doit, en partie, le «son Motown»), impressionné par sa voix, la repère et Berry Gordy, fondateur du label, la signe. A 20 ans et sans expérience réelle, voilà donc Rita Wright qui passe du poste de secrétaire à celui d’artiste maison chez Motown!

A la même époque, elle fait la connaissance de Stevie Wonder, de quatre ans son cadet, qui va être pour elle un vrai pygmalion. Membre du célèbre label depuis 1962 et ses 12 ans, Wonder est un artiste phare. Tombant sous le charme de Rita Wright, il la prend sous son aile, lui conseille de changer son nom en Syreeta et décide même de l’épouser en septembre 1970.

I Can’t Give Back the Love I Feel for You, un morceau composé par le triptyque Holland-Ashford-Simpson et originellement destiné à Diana Ross, est son premier succès. Un succès très relatif aux États-Unis mais qui connaît un joli succès d’estime en Europe.

Alors qu’il faut s’atteler à son premier album, et après 18 mois de vie conjugale, le couple Wonder-Wright décide d’en rester là et divorce. Heureusement, cette rupture n’est qu’amoureuse. Les deux restent en bons termes et vont continuer pendant de longues années à travailler ensemble.

Leur première collaboration débouche sur ‘Syreeta’, un album considéré par beaucoup comme un des plus beaux des années 70 du label. Rien de moins. Sorti sur MoWest, une subdivision de Motown, le disque est produit par Wonder. Et le tout sonne comme du Wonder.
‘Syreeta’ dure quarante minutes. Quarante minutes de grande classe. La production est aux oignons, la voix de Syreeta, qui rappelle celle de Minnie Riperton, est un régal de justesse et de douceur, et les morceaux, pleins de soul lorgnant vers le funk avec pour choriste VIP l’auteur de ‘Songs In The Key of Life’, d’une beauté terrifiante.

Si le premier single exploité est forcément le plus beau (un duo avec Stevie Wonder, To Know You Is To Love You), il faut également mentionner la reprise de Smokey Robinson, What Love Has Joined Together (où la voix sensuelle de Syreeta fait des merveilles), un I Love Every Little Thing About You (titre qui ouvre l’album où le maître du r’n’b y applique, comme sur nulle autre chanson de l’album, ses recettes presque expérimentales pour l’époque, avant de le reprendre quelques semaines plus tard sur son album ‘Music of My Mind’) où la très douce How Many Days, aux cordes délicates.

‘Syreeta’ sort en juin 1972. Et sans faire de vague, il termine dans les 40 premiers des charts black – mais cinq fois plus loin dans les charts pop. Deux ans plus tard, les ex mari et femme remettent le couvert pour ‘Stevie Wonder presents Syreeta’, un disque que beaucoup considèrent comme aussi bon que le premier.

Puis, les années passent. Syreeta, plus pour son histoire avec Motown que pour ses succès, continue de sortir quelques nouveaux albums. En 1980, pour la bande originale de ‘Fast Break’, elle enregistre un duo avec Billy Preston et le titre fait un carton. Un disque et quelques collaborations – certaines classes comme Smokey Robinson ou George Harrison, d’autres beaucoup moins, dont une avec Michael Bolton – plus tard, la belle se range des voitures.

Si elle n’a jamais connue de vrai et grand succès discographique, Syreeta reste l’égérie de la période faste de Stevie Wonder, et une voix d’une très grande beauté. Elle demeure surtout une des artistes de l’époque dorée de Motown, dont le nom figurera à jamais sur la pochette d’un des plus beaux disques du catalogue de la célèbre maison de disque noire américaine.
C’est en 2004 qu’elle décède, des suites d’un double cancer des os et du sein, à l’âge de 59 ans. Sûrement prête à reprendre sa balade sur la plage, toute de blanc vêtue.

Première sortie : Juin 1972 [MoWest]
Dernière réédition : 1995 [Gut Bounce]

Et en écoute, trois titres. Les trois derniers de l’album. La douceur How Many Days, un Baby Don't You Let Me Lose ThisSyreeta montre l’étendue de son talent vocal, et To Know You Is to Love You, son duo avec Stevie Wonder, délice de plus de six minutes :


vendredi 30 janvier 2009

[Track of The Day] Seabear - Teenage Kicks (The Undertones cover)

Signé chez Morr Music, le premier album de Seabear 'The Ghost That Carried Us Away' était une jolie découverte en 2007. Une sorte d'Iron & Wine, la barbe en moins, les geysers islandais en plus.
Pour un seven-inch, les voilà qui osent reprendre le Teenage Kicks des Undertones, ou l'hymne par excellence de Monsieur John Peel. Et ils ont eu bon gout de le reprendre. Une version toute cool, très soft et pop, entre accordéon, guitare folk et piano discret, à mille lieues de la version originale. Addictif. 

Album: Teenage Kicks 7" 
Label: Anost / Morr Music 
Année: 2007

jeudi 29 janvier 2009

David Fakenahm – Here and Now [Autoproduction]

La dernière fois qu’un album de folk français m’avait chatouillé les oreilles avec une douce envie de reviens-y, à quelques Herman Düne près, c’était en 2003. The Electric Fresco venait de sortir son ‘Au Revoir’ et composait, sans que je m’en rende encore compte alors, une de ces chansons qui vous chamboulent une existence, Dealing With The Ghosts.

Depuis, plus rien. Ou presque. Jusqu’à il y a quelques jours et l’écoute de ‘Here and Now’, le dernier album en date de David Fakenahm, auteur-compositeur orléanais à la carrière musicale déjà fournie – il a été membre de groupes de rock ou de power-pop avant de se lancer en solo.

