mercredi 29 mai 2024

[Track of The Day] Beth Gibbons - Reaching Out

Dans mon billet sur le dernier album de Chelsea Wolfe, j'évoquais le fait que cette semaine, j'avais rendez-vous avec deux immenses dames. Et après la gothique américaine ce mercredi, c'est avec l'anglaise Beth Gibbons que j'ai pris date, vendredi soir, jour où elle viendra présenter sur la scène de la Bourse du Travail son premier album solo, 'Lives Outgrown'. Premier album oui, car à ma grande surprise, son 'Out of Season' de 2002, co-écrit et enregistré avec Paul Webb, bassiste du Talk Talk de Mark Hollis, n'est pas considéré comme tel.

Il aura donc fallu du temps à Beth Gibbons pour enfin se mettre en selle et en scène seule, vingt-deux après 'Out of Season' et seize ans après 'Third', dernier album en date de Portishead, dont elle est l'éminente voix. Mais l'attente valait n'était pas veine tant ce disque est d'une grande beauté ; et qui a le bon goût de ne pas se dévoiler à la première écoute. Car si les orchestrations chiadées vous agrippent l'oreille immédiatement, si ces violons ivres vous renversent d'un coup d'un seul (sublime Burden of Life), si la voix de Beth Gibbons est caressante et d'une justesse évidente, il y a dans ce 'Lives Outgrown' un ensemble de petits détails qui restent à découvrir, qui se révèlent un à un (notamment l'épatant travail sur la rythmique), à la grâce d'une production très sûre de James Ford et Lee Harris (l'ancien batteur de... Talk Talk, décidément), qui met la voix et les compositions de l'anglaise dans une très belle lumière, un rien tamisée mais à l'effet irrémédiablement doucereux et faussement cotonneux.

Plus : Beth Gibbons était en concert ce lundi 27 mai à la Salle Pleyel, à Paris. Un live à découvrir et écouter sur le site de France Inter.

Edit : Review du concert de Beth Gibbons à la Bourse du Travail de Lyon le vendredi 31 mai 2024

Beth Gibbons était donc hier soir à la Bourse du Travail à Lyon. Salle pleine, public hétéroclite (mais pas très jeune) et à l’écoute de la reine. Pour profiter au maximum, j’avais essayé d’en savoir le moins possible sur son début de tournée, en zappant notamment tout ce qui avait été dit et écrit sur son concert à Pleyel quelques jours avant à Paris (les setlist, évidemment la diffusion du concert sur Inter, etc). Hé bien quelle claque. Mais quelle claque.
Un concert d’une beauté invraisemblable. Elle, réservée, concentrée sur son chant. Et le groupe autour d’elle, absolument merveilleux de justesse et de talent, tout à fait à son service. Tout 'Lives Outgrown' y est passé (quel disque), deux chansons de 'Out of Season' (et évidemment pas les plus laides : Mysteries et Tom The Model). Et en rappel Roads. On me dit dans l’oreillete que le concert diffusé par France Inter ne contient pas Roads car Beth Gibbons et son équipe ne trouvaient pas que la version était satisfaisante. Je ne sais pas ce qu’ils ont pensé de la version d’hier soir, mais ca a été l’apothéose pour moi. Le point de bascule qui fait passer un concert merveilleux en concert exceptionnel.

Au final, ma seule déception c’est de n’avoir payé que « 38.5€
». J’étais placé dans les balcons à droite de la scène et pour la première fois de ma vie, je regrette de ne pas avoir mis les 25€ supplémentaires pour me retrouver au premier rang et pouvoir l’admirer (et son groupe) encore plus.

Certains ergoteront que soixante-dix minutes, c’est court. Mais c’était si intense, si beau, si renversant, que c’était justement parfait. Quel concert. Quel moment. Dieu que les artistes rares sont si précieux.
 

