La blogosphère n'en finit plus de présenter ses tops. Et elle a bien raison! Arbobo a donc sorti son top, en 3 parties (les disques cools, les disques plus que cools, le gros 4 des disques top top cools), Lyle aussi avec notamment un numéro 1 qui a vraiment de la gueule, tout comme Benoit de Hop-Blog (forcément classe avec un surprenant numéro 2) tandis que Matador propose de revenir sur l'année 2010 en un clin d'œil!En ce qui concerne ce blog, deuxième partie de mon top albums de l'année, avec les albums classés de 11 à 30. Avec comme à chaque fois, un lecteur tout en bas de l'article présentant une chanson de chacun des albums listés.Pour rappel:Top 'Albums 2010': 10-01Top 50 'Albums 2010': 50-31Top 50 'Chansons/Singles 2010'Top 20 'Ep, 7", 12", Compilations et Rééditions' 2010 30. Frightened Rabbit – The Winter of Mixed Drinks [Fat Cat]Parent pauvre médiatique d’Écosse, Frightened Rabbit n’en est pas moins un des groupes les plus intéressants du pays d'Arab Strap. Plus que jamais folk-rock,
‘The Winter of Mixed Drinks’ est un album très efficace, concentré d’hymnes indie qu’il est difficile de ne pas chanter à tue-tête.
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29. Caribou – Swim [Merge]Pop psychédélique pleine d'électro, le dernier album de Caribou est un euphorisant de taille. Porté par 9 chansons,
'Swim' va piocher aussi bien du coté de Four Tet (et de son folktronica) que de Junior Boys voire par instants d'Animal Collective. Grand album, ouvert et fermé par deux chansons absolument sublimes.
+ 28. Jim O'Rourke – All Kinds of People Love Burt Bacharach [AWDR]Jim O’Rourke a raison : tout le monde aime Burt Bacharach. Et il le prouve en rendant un vibrant hommage à l’œuvre du maître. Ainsi, Jim O’Rourke convie quelques amis (Thurston Moore notamment) et quelques artistes nippons (dont la très grande majorité sont d’intéressantes découvertes) pour mieux reprendre quelques standards de Bacharach. Des relectures fidèles et respectueuses mais ne manquant pas de sève. Le grand Burt en aura été touché pour sur.
+27. The Magnetic Fields – Realism [Nonesuch]Troisième et dernière étape d'une
«no-synth trilogy»,
'Realism' est un disque qui s'échappe des contours tortueux de
'Distortion' pour mieux se jeter dans une british-folk de la fin des années 60 des plus délicates. Production soignée, cuivres, cordes (dont une harpe), clavecin et mélodies délicieuses, ce
'Realism' respire la classe et aurait eu son mot à dire à l’époque où ce mouvement était à son apogée. C’est dire.
+ 26. Janelle Monáe – The ArchAndroid [Atlantic]Elle aurait pu être une chanteuse de plus, capable de sortir des tubes incroyables et des albums décevants (entrez ici Gwen Stefani, Rihanna et autres Nelly Furtado version 2). Si
Tightrope était plus qu’un tube, Janelle Monáe n’en a elle pour autant pas oublier de tenir la longueur sur album.
‘The ArchAndroid’ est un disque qui évite les écueils des artistes susnommées, ne lésinant pas sur les mélodies et les arrangements malins ; et ne se limitant pas au seul
Tightrope pour renverser les têtes.
+ 25. Joanna Newsom – Have One On Me [Drag City]Qui aurait prédit qu’une harpiste serait une des plus grandes stars de la scène indie actuelle? Je ne suis même pas sur que Joanna Newom elle-même y aurait pensé.
Et pourtant, la grande prêtresse de la folk, c’est elle. Une musique lumineuse sur lesquels viennent se poser des textes de plus en plus chantés et de moins en moins couinés.
‘Have One On Me’ est un album très long (triple album) mais dont l’écoute (en plusieurs fois) s’avère être un enchantement répété.
