samedi 28 février 2009

[Oldies] Wanda Robinson – Black Ivory (1971)

Quand j’ai découvert ce disque, je me suis dit d’emblée que je devais en parler un jour dans la partie Oldies de ce blog.
Afin d’en savoir un peu plus sur Wanda Robinson, j’ai cherché ici et là des informations la concernant. Résultat? Rien, ou presque. Wikipédia l’évoque à peine, Allmusic recense tout juste ses deux albums et le reste est très pauvre, se limitant la plupart du temps à une liste sans fin de disquaire s en ligne. A croire que Wanda Robinson n’existe pas.

Pourtant, elle est belle et bien réelle. Elle a même sorti deux albums, dont le premier, ‘Black Ivory’ dont il est question aujourd’hui, est un véritable bijou et qui ne connaît pas vraiment d’équivalent au début des années 70.

Wanda Robinson voit le jour en 1950 à Baltimore aux États-Unis, dans une fratrie dirigée par sa grand-mère et qui comptera jusqu’à 10 enfants. Une jeune fille qui se découvre rapidement une passion pour l’écriture; passion qu’elle développe en se faisant payer pour écrire les lettres d’amour que ses amies envoient à leurs petits copains partis combattre au Vietnam. Des débuts assez innocents et futiles en quelques sortes.

Mais la politique n’est pas loin. Et son entrée à la fac change la donne. Wanda Robinson s’implique et écrit des poèmes sur le monde qui l’entoure.
Un jour, elle entend ‘This Is My Beloved’ d’Arthur Prysock, poète à ses heures, et décide de faire la même chose. Ni une, ni deux, elle s'enregistre lisant ses poèmes sur une musique déversée par un poste radio. Elle fait écouter le résultat à ses amies de fac, un dj local la diffuse et Perception Records, rien de moins, la contacte et la fait signer.

A son arrivée au label, elle sélectionne des morceaux de Black Ivory, un trio soul de Harlem signé chez Perception, qui fait là office de backing band et qui donnera son nom à l'album.

Un disque où Wanda Robinson ne chante pas mais déclame ses poèmes. Car elle reste avant tout une lyricist, une poétesse; une sorte de slameuse avant l’heure. Les textes de ‘Black Ivory’ sont ceux d’une jeune femme qui en a gros sur le cœur et qui, derrière un calme apparent et une voix qui ne tremble pas, est en plein tourment. Les paroles sont noires et évoquent la société américaine de l’époque, sa politique et tous ses travers.

La musique de Black Ivory est ébouriffante sur certains passages (Parting Is Such ou Tragedy No. 456 6.04, grande chanson désabusée), oscillant entre soul et jazz (un côté renforcé par la production du compositeur et pianiste de jazz Anthony Davis).
Bref, 'Black Ivory' est un très bel album, qui, trois quarts d’heure durant, présente des textes engagés, alliés à une musique qui n'en fait pas trop et laisse toujours la priorité aux écrits, le tout porté par une voix où se battent férocité et douceur.

L’enregistrement de ce disque sera le seul de Wanda Robinson. Elle ne se fait pas à cette vie d'artiste musical, et bien qu’elle s’attache sérieusement à la promotion de ce 'Black Ivory', la lassitude la gagne et elle fuit, préférant trouver un travail plus, «classique» tout en se promettant de ne jamais plus côtoyer un label ou des producteurs.

En 1973, Perception sort son second album, ‘Me and My Friends’, morceaux tirés des sessions de ‘Black Ivory’, sans l’en informer – Wanda Robinson avoue d’ailleurs n’avoir jamais écouté le disque dans son intégralité. Puis plus rien.

Aujourd'hui, Wanda Robinson n'est plus une artiste musicale. Elle a d'ailleurs changé son nom en Laini Mataka. Elle est devenue poétesse et publie régulièrement des recueils de ses écrits, toujours aussi engagés si l'on en croit ce que l'on peut en trouver sur le net.
Et même si quelques artistes sur ces deux dernières décennies se sont emparés de quelques unes de ses «chansons» (de Dj Shadow à Pressure Drop), elle reste encore aujourd’hui une artiste très confidentielle.

En 2006, un long article du Wahsington City Paper lui était consacré (dont la plupart des informations présents dans ce papier sont tirées, voir ici). Laini Mataka y avouait alors son désir de publier des morceaux enregistrés quelques mois auparavant suite à l'invitation d'un ami. Elle pensait même prendre des cours de chant. Pour retourner, beaucoup plus sérieusement cette fois-ci, en studio.


Première sortie : 1971 [Perception]
Dernière réédition : 2005 [Breathless]

En écoute, trois titres, assez représentatif de cet album. Parting is Such, le morceau le plus «soul» de ce ‘Black Ivory’ où bien qu’elle déclame son poème, Wanda Robinson semble chanter. Tragedy No. 456 6.04, longue mélopée de six minutes sur les tourments d'un homme amoureux fou et, pour finir, The Final Hour, où la fin des déchirements précédents :



vendredi 27 février 2009

[Track of The Day] Julien Baer - Couleurs

Quatrième album de Julien Baer (le frère de l'autre), 'Le La' est une découverte pour moi - n'ayant pas eu l'occasion d'écouter les 3 premiers. Plutôt une belle d'ailleurs. Un disque court (à peine plus de 30 mns), de chanson française qui oscille entre l'écriture musicale de Florent Marchet et le Katerine du début de carrière - avec une voix, toute en retenue ou en souffle, qui pourra cependant agacer sur la longueur.
Exemple avec ce très joli Couleurs, qui termine ce 'Le La' de façon courte et assez superbe. 

