mercredi 30 octobre 2024

[Track of The Day] Nevala - Honky Tonk

Il se peut que je m'y prenne mal. Que je ne cherche pas au bon endroit. Ou pose les mauvaises questions à Google. Mais c'est un fait assez récurrent : dès qu'il s'agit de groupes scandinaves, il (m') est souvent compliqué de trouver des informations intéressantes les concernant.

Prenez Nevala, quatuor finlandais originaire d'Helsinki. Ses membres ? Oliver Bentley, Emil Inberg, Sakari Soukka et Ossian Stadigh. Sa discographie ? Quelques singles ici et là au début des années 2020. Un album en février 2022, 'Wastelands, Nevala', sorti chez les suédois de Ninetone Records. Et un second le 18 octobre dernier, 'Take Me to the Honky Tonk'.

Le reste ? Pas grand chose, si ce n'est rien. Qui fait quoi dans le groupe ? Impossible de le savoir. Sur quel label est publié ce nouvel album ? Plusieurs sites indiquent Cheeky Moon mais Internet ne semble ne pas avoir connaissance de cette structure. 'Take Me to the Honky Tonk' existe-t-il autrement qu'en version digitale ? Sans doute pas mais il est impossible de le confirmer. D'ailleurs, vu sa durée (huit titres pour 27 minutes), doit-on vraiment le considérer comme un album ou plutôt partir sur un Ep ?

Vous me direz, tout cela n'est pas très important au final, seule la musique compte, mais c'est dommage de ne pas arriver à en savoir plus sur un groupe qu'on découvre, d'autant plus quand son dernier disque est de qualité. Car, sans rien révolutionner, sans retourner la table de la pop music, 'Take Me to the Honky Tonk' a ce qu'il faut de chansons marquantes (Summer Rain, le mélancolique Letters to Laura, le langoureux Stranger In My Heart), une production qui ne lisse pas les mélodies et une vibe autant Sleepy Jackson que Team Me (ce côté très orchestral) pour charmer son monde. Avec en tête de proue, Honky Tonk (en écoute aujourd'hui), morceau d'ouverture aussi efficace que superbe, qui a tout d'un tube. Espérons le pour Nevala, cela nous permettrait d'en savoir un peu plus sur eux.

Album : Take Me to the Honky Tonk
Année : 2024
Label : Cheeky Moon

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Honky Tonk des finlandais de Nevala est également en écoute ci-dessous :

Autre chanson très réussie de 'Take Me to the Honky Tonk' de Nevala, voilà Summer Rain :

lundi 28 octobre 2024

The Blue Herons - Go On [Subjangle]

Avant-propos : la chronique qui suit est consacrée à 'Go On' le premier album de The Blue Herons. Et non Blue Heron, groupe presque homonyme venu d’Albuquerque au Nouveau-Mexique qui fait lui dans le stoner. La précision peut sembler futile mais elle est d’importance tant The Blue Herons n’a, mais alors, rien à voir.

The Blue Herons est à la base le side-project de Andy Jossi, suisse de son état, qui faisait jusque-là dans le shoegaze avec son groupe The Churchhill Garden et qui voulait s’offrir une petite respiration indie-pop. Lancé en 2017, le projet va vivoter pendant trois ans au gré de quelques singles publiés de temps à autres, avec l’aide d’autres musiciens et de chanteurs et chanteuses, avant qu’Andy Jossi ne tombe enfin sur la perle rare, Gretchen DeVault, californienne et vétérane de la scène indépendante américaine (The Icicles, Voluptuous Panic).

Ce qui n’était jusque là qu’un projet qui se cherchait (six singles en trois ans) va alors suivre une toute autre trajectoire. Certes, le duo va prendre son temps (deux à trois singles par an seulement) mais l’alchimie entre Jossi et DeVault se fait de plus en plus évidente à chaque nouvelle chanson, qui semblent d'ailleurs gagner à chaque fois en qualité.

Après près de quatre ans de travail, c’est donc tout naturellement que The Blue Herons a publié son premier album, 'Go On'. Un disque qui compile tous les singles déjà sortis (des onze publiés par le duo Jossi/DeVault, seule la reprise de Christmas (Baby Please Don't Go) de Phil Spector a été laissée de côté) et ne compte « que » deux inédits : la merveilleuse Clouds et une version ample et très belle du plutôt déjà charmant Echos in the Dust. Pour l’occasion, et sans doute aussi pour rendre le tout plus harmonieux, The Blue Herons a réenregistré la plupart des morceaux et en a modifié le mix.