Album : Lives Outgrown
Année : 2024
Label : Domino Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, Reaching Out de Beth Gibbons est également en écoute ci-dessous :
 

Autre chanson très (la plus ?) belle de 'Lives Outgrown' de Beth Gibbons, voilà Burden of Life :

 

Le clip de Reaching Out de Beth Gibbons :

lundi 27 mai 2024

[Track of The Day] Chelsea Wolfe - Unseen World

On a beau être lundi, savoir que ces cinq jours vont être longs avec tant dossiers à compléter et de projet à organiser, je sais en ce qui me concerne que la semaine va être belle. Forcément, j'ai rendez-vous avec deux immenses dames.

La première d'entre elles, c'est Chelsea Wolfe, reine gothique qui vient présenter sur scène (ce mercredi au Transbordeur) 'She Reaches Out To She Reaches Out To She', son nouvel album sorti en février dernier ; sans doute le meilleur de sa discographie - pourtant déjà de très haute tenue jusque-là.

Produit par David Sitek de TV On The Radio qui lui donne une remarquable identité, 'She Reaches Out To She Reaches Out To She' est un disque gothique et puissant, plein de dark-wave, de trip-hop (il y a un côté Portishead dans cet album) et de pincées de métal, avec des nappes profondes et des atmosphères industrielles, où flotte des ambiances comme malignes, possédées, d'où ressort - et contraste - la voix de Chelsea Wolfe, parfaitement - et sans doute jamais aussi bien - mise en valeur ici.

A l'exception de House Of Self-Undoing à la batterie diablement urgente, 'She Reaches Out To She Reaches Out To She' est essentiellement construit autour de chansons au tempo lent - quand elles ne sont pas des balades - à l’hypnotique noirceur. Et c'est là que Chelsea Wolfe fait montre, s'il était besoin, d'un talent hors norme ; comme sur la toute fin de l'album, sans conteste son apogée, avec un triptyque d'une beauté folle : Dusk, Place In The Sun et surtout Unseen World (en écoute aujourd'hui), antépénultième chanson avec des nappes à tomber, à l'effet très cinématographique. Grande chanson. Grande disque. Immense reine.

NB : Chelsea Wolfe sera donc en concert ce mercredi 29 mai au Transbordeur de Lyon, le 30 à Biarritz, le 4 juin à Paris, le 27 à Bruxelles et le 29 juin au Hellfest.

Album : She Reaches Out To She Reaches Out To She
Année : 2024
Label : Loma Vista

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En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, Unseen World de Chelsea World est également en écoute ci-dessous :

Autre chanson de 'She Reaches Out To She Reaches Out To She', voilà la sublime balade noire Place In The Sun

Le clip de Tunnel Lights, une des grandes chansons de 'She Reaches Out To She Reaches Out To She' de Chelsea Wolfe :

Chelsea Wolfe vient de publier un documentaire d'une petite trentaine de minutes sur la tournée en cours de 'She Reaches Out To She Reaches Out To She' :

mercredi 22 mai 2024

[Track of The Day] Antenna - Antenna State

Premier Ep d'Antenna, le nouveau projet de l'australien Tim 'Shogun' Wall (ancien chanteur de Royal Headache), 'Antenna' est un disque à l'effet tout à fait curieux : il ne compte que cinq chansons, ne dure que 12 minutes et 20 secondes et pourtant, on a l'impression qu'il en fait largement le double. Non pas que son écoute semble interminable et que l'ennui s'y installe très vite, non ; bien au contraire ! Ce disque déborde tellement d'énergie, le groupe (la sainte trinité guitare / basse / batterie, avec Tim Wall au chant et au clavier) a tellement le pied sur l'accélérateur tout du long, qu'on n'a pas l'impression que ces morceaux garage-punk frénétiques aux reflets pop font tout juste 120 secondes.

