Sans doute pas parfait à manquer un peu de coffre parfois, 'Come Around and Love Me'n'en restait pas moins un premier album de haute volée pour Jalen Ngonda, américain émigré à Liverpool depuis une quinzaine d'années, la soul et le rhythm'n'blues chevillés au corps.
Depuis, le tout juste trentenaire est attendu au tournant. Et à en croire les quelques singles qu'il a essaimés tout au long de cette année 2024, la suite promet d'être belle. Le troisième et dernier en date s'appelle Anyone In Love et ressemble à une capsule temporelle de soixante d'âge : une chanson soul magnifique, à l'orchestration léchée (des membres de The Extraordinaires, le groupe qui accompagnait Charles Bradley, sont aux commandes), aux chœurs aussi présents que discrets, et à la voix plus que jamais haut-perchée. Un morceau délicieusement sixties, superbe dans son écriture autant que dans sa réalisation, qui, s'il n'est annonciateur à ce jour de rien, ressemble beaucoup à la première pierre d'un second album.
L'an dernier, les mexicains de Mint Field, découvert à la sortie de 'Sentimentio Mundial' en 2020, ont publié leur troisième album, 'Aprender A Ser', toujours chez Felte Records, toujours entre dream-pop et shoegaze.
Un peu moins d'un an plus tard, voilà qu'ils livrent 'Aprender A Ser: Extended', un Ep de sept chansons, toutes enregistrées pendant les sessions d''Aprender A Ser'. Un - très - joli complément qui se termine par une beauté noire, El mar me veía, où les Mint Field invitent leur amie Mabe Fratti, auteure cette année d'un bel album, à venir jouer avec eux. Une chanson superbe, lancinante, atmosphérique et envoûtante à souhait, qui se déploie merveilleusement dans sa seconde partie. Gorgeous comme on dit aux Amériques.
Album : Aprender A Ser: Extended Ep Année : 2024 Label : Felte Records
En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, El mar me veía de Mint Field, avec la participation de Mabe Fratti est également en écoute ci-dessous :
Contrairement à ce que l'on pourrait croire, l'Australie derrière ses atours de pays-continent ensoleillé fait de plages, de chaleurs abrutissantes et de bush desséché, est aussi un pays qui reçoit son lot de neige chaque année. Bon, ok, c'est essentiellement au sud du pays, mais tout de même. Et quand on sait ça, c'est un peu moins étonnant d'apprendre qu'il existe là-bas un groupe nommé Snowy Band (ceci vous est offert par les productions "les introductions capillotractées").
Un groupe créé en 2019, mené par Liam 'Snowy' Halliwell, semble-t-il vétéran de la scène australienne, et qui a publié il y a quelques semaines 'Age Difference', son troisième album. Un disque d'indie-pop plutôt mid-tempo, plus susurré que chanté, à l'ambiance cotonneuse, qui, s'il se perd un rien sur sa fin, n'en reste pas tout à fait charmant Et même plus que ça sur des chansons comme God Texted Back et surtout Weeks & Months (en écoute aujourd'hui), superbe morceau à la mélodie au piano impeccable et aux riffs savoureux.
Album : Age Difference Année : 2024 Label : Blossom Rot Records
Je ne sais pas si la direction de Slumberland Records tient un classement des chouchous de son roster impressionnant et toujours de grande qualité, mais il y a fort à parier que si c'est le cas, Chime School ne doit pas être loin de la tête tant le label d'Oakland semble avoir les yeux de Chimène pour le groupe d'Andy Pastalaniec et son indie-pop et jangle-pop qu'il a chevillées aux corps.
'The Boy Who Ran The Paisley Hotel' est le second album de Chime School. Il vient de sortir et reprend l'histoire là où s'était arrêté Calling In Sick, le morceau qui fermait le premier album éponyme du groupe en 2021. Un disque de genre certes, mais un joli disque surtout, avec ce qu'il faut de pop à guitares pour satisfaire son monde et qui se termine par Points of Light (en écoute aujourd'hui), une chanson à la mélancolie et nostalgie prégnantes, et qui tranche avec le reste de l'album que ce soit au niveau de sa production comme de son ambition - ouvrant par la même quelques nouveaux horizons à Chime School.
