Quand j’ai découvert ce disque, je me suis dit d’emblée que je devais en parler un jour dans la partie Oldies de ce blog.
Afin d’en savoir un peu plus sur Wanda Robinson, j’ai cherché ici et là des informations la concernant. Résultat? Rien, ou presque. Wikipédia l’évoque à peine, Allmusic recense tout juste ses deux albums et le reste est très pauvre, se limitant la plupart du temps à une liste sans fin de disquaire s en ligne. A croire que Wanda Robinson n’existe pas.
Pourtant, elle est belle et bien réelle. Elle a même sorti deux albums, dont le premier, ‘Black Ivory’ dont il est question aujourd’hui, est un véritable bijou et qui ne connaît pas vraiment d’équivalent au début des années 70.
Wanda Robinson voit le jour en 1950 à Baltimore aux États-Unis, dans une fratrie dirigée par sa grand-mère et qui comptera jusqu’à 10 enfants. Une jeune fille qui se découvre rapidement une passion pour l’écriture; passion qu’elle développe en se faisant payer pour écrire les lettres d’amour que ses amies envoient à leurs petits copains partis combattre au Vietnam. Des débuts assez innocents et futiles en quelques sortes.
Mais la politique n’est pas loin. Et son entrée à la fac change la donne. Wanda Robinson s’implique et écrit des poèmes sur le monde qui l’entoure.
Un jour, elle entend ‘This Is My Beloved’ d’Arthur Prysock, poète à ses heures, et décide de faire la même chose. Ni une, ni deux, elle s'enregistre lisant ses poèmes sur une musique déversée par un poste radio. Elle fait écouter le résultat à ses amies de fac, un dj local la diffuse et Perception Records, rien de moins, la contacte et la fait signer.
A son arrivée au label, elle sélectionne des morceaux de Black Ivory, un trio soul de Harlem signé chez Perception, qui fait là office de backing band et qui donnera son nom à l'album.
Un disque où Wanda Robinson ne chante pas mais déclame ses poèmes. Car elle reste avant tout une lyricist, une poétesse; une sorte de slameuse avant l’heure. Les textes de ‘Black Ivory’ sont ceux d’une jeune femme qui en a gros sur le cœur et qui, derrière un calme apparent et une voix qui ne tremble pas, est en plein tourment. Les paroles sont noires et évoquent la société américaine de l’époque, sa politique et tous ses travers.
La musique de Black Ivory est ébouriffante sur certains passages (Parting Is Such ou Tragedy No. 456 6.04, grande chanson désabusée), oscillant entre soul et jazz (un côté renforcé par la production du compositeur et pianiste de jazz Anthony Davis).
Bref, 'Black Ivory' est un très bel album, qui, trois quarts d’heure durant, présente des textes engagés, alliés à une musique qui n'en fait pas trop et laisse toujours la priorité aux écrits, le tout porté par une voix où se battent férocité et douceur.
L’enregistrement de ce disque sera le seul de Wanda Robinson. Elle ne se fait pas à cette vie d'artiste musical, et bien qu’elle s’attache sérieusement à la promotion de ce 'Black Ivory', la lassitude la gagne et elle fuit, préférant trouver un travail plus, «classique» tout en se promettant de ne jamais plus côtoyer un label ou des producteurs.
En 1973, Perception sort son second album, ‘Me and My Friends’, morceaux tirés des sessions de ‘Black Ivory’, sans l’en informer – Wanda Robinson avoue d’ailleurs n’avoir jamais écouté le disque dans son intégralité. Puis plus rien.
Aujourd'hui, Wanda Robinson n'est plus une artiste musicale. Elle a d'ailleurs changé son nom en Laini Mataka. Elle est devenue poétesse et publie régulièrement des recueils de ses écrits, toujours aussi engagés si l'on en croit ce que l'on peut en trouver sur le net.
Et même si quelques artistes sur ces deux dernières décennies se sont emparés de quelques unes de ses «chansons» (de Dj Shadow à Pressure Drop), elle reste encore aujourd’hui une artiste très confidentielle.
En 2006, un long article du Wahsington City Paper lui était consacré (dont la plupart des informations présents dans ce papier sont tirées, voir ici). Laini Mataka y avouait alors son désir de publier des morceaux enregistrés quelques mois auparavant suite à l'invitation d'un ami. Elle pensait même prendre des cours de chant. Pour retourner, beaucoup plus sérieusement cette fois-ci, en studio.
Afin d’en savoir un peu plus sur Wanda Robinson, j’ai cherché ici et là des informations la concernant. Résultat? Rien, ou presque. Wikipédia l’évoque à peine, Allmusic recense tout juste ses deux albums et le reste est très pauvre, se limitant la plupart du temps à une liste sans fin de disquaire s en ligne. A croire que Wanda Robinson n’existe pas.