Un homme dont le talent n’est toujours pas reconnu à sa juste valeur, ce disque là étant une nouvelle fois autoproduit. Et une situation assez incompréhensible.
Déjà en 2006, lorsque, son premier album était sorti, je m’étais interrogé sur le pourquoi du comment. Disque pop avec de l’électricité juste comme il faut, ‘Back From Wherever’ n’était peut-être pas l’album de l’année certes, mais cette collection de dix chansons tenait sacrément la route, cachant même un possible tube radiophonique (Winter Is Warm à la mélodie et au refrain entêtant).

A l’écoute de ce ‘Here and Now’ d’aujourd’hui, je m’interroge encore plus. Car le bougre a du talent. En mettant de côté une pop qu’il avait su bien apprivoiser, David Fakenahm revient à ses premières amours et ses ‘Short Stories Vol. 1 et 2’ avec un folk racé, lumineux et très bien produit.

En quarante minutes (pile!), il aligne douze titres d’une qualité qui ne baisse jamais. Il annonçait – et espérait – un album «terrien, qui sent la paille, le bois et la boue»? Il le compose sur un plateau. Comment ne pas succomber aux chœurs introduisant Can You See Love et à son clin d’œil discret aux Beach Boys? Comment résister à l’harmonica presque Sprinsteen-ien de Nine Fakenahm sur No Talk To Love? Au morceau de bravoure qu’est The Man Who Told Stories et à sa guitare-slide ? Ou à la bluette pleine de noirceur Cardboard qui conclut ce ‘Here and Now’? Assez difficile en effet.

Si l’on met de côté Untitled 1, titre folk-blues de haute volée au riff de guitare assez imparable et qui rappelle par moments le The Songwriter de Julie Doiron, tout ici respire le folk, de la guitare au violon en passant par l’harmonica ou le xylophone. Des instruments qui arrivent à chaque fois à point nommé, donnant toujours un second souffle au morceau auquel ils sont appliqués.

Je n’attendais rien de précis de la suite des aventures discographiques de David Fakenahm. Ce disque est donc une belle surprise. Mieux produit, inspiré (on encense des groupes anglophones incapables de composer la moitié des mélodies qui se trouvent sur cet album) et qui sonne vrai (notre homme est tout sauf un poseur), ‘Here and Now’ est le genre de douceur qu’on aimera reposer sur la platine plus souvent qu’à notre tour. Ami(e)s du folk et de la pop, David Fakenahm vous propose par l’intermédiaire de ce disque un beau voyage. Ici. Et maintenant. (sortie : janvier 2009)

Son :
Myspace (Trois titres de ‘Here and Now’ en écoute)
Site officiel


Vous pouvez vous procurer ce ‘Here and Now’ ici, au prix de 8€, frais de port inclus. Elle est pas belle la vie?

Trois titres en écoute, exceptionnellement, en écoute. Can You See Love et ses airs Wilsonnien, Untitled1 et son riff délicieux et Cardboard au début aride et à la fin habitée (malheureusement plus en écoute).

mercredi 28 janvier 2009

[Track of The Day] Telefon Tel Aviv - Lotus Above Water

La nouvelle est tombée en fin de journée, mardi: Charlie Cooper, une des deux têtes pensantes (avec Joshua Eustis) de Telefon Tel Aviv, groupe d'electronica de Chicago, vient de passer de l'autre côté de la barrière, pour des raisons encore inconnues, à l'âge de 31 ans.
Une disparition aussi soudaine que choquante, à l'heure où le groupe s'apprête à sortir son troisième album, 'Immolate Yourself', chez BPitch Control.
Plutôt qu'un des titres de ce dernier disque, rendons hommage à Charles Cooper via un titre de leur 'Fahrenheit Fair Enough' de 2001, sublime et délicat album d'électronica ambiante, vaporeuse, comtemplative, organique et aux beats ravageurs. RIP.

Album: Fahrenheit Fair Enough
Année: 2001
Label: Hefty

mardi 27 janvier 2009

Loney Dear – Dear John [Polyvinyl]

(Ces messieurs du label m'ont supprimé l'article, sans même un petit mot gentil pour m'avertir. Le revoilà. Bande de gros... Bref).

La découverte de Loney, Dear en 2007, via la réédition par Sub Pop de son album 'Loney Noir' avait été une révélation pour moi. La musique d'Emil Svanängen, parrainée par I'm From Barcelona, m'avait sautée aux oreilles et avait rythmé une rentrée difficile.

Depuis cet album, rien, plus rien. Loney, Dear semblait tourner en rond, tentant de donner une suite à 'Sologne', son dernier album en date (et de 2006). Trois longues années de travail qui viennent de finalement se concrétiser avec la sortie aujourd'hui même de 'Dear John', cinquième album du Suédois.
Un album qui ne sortira pas, contrairement à ce que l'on pouvait penser, chez Sub Pop, Loney, Dear ayant préféré signer chez Polyvinyl Records, maison mère, entres autres, d'Of Montreal ou d'Architecture in Helsinki.

Parfois, trop d'attente tue dans l'œuf des espoirs énormes. Ici, c'est tout le contraire. Ces trois années auront tout sauf vaines. Car ce 'Dear John', enregistré chez lui, en Suède, est une splendeur égale à 'Loney, Noir'.
Beaucoup moins folk, aux sonorités plus organiques et électroniques, avec un côté années 80 prononcé, cet album est une suite de titres endiablés, de mélodies incroyables, de frissons en cascades.