Vendredi soir, Chime School jouera peut-être Points of Light sur scène lors de son premier passage en France. Ce sera dans le cadre du Paris PopFest (mais pouvait-il en être autrement ?) petit festival indie-pop à la programmation racée et toujours de bon
goût. Un festival qui fête sa sixième édition, une nouvelle fois à
taille humaine (tout a lieu au Hasard Ludique) et une nouvelle fois à des prix tout à fait
accessibles (50€ le pass 3 soirs, 20€ la soirée seule). Et pas de déception évidemment niveau programmation (les organisateurs des soirées Another Sunny
Night sont aux manettes) qui mélange habilement vieux de la vieille de la scène pop
(les
mancuniens de Blue Orchids, The Gentle Spring, groupe formé par
l'ancien Field Mice Michael Hiscock qui remplace au pied de la lettre
les covidés Would-be-goods et leur quarante ans de carrière, Prolapse,
groupe anglais qui n'a pas joué à Paris depuis 1996, ou encore les
français Freluquets qui se reforment pour l'occasion), vétérans du XXIè
siècle (The High Water Marks, les suédois de The Embassy ou les
espagnols de Papa Topo) et quelques autres groupes plus récents comme
Chime School et quelques gars bien de chez nous (les français de Pop Crimes pour ne citer qu'eux). Avec en bonus deux DJ set pour clôturer les soirées du vendredi et du samedi. Que
demander de plus ?
Alors ne faites pas comme l'auteur de ces lignes qui
à nouveau va rater le Paris Popfest alors qu'il se promet chaque début
d'octobre d'en être à l'édition suivante (alors que c'est à eux que je dois ma découverte de Laura Palmer de The Luxembourg Signal, une des plus grandes chansons des années 2010). Et foncez-y. Un parce que vous ne regretterez pas votre soirée. Deux parce que des évènements comme ça, créés et menés par quelques
petites mains dévouées et véritablement passionnées, ça ne court pas les
rues et que ça mérite d'être soutenu. Et trois parce que la pop à guitares de Chime School mérite qu'on la découvre sur scène.
Programmation Paris PopFest 2024 : Jeudi 26 septembre (18€/20€) Blue Orchids (UK) The High Water Marks (US / NO) Pop Crimes (FR)
Vendredi 27 septembre (20€/ 22€) The Orchids (UK) Chime School (US) Freluquets (FR) The Gentle Spring (UK) + DJ set In-House (FR)
Samedi 28 septembre (20€/ 22€) Concert acoustique sur les rails de la Petite Ceinture : 17h30 : Sylvia Hansel 18h : The Gentle Spring
Au Hasard Ludique : Papa Topo (ES) The Embassy (SW) Prolaspe (UK) Edgar Déception (FR) + DJ set La Bagarre (FR) Réservation
Album : The Boy Who Ran The Paisley Hotel Année : 2024 Label : Slumberland Records
En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, Points of Light de Chime School est également en écoute ci-dessous :
Tirée de 'Tales of A Kitchen Porter', compilation à sortir célébrant Martin Newell et ses Cleaners From Venus, voilà l'excellente reprise de Mercury Girl par Chime School :
Savez-vous quel est le point commun entre John Steinbeck, l'écrivain auteur de beaucoup de chefs-d'œuvre (de beaucoup de mes livres favoris également) et The Mystery Lights, groupe créé et mené par Michael Brandon et Luis Alfonso Solano ? Tous deux viennent de la vallée de Salinas en Californie, si chère à l'écrivain, et théâtre de beaucoup de ses romans.
Toutefois, au contraire des héros de Steinbeck, The Mystery Lights n'ont pas connu la grande dépression et ont du partir de
Californie pour enfin percer et être signés. Et, excusez du peu, par Wick
Records, le sous-label rock de Daptone, maison mère soul de Sharon Jones, Charles Bradley ou plus récemment Jalen NGonda.
Découvert sur le tard (concrètement il y a une semaine par l'entremise de la toujours très sûre Marion FaceB), The Mystery Lights viennent de sortir leur quatrième album, 'Purgatory'. Un album entre garage et psyché à la sauce sixties, avec une aura soul qui parcourt toutes les chansons. Sans doute pas de quoi
crier au génie, mais l'ensemble est assez sûr de lui et carré pour enivrer l'auditeur. Des douze morceaux, on retiendra surtout les plus courts comme Don't Want No Need No, In The Streets ou Together Lost (en écoute aujourd'hui).
Le saviez-vous ? Talib Kweli n'a pas encore fêté ses 49 ans. Alors je ne sais pas vous, mais pour ma part, j'étais persuadé qu'il approchait largement des soixante - comme quoi, certains des acteurs de notre fin d'adolescence n'étaient pas beaucoup plus âgés que nous en fait, la célébrité d'alors les rendant plus vieux.