Album: Le La 
Année: 2009 
Label: Universal

jeudi 26 février 2009

Barzin – Notes to an Absent Lover [Monotreme]

Un soir où chez Jamrek nous tournions en rond, j’avais lancé une petite épreuve de folk nommée 'May The Folk Be With You' où chacun était amené à donner sa définition du genre ainsi que ses titres incontournables. Raoul Lachenay – dont la culture (et pas uniquement musicale) dépasse l’entendement et dont on ne dira jamais assez l’intérêt et la qualité de son ordet blog – avait défini la chose selon les termes suivants:

«Le folk c’est faire avec ses moyens au sens strict, faire avec soi même, faire avec une guitare en bois depuis 100 ans ou aujourd’hui le laptop peu importe, c’est un genre dont la principale moelle est la solitude qui fouille l’intime et ne cherche pas le clinquant,une musique aussi par essence voyageuse, peu importe en fait les moyens il suffit qu’ils soient légers et nomades même si ce sont eux qui définissent le style»

En ce début d’année 2009, un disque répond parfaitement à cette très juste définition : ‘Notes to an Absent Lover’ de Barzin. Un artiste canadien, qui sort là son troisième album. Un homme dont les premières sorties fleuraient bon le slowcore à la Low ou Red House Painters, avec un côté Sparklehorse. Cette fois-ci – et même si l’on sentait déjà le tout venir depuis ‘My Life In Rooms’ – notre homme fait évoluer sa musique vers un folk plus proche d’un Tanakh ou d’un Lambchop.

Plus d’allant dans les compositions, moins de sinistrose que par le passé, Barzin enroule son folk d’un brin de pop, d’un peu d’americana, de jolies cordes et d’une production qui lui sied à merveille. Résultat? Des titres qui résonnent, un folk classieux et gracile et un sacré disque.

Chaque année se doit d’avoir son album de folk lumineux, inspiré, où frissons et larmes se battent en duel. En 2008, c’est ‘We're Becoming Islands One by One’ de The Sleeping Years qui avait remporté haut la main, pour moi en tout cas, ce titre là. Un an pile après celui-ci, voilà donc ‘Notes to an Absent Lover’ de Barzin. Qui prend le même chemin. (sortie : 9 mars 2009)

Son :

Myspace (Un titre de ‘Notes to an Absent Lover’ en écoute)
Site officiel

Deux titres en écoute : un déchirant Nobody Told Me et Look What Love Has Turned Us Into et son côté «tube» évident (et le titre le plus punchy de ce
‘Notes to an Absent Lover’) (malheureusement, plus en écoute).

Et pour finir, le clip de Nobody Told Me, très classe:



mercredi 25 février 2009

[Track of The Day] Fever Ray - If I Had a Heart (Fuck Buttons remix)

Membre de The Knife (duo suédois de dark pop pleine de synthé qu'elle forme avec son frère Olof), Karin Dreijer Andersson vient de s'échapper pour la première fois en solo. C'est sous le nom de Fever Ray qu'elle prend son envol avec un album éponyme très réussi (on y reviendra en temps voulu).
'If I Had a Heart' fait office de premier single. Sur la face-B, la miss a livré son œuvre aux anglais de Fuck Buttons. Bien lui en a pris. Car leur remix est étonnant, efficace et surtout très différent du morceau original: si Fever Ray table sur une ambiance lourde et lugubre, les Fuck Buttons en font un titre presque dancefloor, aux beats percutants. Joli coup. 

Album: If I Had a Heart 7" 
Année: 2009 
Label: Rabid Records

mardi 24 février 2009

[Track of The Day] Ratatat - Mirando (Animal Collective remix)

Vous allez finir par croire que je fais une fixette, mais quand même. Car il est à nouveau question d'Animal Collective, auteur pour le moment, d'un des très grands disques de l'année avec leur 'Merriweather Post Pavilion' de janvier dernier.
Pour deux raisons: la première est que ce remix de Mirando du groupe à guitare Ratatat est véritablement le premier du groupe, en tant qu'entité même (et non pas un remix de Panda Bear), ce qui n'est pas rien.
Et deuxièmement, ce remix est une franche réussite de 10 mns, qui aime à partir dans les hauteurs, pour finir dans un océan de vapeurs, bien plus que ce que le début du morceau pourrait laisser croire. 

Album: Mirando 7" 
Année: 2009 
Label: XL

lundi 23 février 2009

[Track of The Day] Adele - Hometown Glory

Il y a des disques auprès desquels on passe sans vraiment tourner la tête. On a beau nous prévenir que tel album vaut le coup, faute de temps ou de mémoire, on passe à côté. C'est exactement ce qui s'est passé avec ce '19' d'Adele, anglaise soulful au grain de voix proche de celui d'Amy Winehouse, en un peu moins rugueux.
Aujourd'hui, à la découverte de ce bijou qu'est Hometown Glory, je répare fissa mon erreur en écoutant ce '19' plutôt réussi. J'imagine qu'Adele est extrêmement connue, qu'elle a peut-être déjà largement conquis vos cœurs. Mais ce n'est pas grave. En ce lundi, Hometown Glory, éloge de la ville de son cœur, Londres, et troisième single extrait, mérite largement son titre de chanson du jour. Quel titre! 