Et le résultat est tout à fait épatant. Extrêmement cohérent, superbement composé, aux guitares belles à en frissonner, porté par la voix superbe de Gretchen DeVault (qui a un je ne sais quoi de Beth Arzy), 'Go On' est un disque remarquable d'indie et de jangle-pop circa 80s, qui rappelle les univers C86 et de Sarah Records autant qu'il évoque (et plus souvent qu'à son tour) les merveilleux The Luxembourg Signal.

De la superbe balade Endless Rain au presque poppy Electric, en passant par le mini-tube Go On, la très belle ouverture In The Skies qui pose les bases de l'album, ou la reprise du Disorder de Joy Division lumineuse comme jamais, tout est ici éblouissant, racé et élégant et enthousiasmant, mélancolique et enivrant, avec un duo qui n'hésite pas à faire durer le plaisir (pas une chanson en dessous de 3'30 et seulement quatre de moins de quatre minutes) et marie avec délices des couches de guitares qui se complètent à merveille et la voix de Gretchen DeVault, toujours d'une grande justesse.

De prime abord disque de genre mais qui très vite le transcende, 'Go On' de The Blue Herons est un album impeccable de bout en bout. Un disque solaire, romantique, aux mélodies superbes, inspiré qui, je ne saurais trop l'expliquer, fait du bien. Et un des tous meilleurs, si ce n'est le meilleur, album de l'année. (Sortie : 4 juin 2024)

Plus :
La chronique de 'Go On' de The Blue Herons chez Dans Le Mur du Son (à qui je dois la découverte de ce superbe album. Une de plus)
'Go On' de The Blue Herons est à l'écoute sur leur page bandcamp
'Go On' de The Blue Herons est à l'achat sur leur page bandcamp
'Go On' de The Blue Herons est également en écoute sur Spotify et Deezer

Trois chansons de 'Go On' de The Blue Herons en écoute aujourd'hui. La superbe reprise de Disorder de Joy Division, qui n'a jamais été aussi lumineuse (en écoute également dans les playlists Spotify, Deezer, Tidal, YouTube et dans la colonne de gauche du blog). Puis la magnifique balade lancinante Endless Rain. Et enfin Clouds, le très bel inédit de ce 'Go On' de The Blue Herons :

jeudi 24 octobre 2024

[Track of The Day] Tapir! - Broken Ark

Si l'on veut être tout à fait précis, la chanson du jour n'est pas de 2024 mais d'août 2023. A l'époque, les anglais de Tapir! (avec un point d'exclamation, oui) viennent de publier leur second Ep, et Broken Ark est avec Gymnopédie (qui verra le jour en single) la pièce maitresse du disque. Oui mais voilà, six mois plus tard, en janvier dernier, Broken Ark se retrouvait sur le premier album du sextet londonien, 'The Pilgrim, Their God and The King Of My Decrepit Mountain'. Forcément, celui-ci est en fait la compilation des deux premiers Ep du groupe, auquel Tapir! a adjoint une troisième partie inédite, elle aussi de quatre morceaux (dont My God, une chanson qui n'est pas, comme on pourrait le croire, une relecture détournée du célébrissime My Guy de Mary Wells, mais qui s'en inspire très fortement).

Des douze chansons de ce plutôt joli album, Broken Ark (en écoute aujourd'hui) est celle qui saute en premier aux oreilles. Un titre où calme et tempête se disputent la mène. Où le feu gronde sous la glace. Où des guitares gorgées de riff viennent opposer la contradiction à quelques accords de guitare acoustique et de cordes discrètes. Une chanson mélancolique et pas loin d'être sublime, et qui n'est pas sans rappeler quelques élans de Damien Rice.


NB :
Vous noterez que Tapir! Est en tournée européenne actuellement et qu’ils passent par chez nous :
12 novembre - Le Grand Mix (Tourcoing)
13 novembre - Le Pop Up du Label (Paris)
14 novembre - Marché Gare (Lyon)
15 novembre - Antipode (Rennes)
16 novembre - La Vapeur (Dijon)
17 novembre - La Coopérative de Mai (Clermont-Ferrand)

Album : The Pilgrim, Their God and The King Of My Decrepit Mountain
Année : 2024
Label : Heavenly Recordings

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Broken Ark de Tapir! est également en écoute ci-dessous :

Autre curiosité de 'The Pilgrim, Their God and The King Of My Decrepit Mountain' de Tapir!, voilà My God

mardi 22 octobre 2024

[Track of The Day] Dutch Criminal Record - Dogs Divas and Mobile Grooming

Vous souvenez-vous de Ben & Jason ? Un duo anglais, charmant au possible, composé de Ben Parker et Jason Hazeley, découvert via leur second album 'Emoticons' en 1999. Un disque acheté le même jour que 'Showbiz' de Muse, parce que conquis après l'écoute de quelques chansons sur une borne cd de la Fnac Part-Dieu (tout ceci ne nous rajeunit pas). 