Mais son - relatif - jeune âge explique peut-être pourquoi son nouvel album 'The Confidence of Knowing', enregistré avec son vieux compère J. Rawls (il était de l'aventure du premier Black Star en 1998) sonne si frais. En tout cas, Breath, Eyes, Memory, le morceau qui ouvre le disque. Une chanson courte (moins de 3mns) mais à la production classieuse et à l'orchestration chiadée, au sample délicieux d'une voix féminine sur le refrain et aux scratchs à l'ancienne mais bien venus sur la fin. Le reste de l'album ? Il m'a semblé un rien trop long mais tout à fait recommandable, avec une flopée d'invités et pas mal d'ambiances soul et distinguée. Mais pour être honnête, j'ai encore du mal à m'y intéresser tant ce Breath, Eyes, Memory est formidable et tourne en boucle chez moi.
Album : The Confidence of Knowing Année : 2024 Label : Javotti Media / Fat Beats
Il est parfois des coïncidences surprenantes. Il y a quelques jours à peine, alors que j'étais au volant, essayant de mettre de l'ordre dans mes idées et un projet professionnel qui aura pris beaucoup de mon temps et de mon énergie ces dernières semaines, mon vieil auto-radio cd a lancé Unless I'm Led, une de mes chansons préférées d'un groupe si ce n'est méconnu tout au moins sous-estimé, Mates of State. Pas écouté depuis longtemps, je me suis immédiatement demandé ce que devenait le couple Kori Gardner / Jason Hammel, lui qui s'est fait discret depuis la publication il y a quatorze ans de son ultime album 'Mountaintops'.
La réponse ne s'est pas faite attendre vu que ce lundi après-midi, Mates of State a publié un
nouveau single, Somewhere, le premier en plus de neuf ans. Un morceau totalement inattendu, et dans la lignée de leurs productions précédentes qui les avaient vus abandonner un peu plus encore le chiche de leurs débuts pour
des compositions plus amples - mais pas moins réussies (Unless I'm Led,
cette petite merveille donc). Et si en quatorze ans, sans doute les corps se sont épaissis, les
cheveux se sont mis à griser et les rides à se creuser, les voix de Kori Gardner et de Jason
Hammel, elles, n'ont pas bougé. Somewhere est du Mates of State pur jus, de la synth-pop de premier ordre et, si l'on en croit les réponses du groupe aux commentaires de leurs fans sous la vidéo YouTube du single, la première pierre d'un nouvel album à venir en 2025.
Il y a tellement de disques à écouter et tellement d'albums dont on a envie de parler qu'on oublie parfois d'en évoquer certains alors que ceux-ci font votre année. Alors essayons de réparer les erreurs et les oublis en cette rentrée de septembre. Et commençons par Friko, duo venu de Chicago mais qui sonne comme un quatuor. Aux manettes, Niko Kapetan, chanteur et guitariste et la batteuse Bailey Minzenberger, qui ont publié en début d'année 'Where we've been, Where we go from here', un solide premier essai. Très solide même. Du genre qui a plus des allures de deuxième ou troisième album.
Entre son superbe morceau d'ouverture Where We've Been qui part sur une balade mélancolique et qui se termine dans le fracas le plus total, et Cardinal, petite douceur quasi acoustique qui clôt notre affaire sur quelques sifflements légers, Friko fait montre d'un talent assez incroyable de composition.
De Chemical (ses quelques notes lointaine et pleine d'écho
avant qu'un « Avé Maria » comme lyrique mette sur orbite une guitare
agressive et pleine d'allant) à Crashing Through, plein de
distorsion, en passant par le magnifique For Ella ou la balade Until I'm With You Again, 'Where we've been, Where we go from here' est un disque exigeant autant que léger, sombre autant que lumineux, discret autant que bruitiste, qui navigue tout à la fois entre pop, noise, rock et même chamber pop, avec le souci de la mélodie chevillé au corps,
S'il est évidemment bien trop tôt pour savoir ce que l'avenir
réserve à Friko (une signature chez Sub Pop ?)