Album: 19 
Année: 2008 
Label: XL

vendredi 20 février 2009

[Track of The Day] Banjo or Freakout - Someone Great (Lcd Soundsystem cover)

Derrière Banjo Or Freakout se cache Alessio Natalizia, italien de Turin, dont la musique n'a rien de folk ou de country. Plutôt le contraire même.
La preuve avec cette reprise de Someone Great des Lcd Soundsystem, un des tubes de leur 'Sounf of Silver' paru en 2007). Une version deux fois plus courte que l'originale, qui s'en écarte radicalement pour faire place à du shoegaze, des boucles, de la reverb', le tout atmosphérique au possible. Un petit régal du genre. 

Album: Mr No 7" 
Année: 2009 
Label: No Pain in Pop

jeudi 19 février 2009

A Red Hot Compilation – Dark Was The Night [4AD]

Je n'aime pas les compilations. J’ai toujours trouvé ça d'une inutilité crasse. Elle représente tout ce que je peux détester : l'éloge du single, l’apologie du marketing et toute l’opposé de la création. Oh bien sûr, j’en ai bien quelques unes dans la discothèque. Un 'Greatest Hits' de Queen datant de quand je partais fortement dans les aigus, un 'Best-Of' de Chris Rea offert par une connaissance pas forcément très avisée sur mes goûts musicaux (ceci dit, je dois avouer avoir toujours eu un faible pour Road to Hell et son solo de guitare final) et quelques autres. Mais peu à dire vrai.
D’ailleurs, je me suis toujours promis qu'il fallait que j'arrête d'en acheter. Sauf que ‘Dark Was The Night’ vient tout remettre en cause.

Qu’est ce donc que ‘Dark Was The Night’? Rien de moins que la 20è compilation de Red Hot Organisation, une association de lutte contre le SIDA. Fêtant malheureusement ses 20 ans, Red Hot Organisation a mis les petits plats dans les grands pour sortir un disque le plus attractif possible, afin d’amasser le maximum d’argent.

Au programme donc un double album et surtout une liste ahurissante d’artistes plus talentueux les uns que les autres proposant, chacun, des titres inédits. Jugez plutôt : Andrew Bird, Blonde Redhead et Devastations, Bon Iver, Yeasayer, Feist en duo avec Ben Gibbard de Death Cab For Cutie (pour une reprise de Vashti Bunyan), Iron & Wine (pour un titre d’à peine une minute mais d’une beauté à couper le souffle), The Decemberists (et une balade déchirante d’émotion), Grizzly Bear (seul sur un titre et en compagnie de Feist sur un autre), My Brightest Diamond (reprenant le Feeling Good de Nina Simone), Beirut, Arcade Fire (le seul vrai raté de la compilation avec un Lenin très fadasse), Kronos Quartet (qui reprend la chanson de Blind Willie Johnson qui donne son nom à la compilation) j’en passe et pas des moindres (le tracklisting complet se trouve au bas de ce papier).

Cinq titres se détachent légèrement des 31 qui composent ce ‘Dark Was The Night’ (ils sont tous les cinq en écoute plus bas) : La reprise de Cello Song – chanson composée et chantée par le grand Nick Drake sur 'Five Leaves Left’ en 1969 – par The Books et Jose Gonzales, ou la rencontre entre cordes délicates et légère electronica ; un nouveau titre de The National, So Far Around The Bend, dans la plus pure tradition du groupe et pour une de ses plus belles compositions; Sharon Jones and The Dap Kings qui reprend Shuggie Otis et son Inspiration Information, tout de soul vêtu ; et Sufjan Stevens qui s’amuse sur You Are The Blood des Castanets, en deux parties. Une première de dix minutes, tout simplement ahurissante, où le grand timonier de la pop des années 2000 mêle pop et touches électronique pour finir dans un feu d’artifice de frissons ; puis une seconde où il n’apparaît qu’en featuring du flow de Buck 65.

Au début de ce papier, je disais donc que j’avais décidé il y a quelques années de ne plus acheter ce genre de disque. Quand ce double album est tombé dans les griffes de l’Internet, je me suis résolu à briser mon serment après avoir écouté six titres (ici, et pour même pas 15€). L’objet est beau, le but final sert une bonne cause (tous les bénéfices seront reversés à Red Hot Organisation) et la qualité et la diversité des artistes présents est terrifiante (à noter que la grande majorité de ces titres là ne seront disponible qu'ici). Best compilation ever? (sortie : 16 février 2009)

Son :
Site officiel
Myspace (Un titre de ce ‘Dark Was The Night’ en écoute)

Acheter le disque ici


Exceptionnellement et vu la durée de ce double album (plus de 2h de musique), cinq titres en écoute. Les cinq cités plus haut, tous divers et variés (et dans l'ordre du tracklisting) (malheureusement plus en écoute).The Books et Jose GonzalesCello Song (Nick Drake cover)
The NationalSo Far Around The Bend
Sufjan StevensYou Are The Blood (Castanets cover)
Sharon Jones & The Dap-Kings - Inspiration Information (Shuggie Otis cover)
Buck 65 Remix (avec Sufjan Stevens et Serengeti) - Blood Pt. 2 (Castanets cover)


Tracklisting:
Disc 1
01. Dirty Projectors et David Byrne - Knotty Pine
02. The Books et José González - Cello Song (Nick Drake cover)
03. Feist and Ben Gibbard - Train Song (Vashti Bunyan cover)
04. Bon Iver - Brackett, WI
05. Grizzly Bear - Deep Blue Sea
06. The National et Nico Muhly - So Far Around the Bend
07. Yeasayer - Tightrope
08. My Brightest Diamond - Feeling Good (Nina Simone cover)
09. Kronos Quartet - Dark Was the Night (Blind Willie Johnson cover)
10. Antony Hegarty et Bryce Dessner - I Was Young When I Left Home (Bob Dylan cover)
11. Justin Vernon et Aaron Dessner - Big Red Machine
12. The Decemberists - Sleepless
13. Iron & Wine - Stolen Houses (Die cover)
14. Grizzly Bear et Feist - Service Bell
15. Sufjan Stevens - You Are the Blood (Castanets cover)