D'Airport Surroundings (premier single extrait) au rythme détonnant à I Was Only Going Out (le titre le plus « traditionnel », avec une fin qui sifflote comme le Glory de Radical Face) en passant par Harm – qui reprend quelques notes de l'Adaggio d'Albinoni –, Under a Silent Sea (presque électro) ou le magnifique Distant, habité comme jamais, avec sa montée progressive, sa rythmique étouffante et ses chœurs féminins tutoyant les sommets, tout y est.

Plus habité, plus sombre, 'Dear John' est une réussite totale et de très haut niveau. Le genre d'album dont il ne faut pas dix écoutes pour rentrer dedans. Mais dont la quarantième réserve toujours de belles découvertes. Surtout, il confirme que Loney, Dear est un songwriter de grand talent, dont la besace à mélodies ne semble pas avoir de fond.

Sur la page de Polyvinyl Records, le label présent ce disque en disant : «With his first four albums, Emil has always aspired to perfection; he has always promised a masterpiece. Dear John is that record.». Et pour une fois, je serais tenté de dire qu'il n'y a rien d'exagéré. (sortie: 26 janvier 2009)

Son :
Myspace (Un titre de 'Dear John' en écoute)
Site officiel

En écoute, aujourd'hui, deux titres : le presque classique I Was Only Going Out et l'éblouissant Distant, le titre le plus frissonnant de ce 'Dear John':

Airport Surroundings est en téléchargement gratuit (et légal!) ici (click-droit/enregistrer-sous).

Et le clip de ce morceau justement, assurément une des chansons de l'année:

Loney Dear - Airport Surroundings





lundi 26 janvier 2009

[Track of The Day] Julie Doiron - Consolation Prize

Après un magnifique 'Goodnight Nobody' en 2004 et un joli 'Woke Myself Up' il y a deux ans, Julie Doiron revient aux affaires avec un nouvel (et douzième) album à paraître en mars prochain. Et, une fois encore, c'est Jagjaguwar qui s'y colle, label ô combien estimable et qui sort chaque année son lot de petits bonheurs auditifs.
Pour l'instant, un seul titre à se mettre sous la dent: l'énergique et électrique Consolation Prize (à télécharger gratuitement et légalement ici. Clique droit et enregistre-sous ami lecteur). Une chanson qui voit la canadienne enfoncer le clou de son précédent album, plein de pop et d'élans rock. Un disque attendu de ce côté du couvre-chef. 

Album: I Can Wonder What You Did With Your Day 
Année: 2009 
Label: Jagjaguwar

samedi 24 janvier 2009

[Oldies] Fairport Convention – Unhalfbricking (1969)

Régulièrement nommé dans les listes de meilleurs albums de tous les temps outre-manche – de Q Magazine à The Observer en passant par la BBC2 qui, en 2007 et le temps d’un sondage, verra ses auditeurs célébrer plus «grande chanson folk jamais écrite» Who Knows Where the Time Goes –, ‘Unhalfbricking’ de Fairport Convention n’est pas à proprement parler un trésor caché ou un disque découvert au hasard d’une brocante par quelque petit label indé qui aurait décidé de le faire connaître au monde entier en le rééditant. Malgré tout, il faut dire tout le plus grand bien de cet album majeur de l’histoire de la folk-music, sorti il y a bientôt 40 ans.

C’est en 1966, à Londres, dans la maison (qui s’appelle «Fairport») accueillant le cabinet de médecin du père de Simon Nicol, le guitariste du groupe, que Fairport Convention voit le jour. Répétant avec son nouvel ami Ashley Hutchings, rencontré quelques semaines plus tôt, les deux garçons décident rapidement de recruter un deuxième guitariste (Richard Thompson), une voix féminine (Judy Dyble), ainsi qu’un batteur, Shaun Frater, qui sera vite débarqué au profit du jeune Martin Lamble.

Très vite, le groupe organise quelques concerts et signe un contrat avec Polydor Records. Leur manager de l’époque, Joe Boyd, leur suggère d’ajouter au line-up une voix masculine. Les Fairport Convention s’exécutent, signent Ian Matthews, et enregistrent leur premier (et éponyme) album.

Après des ventes médiocres, la bande à Nicol change de label et opte pour Island. Judy Dyble quitte le navire, est remplacée par Sandy Denny, ancienne muse de Jackson C. Frank, au timbre de voix affolant. Après un second disque en janvier 1969 (le très réussi ‘What We Did On Our Holidays’), le groupe est invité à écouter quelques uns des nombreux morceaux pas encore sortis dans le commerce de Bob Dylan, dont beaucoup de chansons qu’il vient d’enregistrer avec The Band – ni plus ni moins les fameuses ‘The Basement Tapes’, qui ne verront officiellement le jour qu’en 1975.
De cette escapade chez l’éditeur Londonien de Dylan, le groupe revient avec trois perles: Million Dollar Bash, Percy’s Song et If You Gotta Go, Go Now.

De retour, Fairport Convention se met alors à enregistrer son troisième album, ‘Unhalfbricking’. Un disque qui s’éloigne des influences américaines du groupe (on les surnommait alors les «Jefferson Airplane anglais») pour mieux se concentrer sur une musique tirant son inspiration du folk britannique en vigueur à cette époque là ; un folk porté et sublimé par la voix de Sandy Denny, au sommet de son art, et qui fait d’‘Unhalfbricking’ un disque indispensable.

Surtout, il voit Sandy Denny prendre un rôle central dans le groupe, grâce notamment au départ de Ian Matthews. Désormais, et bien plus que sur ‘What We Did On Our Holidays’, c’est vers elle que tous les regards se tournent. Elle compose (Who Knows Where the Time Goes, Autopsy) et amène dans ses bagages une chanson traditionnelle, A Sailor’s Life, l’histoire de marins disparus et de veuves éplorées, que le groupe s’empresse d’enregistrer. Richard Thompson compose deux titres, les premiers de chaque face (Genesis Hall et Cajun Woman) et les plus enlevés de l’album, entre rock et folk-rock, avec le jeu de guitare de Thompson comme métronome.

Le tracklisting est complété par Million Dollar Bash (dont le rythme et la mélodie rappelle indéniablement le Zim) et Percy’s Song (splendeur portée par la voix de Sandy Denny avec le groupe qui fait la chorale derrière. Tout bonnement un des plus beaux titres qui existe) de Bob Dylan ainsi que par Si Tu Dois Partir, version française de If You Gotta Go, Go Now (traduite un soir de concert à l’aide de quelques français présents dans la salle et ravis de pouvoir prêter main forte) et charmante ritournelle à l’accent délicieux.

Le tout enregistré, les Fairport Convention savent qu’ils vont publier leur meilleur album. Attendant patiemment la sortie prévue en juillet, ils continuent leur tournée. Le 11 mai 1969, de retour d’un concert à Birmingham, leur van a un accident grave. Le batteur, âgé d’à peine 19 ans, Martin Lamble, y laisse la vie, ainsi que Jeannie Franklyn, petite amie de l’époque de Richard Thompson.

Coup du sort, tragédie, Fairport Convention est sous le choc et aura bien du mal à retrouver toute la sève et tout le talent qui transpire des sillons de ce ‘Unhalfbricking’ durant les 40 années de carrière suivantes (le groupe a changé de line-up mais est toujours en activité).
Seuls restent huit morceaux, quarante minutes et une pochette, symbole de cette époque : le groupe batifole dans l’herbe tandis que, devant l’œil du photographe, les parents de Sandy Denny prennent la pose devant leur maison. Triste mais bel hommage aux disparus. L’album se classe 12è des charts anglais, les critiques sont dithyrambiques. Mais les Fairport Convention s’en foutent. Ils se sont déjà remis au travail, prêt à publier un nouvel album, 'Liege & Lief’. Et surtout désireux d'oublier.



Première sortie : 1969 [Island]
Dernière réédition : 2008 [4 Men With Bears]

Son :
Site officiel

Trois titres en écoute dans le lecteur ci-dessous. La version française de If You Gotta Go, Go Now, Si Tu Dois Partir, le célèbre Who Knows Where the Time Goes? et le splendide Percy’s Song, la reprise de Bob Dylan :


 

vendredi 23 janvier 2009

[Track of The Day] Absentee - Boy, Did She Teach You Nothing?

Voilà un disque à coté duquel beaucoup de personnes seront passés sans presque le regarder, moi le premier, l'an passé. Alors que leur deuxième et précédent album 'Schmotime' était délicieux, leur 'Victory Shorts' ne m'avait pas bouleversé outre-mesure.
Pourtant, à la réécoute, et sans lui donner un rang qu'il ne mérite pas, je me dois de le réévaluer. Car s'il réutilise les mêmes formules du précédent (le tout premier n'est pas arrivé à mes oreilles), cela reste de bonne facture toute une pop à guitares surmontée par cette voix à la Mark Lanegan et ces chœurs féminins. Exemple avec l'énergique (et très Nada Surf) Boy, Did She Teach You Nothing?. 

Album: Victory Shorts 
Année: 2008 
Label: Memphis Industries

jeudi 22 janvier 2009

The Pains of Being Pure at Heart – st [Slumberland]

Si l’on met de côté le Animal Collective (ces derniers n’étant pas des nouveaux venus sur la scène actuelle), je mettrais bien quelques piécettes sur The Pains Of Being Pure At Heart pour être la hype de l’année qui s’ouvre. Et pas qu'un peu!

Après MGMT en 2008, encore un groupe de New-York. Et même de Brooklyn. Je ne sais pas ce qu’ils ingurgitent là-bas ces derniers mois, mais il faudrait qu’ils fassent tourner plutôt que tout garder pour eux.

Et pourtant, The Pains Of Being Pure At Heart, qui sort ici son premier album après un Ep en 2007, n'a pas grand chose d'américain. Le quatuor a même tout du groupe, si ce n’est anglais, au moins britannique. La voix de Kip déjà, effacée et discrète, qui rappelle énormément celle d’Hamilton des British Sea Power. Et puis la pochette, qui rappelle, que ce soit via la typo ou l’artwork, Belle and Sebastian.

Mais c’est surtout au niveau du son en lui-même que le groupe a à voir avec la perfide Albion. Car leurs principales influences, The Pains of Being Pure at Heart sont allés les chercher dans les années 80, cette décennie honnie qu’un jour on remettra à sa juste place, c’est à dire largement au-dessus de celle qui lui a succédé.

Tout au long des 35 mns de ce premier album, Alex, Kip, Kurt et Peggy rappellent le shoegaze des Jesus and Mary Chain, les ambiances noisy-pop de My Bloody Valentine et la pop de The Smiths (voire même The Cure par moment). Un tout en un assez délicieux et ravageur, porté par une basse épatante et un souci mélodique qui force au respect.

Ce premier album étale dix titres au format court, d’une pop enlevée et qui rayonne derrière les élans de guitares fuzz et les écrans de distortion. Dix grandes compositions, dix vraies chansons et pas une miette de remplissage.
Alors oui, les esprits chagrins ne manqueront pas de souligner que cela «sonne trop comme». Laissons les parler. Car ce ‘The Pains of Being Pure at Heart’ est une excellente surprise qui devrait marquer l’année qui s’ouvre, un disque parfaitement produit, et un bonheur auditif fascinant. Sans doute le meilleur groupe anglais actuel. (sortie: 3 février 2009)

Son :
Myspace (Quatre titres du premier album des The Pains of Being Pure at Heart en écoute)
Site officiel (Deux titres à télécharger gratuitement)


Pour info, ce disque est en pré-commande chez Insound, au prix ridiculement bas de 11$. (pour la version LP).


En écoute aujourd’hui, deux chansons, comme toujours. L’efficace Young Adult Friction (tube en devenir) et le Smithsien (et ambiguë) This Love Is Fucking Right!, malheureusement plus en écoute.


Pour finir, le clip de
Everything With You, en totale adéquation avec leur musique:


mercredi 21 janvier 2009

[Track of The Day] Why? - As I Went Out One Morning (Bob Dylan cover)

Sorti pendant l'été, ce volume 4 de la série 'Unusual Animals' de chez Asthmatic Kitty voit Cryptacize et Why? se partager l'affiche le temps d'un charmant seven-inch. Et si le Peg des premiers est réussi, c'est surtout Why? qui intéresse votre serviteur ici.
Car Yoni Wolf et sa bande reprenne Bob Dylan. Sacré gageure. Le titre en question est As I Went Out One Morning. Une chanson parue en 1967 sur le très bon 'John Welsy Harding'; l'histoire d'un homme qui vient porter secours à une femme enchainée, mais dont le sens m'est encore assez obscur.
Les deux versions, sans être diamétralement opposées, ne sont pas identiques. Alors que la version de Dylan est folk-rock, s'appuyant sur l'harmonica du Zim, Why? en fait une chanson hip-pop dont il a le secret, avec son flow si particulier, une basse dans la main droite, une guitare électrique discrète dans la main gauche et un tambourin pour rythmer le tout. Rien d'exceptionnel certes, mais une reprise réussie.
Finalement, le seul point commun entre les deux versions reste les voix, toutes deux semblables à celle de Daffy Duck, les doigts coincés dans la porte. 

Album: Unusual Animals Volume 4 
Année: 2008 
Label: Asthmatic Kitty

mardi 20 janvier 2009

The Hunches – Exit Dreams [In The Red]

Ne mentez pas. Nous sommes mardi matin. Et l’on sait très bien vous et moi que s’il y a bien une journée délicate à gérer dans la semaine, c’est bien celle-ci. Vous voilà devant votre ordinateur, la tête lourde, l’esprit encore sur votre oreiller, les yeux dans le vague et la bouche pâteuse.

Et vous savez que le café tout chaud qui fume à coté de votre clavier ne vous aidera pas à vous réveiller. Ou si peu. Comme les trois camel que vous venez de griller, histoire d’emmagasiner assez de nicotine pour les deux prochaines heures. Non. Rien de tout cela n’y fera.

Une solution plus radicale s’impose. En gentils samaritains et amis du bon peuple, The Hunches viennent prêter main forte à copain goudron et copine caféine avec la sortie de leur troisième album, ‘Exit Dreams’, toujours chez les excellents – et toujours vivants – In The Red Records. Un disque prompt a dégager les bronches et faire éclater un à un vos orifices auditifs bouchés afin d’irriguer à nouveau votre cerveau.

‘Exit Dreams’ est un disque sans concession : urgent, violent, furieux, cradingue, dans la pure tradition Hunches. En quarante minutes et douze titres, les quatre gars de Portland enfilent les titres comme des parpaings, font chauffer les riffs (et il y en a!), se mettent à hurler comme jamais et noisy-ise tout cela avec un talent certain.
Vraiment bon, le nouvel album de The Hunches (qui aura connu cinq années de gestation) est un mélange de garage, de punk, de rock et blues crasseux. Un tout sacrément efficace, plein d’une énergie dévastatrice, d’une envie d’hurler «Riot!» à chaque morceau et sûrement du niveau de leur premier disque, le très conseillé (au moins par moi-même) ‘Yes. No. Shut It.’

Mais au-delà de tout cela, ‘Exit Dreams’ est une sorte d’hommage involontaire. Car à l’heure où l’on enterre Ron Asheton, on ne pouvait rêver meilleure musique funéraire pour le grand guitariste qu’il fut, tant The Hunches rappellent The Stooges. Au fait, cette journée, elle a démarré? (sortie: 19 janvier 2009)

Son : 
Myspace (il y a sûrement pleins de morceaux d'‘Exit Dreams’ en écoute sur leur myspace, mais pour l'instant, celui-ci est en rade).

Deux titres en écoute. Le garage et langoureux From This Window et le punk Your Sick Blooms (malheureusement plus en écoute).

lundi 19 janvier 2009

[Track of The Day] Iron & Wine - Flightless Bird, American Mouth (alternate take)

Hormis un Ep court (le très réussi 'Lovesong Of The Buzzard Ep'), 2008 aura été assez calme niveau nouveautés pour Iron & Wine. 2009 pointe à peine son nez que le groupe de Samuel Beam nous gratifie d'un petit cadeau: des "alternate takes of songs from The Shepherd's Dog" comme ils disent sur leur site officiel.
Huit morceaux donc, disponible ici gratuitement, avec un Sam Beam à la guitare et à la voix. Simple, efficace, beau. Nous voilà revenu au temps des premiers albums. 