ou s'ils ont plus de neuf chansons dans leur besace, difficile
de ne pas se dire que ces jeunes gens pourraient aller très loin. Besoin d'une preuve supplémentaire ? En juin dernier, ils ont publié une reprise
très réussie de Weird Fishes/Arpeggi de Radiohead. De sacrées
chansons, un excellent premier album, une reprise qui me donnerait
presque envie de redonner une chance à 'In Rainbows' : oui, les Friko pourraient être à l'orée d'une belle carrière. (Sortie : 16 février 2024)
Plus : 'Where we've been, Where we go from here' de Friko est à l'achat sur leur bandcamp 'Where we've been, Where we go from here' de Friko est à l'écoute sur leur bandcamp 'Where we've been, Where we go from here' de Friko est à l'achat et à l'écoute un peu de partout
Trois chansons de 'Where we've been, Where we go from here' de Friko en écoute aujourd'hui. Chemical (en écoute également dans les playlists Spotify, Deezer, Tidal, YouTube et dans la colonne de gauche du blog) et son intro imparable. Where We've Been, la chanson d'ouverture et véritable résumé de l'album. Et le superbe For Ella :
En bonus, la reprise de Friko Weird Fishes/Arpeggi de Radiohead, qui n'est pas sur 'Where we've been, Where we go from here' mais qui a sacrément de la gueule
:
Cela désormais onze ans que le label Speedy Wunderground s'est fait une spécialité de dénicher les groupes de demain qui feront vibrer ou danser la Perfide Albion. La liste des artistes passés par le label de Dan Carey et ayant ensuite connu une ascension fulgurante sont légions, de Squid à English Teacher, en passant par Black Country, New Road, Black Midi, Kate Tempest sans oublier Treeboy & Arc, Pynch et autres The Lounge Society. Mieux, certaines anciennes gloires viennent toquer à la porte du label londonien (A Certain Ratio début juillet).
Depuis 2013, Speedy Wunderground a publié quarante-neuf 45-tours. Toujours avec le même design, toujours avec une grande ambition artistique, et avec toujours Dan Carey à la production. Le 1er octobre, c'est le quintet londonien de Moreish Idols qui viendra s'ajouter à la liste et être donc le cinquantième single du label avec Pale Blue Dot. Une chanson remarquablement produite, très mélodique, aux belles harmonies vocales, à la rythmique essentielle, et comme construit sur plusieurs strates mais qui s'agencent avec bonheur les unes aux autres. Un morceau qui fait plus qu'honneur à Speedy Wunderground, label ô combien indispensable.
Album : Pale Blue Dot 7" Année : 2024 Label : Speedy Wunderground
J'avais quitté l'américaine Pearl Charles en 2021 alors qu'elle venait de publier son troisième album 'Magic Mirror'. Un disque joliment troussé, tout en rondeur et qui sentait bon les seventies. Depuis, plus rien ou presque. Et arriver à trouver des informations quant à son dernier single relève de la gageure.
Si l'on en croit le copyright qui se trouve sur chaque plateforme, celui-ci sortirait chez Taurus Rising Records, label inconnu à mes oreilles et surtout introuvable sur le net. Un nouveau label pour la californienne donc et un départ de Kanine Records ? Difficile à dire vu que le label new-yorkais la compte encore dans son roster et annonce même les dates de sa tournée automnale. Allez comprendre.
Quant au dit single, c'est encore pire. Celui-ci s'appelle Does This Song Sound Familiar? mais est affublé d'une parenthèse dans laquelle on peut lire « 7" version ». Cela signifierait donc que Pearl Charles s'apprêterait à publier un 45-tours. Pourtant, aucune trace d'une telle annonce nulle part (madame étant très peu disert sur les réseaux sociaux, quels qu'ils soient). Et puis avec quelle face-B ? La balade Smoke In The Limouse sortie au printemps ? Peut-être. Peut-être pas. Bref, l'actualité de l'américaine mène rapidement vers des impasses.
Heureusement, il reste Does This Song Sound Familiar? (en écoute aujourd'hui) et c'est ça le plus important au final. Une chanson très réussie, seventies, solaire et californienne à souhait, menée par une basse ronde comme une balle et où les guitares prennent peu à peu une grande et belle confiance.
Album : Does This Song Sound Familiar? 7" Année : 2024 Label : Taurus Rising Records
Avec ses 85 ans au compteur, on pourrait penser que Brigitte Fontaine prendrait si ce n'est sa retraite, au moins du recul par rapport à la scène musicale qu'elle arpente depuis plus de soixante ans. Mais que nenni, la bretonne n'en a pas fini avec la musique vu qu'elle s'apprête à publier un nouvel album (son vingtième si mon compte est bon). Pour se faire, Brigitte Fontaine en a donné les clés à The Limiñanas qui s'occupe ici aussi bien de la musique que de la production.
Le disque s'appellera 'Pick Up', sortira le 25 octobre prochain et s'annonce avec Cantilène, une très belle chanson, composée en partie par Areski Belkacem (évidemment). Un morceau à la basse délicieuse, au piano puissant et mélancolique et qui parle de ce temps qui passe, de nos corps qui vieillissent, de cette mort qui se rapproche inexorablement, que Brigitte Fontaine chante d'une voix fatiguée. Superbe.