Disc 2
01. Spoon - Well-Alright
02. Arcade Fire - Lenin
03. Beirut - Mimizan
04. My Morning Jacket - El Caporal
05. Sharon Jones & The Dap-Kings - Inspiration Information (Shuggie Otis cover)
06. David Andrew Sitek - With a Girl Like You (The Troggs cover)
07. Buck 65 Remix (avec Sufjan Stevens et Serengeti) - Blood Pt. 2 (Castanets cover)
08. The New Pornographers - Hey, Snow White (Destroyer cover)
09. Yo La Tengo - Gentle Hour (Snapper cover)
10. Stuart Murdoch - Another Saturday
11. Riceboy Sleeps - Happiness
12. Cat Power et Dirty Delta Blues - Amazing Grace
13. Andrew Bird - The Giant of Illinois (The Handsome Family cover)
14. Conor Oberst et Gillian Welch - Lua
15. Blonde Redhead et The Devastations - When the Road Runs Out
16. Kevin Drew - Love Vs. Porn

mercredi 18 février 2009

[Track of The Day] Burning Hearts - We Walked Among the Trees

Pour beaucoup, Burning Hearts évoque le nom d'un label suédois, dont le punk et le hardcore sont le fond de commerce, avec des groupes comme The (International) Noise Conspiracy, The Hives, Millencolin, Hell Is for Heroes ou Turbonegro.
Depuis quelques semaines, Burning Hearts est aussi le nom d'un groupe scandinave, Finlandais pour être précis. La fusion de deux autres groupes, Le Futur Pompiste (sic!) et Cats on Fire.
Leur premier album, 'Aboa Sleepings' est un disque qui n'a rien de kepon. De la pop synthétique (parfois très marquée années 80), des mélodies plutôt inspirées, assez mélancoliques et mises en lumière par la voix de Jessika Rapo (qui rappelle celle de Laura Veirs). Rien de bien révolutionnaire sous le soleil finlandais mais un album vraiment agréable. Extrait donc avec ce We Walked Among the Trees, qui sent bon le Ashes to Ashes de David Bowie. 

Album: Aboa Sleepings 
Année: 2009
Label: Shelflife

mardi 17 février 2009

Iran - Dissolver [Narnack]

J’aimerais parler de ce disque sans évoquer Tv On The Radio, mais cela va être délicat. Je l’annonce même déjà, c’est peine perdue. Car ce ‘Dissolver' – troisième album et premier en six ans – d’Iran, groupe originaire de San Francisco, a plus qu’un lien avec le groupe auteur de ‘Dear Science’ l’an passé.

Premièrement, il faut savoir que Kyp Malone, avant d’être le guitariste des Tv On The Radio, était celui d’Iran. Deuxièmement, la voix d’Aaron Aites a ce grain qui fait penser assez souvent à Tunde Adebimpe, le chanteur du groupe de Brooklyn. Troisièmement, c’est David Sitek, le responsable du son de ces derniers, qui est à la production.

Ceci posé, ‘Dissolver’ est-il pour autant un album caché de Tv On The Radio? Même pas mon capitaine. Enfin si, un peu. La production apporte bien un côté soul sur certains morceaux, les chœurs de Buddy ne sont pas arrivés là par hasard. Mais objectivement, c’est tout. Car le reste, Iran ne le doit qu’à lui-même.

Après deux premiers albums faisant la part belle à une indie-rock entre Pavement et Sebadoh, avec un côté expérimental très prononcé, le groupe a mis de la pop dans sa bière et a adouci le mouvement. Le côté lo-fi a (presque) disparu et la partie noise reste présente épisodiquement (et notamment sur le très bon Digital Clock and Phone, idéalement placé dans le tracklisting, juste après deux titres de grande classe).

‘Dissolver’ est un éloge aux longs morceaux rock inspirés (sublime Aiport ’99), aux titres rock courts et efficaces (le futur tube, I Can See The Future, qui s’envole suite aux coups de boutoirs de Kyp Malone). Surtout, cet album d’Iran est une ode à la guitare, aux riffs furieux. Tout du long, c’est elle qui joue le rôle de guide spirituel d’Iran.

Au-delà du rapprochement inévitable avec Tv On The Radio, ce nouvel album d’Iran est un vrai album d’indie-rock de très bon aloi, relevé de pop, qui devient rapidement, du fait de quelques titres fameux, assez entêtant. (sortie: 17 février 2009)

Son :
Myspace (Trois titres de ‘Dissolver’ en écoute)

Deux titres, pour vous faire une idée. Le sublime Airport ’99, long mais bon et qui passe par tous les états, et le rugueux Baby Let's Get High One Last Time Together (malheureusement plus en écoute):

Et en bonus track, le trailer de leur 'Buddy Ep', sorti début novembre 2008:


lundi 16 février 2009

[Track of The Day] The Duke Spirit - The Step and The Walk (Richard File Remix)

Leur 'Neptune' a été un de mes albums de l'année passée. Mais quelques jours avant la sortie officielle, les Duke Spirit avaient mis dans les bacs un premier single, The Step and The Walk. Sur le 7" se trouve un remix de Richard File, ancien membre de la confrérie Unkle.
Un remix qui ne travestit pas l'original, mais lui donne au contraire une sacrée saveur électro. Une lente montée en puissance, tout fiévreuse, comme on l'aime. Pas révolutionnaire, basique par moments, mais vraiment efficace. 