Album: - 
Année: 2007 
Label: -

dimanche 18 janvier 2009

[Track of The Day] The Decemberists - The Rake's Song

Après leur série 'Always the Bridesmaid: A Singles Series', et comme prévu, The Decemberists seront de retour en mars prochain avec 'The Hazards of Love', leur nouvel album. Afin de patienter et de nous mettre l'eau à la bouche, The Decemberists qui sont des gens adorables (?) proposent de télécharger sur leur site officiel un premier titre, The Rake's Song (merci à super Cécile pour l'info).
Une chanson à l'allure de rock énervé, à la batterie frappante et qui tranche un peu avec leurs œuvres passées. Un titre qui donne surtout envie d'en savoir plus sur ce nouvel album, présenté par Colin Meloy comme un rock opéra. Rien que ça. 

Album: The Hazards of Love 
Année: 2009 
Label: Capitol

samedi 17 janvier 2009

[Track of The Day] Jaydiohead - Lucifer's Jigsaw

En 2004, Danger Mouse avait sorti un disque merveilleux, d'un nouveau genre, 'The Grey Album'. Un disque reprenant les parties vocales du 'Black Album' de Jay-Z et les parties instrumentales du 'White Album' des Beatles. Rapidement interdit (les ayant-droits des Fab4 avaient peu gouté à l'idée du producteur de Lex), le disque avait connu un record de téléchargement quelques jours plus tard lorsqu'il avait vu le jour sur le net.
Quatre ans plus tard, le dj new-yorkais Minty Fresh Beats reprend l'idée et cette fois fait cohabiter sur le même disque Jay-Z et Radiohead. Nom de code: Jaydiohead.
Un album qui n'a pas la classe de son prédécesseur et précurseur mais qui a ses bons moments. Et qui est une preuve de plus - après celle de Girl Tak et de son 'Feed The Animals' qui tentait déjà l'expérience l'an dernier - que Jay-Z a un flow qui s'adapte merveilleusement à la pop music. 

Album: Jay-Z x Radiohead 
Année: 2009
Label: -

Vous pouvez télécharger l'album gratuitement ici.

vendredi 16 janvier 2009

[Track of The Day] MF Doom - Ballskin

Il va finir par nous rendre chèvre! Après des rumeurs sur certains concerts où il aurait envoyé d'autres emcees à sa place, bien cachés derrière le masque de fer, après l'annonce par Lex en septembre dernier de la sortie d'un nouvel album pour le mois suivant intitulé 'Born Into This', après la non-sortie du dit disque, voilà donc que, finalement, on devrait pouvoir se mettre sous la dent le nouvel opus d'MF Doom qui devrait s'appeler 'Born Like This'. Ouf!
Bref, d'atermoiements en atermoiements, on avait presque fini par oublier que ce mec là est définitivement le plus grand emcee de ces dernières années (et le plus sous-estimé aussi), avec ce flow percutant qui claque, mais aussi un producteur de grand talent (il suffit d'écouter, au hasard, le box set regroupant les 10 volumes de sa série 'Special Herbs' pour s'en convaincre).
Ballskin, le premier titre à filtrer de ce futur album - et en écoute aujourd'hui - est simple, direct, concis et efficace. Du MF Doom comme on l'aime. Vite, la suite! 

Album: Born Like This 
Année: 2009 
Label: Lex

jeudi 15 janvier 2009

Top 6 "London Baby, London"

Si je devais donner les villes dans lesquelles je souhaiterais vivre, je dirais sans hésiter Barcelone, New-York (allez savoir pourquoi, cette ville m’attire énormément alors que je n’y ai jamais mis les pieds) et Londres.

London. Peut-être ma ville préférée. Une ville gigantesque, d’une diversité folle et où j’aime retourner de temps à autres . J’y ai fait mon voyage annuel en décembre dernier, accompagné d’une Turtle qui n’avait jamais mis les pieds dans la capitale britannique.

Bien m’en a pris. Pour une fois, j’ai pu découvrir un Londres que je ne connaissais pas. Car pour moi, Londres se résumait jusque là surtout à quelques salles de concerts, beaucoup de pubs et à sa vie nocturne.

Cette fois, j'ai connu un Londres sans métro, fait de journée à braver le froid et la pluie, à arpenter chaque rue, chaque quartier, à redécouvrir Soho, à embrasser Notting Hill, à être déçu – chaque fois un peu plus – par Camden, à fuir Piccadilly et à tomber amoureux de Mayfair.

Un top 6 Londres s’imposait donc. J’aurais bien évidemment pu reprendre les classiques, du Waterloo Sunset des Kinks au London Calling des Clash. J’ai préféré sélectionner quelques morceaux moins célèbres (quoique) et plus obscurs.
Ainsi, je vous invite à un rapide voyage musical dans une des plus belles villes du monde. The Smiths sont à l’arrivée à l’aéroport mais laisse rapidement la place aux Magnetic Fields qui viennent nous conter une histoire déchirante que tous les parapluies de Londres ne pourraient soulager. C’est ensuite Nick Drake qui vient nous chanter son Mayfair à lui (pas la meilleure de ses compositions, j’en conviens aisément, mais ça reste Nick Drake, donc de haute volée tout de même) avant qu'un autre Nick, Cave cette fois, accompagné de ses Bad Seeds, se prenne l’envie de reprendre les Pogues pour nous parler de la pluie qui tombe sur Soho.
The Jam nous prennent par l'encolure direction Carnaby Street, pleins de colère dans le riff avant que Piano Magic, dans son style si reconnaissable nous rappelle qu’il est l’heure de partir et de quitter Londres.