Fondé par la moitié de Ought, quatuor canadien remarquable signé chez Constellation mais muet depuis quasiment dix ans, Cola est quant à lui un trio qui essaie de se faire une place au soleil sur une scène post-punk actuelle particulièrement fournie. Pour l'instant, ils sont très loin de la notoriété de leur groupe précédent. Et pourtant ils ont des qualités à faire valoir.
Car sans pour autant publier des albums mémorables, Tim Darcy (chant, guitare), Ben Stidworthy (basse) et leur acolyte Evan Cartwright (batterie), en plus d'être de sacrés musiciens (il faut voir comment guitare, basse et batterie sonnent juste sur leur nouvel album 'The Gloss'), semblent avoir un truc en plus que beaucoup n'ont pas. Une intransigeance et un refus de la facilité dans leurs compositions, un minimalisme certain aussi (qui pourra en rebuter certains), un talent sûr pour mélanger leur univers post-punk avec celui moins corseté de l'indie-rock et une capacité à composer quelques chansons très mélodiques, rapidement marquantes, du genre de Pulling Quotes (en écoute aujourd'hui). Un morceau brillant, mid-tempo, ample, à la mélodie impeccable, où la guitare pleine d'éclats joue au chat et à la souris avec une basse profonde et une batterie métronomique. Une grande chanson à chercher quelque part entre les Parquet Courts et Car Seat Headrest.
Album : The Gloss Année : 2024 Label : Fire Talk Records
Le temps d'un album merveilleux, j'ai cru que je tenais là un nouveau groupe et qui allait m'accompagner un long moment. Nous étions en 2010, je venais de découvrir Future Islands et leur second album 'In Evening Air', disque perclus de grandes chansons (Vireo's Eye, Swept Inside, Walking Throught That Door pour ne citer qu'elles) et à la voix était envoutante et si marquante qu'il était difficile de ne pas succomber.
Et puis rapidement, je me suis rendu compte que rien ne ressemblait plus à une chanson de Future Islands qu'une autre chanson de Future Islands. Et l’enthousiasme de la découverte s'est mis mué en ennui poli puis en désintérêt - quasi - total.
Tiré des sessions de 'People Who Aren't There Anymore' (leur album sorti en janvier dernier dont on notera tout de même l'excellent King of Sweden), Glimpse est une chanson synth-pop, enlevée et au gimmick entêtant, qui le temps de 3'16" me réconcilie avec les Future Islands. Peut-être que ceux qui les suivent de plus près la trouveront tout à fait quelconque, mais pour quelqu'un comme moi qui passe à chaque fois en coup de vent sur leurs différentes sorties, je trouve la aussi efficace au possible.
Quatre ans après 'See You Tomorrow', The Innocence Mission n'en a pas fini avec le beau et le délicat - ces gens là ne savent rien faire d'autre de toutes façons. Preuve en est This Thread Is a Green Street (en écoute aujourd'hui), chanson d'ouverture et premier single de leur treizième album à venir le 29 novembre prochain, 'Midwinter Swimmers'.
Un morceau évidemment folk, mélancolique et beau (je vous ai dit pour le « beau » ?), dans la plus pure tradition du trio (le couple Karen et Don Peris au chant, à la guitare et au piano, Mike Bitts à la basse) mais qui prend une envergure assez inattendue - et tout à fait exquise - sur la fin. Avec toujours, planant au-dessus de la mélodie, la voix angélique de Karen Peris.
Album : Midwinter Swimmers Année : 2024 Label : Therese Records / Bella Union / P-Vine
Alors que les années s'accumulent sans qu'on nous ait prévenus au démarrage qu'il en serait ainsi, prenons en cette rentrée « officielle » de 2024-2025 une petite cure de jouvence adolescente (en tout cas la mienne) le temps des 4'38" de She's Leaving You, un des singles du quatrième album solo (à sortir ce vendredi) de MJ Lenderman, le guitariste de Wednesday.
Une chanson nineties à bien des égards, que ce soit dans sa mélodie, ses éclats de voix, le mix autour de celle-ci, ses paroles, la voix de Karly Hartzman, chanteuse de Wednesday, qui joue ici les choeurs de luxe, sa production et évidemment ses guitares qui semblent tout droit venir de 1994.
Un morceau qui a un je ne sais quoi de Pavement et de Jason Molina à la fois, mais qui malgré sa patine n'a rien d'un pastiche. Chanson remarquable, She's Leaving You est surtout incroyablement cool, touchante et dont la mélancolie me rendrait presque nostalgique d'une époque que je ne suis pourtant pas vraiment sûr de regretter.
Album : Manning Fireworks Année : 2024 Label : ANTI-