Pourtant, elle est belle et bien réelle. Elle a même sorti deux albums, dont le premier, ‘Black Ivory’ dont il est question aujourd’hui, est un véritable bijou et qui ne connaît pas vraiment d’équivalent au début des années 70.
Wanda Robinson voit le jour en 1950 à Baltimore aux États-Unis, dans une fratrie dirigée par sa grand-mère et qui comptera jusqu’à 10 enfants. Une jeune fille qui se découvre rapidement une passion pour l’écriture; passion qu’elle développe en se faisant payer pour écrire les lettres d’amour que ses amies envoient à leurs petits copains partis combattre au Vietnam. Des débuts assez innocents et futiles en quelques sortes.
Mais la politique n’est pas loin. Et son entrée à la fac change la donne. Wanda Robinson s’implique et écrit des poèmes sur le monde qui l’entoure.
Un jour, elle entend ‘This Is My Beloved’ d’Arthur Prysock, poète à ses heures, et décide de faire la même chose. Ni une, ni deux, elle s'enregistre lisant ses poèmes sur une musique déversée par un poste radio. Elle fait écouter le résultat à ses amies de fac, un dj local la diffuse et Perception Records, rien de moins, la contacte et la fait signer.
A son arrivée au label, elle sélectionne des morceaux de Black Ivory, un trio soul de Harlem signé chez Perception, qui fait là office de backing band et qui donnera son nom à l'album.
Un disque où Wanda Robinson ne chante pas mais déclame ses poèmes. Car elle reste avant tout une lyricist, une poétesse; une sorte de slameuse avant l’heure. Les textes de ‘Black Ivory’ sont ceux d’une jeune femme qui en a gros sur le cœur et qui, derrière un calme apparent et une voix qui ne tremble pas, est en plein tourment. Les paroles sont noires et évoquent la société américaine de l’époque, sa politique et tous ses travers.
La musique de Black Ivory est ébouriffante sur certains passages (Parting Is Such ou Tragedy No. 456 6.04, grande chanson désabusée), oscillant entre soul et jazz (un côté renforcé par la production du compositeur et pianiste de jazz Anthony Davis).
Bref, 'Black Ivory' est un très bel album, qui, trois quarts d’heure durant, présente des textes engagés, alliés à une musique qui n'en fait pas trop et laisse toujours la priorité aux écrits, le tout porté par une voix où se battent férocité et douceur.
L’enregistrement de ce disque sera le seul de Wanda Robinson. Elle ne se fait pas à cette vie d'artiste musical, et bien qu’elle s’attache sérieusement à la promotion de ce 'Black Ivory', la lassitude la gagne et elle fuit, préférant trouver un travail plus, «classique» tout en se promettant de ne jamais plus côtoyer un label ou des producteurs.
En 1973, Perception sort son second album, ‘Me and My Friends’, morceaux tirés des sessions de ‘Black Ivory’, sans l’en informer – Wanda Robinson avoue d’ailleurs n’avoir jamais écouté le disque dans son intégralité. Puis plus rien.
Aujourd'hui, Wanda Robinson n'est plus une artiste musicale. Elle a d'ailleurs changé son nom en Laini Mataka. Elle est devenue poétesse et publie régulièrement des recueils de ses écrits, toujours aussi engagés si l'on en croit ce que l'on peut en trouver sur le net.
Et même si quelques artistes sur ces deux dernières décennies se sont emparés de quelques unes de ses «chansons» (de Dj Shadow à Pressure Drop), elle reste encore aujourd’hui une artiste très confidentielle.
En 2006, un long article du Wahsington City Paper lui était consacré (dont la plupart des informations présents dans ce papier sont tirées, voir ici). Laini Mataka y avouait alors son désir de publier des morceaux enregistrés quelques mois auparavant suite à l'invitation d'un ami. Elle pensait même prendre des cours de chant. Pour retourner, beaucoup plus sérieusement cette fois-ci, en studio.
Première sortie : 1971 [Perception]
Dernière réédition : 2005 [Breathless]
Dernière réédition : 2005 [Breathless]
En écoute, trois titres, assez représentatif de cet album. Parting is Such, le morceau le plus «soul» de ce ‘Black Ivory’ où bien qu’elle déclame son poème, Wanda Robinson semble chanter. Tragedy No. 456 6.04, longue mélopée de six minutes sur les tourments d'un homme amoureux fou et, pour finir, The Final Hour, où la fin des déchirements précédents :