Placée en clôture de l'Ep, Antenna State (en écoute aujourd'hui) est la seule chanson qui dure plus de trois minutes. Moins punk et beaucoup plus power-rock que les autres, elle est l'apogée de cet excellent 'Antenna Ep', enregistré sans chichis et sans doute live : une mélodie mélancolique et catchy, des « woohoo » impeccables et une voix (que je découvre), celle de Tim Wall donc, absolument incroyable de présence, de justesse et d'émotion.

Album : Antenna Ep
Année : 2024
Label : Urge Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, Antenna State d'Antenna est également en écoute ci-dessous :

Autre excellente chanson de ce court 'Antenna Ep' d'Antenna, voilà Don't Cry :

lundi 20 mai 2024

[Track of The Day] The Decemberists - Oh No!

Autre groupe disparu depuis longtemps de mes radars, revoilà The Decemberists, neuf ans après un excellent - mais ignoré - 'What a Terrible World, What a Beautiful World' (qui comptait une des meilleures chansons jamais écrites sur la relation entre un groupe et ses fans, The Singer Addresses His Audience) et six après 'I'll Be Your Girl' tout à fait anecdotique (à un Severed près), revoilà The Decemberists, autre groupe longtemps aimé mais depuis tout aussi longtemps disparu de mes radars.
 
Avec un titre en forme de vœu pieux avec ('As It Ever Was, So It Will Be Again'), le nouvel album de la bande à Colin Meloy sera le neuvième en près de vingt ans de carrière. Prévu pour dans un mois, il comptera treize chansons dont quatre ont déjà été dévoilées (que voulez-vous, si on ne déflore tout son nouvel album avant sa sortie, on a raté sa vie), dont un gargantuesque et étonnant Joan in the Garden de près de vingt minutes.

Mais en ce lundi, restons plus prosaïque avec Oh No!, le quatrième extrait de 'As It Ever Was, So It Will Be Again', et « seulement » cinq minutes au compteur. Un morceau avec beaucoup de cuivres à danser, et une ambiance - assez peu Decemberists - à chercher quelque part entre Calexico et Emir Kusturica (référence assumée). Une chanson surtout réjouissante au possible.

Album : As It Ever Was, So It Will Be Again
Année : 2024
Label : YABB Records / Thirty Tigers

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En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, Oh No! de The Decemberists est également en écoute ci-dessous :

En guise de clip de Oh No!, The Decemberists nous offre une très belle version live :

vendredi 17 mai 2024

Penny Arcade - Backwater Collage [Tapete Records]

Chamber folk, post-hardcore, black metal atmosphérique, indietronica, country honky tonk, metalcore, neo-psychedelia, pop hypnagogique, neoclassical : il existe des centaines, des milliers de genre musicaux, et chaque nouvel album semble en amener un nouveau. C'est souvent assez vain au final mais plutôt drôle de voir l'ingéniosité de certains pour arriver à définir le style particulier d'un groupe ou d'un disque pas si différent de beaucoup de ses congénères. Pourtant, un genre manque à l'appel : la sunday pop. Ou la pop du dimanche. Celle qui sied parfaitement à ce jour de repos qui se doit d'être paresseux, où sieste et assoupissement doivent être les maîtres mots. 

Le premier album de Penny Arcade, groupe anglais formé autour de James Hoare de The Proper Ornaments est de ceux-là. 'Backwater Collage' est un disque de pop résolument fatiguée, dont les mélodies, le rythme, la voix comme effacée et une production ronde et cotonneuse vous bercent par leur langueur et leur beauté. Un album court (onze chansons pour à peine trente minutes) mais absolument délicieux de bout en bout.

Il était donc curieux de savoir si Penny Arcade arriverait à recréer sur scène l'ambiance ouatée de 'Backwater Collage' et embarquer son monde dans la torpeur de sa pop, un jour de semaine qui plus est. Les quelques spectateurs présents au Sonic de Lyon ce jeudi soir vous répondront par la négative. Car le quatuor anglais a préféré s'appuyer sur One More (dernière chanson du disque et qui révèle quelques nervosités aiguisées) et donner un tour tout à fait électrique à ses chansons. Au diable l'indolence, vivent les guitares qui n'en finissent plus de riffer, la batterie qui claque, la basse qui assourdit, les morceaux qui s'éternisent (le dernier a bien du durer une dizaine de minutes), le bruit qui s'intensifie et l’enthousiasme qui s'impose peu à peu.

Certes on pourra ergoter que le son était trop fort (ce n'est pas ce soir que j'ai amélioré l'état de mes acouphènes), que la voix de James Hoare n'était assez mise en avant. Mais à part ça ? Réussir à donner une version aussi nerveuse et réjouissante d'un 'Backwater Collage' si beau et lazy au possible (quand bien même quelques chansons laissaient à voir quelques timides percées électriques), c'est du grand art de la part de Penny Arcade ; et ce n'est pas donné à tout le monde. De la sunday pop qui se transforme thursday night pop sur scène en somme. Pour un résultat tout aussi épatant. (Sortie : 3 mai 2024)

Plus :
'Backwater Collage' de Penny Arcade est en écoute sur la page bandcamp du groupe
'Backwater Collage' de Penny Arcade est en écoute sur la page bandcamp du groupe
'Backwater Collage' de Penny Arcade est également
en écoute et à l'achat ici


Trois chansons de 'Backwater Collage' de Penny Arcade en écoute aujourd'hui. One More et sa fin riffeuse à souhait (
en écoute également dans les playlists Spotify, Deezer, YouTube et dans la colonne de gauche du blog). Puis le magnifique Don't Cry No Tears. Et enfin, Jona, la chanson d'ouverture :

Trois singles ont été extraits de 'Backwater Collage' de Penny Arcade, dont voici les clips, avec par ordre d'apparition Don't Cry No Tears, Jona et When The Feeling Is Gone :

mercredi 15 mai 2024

[Track of The Day] Cloud Cult - I Am A Force Field

Tout juste deux ans après un 'Metamorphosis' qui les voyait reprendre de très belles couleurs, les Cloud Cult sont de retour avec un nouveau single, I Am A Force Field. Une chanson Cloud Cult à souhait, mélancolique évidemment, mais aussi nerveuse et puissante (leur nouvelle marque de fabrique depuis quelques disques), avec la voix de Craig Minowa toujours pleine d'affliction qui chante le manque d'estime de soi, cette incapacité que nous avons tous (certains beaucoup plus que d'autres) à dévoiler nos sentiments ; mais aussi cette force qui sommeille en chacun de nous et qui nous permet, parfois, de casser ces barrières qui nous contraignent chaque jour un peu plus.

Pour l'instant, aucune annonce quant à un nouvel album qui viendrait accompagner I Am A Force Field. Mais on peut parier sans trop se tromper qu'il est dans les tuyaux. Et ça sera à nouveau une belle nouvelle : le monde a plus que jamais besoin de chansons de Cloud Cult et de leur mélancolie qui vous étreint et vous bouleverse.

Album : -
Année : 2024
Label : Earthology Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, I Am A Force Field de Cloud Cult est également en écoute ci-dessous :

Le clip de I Am A Force Field de Cloud Cult :

mardi 14 mai 2024

[Track of The Day] Laetitia Sadier - Don’t Forget You’re Mine

Ce n'est pas toutes les semaines qu'on a l'occasion de passer son lundi soir avec une légende. Alors il était hors de question de rater le concert de Laetitia Sadier au Sonic de Lyon hier, qui ouvrait par la même la tournée de son nouvel album 'Rooting for Love'. Devant une salle bien remplie, entourée d'une clavier/machine, d'un bassiste et d'un batteur (elle s'occupant de la guitare), l'ancienne chanteuse de Stereolab a pendant une heure très bien honoré toutes ses dernières compositions devant un public très à l'écoute - mais enthousiaste -, qu'elle dominait de sa stature assez imposante (je ne l'imaginais pas aussi grande).