Album: The Step and The Walk 7" 
Année: 2008 
Label: You Are Here

samedi 14 février 2009

[Oldies] The Human League – Travelogue (1980)

Quand j’étais plus jeune, dans la vieille bâtisse qui fait office pour ma famille de maison de vacances, en haut des escaliers qui menaient au deuxième étage, trois affiches étaient placardées contre un mur qui décrépissait minutes après minutes : une de Bauhaus, une de The Jam et une de The Human League. Trois affiches installées là par mes cousins plus âgés et nés au milieu des années 60. Et trois affiches restées gravées dans ma mémoire.

Les années ont passé et j’ai découvert The Jam de Paul Weller. Reste Bauhaus. Et donc The Human League. Un groupe que je croyais forcément ridicule et qui symbolisait, pour l’adolescent que j’étais, les années 80, décennie que je détestais par-dessus tout (avant de me rendre compte, quelques années plus tard, que j’avais totalement tort). Erreur. Car The Human League n’est rien de tout cela. Tout du moins avec ‘Travelogue’, l’album qui nous intéresse aujourd’hui.

The Human League est un groupe qui voit le jour en 1977, en pleine explosion du punk, quand Martyn Ware et Ian Craig Marsh convient leur ami Philip Oakey à les rejoindre. Rapidement, le trio, sûr de son talent, se met à démarcher les labels ; c’est Fast Records qui répond le premier à leur demande et leur fait signer leur premier contrat. Being Boiled est leur premier single. Tiré à très peu d’exemplaires et au succès relatif, le groupe se voit toutefois encensé par le NME et qualifié par Johnny Rotten des Sex Pistols de groupe de «trendy hippies» (hippies qui ont du goût).

The Human League décide alors de défendre sa musique sur scène. Après leurs premiers concerts, le groupe décide d’embaucher Philip Adrian Wright, ami de Philip Oakey. Sa mission ? Donner un univers visuel au groupe.

Son travail est rapidement récompensé; le groupe obtient une certaine notoriété et enchaîne les premières parties. Celle de décembre 1978, pour Siouxsie & The Banshees, va changer la donne. Ce soir là, un certain David Bowie est dans la salle. Il en ressort totalement abasourdi et déclare qu’il vient «de voir le futur de la pop». Rien de moins !

Inspiré, The Human League sort son premier Ep, ‘The Dignity of Labour’, composé de quatre titres instrumentaux assez expérimentaux. Malgré cela, Virgin Records se montrent très intéressés par le groupe, le débauchent de Fast Records et les font signer.

Le souci, c’est que sortir des disques sur une structure indépendant n’a rien à voir avec travailler pour une major. The Human League va vite l’apprendre à ses dépends. Malgré une promesse de liberté artistique totale, Virgin souhaite voir le groupe prendre une direction plus commerciale. Dans l’incapacité morale de refuser (le groupe a reçu une énorme avance à la signature), Martyn Ware accepte. A une condition : que les singles qui sortiront sous cette forme là le soit sous un autre nom que The Human League.

C’est donc sous le nom The Men que I Don’t Depend on You voit le jour. Un titre qui n’a rien à voir – ou presque – avec la musique originelle de la bande à Ian Craig Marsh. Le hic – et la chance du groupe – c’est que le tube n’en est pas un et Virgin, comprenant son erreur, décide d’arrêter d’imposer au groupe un style qui ne lui convient pas.

The Human League se remet alors au travail et sort enfin son premier album, ‘Reproduction’, en août 1979. Le disque est un tel bide que le label annule la tournée du groupe en 1979. Pas désabusé, le groupe décide de repartir à l’attaque, sort ‘Holiday ‘80’ Ep en avril 1980 et connaît un premier vrai succès – ils sont invités à Top of The Pops, référence parmi les références à l’époque. Dans la foulée, The Human League enregistre ‘Travelogue’.

Un disque audacieux, dans la droite lignée de son prédécesseur, avec un tantinet plus de tubes, mais toujours aussi froid, frigorifique même. ‘Travelogue’ est un album noir et austère, porté par la voix de Phil Oakey et les synthétiseurs de Martyn Ware et Ian Craig Marsh ; à la fois pop mais electro, expérimental mais dansant, synthétique et visionnaire. Car ‘Travelogue’ est plus qu’un simple album. Il est une bénédiction et une œuvre qui a une décennie d’avance – il est dur de ne pas entendre dans Dreams of Leaving ou Life Kills des sonorités de groupes actuels, ne serait-ce qu’Animal Collective.

Malgré une 16è place dans les charts, le disque reste un échec. De plus en plus miné, le groupe se déchire, Oakey et Ware ne se supportent plus. Le divorce est consommé. Mais bizarrement, c’est le dernier arrivé qui obtient la garde de The Human League. Les deux fondateurs laissent donc leur bébé à leur ancien ami et partent fonder Heaven 17. Pendant ce temps là, Oakey recrute deux voix féminines, reforme The Human League, change de registre et compose l’énorme Don’t You Want Me. Nous sommes en 1981. Et The Human League s’apprête à dominer le monde.

Son:
Myspace
Site officiel

Première sortie: 1980 [Virgin]
Dernière réédition: 1988 [Virgin]

En écoute, trois titres. The Black Hit of Space composé dans l’hyper-espace, Dreams of Leaving étonnamment actuel et Being Boiled, le vrai tube de cet album, composé par Phil Oakey, dont Visage piquera quelques parties pour composer son Fade to Grey :



vendredi 13 février 2009

[Track of The Day] Starlight Mints - Cracker Jack

En ces journées où grooveshark se met lui aussi à planter, rien de tel que se replonger dans un des classiques albums des années 2000. Un disque qui avait fait (à l'époque) la nique au 'One' des Beatles (rien que ça!).
Sorti en 2000, ce 'The Dream That Stuff Was Made Of' des Starlight Mints (groupe américain mené par Allan Vest) m'avait sacrément emballé avec sa pop aux contours rock et au touché lo-fi. C'était même un sacré présage sur le contenu de la pop des années à venir. La preuve avec ce Cracker Jack, mon morceau préféré de l'album, brinquebalant et inspiré. 

Album: The Dream That Stuff Was Made Of 
Année: 2000 
Label: See Thru Broadcasting

jeudi 12 février 2009

Top 6 "Hot Songs"

A l’orée de la Saint-Valentin et afin de me renouveler par rapport à l’an passé, revenons plus terre à terre et concoctons donc un Top 6 ‘Hot Songs’. Histoire de ne pas tomber dans le cliché et la chanson d’amûûûûûr sirupeuse estampillée Cherie FM.

Mais avant d’en arriver là, et vu que rien n’est jamais anodin dans la vie, je voulais vous parler de deux de mes bloggeuses préférées : Alhya et Guillemette. Ces demoiselles, dont j’ai déjà évoqué les talents culinaires ici, ont décidé de recommencer. «Oui, mais recommencer quoi?» me direz-vous. Hé bien d’organiser un repas, dans un restaurant (un vrai!), avec un menu à tomber. Bref, de mettre leur prédispositions à la cuisine aux services de nos papilles.

Ayant tenté l’expérience à la fin de l’année dernière, les deux gourgandines remettent le couvert. Pour un repas 100% «Hot Hot Hot». Et connaissant leur goût certain, leur touché irrésistible et la réussite de leur première tentative, nul doute que cela sera un succès. Et un délice.

Tout ceci aura donc lieu au Bistrot St Jean (place du Petit Collège, dans le 5è arrondissement de Lyon) le dimanche 22 février au soir. Ouvert à tous, mais uniquement sur réservation. Et un menu unique qui s’annonce savoureux, pour même pas 20€ (très sincèrement une bouchée de pain pour ce qui se trouvera dans vos assiettes). Pour toutes réservations (avant le 19 février au soir), il faut soit aller ici ou alors .


Pour en revenir à nos moutons, ces demoiselles ont demandé à votre serviteur de leur concocter une playlist en rapport avec le thème de la soirée. Je m’y suis donc attelé avec force et vigueur. Et, si elle n’est pas encore terminée, j’en profite aujourd’hui pour vous donner un petit avant-goût de ce qui devrait débouler dans vos oreilles ce soir là.

Un top 6 'Hot Songs' donc. Un top lascif, qui sent la sensualité et les corps chauds. Une sélection qui commence par une sieste crapuleuse et I Want'a Do Something Freaky To You de Leon Haywood conseillé par le toujours très avisé MisterBlog. Forcément, on enchaîne par quelques quelques baisers langoureux et un titre du Lovage de Nathaniel Merriweather (aka Dan The Automator), le bien nommé Sex (I Am), avec la délicieuse Jennifer Charles (Elysian Fields) et le rugueux Mike Patton.
Alors que les souffles deviennent rauques, que le sang s’affole, que les gestes se font plus précis, c’est Nothing Compares to U de Prince, l’artiste le plus sensuel des 30 dernières années – au moins –, qui démarre. Les vêtements volent, les caresses se multiplient sur la rythmique lourde de Suède avant qu'enfin les corps s’enchaînent, Led Zeppelin et Babe I’m Gonna Leave You réglant le tempo d’un acte charnel et forcément unique. Épuisés mais heureux, c’est sur le doux et jazzy Lover Man de Blossom Dearie (qui vient d’ailleurs de nous quitter) que les deux corps reprennent leur souffle.

Six premiers titres que devrait venir compléter une centaine d'autres. Tout est en gestation et j'attends avec impatience toutes vos propositions qui sont plus que jamais les bienvenues (d'ailleurs, j'en profite pour remercier tous les SoViens et Jamrekiens pour leurs belles et nombreuses propositions). D'ici là, que vous soyez lyonnais, de passage à Lyon ou simple amoureux de la régalade de papilles, n'hésitez pas à venir déguster des mets comme vous n'en avez sûrement pas mangé depuis longtemps. Conseil d'ami.




Tracklisting: 
Leon Haywood - I Want'a Do Something Freaky To You (Come and Get Yourself Some, 1975) 
LovageSex (I'm A) (Music to Make Love to Your Old Lady By, 2001) 
PrinceNothing Compares to U (One Nite Alone… Live!, 2002)
SuedeAttitude (Singles, 2003) 
Led ZeppelinBabe I’m Gonna Leave You (Led Zeppelin I, 1969) 
Blossom Dearie - Lover Man (Blossom Dearie, 1956)








mercredi 11 février 2009

[Track of The Day] Camera Obscura - My Maudlin Career

Une des bonnes nouvelles de ce premier semestre 2009, c'est le retour de Camera Obscura, combo écossais de Glasgow et, en quelques sortes, petit frère de Belle and Sebastian.
Leur nouvel album, 'My Maudlin Career' sortira le 21 avril chez 4AD (rien que ça). Le groupe vient de mettre en ligne un premier titre (que l'on peut télécharger légalement et gratuitement ici), éponyme, tout de piano vêtu, la voix de Tracayanne Campbell, aussi présente que cachée derrière une voile diaphane, comme leader de mélodie.
Un titre plutôt beau et qui laisse promettre de jolies choses pour le milieu du printemps prochain. 

Album: My Maudlin Career
Année: 2009
Label: 4AD

mardi 10 février 2009

Deezer est mort (ou presque)

Après une semaine de bugs divers et variés, deezer semble être en train de rendre l’âme. Et rentre dans le rang. Malgré des contrats signés avec de nombreuses maisons de disque, il semble que la pression a été trop forte pour le site communautaire qui vient de changer de politique. Ainsi, désormais, lorsque vous viendrez sur le site de deezer, il vous faudra vous connecter à votre compte avant de pouvoir écouter de la musique. D'ailleurs, l'offre musicale sera de plus en plus restreinte puisque l’écoute de certains titres sera conditionnée par votre zone géographique. Ajoutez à cela l’arrêt de la possibilité d’uploader des titres introuvables sur deezer et vous avez un beau tableau, celui d’un site qui vient de se tirer une balle dans le pied - à moins qu’on lui en ait mis une directement dans la tête.

Pour ce blog, ce changement de politique est assez problématique vu que 75% des titres mis à disposition ici sont introuvables sur deezer. J’ai donc passé ma soirée à chercher un remplaçant à ce lecteur qui me suit depuis l’ouverture il y a 18 mois de ce blog. Je pense avoir trouvé.

Je pense seulement. Pour le moment, tout semble plus ou moins rouler - même si normalement, la selection du jour n'était pas celle que j'avais prévue. Mais il y a quelques bugs que je ne comprends pas encore. Donc je vais continuer comme ça et nous verrons dans les jours à venir. N’hésitez donc pas à me donner votre avis, et à tous les niveaux (même esthétique. Là, j’avoue humblement ne pas avoir passé trop de temps sur ce critère là. Mais le lecteur est customisable totalement). Ils sont clairement attendus. Ça me sera utile.

N’hésitez pas non plus à proposer un autre lecteur qui proposait les mêmes fonctionnalités que deezer. Je suis plus que preneur.

D’ici là, je vous souhaite la meilleure des journées, qu'elle soit venteuse, pluvieuse ou ensolleillée.

[Track of The Day] Jedi Mind Tricks - Butcher Knife Bloodbath

L'humeur est aux beats lourds et aux flows racés ces temps-ci. Ça tombe bien, voilà le nouvel album des Jedi Mind Tricks. Un groupe que j'aime beaucoup, pleins de scratchs, de prod 'in your face' et de flows agressifs, dont le 'Servants in Heaven, Kings in Hell' de 2006 était un vrai bijou.
'A History of Violence' est sorti à l'automne dernier. Et n'est sûrement pas le meilleur album du combo de Philadelphie. Les Jedi Mind Tricks reprennent ce qui a toujours fait leur succès, mais sans en faire plus.
Alors pourquoi en parler? Parce que ce disque a du chien. Parce qu'il voit le retour dans le roster de Jus Allah, après une brouille de plus de 9 ans avec ses anciens acolytes. Et parce qu'ils sont capables de pondre des perles comme Butcher Knife Bloodbath.

Album: A History of Violence
Année: 2008
Label: Babygrande

lundi 9 février 2009

[Track of The Day] The Jimi Hendrix Experience - All Along The Watchtower

Hier matin, j'étais à une convention de disques. J'y ai passé quatre heures. Et j'ai trouvé quelques merveilles (ce disque en vinyle pour seulement 7€. Je n'en reviens toujours pas), quelques bonnes affaires ('Steve Mc Queen' des Prefab Sprout pour une bouchée de pain, ce genre de choses) et quelques classiques qui manquaient à mon armoire à sillons ('Harvest' de Neil Young ou 'In The City' des Jam).
Seule déception: je suis tombé sur la version vinyle originale de 'Electric Ladyland' du Jimi Hendrix Experience. Avec les femmes nues sur la pochette (la pochette aseptisée qui couvre toutes les rééditions cds est d'une laideur sans nom). Il était cher. Bien trop cher pour moi. Et pourtant, dieu sait que j'aurais aimé l'avoir dans ma discothèque.
En attendant, et vu que deezer fait des siennes depuis quelques jours, remettons-nous donc un des classiques de cet album mythique dans les oreilles avec All Along The Watchtower, la reprise de Bob Dylan. Un titre archi-connu certes. Mais vu que même après 1000 écoutes on ne s'en lasse toujours pas, ça ne peut pas faire de mal. Surtout sur un blog qui manque cruellement de rock ces dernières semaines. 

Album: Electric Ladyland 
Année: 1968 
Label: MCA

vendredi 6 février 2009

[Track of The Day] The Cramps - Sunglasses After Dark

Après Michael Cooper et Ron Asheton, c'est donc au tour de Lux Interior de tirer sa révérence. Le chanteur des Cramps s'en est donc allé hier, en Californie. Et avec lui, un peu du CBGB, un peu de l'esprit du punk, du garage, qu'il soit psychobilly ou non.
En petit hommage à ce grand bonhomme (et ce grand groupe), rechaussons donc nos lunettes noires et écoutons Sunglasses After Dark, un des titres de leur premier album, daté de 1980, le classique 'Songs The Lord Taught Us'.
A l'heure qu'il est, Poison Ivy doit se sentir sacrément seule. Et nous aussi. Foutue année 2009.

