Il est 8h du matin. J'arrive au bureau. Je viens de glisser une pièce dans la machine à café. Les paupières toujours attachées aux pommettes, je me dirige, en traînant des pieds, vers mon bureau. Ma camel est au bout de mes lèvres. Je l'allume. En même temps que mon pécé.
Ces derniers temps, y a pas l’envie. Pas le goût. Des heures de sommeil réduites à la portion congrue pour on ne sait trop quelle raison. Et puis ce vent frisquet début septembre qui vous fouette le visage au petit matin sans qu’on ait rien demandé, ça a le don de me rendre bougon.
L’écran est allumé. Avant toute chose et histoire de se donner un semblant de courage pour affronter cette journée qui s’annonce longue comme une nuit chez nos copains les esquimaux, je lance winamp. Et pourquoi pas écouter ce Loney, Dear, depuis le temps qu'on m’en parle ? Allez hop, tentons le coup. I Am John résonne dans les enceintes.
Trois minutes trente s'écoulent.
Les yeux sont désormais bien ouverts. La clope se consume, seule, dans le cendrier. Le café refroidit. Je me regarde dans le reflet de l’écran. Qu’est ce que c'est que … ? Uhm. Je la remet. Histoire d’être sur. Trois minutes plus tard, même constat : non mais au secours, c’est quoi ce truc ?
Ce « truc » c’est Emil Svanängen a.k.a Loney, Dear, jeune songwriter folk avec plein de pop autour, qui connait un succès plutôt intéressant chez lui en Suède, bien que ne vendant ses albums que sur CD-R. Et puis un jour, I’m From Barcelona et son leader Emanuel Lundgren le met en lumière en lui laissant le micro sur un des titres du premier album de sa foutraque chorale.
Ni une ni deux, Sub Pop tombe sous le charme. Et le signe. Pour un premier album déjà, 'Sologne', sorti l’an passé.
Ni une ni deux, Sub Pop tombe sous le charme. Et le signe. Pour un premier album déjà, 'Sologne', sorti l’an passé.
Et puis pour un second, 'Loney, Noir', cette année. Un album dans la lignée de ceux de la scène folk-poppy. On sent bien un peu de Sufjan Stevens par ici ; un peu de Belle & Sebastian (période Jeepster) par là. Mais au final, Loney, Dear pond vraiment sa musique à lui, sans vraiment se soucier des autres.
Enlevé par moments, plus posé à d’autres, 'Loney, Noir' est un disque absolument splendide, fait de xylophone et de guitares folk déchainées, dont on a clairement du mal à se détacher. On oserait, on dirait qu’il est aussi frais pour son genre que le 'Funeral' d’Arcade Fire l’a été pour la pop.
Il faut, non pas se jeter dessus, ca serait bien trop facile, mais se ruer comme des morts de faim sur ce disque. Prendre sa claque. Être émerveillé par tant de belles mélodies à ne plus savoir qu’en faire. Sentir son ventre se nouer à l’écoute de la plupart des morceaux. Avoir envie de chanter à tue-tête. Caler la fonction repeat dès le début de l’écoute. Faire découvrir ce 'Loney, Noir' au plus grand nombre de personnes possible. Bref, tomber amoureux d’un album après quatre accords. C’est un besoin de santé publique. Car il redonne le moral. Le sourire. Et l’envie d’être heureux. Même un matin, à 8h, face à un écran d’ordinateur et une journée d’une dizaine d’heures devant soi. (Sortie : 6 février 2007)
Son :
Site Officiel
Myspace
Au programme, deux titres en écoute (malheureusement plus en écoute).
Et pour finir, le joli clip de I Am John, meilleur titre du de 'Loney, Noir', réalisé par Andreas Nilson (qui a notamment bossé avec The Knife) :
1 commentaire:
17 novembre:
Andrew Bird (cool) + Rhesus (beurk) + Syd Matters (mouais) + The Green Olive (why not)+ Selar (connais pô) + Loney Dear (youpiya!) au Transbordeur.
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