Pas avare de petites blagues, de quelques messages d'amour ('Rooting for Love' ne vient pas de nulle part), laissant à Nina la clavier le soin de - très bien - chanter The Dash, Laetitia Sadier a mené le sourire aux lèvres cette heure de musique, dont on peut ressortir notamment deux moments. Le premier, très anecdotique et qui m'a fait rire, lorsqu'elle a dédié un morceau au philosophe Bernard Stiegler et qu'un membre du public a lancé un « wouhou » tout à fait euphorique (ce qui n'est pas anodin dans un concert pop vous admettrez).

Le second beaucoup moins drôle, lorsqu'elle a présenté la chanson Don't Forget You're Mine (en écoute aujourd'hui), accessoirement ma préférée de l'album. Un titre qui commence de manière tout à fait banale mais qui très vite prend une grande ampleur avec une orchestration fournie et délicieuse. Ce que la musique ne dit cependant pas (et ce que Laetitia Sadier a eu le bon goût de préciser), c'est que Don't Forget You're Mine parle de violences domestiques. L'histoire d'un homme qui, au retour d'une conférence de sa femme où celle-ci a pris toute la lumière et a croulé sous les félicitations, ne supporte pas cet état de fait, l'accable de reproches («Since we came back from your lecture, you were quite overexcited, no time for hugs and kisses, too many calls from your friends; who's your man, who's your first corrector?») avant de l'accabler de coups («A good slap is what you need, a good slap is what you want, take that, take that, get up get up babe»). Un contexte essentiel et qui rend la chanson, s'il était besoin, encore plus réussie et puissante. Un morceau qui est sans doute le grand moment de ce bien joli concert, parfait pour un lundi, de la part, répétons-le, d'une légende.


Album : Rooting for Love
Année : 2024
Label : Duophonic Super 45s / Drag City

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En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, Don’t Forget You’re Mine de Laetitia Sadier est également en écoute ci-dessous :
 

Autre très belle chanson de 'Rooting for Love' de Laetitia Sadier, voilà New Moon :

lundi 13 mai 2024

[Track of The Day] The Lostines - Southwest Texas

Malgré sa liste d'invités longue comme le bras, The Lostines est avant tout un duo. Celui de Casey Jane Reece-Kaigler et Camille Wind Weatherford, toutes deux originaires de l'Oregon, passionnées de musique et qui, dès qu'elles ont été en âge de le faire, ont décidé de migrer vers la Louisiane et, surtout, la Nouvelle-Orléans pour assouvir leur passion.

C'est là que leur duo est né et a longtemps maturé. Quelques Ep donc, beaucoup de scènes et au bout du compte, 'Meet The Lostines', leur premier et tout à fait remarquable album, publié en février dernier. Un disque entre pop et country, mais celles des années 50 et 60, avec du doo-wop, de l'americana et une certaine idée de comment raconter des histoires. Pour autant, rien de passéiste là-dedans ou de rétro pour faire rétro : la production très juste met bien en valeur l'ensemble de leurs compositions, aux mélodies et aux harmonies vocales (toutes deux sont au chant et à la guitare) très belles, où même un thérémine apporte son joli écot à l'ensemble. 

A l'instar des disques de Tele Novella, autre duo adoré dans ces pages, 'Meet The Lostines' est un petit trésor hors du temps, dont on ressortira notamment Southwest Texas (en écoute aujourd'hui), avec ses choeurs en contrepoint des voix de Camille Wind Weatherford et Casey Jane Reece-Kaigler. Très recommandé.

Album : Meet The Lostines
Année : 2024
Label : Gar Hole Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, Southwest Texas de The Lostines est également en écoute ci-dessous :

Autre chanson tout à fait recommandable de 'Meet The Lostines' de The Lostines, voilà After Party :

Le clip de Full Moon Night, un des singles extraits de 'Meet The Lostines' de The Lostines :

mardi 7 mai 2024

[Track of The Day] St. Vincent - Violent Times

Difficile de ne pas aimer Annie Clark. Celle qui officie sous le nom de St. Vincent depuis bientôt vingt ans a quand même beaucoup de choses pour elle : une très belle voix, une certaine idée de la pop séduisante, un album absolument remarquable ('Masseduction') et peut se targuer, cerise sur le gâteau, d’avoir été membre des Polyphonic Spree autant que du groupe de Sufjan Stevens (si vous étiez de la tournée 'Illinoise', alors vous l’avez vue sur scène déguisée en cheerleader).

Pourtant, malgré toute l’affection que je peux lui porter, difficile de ne pas ressortir circonspect à l’écoute de 'All Born Screaming', son tout dernier album en date. Un disque chiadé, joliment produit, qui a du charme certes et, ce qui ne gâche rien, une très belle pochette. Le hic, c'est qu'il manque surtout de personnalité. Ultra-référencé, cet album sonne avant tout comme un conglomérat d’influences que St. Vincent aurait suivi doctement sans se les approprier et y mettre réellement sa patte, à tel point que sur chacun des dix morceaux, on se surprend à penser à beaucoup d'artistes (et pas qu'à Prince) mais jamais à St. Vincent.

Alors parfois, le charme opère malgré tout (et malgré nous), comme sur Violent Times (en écoute aujourd’hui), chanson que Mowno dans sa chronique a décrit très justement comme « l’une des meilleures chansons de générique James Bond jamais pondues (officieusement) ». Mais sur la longueur, 'All Born Screaming' sonne avant tout comme un pastiche pop finalement assez anecdotique

Album : All Born Screaming
Année : 2024
Label : Total Pleasure Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, Violent Times de St. Vincent est également en écoute ci-dessous :
 

lundi 6 mai 2024

[Track of The Day] Leaf Dog - See Through the Smoke (feat. Sean Price)

'Photosynthesis' est sorti le 2 janvier dernier. Pourtant ce n'est pas le dernier album en date de l'anglais James Leigh. Ce n'est même pas son avant dernier. Ni même l'antépénultième. Non, car celui qui se produit sous le nom de Leaf Dog semble être du genre hyperactif, à sortir tous les beats qu'il a en stock. Ainsi, depuis 'Photosynthesis', Leaf Dog a publié pas moins de six albums, rien que ça. Le tout augmenté de quatre mixtapes de remixes d'albums hip-hop iconiques (Dilla, Fugees, Biggie...). Ce qui, on en conviendra, est plutôt conséquent en seulement quatre mois.

Je n'ai pas encore mis mes oreilles sur tout le reste (il faut dire que je découvre notre homme), mais 'Photosynthesis' est un album hip-hop de bon calibre, avec ses prods à l'ancienne, aux samples de soul (superbe The Official) ou de mélodies pleines de cordes stridentes et tendues (notamment toute la première partie du disque), sur lesquelles Leaf Dog vient - et très bien d'ailleurs - rapper, avec un flow qu'on dirait être celui d'un jamaïcain de cinquante ans.

Alors certes, l'album ne renverse pas la table et ne va pas changer l'histoire du hip-hop. De plus, il sans doute trop long (quasi une heure) et se perd en route. Pour autant, il n'est pas exempt de moments, comme ce See Through the Smoke (avec Sean Price en « featuring » si l'on peut dire) en écoute aujourd'hui. Un morceau qui ne sera sans doute pas le dernier de Leaf Dog publié dans ces pages cette année vu la profusion de production dont notre homme est capable.

Album : Photosynthesis
Année : 2024
Label : Real Life Drama Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, See Through the Smoke de Leaf Dog, avec le featuring de Sean Price est également en écoute ci-dessous :

Autre excellent morceau de 'Photosynthesis', voilà le très soul The Official :