Album: Songs The Lord Taught Us
Année: 1980
Label: Illegal

jeudi 5 février 2009

Dj Signify – Of Cities [Bully]

En 2003 était un label de hip-hop qui s’appelait Lex Records, sorti de la cuisse de Warp et responsable de certains des grands chef-d’œuvres du genre cette année là: le ‘Hope’ des Non-Prophets, le ‘Ghetto Pop Life’ de Danger Mouse and Jemini et le premier (et unique) album des Hymie’s Basement.

En 2004, le label ne lésine pas sur les efforts et sort coup sur coup ‘A New White’ de Subtle et surtout ‘Sleep No More’ de Dj Signify. Un disque essentiel d’abstrackt hip-hop, très sombre, assez minimal, aux beats percutants et aux featurings de qualité (Buck 65 et Sage Francis, parfaits tous les deux).

Depuis octobre de cette année là, rien de bien consistant à se mettre sous la langue de la part du producteur new-yorkais. Jusqu’à ce que ‘Of Cities’ vienne nous rappeler son existence.

Entre 2004 et 2009, Dj Signify a quitté Lex pour signer chez Bully Records, une structure qui avait déjà accueillie quelques unes de ses rares sorties. Seul changement notable. Car notre homme est resté fidèle au son qu’il aime et à ce qu’il sait faire.
On pourrait lui en faire le reproche. Tenter de lui faire comprendre que le monde a évolué, que beaucoup se sont engouffrés dans la brèche que lui (et d’autres avant lui aussi) avaient ouvertes et qu’il n’est en rien novateur. Sauf qu’on ne le fera pas.

‘Of Cities’ n’est certainement pas aussi bon que ‘Sleep No More’ - de toutes façons, il n’a pas cette prétention là. Mais ‘Of Cities’ reste un bon disque. Les ambiances sont toujours aussi sombres mais planantes, pesantes mais évasives. Et les featurings de grande classe. Cette fois, Signify invite Aesop Rock à prendre le micro et lui pond deux titres sur mesure: un Low Tide (voir plus bas) aux beats destructeurs et un Sink or Swim, réglé comme une horloge par une rythmique lourde et une production d'orfèvre.

Le reste ? Hormis six interludes assez quelconques (on ne le dira jamais assez : les interludes sont la plaie du hip-hop), tout tient franchement la route. La musique de Dj Signify y est minimale, au tempo lent voire carrément oppressant par moment.

En 2004, ‘Of Cities’ aurait fait un malheur. En 2009, il reste un bon disque de producteur. Ce qui n'est déjà pas rien. Cet album prouve aussi deux choses: que Dj Signify est un mec bourré de talent, qui, en cinq ans, n’a rien perdu de son doigté pour ciseler et travailler à la perfection chaque piste et chaque prod (au casque, l’écoute est un régal). Et qu'il aurait du revenir bien plus tôt. (sortie: 20 janvier 2009)


Son :
Myspace (Un titre de ‘Of Cities’ en écoute)
Site officiel

Et deux titres en écoute. Un Low Tide percutant – avec Aesop Rock au micro – et un 1993, aux faux-airs de déjà-vu (malheureusement plus en écoute).

mercredi 4 février 2009

[Track of The Day] Abstrackt Keal Agram - Rivière

L'écoute de ce disque me rend un brin nostalgique. Un, parce que Abstrackt Keal Agram n'existe plus aujourd'hui - Tepr est parti mixer dans les salles du monde entier et My God is Gay est devenu Fortune.
Deux parce que Gooom, l'entité qui hébergeait (mais aussi M83 ou Cyann & Ben) le groupe, n'existe plus non plus.
Malgré tout, ce 'Bad Thriller' reste quand même un vrai petit monument de la musique from France des années 2000. Un abstrackt hip-hop tout ce qu'il y a de plus sombre, entre beats et nappes electroïsées. Et en haut du monument, ce Rivière à l'ambiance pesante et qui aurait du être un tube.

Album: Bad Thriller
Année: 2004
Label: Gooom

mardi 3 février 2009

[Track of The Day] Nickel Creek - Spit On a Stranger (Pavement cover)

Groupe américain formé de Chris Thile, Sara et Sean Watkins, Nickel Creek est un groupe tout à fait recommandable dont j'avais découvert l'existence par l'achat inopiné de leur 'This Side', un été de 2003. Un disque d'une très grande qualité (j'insiste sur le «très») naviguant entre country, acoustique et americana et qui se permet une reprise de Spit On a Stranger de Pavement (le titre qui ouvre 'Terror Twilight'). Rien que ça.
Mais menée par une mandoline diabolique, cette reprise est délicate et surtout totalement réussie. Et comme je suis tombé dessus hier, je fais partager.

Album: This Side
Année: 2002
Label: Sugar Hill


Pour info, désormais I Left Without My Hat est sur last.fm. Le groupe sans chapeau se trouve là. N'hésitez pas à nous rejoindre.

lundi 2 février 2009

[Track of The Day] Vega4 - Life is Beautiful

Non! Ne criez pas à l'infamie, au scandale, à la soupe FM. Et restez. Ce Life is Beautiful sent évidemment le tube radio à plein nez. De par sa construction, de par ses accointances avec le célèbre Chasing Cars de Snow Patrol. Certes. Mais la mélodie, si elle n'invente pas l'eau chaude, est très jolie. Et puis le titre dure 6'18" soit deux chansons sur la bande FM. Et tout est très efficace, notamment ces 2 dernières minutes et ce chant à plusieurs voix. Bref, j'aime beaucoup.
Alors oui, on est lundi. Mais justement, on est lundi. 

Album: You & Others 
Label: Columbia 
Année: 2006