+24. Ted Leo and the Pharmacists – The Brutalist Bricks [Matador]Avec sa pochette, avec un label comme Matador, difficile de s’imaginer
‘The Brutalist Bricks’ autrement que marqué par les années 90. Ted Leo and the Pharmacists aura été une sacrée découverte en 2010 pour votre serviteur, surtout pour un groupe officiant depuis de nombreuses années déjà. Rock à guitares enjouées et qui aiment riffer, cet album est une sorte d’hommage à une décennie dont Matador fut longtemps un des portes paroles.
+23. The Roots - How I Got Over [Def Jam]Ce
'How I Got Over' est d'une délicatesse et d'un touché surprenant qu'on ne connaissait pas chez les partenaires des ?uestlove. Naviguant entre soul, ambiance jazzy et titres r'n'b, invitant du beau monde, de John Legend à Monsters of Folk en passant par Joanna Newsom (la voix nasillarde de la belle dans un monde de beats vaut le détour), The Roots ralentissent le tempo et proposent un nouvel album apaisé et d'une grande cohérence. La régalade en somme.
+ 22. The Ex - Catch My Shoe [Ex]Pour un 30è anniversaire, quoi de mieux qu’un nouvel album ? Et un grand disque s’il vous plaît? The Ex, six ans après son dernier album en date (et qui était déjà bon comme c’est pas permis), remet le couvert avec un
‘Catch My Shoe’ qui voit notamment la rencontre de leur post-punk avec des cuivres hispanisants. Moins rendre dedans de prime abord que leurs derniers essais (en tout cas en général) mais pas moins bon.
+ 21. John Roberts - Glass Eights [Dial]Electro ? House? Deep-house ? Je n’en sais trop rien au final. Sûrement les trois à la fois. En tout cas,
‘Glass Eights’ (découvert grâce à B2B de Chroniques Électroniques, dont la critique de l’album se trouve en cliquant sur le « + » en dessous de ce texte), par ses beats, la subtilité de ses changements de rythmes, sa production impeccable et ses mélodies, m’aura éminemment touché cette année.
+ 20. Aberfeldy – Somewhere to Jump From [Tenement]Petit frère de
‘Young Forever’ et
‘Do Whatever Turns You On’,
‘Somewhere to Jump From’ aura mis quatre années pour sortir des doigts et du cerveau des Aberfeldy. Malgré cette période bien trop longue, le résultat est à la hauteur des espérances. Les écossais reprennent leurs ingrédients favoris (bluettes pop ensoleillées) et font de ce troisième album un disque charmant à tous niveaux, qui replace les Aberfeldy successeurs désignés des Belle and Sebastian qui n’en finissent plus de tourner en rond.
+19. Crocodiles – Sleep Forever [Fat Possum]Tout en gardant une base noisy-pop teintée de shoegaze (ou l'inverse) qui faisait le charme de leur premier effort
(salué ici), les Crocodiles pour leur deuxième album
‘Sleep Forever’ insufflent plus de pop (voire de soleil), de rock, la joue moins sombre, moins «cheap», plus porté vers l'attaque, avec une production plus efficace et accessible. Le tout paraîtra peut-être trop propre à certains (la production de James Ford y est pour beaucoup) mais les Crocodiles franchissent le Rubicon avec une grande aisance.
+ 18. Max Richter – infra [130701]Prince de la musique de chambre électronisée, Max Richter aura sorti en 2010 son meilleur album depuis son chef d’œuvre de 2004,
‘The Blue Notebooks’. Il s’appelle
‘infra’ et est une suite de variations léchées de cordes et de pianos sur lesquelles vient se poser des distorsions radiophoniques. Exact opposé musical au final, mais complémentarité intelligente qui ne fait que ressortir un peu plus le beau de ses mouvements. Un, deux, trois ? Frissonnez.
+ 17. General Bye Bye – Girouette [Greed Recordings]A chaque année son très bel album Greed Recordings. En 2010, ce sont les parisiens de General Bye Bye qui remportent la palme avec un premier effort à saluer. Un disque de rock nerveux, aux constructions alambiquées, où une influence toute Blonde Redhead-ienne (bien que Philippe, chef de cette tribu, s’en défende) plane au-dessus des compositions. Une preuve de plus que le rock en France, c’est possible.