Ben & Jason n'existent plus depuis 2003 et la publication de leur quatrième et dernier album (le bien nommé 'Goodbye'). Pourtant, difficile de ne pas trouver qu'il y a beaucoup d'eux sur Dogs Divas and Mobile Grooming, une des chansons du premier album de leurs compatriotes Dutch Criminal Record (qui n'ont donc rien de néerlandais) : cette manière dont sonne la guitare, cette mélodie lumineuse, belle comme tout, et puis cette voix à s'y méprendre (et qui m'a même poussé à vérifier qu'un des deux Ben & Jason n'était pas de l'aventure).

Dogs Divas and Mobile Grooming est une très belle chanson, sans doute la plus réussie de chanson de 'Novium'. Un album d'indie-pop et de jangle-pop, en gestation depuis bien des années (Dutch Criminal Record existe depuis 2014 mais n'avait publié jusque-là que quatre Ep et quelques singles), qui manque de personnalité (beaucoup d'influences diverses mais pas toujours assez digérées) mais pour le moins plaisant.

Album : Novium
Année : 2024
Label : AntiFragile Music

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Dogs Divas and Mobile Grooming de Dutch Criminal Record est également en écoute ci-dessous :

 
 

lundi 21 octobre 2024

[Track of The Day] Beak> - Hungry Are We

Le temps est aux ruptures et à la fin de belles histoires. Avant METZ il y a dix jours qui venait annoncer que le groupe se mettait en « indefinite hiatus » sitôt la tournée actuelle terminée (sans doute après avoir fait le tour de la question et les grandes envies d'émancipation d'Alex Edkins et de son Weird Nightmare), il y avait eu fin septembre Beak>, groupe où officie Geoff Barrow, l'autre Portishead. Où « officiait » plutôt, car ce dernier vient d'annoncer son départ du trios bristolien après seize années de bons et loyaux services derrière les fûts et le micro.

Deux séparations qui se font faites dans le bon ordre, sans coups d’éclats (apparents en tout cas), de claquements de portes et de drama. Deux séparations qui seront effectives à la fin des tournées des deux groupes qui ont la bonne idée de passer par la France pour ces adieux : six dates pour METZ (Rennes, La Rochelle, Paris, Clermont-Ferrand, Lyon et Lille) et cinq pour Beak> (Lorient, Paris, Lyon, Nantes et Tourcoing).

A Lyon, Beak> a la mauvaise idée de passer le même soir que la grande Myriam Gendron. Mais quand bien même ma place en poche pour la québécoise, j'irai assister aux derniers aux dernières heures de Geoff Barrow au sein de sa deuxième famille musicale. D'autant plus que leur quatrième album, toujours aussi sobrement intitulé ('>>>>'), fait partie des très belles choses de 2024 - et sans doute le meilleur à ce jour du groupe. Un disque extrêmement bien produit, souvent lancinant (comme sur Hungry Are We, en écoute aujourd'hui, obsédant comme tout), qui prend son temps, et qui voit les Beak> toujours sûrs d'eux mêmes et de leurs compositions, mais aussi comme sur un fil.

Album : >>>>
Année : 2024
Label : Invada Records / Temporary Residence Limited

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Autre morceau marquant, voilà Strawberry Line, la chanson d'ouverture de '>>>>' de Beak> :

vendredi 18 octobre 2024

[Track of The Day] Mercury Rev - There's Always Been A Bird In Me

De l'importance d'aller jusqu'au bout d'un album, même quand celui-ci vous ennuie : cette antienne n'a peut-être jamais été aussi vraie qu'avec le dernier album de Mercury Rev, 'Born Horses'. Un nouveau disque pour le groupe américain, le premier en cinq ans, et du genre à ne pas laisser indifférent. Chef d’œuvre et miracle incompris pour les uns, disque d'un mauvais goût total pour les autres, avec ce new age sans intérêt sur lequel psalmodie un Jonathan Donahue (n'est pas David Tibet, qui veut), avec en bonus sa pochette à la 'Deserter's Songs' à qui on aurait appliqué un filtre Instagram laid comme tout.

Je fais évidemment partie de la seconde catégorie, celle qui a trouvé 'Born Horses' affreux. Pour ainsi dire, je n'ai même pas réussi à aller au bout lors de ma seule et unique écoute, ennuyé que j'étais par cet album qui ferait passer les musiques d'attente d'un salon lounge rempli de m'as-tu-vu pour le chantre du bon goût.

Sauf que j'ai vu fleurir ici et là beaucoup de commentaires qui s’extasiaient sur la dernière chanson de 'Born Horses', There's Always Been A Bird In Me. Intrigué, j'ai donc écouté rangé ma rancœur et donné une chance à ce morceau. Bien m'en as pris car ces gens là avaient raison. There's Always Been A Bird In Me est une excellente chanson, inspirée et enlevée, à la mélodie implacable où même le chant de Donahue est au diapason du reste. Une sorte de miracle tardif et inattendu, perdu dans un océan de médiocrité échevelée.

Album : Born Horses
Année : 2024
Label : Bella Union

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jeudi 17 octobre 2024

[Track of The Day] Jamie xx - All You Children (feat. The Avalanches)

N'étant pas un grand fan de The XX de base, je ne me suis jamais intéressé aux expériences solos de ses membres. C'est donc un peu par hasard que j'ai écouté 'In Waves' (à cause de sa pochette hypnotique et qui n'est pas sans rappeler celle de 'Any Minute Now' de Soulwax ?) le nouvel album de Jamie xx, une des têtes pensantes du groupe anglais. Son premier en neuf ans, le premier pour moi et un coup de cœur dès la première écoute.

Pourtant, notre affaire ne pouvait pas plus mal démarrer avec au bout de dix secondes du morceau d'ouverture une sirène qu'on croirait d'où droit venu d'un Dj putassier au possible. Heureusement, ce très court moment est la seule faute de goût de ce disque d'une réjouissance continue et totale. Jamie XX y enchaine les grands moments électro et house (même le morceau avec ses camarades de The XX est délicieux), les samples stylés (Astrud Gilberto, The Moody Blues, et beaucoup d'autres inconnus à mon bataillon mais tout autant épatants), les invités triés sur le volet, pour un résultat dansant, voire euphorique par moments.

Si tout se tient merveilleusement bien et fait l'effet d'un mix savoureux où tout découle naturellement, des douze morceaux qui composent 'In Waves', on en retiendra surtout trois, tous publiés en amont de la sortie de l'album : le tube évident Life avec la grande RobynDafodil avec Kelsey Lu, John Glacier et Panda Bear, immense titre lascif, et All You Children, jouissif morceau avec The Avalanches, qui mélange avec délice la voix de Nikki Giovanni sur son Dance Poem de 1976 et שמלת השבת, chanson d'Edna Fliedel, Kids of Theatre of Oz et Hanny Nahmias en 1973. Trois grands morceaux pour un grand disque.

Album : In Waves
Année : 2024
Label : Young

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, All You Children de Jamie XX et The Avalanches est également en écoute ci-dessous :

Autre grand morceau de 'In Waves' de Jamie XX, Dafodil avec les participations de Kelsey Lu, John Glacier et Panda Bear :


mardi 15 octobre 2024

[Track of The Day] Nap Eyes - Dark Mystery Enigma Bird

S'il y a une chose sur laquelle mes parents s'accordent et peuvent s'estimer heureux, c'est que j'ai su très vite leur rendre leurs nuits faciles et plus longues que certains de leurs amis. Bébé dormeur par excellence (du genre qu'on était obligé de réveiller de la sieste), j'ai toujours gardé une passion intacte pour le sommeil, chose sacrée que je ne suis pas loin de considérer comme étant la plus belle chose au monde.

A en croire leur nom, il n'est pas impossible que les canadiens de Nap Eyes aiment aussi ces heures passées allongés, bien au chaud à vivre dans une réalité parallèle et onirique. D'ailleurs, leur dernier single en date Dark Mystery Enigma Bird a tout d'une chanson qui pourrait habiller n'importe quelle rêverie aussi foutraque soit-elle : un gimmick léger et répétitif, une basse discrète et gestionnaire, la voix de Nigel Chapman trainante et une guitare électrique riffeuse et tout en retenue. Un morceau sémillant et qu'on pourra retrouver sur 'The Neon Gate', le nouvel album de Nap Eyes à sortir ce vendredi.

Album : The Neon Gate
Année : 2024
Label : Paradise of Bachelors / Paper Bag Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Dark Mystery Enigma Bird de Nap Eyes est également en écoute ci-dessous :

Le clip de Dark Mystery Enigma Bird de Nap Eyes, un des cinq extraits de leur album à venir 'The Neon Gate' :

lundi 14 octobre 2024

[Track of The Day] Parsnip - The Babble

J'avais d'autres idées musicales pour ce lundi mais la venue du groupe du jour ce mercredi à Lyon m'a fait revoir mes plans. Place donc à Parsnip, groupe australien (encore un !) composé de quatre filles venues de Melbourne, signé chez les anglais de Upset The Rhythm. Sorti en avril dernier, 'Behold' est leur second album, cinq ans après le précédent 'When The Tree Bears Fruit' - ce qui vous en conviendrez, dans le monde actuel est une éternité, qui plus est pour un jeune groupe. Un disque à la gestation longue (trois sessions d'enregistrements en trois ans si l'on en croit leur label) mais dont la pop au côté rétro sans être pour autant désuet, est matinée de garage, de do it yourself et de lo-fi, où un harmonium tient une place prépondérante.

De cet album, on retiendra - notamment - The Babble (en écoute aujourd'hui), une chanson comme chantée (et sifflée !) à quatre voix, et qui transpire d'effluves sixties. Un morceau délicieux et phare de 'Behold' sans aucun doute et que Parsnip devrait donc jouer sur scène ce mercredi à Lyon (Grrrnd Zero) - et, vu qu'elles sont en tournée en France actuellement, à Toulouse ce soir, à Marseille demain et à Besançon jeudi.

Album : Behold
Année : 2024
Label : Upset The Rhythm

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, The Babble de Parsnip est également en écoute ci-dessous :

Le clip de The Babble, un des singles extraits de 'Behold' de Parsnip :

jeudi 10 octobre 2024

[Track of The Day] Lady Blackbird - Like a Woman

Attention : la chanson du jour n'est pas n'importe quelle chanson. Ce n'est pas le petit morceau à la ritournelle sympathique et à la petite semaine. Non, on est ici sur du lourd, du très très lourd. La chanson du jour est une grande chanson. Une immense même. Elle s'appelle Like a Woman et est l’œuvre de Marley Munroe, américaine bientôt quarantenaire qui se produit depuis 2020 sous le nom de Lady Blackbird, moniker qu'elle s'est trouvée après avoir repris, avec succès et pas mal d'estime, le Blackbird de Nina Simone.

Like a Woman se trouve sur le second et nouvel album de Lady Blackbird sorti début septembre, 'Slang Spirituals'. Un disque qui s'ouvre admirablement par Let Not (Your Heart Be Troubled), un morceau qui en pose les bases et les ambitions : une production puissante, des chœurs gospel, une orchestration superbe et une voix qui pourrait évoquer Adele.

Mais à peine a-t-on le temps de se remettre de ce premier beau coup de semonce que celui-ci est balayé d'un coup d'un seul, emporté par la furia pop et pleine de soul de Like a Woman. Cette chanson a tout pour elle : un piano jazzy et extatique qui joue les meneuses de revue, des cuivres exaltés, une orchestration fougueuse et ample, aux airs de Big Band, des chœurs gospel à se damner et une voix qui semble jouer sa vie, rappelant à bien des égards celle de l'immense Millie Jackson. Un titre immédiat autant qu'efficace, d'où il se dégage une énergie et une générosité incroyables, qui donne envie de tout envoyer balader, de se mettre à danser et d'hurler des « love you just like a woman » habités.

La suite de 'Slang Spirituals' est à l'avenant, avec une Lady Blackbird qui montre parfois un peu plus de calme mais pas moins de volupté, se targuant même de clore son affaire par un Whatever His Name de presque neuf minutes, psychédélique et audacieux. Mais à dire vrai, je suis encore incapable à l'heure qu'il est de qualifier cet album tant Like a Woman renverse et écrase tout sur son passage. Une grande, une immense chanson. Dans une année 2024 qui n'en manque pourtant pas, c'est sans doute même la plus marquante à mes oreilles.

Album : Slang Spirituals
Année : 2024
Label : Foundation Music Productions

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Autre grande chanson de 'Slang Spirituals' de Lady Blackbird, voilà la chanson d'ouverture, Let Not (Your Heart Be Troubled) :

mercredi 9 octobre 2024

[Track of The Day] The Umbrellas - Blue

La fin d'année approchant à grands pas et 2025 pointant déjà doucement mais sûrement le bout de son nez, il est plus que temps d'évoquer un disque qui, à l'instar de 'Hic Sunt Leones' d'Omega Violet et de 'Where we've been, Where we go from here' de Friko, autres disques dont j'aurais parlé bien trop tardivement, aura bercé mon année 2024 : 'Fairweather Friend'. Sorti en janvier dernier, il est signé par The Umbrellas, groupe californien remarqué en 2021 à la sortie de leur premier album éponyme.

S'il est dans la lignée de son prédécesseur, 'Fairweather Friend' fait tout en mieux, en plus fort. Les deux pieds enfoncés dans une indie et de jangle-pop fin 80s/début 90s, cet album catchy à souhait et rempli de tubes (Gone, Goodbye, Games ou encore PM et son côté très Boys Don't Cry de The Cure), à la durée parfaite (trente-cinq minutes, emballé, c'est pesé) voit The Umbrellas passer un cap et prendre une envergure que je ne les soupçonnais pas être capables de prendre.

Pourtant, et peut-être à cause de cette entrée dans un automne qui promet d'être très humide, de tous les indie tubes disséminés ici et là on préfèrera mettre en avant aujourd'hui Blue, superbe balade mélancolique sur la fin d'une amitié (le thème de l'album), presque cachée en fin d'album, au petit gimmick absolument savoureux.

Album : Fairweather Friend
Année : 2024
Label : Slumberland Records / Tough Love Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer et YouTube, Blue de The Umbrellas est également en écoute ci-dessous :

Autre chanson très réussie de 'Fairweather Friend' de The Umbrellas, voilà Say What You Mean :

mardi 8 octobre 2024

[Track of The Day] Phosphorescent - Impossible House

Petite beauté au programme du jour avec Impossible House. Une chanson extraite de 'Revelator', le huitième album de Phosphorescent, le projet de Matthew Houck, et son premier depuis 2016. Un morceau sublime qui évoque la passion qui s'envole, se délite et le quotidien qui éteint peu à peu les sentiments et l'amour des débuts (« I see the lake in the evening / As it's dripping off your skin / And I try to hold it tight / I try to shake off that feeling / But it just keeps slipping in / Like the day into the night »).

Impossible House est sans doute la plus belle chanson de 'Revelator', joli disque, où Phosphorescent s'est entouré de sacrés musiciens (du genre Jim White à la batterie). Un titre où volette l'âme de Bob Dylan un peu de partout, aussi bien dans les intentions, dans l’exécution que dans le chant de Matthew Houck. Dans le genre, après I Guess Time Just Makes Fools of Us All de Father John Misty il y a quelques semaines, nous sommes décidément gâté cette année.

Album : Revelator
Année : 2024
Label : Verve

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Impossible House de Phosphorescent est également en écoute ci-dessous :
 

Le clip de Impossible House, un des singles de 'Revelator' de Phosphorescent :

lundi 7 octobre 2024

[Track of The Day] Omega Violet - Island n°2

Voilà une anomalie de plus : comment se fait-il qu'un groupe comme Omega Violet, trio parisiano-normand, n'ait pas connu une exposition médiatique plus importante jusque-là ? Comment se fait-il que seuls quelques sites musicaux (IndiePopRock, Sun Burns Out, La Face B) et autres blogs comme celui-ci (une bonne interview chez La Parisienne Life) s'en soient faits l'écho pendant que les médias aux audiences plus importantes soient passés à côté ? Comment se fait-il qu'une seule chanson (Le Phare) ait dépassé les mille écoutes sur Spotify ? Est-ce parce que le disque n'est sorti qu'en digital ? Parce qu'il a été publié sur Licorne Label, le propre label du groupe ? Les questions méritent d'être posées tant cet album a beaucoup de chose pour lui.

Sorti au tout début du printemps dernier, 'Hic Sunt Leones' (« Ici Sont Les Lions » en latin) est un disque plutôt incroyable pour un premier album. Une sorte de voyage plutôt onirique fait de guitares et de claviers, où l'on se balade de riffs délectables en nappes superbes, dans un monde fait de rock progressif, de space pop et de balades toute floyd-ienne. Et s'il est difficile d'en dire beaucoup plus tant les infos restent parcellaires concernant Omega Violet, on retiendra deux choses de 'Hic Sunt Leones'. Premièrement qu'il reste un des meilleurs albums français de l'année, dont l’envoutement reste intact, plus de six mois après sa sortie. Deuxièmement qu'Island n°2 (en écoute aujourd'hui) est une très grande chanson de plus de cinq minutes, à la progression prenante et aux riffs à se damner dans sa seconde partie, qui donnent des envies de lâcher prise et de tout plaquer pour partir loin et ailleurs, vers une contrée inconnue qu'il nous reste à inventer.

Album : Hic Sunt Leones
Année : 2024
Label : Licorne Label

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Island n°2 d'Omega Violet est également en écoute ci-dessous :

Autre excellente chanson issue de 'Hic Sunt Leones' de Omega Violet, le Floyd-ien Last Tiger (avec la participation de Jem Marie) :

Le clip de Le Phare, une des chansons en français de 'Hic Sunt Leones', premier album d'Omega Violet :

vendredi 4 octobre 2024

[Track of The Day] Savage Mansion - Total Colombia

En 2020, alors qu'une chape de plomb pleine de masques, d'attestations de sortie et de vie entre quatre murs s'abattait sur le monde - ou presque -, les écossais de Savage Mansion avaient publié leur second album, 'Weird Country' qui avait eu certes son petit succès d'estime mais vu sa date de sortie (le 3 avril), pas bien plus.

Quatre ans et un album plus tard, le quatuor devenu quintet est revenu en février dernier avec un quatrième opus, 'The Shakes', toujours chez Lost Map Records, label tout aussi écossais qu'eux. 

De ce disque plutôt solide par ailleurs, il faut ressortir Total Colombia, single découvert il y a quelques jours à l'occasion de la sortie d'un court Ep composé de deux remixes de la dite chanson par un certain Dj Haircut (meilleur nom).

Si les remixes en question n'ont vraiment pas beaucoup d'intérêt, la chanson originale en a beaucoup plus, elle. Évident morceau phare de l'album, Total Colombia est une chanson indie-rock un rien slacker, à la rythmique métronomique, au refrain répétitif (« What’s wrong with your eyes? Nothing ») et aux chœurs en soutien qui vous donnent envie de chanter à tue-tête.

Album : The Shakes
Année : 2024
Label : Lost Map Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Total Colombia de Savage Mansion est également en écoute ci-dessous :

Le clip de Total Colombia de Savage Mansion :

jeudi 3 octobre 2024

[Track of The Day] Junior Varsity - Cross The Streets

Il était question hier dans ces pages des très prometteurs new-yorkais de Monobloc, et pas qu'à cause de leur tube Where Is My Garden. De l'autre côté des États-Unis, sur la côte Pacifique, il se passe aussi des choses. Comme avec Junior Varsity, duo formé de Greg Aram et Zach Michel, établi en Californie depuis 2019 et qui a tout compris à son époque : tout miser sur la communication et les évènements pour promouvoir sa musique.

On pourra trouver ça cynique et triste au possible (ça l'est) mais cela a eu le mérite d'être efficace. Avant même d'avoir publié officiellement le moindre single, et par le truchement de grandes soirées festives (et non de concert à proprement parler) où ils se produisaient, comptant, à juste titre, sur le bouche à oreille, Junior Varsity était déjà signé chez Warner et envisageait d'aller faire des concerts au Japon.

Heureusement, Junior Varsity n'est pas que de la comm'. Deux Ep et pas mal de singles en cinq ans, dont le tout dernier, Cross The Streets, est un petit banger de même pas trois minutes, des plus efficace, dansant à souhait, au refrain franchement irrésistible et qui évoque The Go! Team.

Album : -
Année : 2024
Label : Key Records

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En plus des playlists Spotify, Deezer, Tidal et YouTube, Cross The Streets de Junior Varsity est également en écoute ci-dessous :
 

Le clip de Cross The Streets de Junior Varsity :

mercredi 2 octobre 2024

[Track of The Day] Monobloc - Where Is My Garden

Timothy Waldron (chant), Michael Silverglade (basse), Zack Pockrose (batterie), Nina Lüders (guitare), Ben Scofield (guitare) : retenez bien ces cinq noms car mon petit doigt me dit qu'on devrait entendre beaucoup parler d'eux dans le futur. A eux cinq, ils sont un des nouveaux groupes qui commencent à faire parler dans la Big Apple. Une formation créée il y a deux ans par Timothy Waldron et Michael Silverglade qui, en arrivant à New-York ont rencontré leurs trois autres acolytes (dont, pour l'anecdote, Nina Lüders via TikTok) pour lancer Monobloc, leur nouveau projet.

Depuis janvier, l'histoire a commencé à s'accélérer pour le quintet. Un premier single en début 2024 dernier (I'm Just Trying To Love You), un autre en septembre (Irish Goodbye) et entre les deux, Where Is My Garden en juillet dernier. Un tube évident, immédiat et très efficace, qui va chercher son inspiration dans toute la vague revival post-punk/dance-punk du début des années 2000 et qui, pour la faire courte, est une une sorte de rencontre entre les Strokes, Maxïmo Park et The Killers.
 
Difficile évidemment de dire ce qu'il adviendra de Monobloc et s'ils feront carrière. Mais une chanson comme Where Is My Garden (ou même I'm Just Trying To Love You, tout aussi efficace) est une sacrée première pierre, pleine de promesse. Dans une époque où l'on court toujours après « the next big thing », New-York a peut-être trouvé son futur nouveau favori.

Album : -
Année : 2024
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Autre excellent single de Monobloc, voilà I'm Just Trying To Love You :


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mardi 1 octobre 2024

Dr. Dog - Dr. Dog [We Buy Gold Records]

Tel un ami dont on n'a pas eu de nouvelles depuis des années et qu'on retrouve comme si on s'était quitté la veille, Dr Dog est le genre de groupe qui peut se permettre de longs silences mais qui à chaque fois qu'il revient c'est pour mieux vous emporter avec lui à nouveau.

Groupe fondé en 1999, le quintet de Philadelphie avait mis fait fin à sa longue aventure en 2021 après dix albums (dont certains très aimés dans ces pages) et une tournée d'adieu. Pourtant, le 19 juillet dernier, le groupe a publié non sans surprise son onzième album, le premier en six ans, le bien nommé... 'Dr. Dog'.

Et j'aime mieux vous dire qu'ils ne sont pas revenus pour rien. Car s'ils ne se réinventent pas (un disque de Dr. Dog ressemblera toujours à un disque de Dr. Dog), il y a comme un souffle nouveau. Comme si la pause leur avait permis de se ressourcer, de retrouver une flamme qu'ils avaient légèrement perdu sur la fin.

Forcément, on retrouve leur marque de fabrique, ces compositions teintées de rock, de folk et de psyché, évidemment sublimées (comme souvent chez eux) par de belles harmonies vocales (Handyman, White Dove). Nos gars n'ont pas changé (et personne ne leur demande de le faire d'ailleurs) et restent imprenables dès que le tempo ralenti et qu'ils se font mélancoliques et langoureux (Still Can't Believe, What a Night’ll Do). Pourtant, difficile de ne pas remarquer que leurs chansons n'ont sans doute jamais sonnées aussi... pop qu'ici. J'en veux pour preuve Lost Ones, le délicieux Fat Dog, un Fine White Lies dont le chant rappelle le David Bowie de Five Years et surtout Talk Is Cheap, un des très grands morceaux de 'Dr. Dog', à la rythmique et aux chœurs invitant à se lover dans des « wouhouhou » à n'en plus finir.

Aimé puis oublié, Dr. Dog fait donc un retour fracassant autant qu'inattendu avec ce disque inspiré, généreux et qui dès la première écoute m'a rappelé pourquoi j'aimais ce groupe ; et à quel point je l'aimais. Un album qui est peut-être (le temps nous le confirmera) leur meilleur à ce jour. Pas mal quand on vient de fêter ses vingt-cinq ans d'existence. (Sortie : 19 juillet 2024)


Plus :

'Dr. Dog' de Dr. Dog est à l'achat un peu de partout ici
'Dr. Dog' de Dr. Dog est notamment en écoute sur Spotify et Deezer


Trois chansons extraites de 'Dr. Dog' de Dr. Dog. Talk Is Cheap, la meilleure chanson de l'album
(en écoute également dans les playlists Spotify, Deezer, Tidal, YouTube et dans la colonne de gauche du blog). Puis Fine White Lies dont le chant rappelle le David Bowie de Five Years. Et enfin le poppy Lost Ones :

 
 


Deux clips de deux singles extraits de 'Dr. Dog' de Dr. Dog : ceux de Talk Is Cheap et Love Struck, avec la participation de M. Ward :