Certes, il manque énormément de titres, mais il fallait faire un choix. Mais au final, voilà donc une petit balade musicale rapide dans les rues de Londres, à pied. A écouter en lisant ceci et cela.




Tracklisting:
The Smiths London (Louder Than Bombs, 1987)
The Magnetic Fields - All the Umbrellas in London (Get Lost, 1995) 
Nick DrakeMayfair (Time of No Reply, 1987) 
Nick Cave and The Bad Seeds - A Rainy Night in Soho [The Pogues cover] (B-Side and Rarities, 2005) 
The Jam - Carnaby Street (All Around The World 7”, 1977) 
Piano Magic - I Must Leave London (Disaffected, 2005)








mercredi 14 janvier 2009

[Track of The Day] Franz Ferdinand - Live Alone

Dans 30 ans, quand on repensera aux années 2000, que restera t-il des Franz Ferdinand? A bien y réfléchir, peu de chances que l'on se souvienne de leurs albums, aussi sympathiques soient-ils. Et leur dernière sortie en date, 'Tonight: Franz Ferdinand', ne dérogera pas à la règle.

Un disque tout sauf mauvais, qui possède un sacré charme avec ces claviers et cette électro cheap à la Hot Chip, et qui voit les Franz Ferdinand oser faire évoluer leur musique et prendre quelques risques.

Mais au final, aujourd'hui comme en 2040, ce sont des chansons dont on se souviendra; quelques singles tuants comme Take Me Out, I'm Your Villain, Jacqueline ou Live Alone, dernière petite pépite en date avec basse sautillante et bip-bip répétitifs au programme. Un titre qui permet au quatuor de continuer à tracer sa voie jusqu'au dancefloor, son credo "de faire danser les filles" plus que jamais d'actualité. 

Album: Tonight: Franz Ferdinand 
Année: 2009 
Label: Domino

mardi 13 janvier 2009

Animal Collective – Merriweather Post Pavilion [Domino]

En décembre 2007, lors des traditionnels tops de fin d’année, j’avais parlé en ces termes de ‘Strawberry Jam’: « Sorte de point d’orgue d’une trilogie de pop foutraque débutée avec 'Sung Tongs', 'Strawberry Jam' est un disque indispensable (comme tous) d’Animal Collective. Du psychédélisme, des nappes, des tubes en pagaille, surmonté par cette rythmique entêtante et hypnotique. Plus accessible que les précédents, plus mélodique mais toujours très exigeant, ce nouvel opus reste empreint de la même folie douce qui les caractérise. Groupe fondamental des années 2000, peut-être à son apogée ». Et j’y croyais.

A écouter leur nouveau disque, ‘Merriweather Post Pavilion’, ce texte est finalement déjà obsolète. Car ce neuvième album remet tout en question. La trilogie n’est plus, place à la quadrilogie! Et non, le groupe n’était peut-être pas à son apogée en 2007. Il l’atteint sûrement là ; et encore, allez savoir ce que nous apportera la prochaine décennie.

Car oui, sur ‘Merriweather Post Pavilion’, Animal Collective dépasse une fois de plus l’entendement. En proposant une pop à nulle autre pareille, encore plus mélodique, faite de psychédélisme, de nappes, de beats electro irrésistibles et d’ambiances vaporeuses, toujours portée par ce duo de voix – qui crie moins et vocalise plus – qui reste un des atouts majeurs du groupe, Animal Collective continue d’avancer, sans regarder dans le rétroviseur de ses chefs d’œuvres passés.

Plus accessible encore que ne l’était ‘Strawberry Jam’ et différent du sublime ‘Water Curses Ep’ de l’an passé, sans toutefois être las des expérimentations que ses membres affectionnent tant, Animal Collective continue de tracer sa route de la pop, en s’arrêtant prendre de l’électro par par ci, quelques idées du côté de la world music par là, et en restant, plus que jamais, d’une exigence à toute épreuve.
Et si l’on sent la papatte noire de Panda Bear sur une grande majorité de l’album (dans l'écriture et la production), ‘Merriweather Post Pavilion’ est très homogène et d'une grand cohérence, parsemé de tubes ravageurs (il faut écouter My Girls ou Brothersport pour le croire) et de morceaux plus lancinants (splendide Daily Routine, merveilleux Guys Eyes).

La seule chose qui n’est finalement pas obsolète dans mon papier de décembre 2007, c’est qu’Animal Collective reste plus que jamais un groupe fondamental des années 2000. Et, j’ose, son meilleur représentant, avec une discographie sans faille, sans œuvres mineures et/ou sans intérêt, que ce 'Merriweather Post Pavilion' vient parfaitement compléter. Ce groupe est fantastique. Et – avec d’autres certes, notamment Why? – il continue d'inventer la pop d’aujourd’hui. Et celle de demain. (sortie: 6 janvier 2009)


Son :
Myspace (un titre de ce ‘Merriweather Post Pavilion’, en écoute)
Site officiel
Deux titres de ce ‘Merriweather Post Pavilion’ en écoute. Le très poppy Summertime Clothes suivi du dansant et euphorique Brothersport (plus en écoute malheureusement).

Et pour finir, le clip de My Girls, très joli, entre cartoon et réalité, toujours halluciné :



lundi 12 janvier 2009

[Track of The Day] Hot Chip and Robert Wyatt - Whistle For Will

Hot Chip à ma droite, Robert Wyatt à ma gauche. Au centre, 'Made In The Dark', dernier album en date des londoniens. Le grand Robert en a extirpé 4 titres avant de donner rendez-vous à tout ce beau monde pour réenregistrer tout cela, avec cuivres, cordes et tout ce qui sied bien à l'auteur de 'Rock Bottom'.
Et sans être foncièrement mémorable, le résultat est à la hauteur. Le tout prend du corps et de l'épaisseur. Bref, des rencontres comme celle-ci, entre deux icônes d'époques complètement différentes, j'en voudrais bien plus souvent.

Album: ...With Robert Wyatt And Geese 
Année: 2008 
Label: DFA

Un titre de cet Ep, Made In The Dark, est disponible, gratuitement, ici.

dimanche 11 janvier 2009

[Track of The Day] Will Sheff - Ex-Girl Collection (The Wrens cover)

Tête pensante des Okkervil River, et même unique depuis le départ de Jonathan Meiburg, Will Sheff, le temps d'un split 7" avec Charles Bissel de The Wrens, reprend un titre de ces derniers, Ex-Girl Collection. Le grand Will Sheff en sort une version moins électrique mais autrement plus folk et très proche des élans passés des Okkervil River (et notamment de leur splendide 'Down The River of Golden Dreams' de 2003). D'ailleurs, Bissel reprend un titre de cet album, It Ends With a Fall. L'un reprend l'autre, l'autre reprend l'un. Et les guitares sont bien gardées.

Album: Will Sheff Covers Charles Bissell, Charles Bissell Covers Will Sheff 7"
Année: 2008
Label: Jagjaguwar

Un 7" que l'on peut acheter ici même.

samedi 10 janvier 2009

[Track of The Day] Bon Iver - Blood Bank

Faisant suite à l'excellent 'For Emma, Forever Ago', 'Blood Bank Ep' est un disque assez surprenant. Car oui, autant vous le dire tout de suite, Bon Iver évolue et s'éloigne (en partie) des ambiances éthérées du premier album. Cette fois-ci, Justin Vernon convie Mike Noyce et Sean Carey, pond un disque clair, très divers, entre classicisme, électricité, piano Sufjanien et auto-tune. Seize minutes de très haute tenue, toutefois dominé par un Blood Bank nerveux où la voix de Justin Vernon fait merveille.

Album: The Blood Bank Ep 
Année: 2009
Label: Jagjaguwar

vendredi 9 janvier 2009

[Track of The Day] The Innocence Mission - Sunshine Roof

Sufjan Stevens, homme de goût, est fan de The Innocence Mission, ce groupe américain originaire de Pennsylvanie, et notamment d'une des chansons issue d'un de leurs précédents albums, The Lakes of Canada. Mais d'ailleurs, qui ne serait pas fan de cette bande de (pas) joyeux drilles ?
Une voix fluette et d'une beauté incroyable, des mélodies tout simples, comme murmurées, à fleur de peau, entre guitare discrète et notes de piano caressées. Voilà donc The Innocence Mission et son dernier Ep en date, dans la droite lignée (notamment) de l'album précédent 'We Walked In Song' - un Ep qui présage d'un nouvel opus pour le printemps prochain. Une nouvelle sortie, portée par ce magnifique Sunshine Roof, qui rappelle que The Innoncence Mission est une formidable raison d'être tristement heureux. Rien de moins. 

Album: The Street Map Ep 
Année: 2008 
Label: Umbrella Day Music

jeudi 8 janvier 2009

[Track of The Day] Amadou & Mariam - Africa

D'eux, on ne retient souvent que leur infirmité visuelle. De leur musique, on se souvient surtout de Dimanche à Bamako, bluette gentillette au succès colossal. Pourtant, Amadou et Mariam sont plus que ça. Deux artistes de grand talent, entre musique africaine et world music.
Leur dernier album, 'Welcome to Mali', a toujours ce côté naïf qui sied si bien aux deux maliens. Aidé (entre autres) de Damon Albarn ou Tiken Jah Fakoli, chantant en anglais, en malien et en français, le duo (qui doit une partie de son succès à Manu Chao, mais surtout à son incroyable talent) aligne sur cet album 15 titres plus métissés que par le passé. Cet Africa, en duo avec le trop méconnu rappeur africain K’Naan, en est la plus grand preuve. Tube en puissance. Plus encore que le Sabali produit par la tête pensante de Blur. C'est dire. 

Album: Welcome to Mali 
Année: 2008 
Label: Because Music

mercredi 7 janvier 2009

[Track of The Day] The Stooges - 1970

Je ne suis pas trop fan des nécro traditionnellement. Et puis il a participé à ces vastes blagues que furent 'Skull Ring' puis 'The Weirdness', disques prétentieux et lourdos.
Il n'empêche, Ron Asheton vient de passer l'arme à gauche et ce n'est finalement pas rien. Surtout quand on a participé au plus grand groupe de rock de l'histoire, à son plus grand album, 'Fun House', et qu'on était un putain de grand guitariste. Oui, j'ai la dithyrambe facile ce soir et un peu les yeux tous mouillés. Mais je le pense sincèrement. Donc, pour l'occasion, I Left Without My Hat s'incline devant la guitare désormais muette de Ron Asheton. Et balance un bon 1970 des familles. RIP. 

Album: Fun House 
Année: 1970
Label: Elektra