+ 16. GonjaSufi - A Sufi and a Killer [Warp]Album de l’année pour
soixante blogueurs réunis,
‘A Sufi and a Killer’ est sans nul doute le disque le plus ouvert que j’aurais écouté en 2010. Pop psychédélique, rock débraillé, soul sous acides, funk organique, tout ici se succède pour former pourtant un ensemble on ne peut plus cohérent. Rajoutez à cela une voix presque caméléon, capable de s’adapter à chaque rythme offert sur un plateau par Flying Lotus, Gaslamp Killer et Mainframe, et vous tenez un des albums de l’année. Évidemment.
+ 15. Jeremy Messersmith – The Reluctant Graveyard [-]‘The Reluctant Graveyard’ et sa pochette tragi-comique aurait été écrit par Elliott Smith qu’il aurait déjà reçu un succès critique et commercial. Car il y a beaucoup de choses qui rappelle l’auteur de
‘Either/Or’. Capable d’une finesse et d’un touché pop irréfutable, Jeremy Messersmith confirme – et de quelle manière ! – tout le talent qui vit dans ses mains.
+ 14. Arnaud Fleurent-Didier – La Reproduction [Columbia]Il y eut l’aventure Notre Dame. Puis l’aventure French Touche, petit label parisien qui aura eu du nez pour sortir
‘Portrait du Jeune Homme en Artiste’, un des chefs d’œuvre (à mes yeux) des années 2000, le genre d’albums de pop à la française comme on en fait trop rarement.
Il y a aujourd’hui l’aventure major avec
‘La Reproduction’, un disque annoncé par l’inoxydable
France Culture et qui est une réussite. Délaissant les aventures d’un jeune trentenaire en mal d’amour et d’affection pour mieux recentrer son propos sur la famille, Arnaud Fleurent-Didier parvient à force de textes finement écrits et d’orchestrations pop de grandes tenues à sortir un album d’une grande maturité. Et, c’est le plus important, d’une grande beauté.
+ 13. The Idyllists – st [Talking Bird]Un de mes coups de cœur de l’année. Non signés, les américains de The Idyllists prouvent avec ce deuxième album toute l’incohérence de leur situation. Car ces gens là ont une vraie capacité à composer de bonnes chansons pop voire rock, un brin matinées de folk, et à créer plus souvent qu’à leur tour de véritables hymnes à découvrir (
Empire State,
Let’s Fly Away). Une sorte de Libertines pop et américain.
+ 12. Future Islands – In Evening Air [Thrill Jockey]Il y a d’abord ce son marqué 80s. Il y a ensuite cette voix qui rappelle celle de Kurt Wagner de Lambchop. Il y a enfin ces compositions qui se valent presque toutes tant elles sont de très haut niveau. Car bien que porté par le splendide
Swept Inside,
‘In Evening Air’ compte bien plus de tubes (
Walking Through That Door,
Vireo’s Eye,
Long Flight) en son sein que bons nombres d’albums sortis cette année.
Un disque magnifique qui rend un vibrant hommage à une bien belle décennie en sortant un album qui n’aurait vraiment pas dépareillé à l’époque.
+ 11. Aloe Blacc – Good Things [Stones Throw]Entouré par un groupe cinq étoiles, alternant les chansons pop-soul et soul-pop venues d’une autre époque, et n’hésitant pas à s’engager via ses textes, Aloe Blacc avec son deuxième album
‘Good Things’ n’aura pas déçu tout ceux qui attendaient, comme moi, ce disque de pied ferme après quelques singles de très haute tenue (
I Need a Dollar,
Femme Fatale). Mieux : il aura confirmé sur scène cette année tout le talent qui vit dans son corps.
+ Et comme prévu, vu qu'il est quand même plus simple de (re)découvrir un album avec du son, un lecteur compilant une chanson de chacun des albums chroniqués ci-dessus: