The Way Is Is Now est sans doute la chanson qui colle le mieux au titre du nouvel album de l'américaine Sarah Jarosz, 'Polaroid Lovers'. Le genre bluette toute simple, à la mélancolie immédiate et la guitare nostalgique qui, pour un peu
que vous ayez comme moi la pop légère au coeur, devrait vous emporter dès les premières notes.
Le genre de morceau à la mélodie qu'on jurerait avoir entendu mille fois (ces accords de guitare qui mènent la danse) mais qui fait
pourtant mouche instantanément. Typiquement le genre de chanson américaine au possible et parfaite pour clôturer un épisode d'une série US un brin dramatique, avec son héros qui s'éloigne au loin les mains dans les poches, le désespoir en bandoulière alors que l'amour de sa vie vient de lui échapper.
Album : Polaroid Lovers Année : 2024 Label : Rounder Records
Avec ses histoires d'amour, sa voix haut perchée et ses orchestrations léchées et luxuriantes, Jalen Ngonda aura été une des révélations de 2023. Discrète au moment de la sortie du disque en septembre dernier mais de plus en plus prégnante à mesure que ses chansons commencent à infuser de partout. Il faut dire que son premier album 'Come Around and Love Me' a de quoi emballer les foules.
Originaire du Silver Springs dans le Maryland, Jalen Ngonda est depuis une dizaine d'années installé à Liverpool en Angleterre. Pourtant, c'est bien de ses origines américaines que vient sa musique, toute de Motown et de rhythm'n'blues vêtue. Pas étonnant que Daptone Records l'ait signé, eux qui avaient fait surgir de l'oubli Sharon Jones et Charles Bradley.
Sur ce premier album réussi, qui manque sans doute un peu de coffre en son milieu comme de savoir terminer ses chansons autrement que par un fade-out pour convaincre totalement, on trouve notamment That's All I Wanted From You, superbe morceau entre soul et rhythm'n'blues qui doit être amené, si tout va bien, à devenir un tube. Mais quand bien même, on lui préfèrera (d'un rien) Come Around and Love Me (en écoute aujourd'hui) qui ouvre l'album du même nom, merveilleuse chanson à l'orchestration qu'on dirait être une chute de studio du What's Going On? de Marvin Gaye. Le futur s'annonce plus que radieux pour ce jeune homme.
Album : Come Around and Love Me Année : 2023 Label : Daptone Records
C'était un mardi 4 septembre et nous étions en 2007. Après des jours à rechercher un nom valable, je publiais le premier papier de ce blog : la chronique de 'V-Live' de Vitalic, album live faramineux enregistré à l'Ancienne Belgique à Bruxelles et soirée à laquelle j'étais, à sauter pendant près d'une heure sur place, comme des centaines de belges euphoriques.
5991 jours plus tard, il est l'heure de publier le 2000è billet d'I Left Without My Hat. Deux mille papiers faits de chroniques d'albums, de top 6, d'Oldies, de bilans annuels et de Track of The Day. Deux mille articles pleins de chansons tantôt merveilleuses, tantôt déjà oubliées, de chefs-d’œuvre invraisemblables et de disques emballants qui vieillissent mal. Deux mille papiers parfois très courts, souvent trop longs, assortis d'une collection de fautes d'accords, de tournures ou d’orthographes.
Le papier du jour est la 1820è Track of The Day de ce blog (pendant plus d'un an je n'ai publié qu'un seul papier qui compilait les sept chansons de chaque semaine). Et sans doute pas la plus laide. Celle-ci se nomme Bygones et est extraite de 'All Things Go', le tout récent nouvel album de Loney Dear, suédois de son état, aimé dans ces pages mais qui de disque en disque semble rentrer dans un anonymat certain (après deux albums chez RealWorld, il se produit désormais via son propre label, Loney Dear Recordings).
Et Bygones me direz-vous ? Une chanson intimiste, à l'image de 'All Things Go', dont le rythme est dicté par un clavier lent et répétitif qui joue les métronomes et où un piano vient apporter sa mélodie pendant que Loney Dear, d'une voix cristalline, raconte cette difficulté à se remettre de la perte d'un être aimé, ce sentiment de toujours tomber et de ne jamais remonter à la surface, quand bien même on vous a promis que cela irait mieux, quand bien même on vous a expliqué qu'il fallait passer à autre chose.
Un morceau franchement sublime et touchant - climax d'un disque qui s'il n'est pas un chef d'oeuvre prouve qu'Emil Svanängen a encore quelques jolies sous la pédale - et que je dédie à quelqu’un qui m'était cher, qui était la gentillesse incarnée et qui a du rendre les armes ce week-end face à cette saloperie de crabe.
Un Bygones à écouter, évidemment dans ces pages, mais aussi dans les playlists Spotify, Deezer et YouTube. Merde, quasiment 17 ans de blog et deux-mille billets. Tout ceci ne nous rajeunit pas.
Album : All Things Go Année : 2024 Label : Loney Dear Recordings
Fin novembre dernier, Arab Strap était venu à l’Epicerie Moderne fêter les 25 ans de 'Philophobia', mais dans une version intimiste. Cela a beau être un des disques de ma vie, j'avais peur du résultat, vu que l'album n'est, de base, pas le plus arrangé du monde. Et puis on était dimanche soir. Et puis il faisait froid. Et puis, et puis… Et puis c’était incroyable. Comment avais-je pu en douter ?
Sur scène, les deux compères, et uniquement eux deux. Malcolm Middleton à la guitare, Aidan Moffat au chant, aux percu/cymbales et à la boîte à rythme. Et le duo de dérouler 'Philophobia' dans l’ordre et dans son entièreté, nous emmenant sans difficulté dans ce monde slowcore fait de biture, de plans cul foireux et de baises risibles.
Au moment du traditionnel rappel, ils étaient revenus pour jouer deux titres de 'As Days Get Dark' leur album de retour de 2021 ainsi qu’une version lente, sèche et sublime de The Shy Retirer. Et alors qu’ils s’apprêtaient à quitter la scène sous des applaudissements nourris d'un public encore estomaqué de leur prestation, Aidan Moffat balançaient au milieu des remerciements qu’ils reviendraient très prochainement nous voir, « full band » promettait-il, pour la tournée de leur nouvel album à venir en mai prochain.
Depuis cette semaine, on en sait plus sur ce fameux nouvel album. Il s’appellera 'I'm totally fine with it 👍don't give a fuck anymore 👍' (smileys inclus), sortira le 10 mai 2024, à nouveau chez Rock Action Records. Et il contiendra Bliss (en écoute ce jour), premier single à l'ancienne, dans une veine tout à fait Arab Strap-ienne. Une chanson qui démarre comme un morceau électro, plein de beats, le temps que la guitare de Malcolm Middleton vienne recentrer le débat et qu’Aidan Moffat débaroule avec son chant et sa voix reconnaissables entre mille, et un texte brillant sur cette vie numérique qui est la nôtre, pleine de bassesse, d'attaques gratuites (et notamment contre les femmes) et de solitude. Du grand Arab Strap.
Album : I'm totally fine with it 👍don't give a fuck anymore 👍 Année : 2024 Label : Rock Action Records
Il y a dans les quelques premières secondes de That Golden Time un rien qui fait penser à How Does It Make You Feel?, une des merveilles de '10 000 Hz Legend', le chef d’œuvre d'Air. Une ambiance, un début de mélodie et quelques notes qui nous font presque espérer une voix robotisée. Mais très vite, la pop reprend ses droits et la voix de Villagers arrive, fidèle à elle-même.
Notre homme n'a pas encore décidé de changer son fusil d'épaule. Et c'est évidemment pour le mieux. Car s'il ne m'a jamais convaincu sur la longueur d'un album, il faut avouer que Conor O’Brien excelle dans ces chansons mélancoliques et mid-tempo qu'il chante d'une voix fragile et toujours évocatrice. That Golden Time ne fait pas exception, avec son ambiance atmosphérique et nébuleuse, ce chant comme multiple et langoureux, et ce texte nostalgique.
Ce morceau est le premier extrait du nouvel album (le sixième déjà) de Villagers, qui portera le même nom, 'That Golden Time'. Un disque attendu pour le 10 mai prochain, toujours chez Domino Records et qui, je l'espère, sera du même acabit que ce premier single qui prend son temps sans jamais perdre de sa beauté. Cela signifierait alors que Villagers tient enfin son grand œuvre.
Album : That Golden Time Année : 2024 Label : Domino Records
On a beau être le 20 janvier, ce n'est pas une raison pour ne pas continuer d'évoquer les belles choses entendues l'an passé et qui n'ont pas fini dans mon bilan 2023. Aujourd'hui, place à Maple Glider, chanteuse originaire de Melbourne en Australie (une de plus) et auteure l'an passé de 'I Get Into Trouble', son deuxième album. Un disque de folk aux contours pop, assez délicat et qu'elle chante d'une jolie voix.
Sur 'I Get Into Trouble', on trouve Don't Kiss Me, une chanson plutôt sublime où il est question de consentement dans une relation entre une jeune femme et un homme plus âgé. Un morceau qui démarre sur une simple guitare folk mais où l'on perçoit assez vite une fureur qui gronde sous la glace. L'ambiance se fait plus pesante et la guitare s'électrise à mesure que Maple Glider répète comme un mantra « Sometimes my own body doesn't feel like my body But definitely don't kiss me » pour essayer d'enfin faire comprendre à son interlocuteur que c'est elle et elle seule qui décide. Une chanson pas loin d'être bouleversante (« Don't kiss me, my safety should not have to be earned. I was just a baby until you made me into a lesson to be learned ») et qui n'est pas sans rappeler la tout aussi admirable Body de Julia Jacklin.
Album : I Get Into Trouble Année : 2023 Label : Pieater / Partisan Records
Avec leur quasi sans-faute jusque-là, dire que j'attendais impatiemment ce premier album des Sprints est un joli euphémisme. Car il aura fallu le temps (quatre ans) pour les voir enfin passer au long format, après une pelleté de singles et d'Ep tous plus réussis les uns que les autres (dont une bonne partie a été chroniquée dans ces pages). Mais c'est chose faite depuis le 5 janvier dernier et la sortie de 'Letter to Self', chez City Slang (choix surprenant tant je pensais que Rough Trade ou Domino allaient les récupérer).
Un album qui, s'il n'est pas immense, ne déçoit pas une seconde. Un disque entre post-punk et garage, aux nuances noise-rock, ambitieux, engagé et enragé par moments, qui s'il va piocher chez Dinosaur Jr. (la fin de A Wreck (A Mess)) ou chez The Futureheads (soit les Sprints ont rendu un hommage à The Beginning of The Twistsur l'intro d'Adore Adore Adore, soit c'est un pompage sans vergogne) a sa propre couleur et son propre caractère. Extrêmement bien produit (c'est Daniel Fox de Gilla Band, désormais compagnon de route de longue date, qui est aux manettes), cet album au tracklisting bienvenu (un démarrage torturé et presque exigeant, une fin décapante) recèle bien de grands moments.
C'est dans la seconde partie d'ailleurs qu'on retrouveLiterary Mind, le dernier (et épatant) single publié en 2022 et qu'on pouvait ressentir comme la première pierre de ce 'Letter to Self'. Sauf que les Sprints l'ont réenregistré pour l'occasion. Et ils en donnent une version plus resserrée (la chanson perd quasiment trente secondes) et rapide, beaucoup plus nerveuse avec des guitares qui semblent être mille et la voix de Karla Chubb très en avant qui prend clairement le lead. Le Literary Mind de 2024 tranche donc avec son prédécesseur et n'est ni meilleur ni moins bon que la version d'origine : il est juste différent et bien plus adapté à la tonalité des chansons qui l'entourent. Mais surtout, il est sacrément, mais alors sacrément jouissif et euphorisant.
D'autres s'enticheront sans doute d'une chanson différente, mais Literary Mind, en plus d'être la meilleure chanson de Sprints à ce jour, est pour moi la pierre angulaire de 'Letter to Self'. Un disque brillant, très convaincant, qui confirme toutes les promesses que les dublinois avaient laissées poindre, et est bien plus qu'un simple ersatz de Fontaines D.C. comme j'ai pu le lire ici et là (une analyse un peu trop feignante si vous voulez mon avis). Espérons juste que les Sprints ne suivent pas la trajectoire de leurs homologues irlandais, continuent à écrire de bonnes chansons et ne se prennent pas trop au sérieux en voulant passer pour ce qu'ils ne sont pas. Car dans ce cas, aussi incroyable que cela puisse paraître, le meilleur des Sprints serait à venir. (Sortie : 5 janvier 2024)
Quatre chansons de 'Letter to Self' de Sprints en écoute aujourd'hui. A tout seigneur tout honneur, Literary Mind, version 2024, sans doute la meilleure chanson à ce jour du groupe (en écoute également dans les playlists Spotify, Deezer, YouTube et dans la colonne de gauche du blog). Puis Shaking Their Hands et ses faux-airs calmes. Ensuite A Wreck (A Mess) dont on jurerait que le solo de la fin est l’œuvre de Jay Mascis. Et enfin, histoire d'avoir un point de comparaisonLiterary Mind mais dans sa version single / 2022 :
Beaucoup de chansons de 'Letter to Self' de Sprints ont eu droit à un clip. Alors choisissons-en deux : ceux de Heavy (gros single) et de Up and Comer :
Pour finir, un documentaire qui vient de paraître : dix minutes sur l'enregistrement de 'Letter to Self' de Sprints :
A chaque génération son revival et sa passion pour une décennie qu'elle n'a pas connue. La mienne c'était les sixties/seventies. Dans la cour du collège et du lycée, si tout tournait évidemment des affreux Guns, de Nirvana, de Pearl Jam et de tous les groupes que Fun Radio et Skyrock mettaient en avant à longueur de journées et de soirées, il y avait aussi cette passion indéfectible pour les Doors (qui étaient d'ailleurs souvent raillés pour je ne sais quelle raison), le MC5 (la preuve, Rachel dans Friends avaient un t-shirt à leur effigie), les Stooges et, évidemment, Bob Marley.
Pour la génération née au tournant du nouveau millénaire, on sent plus que poindre une passion pour les années 90, après des années 2010 particulièrement centrées sur un revival eighties. On n'en fera pas du tout des porte-étendards, mais les chicagoans de Slow Pulp symbolisent bien cette mouvance. Leur second album 'Yard' publié l'an passé plante ses deux pieds dans cette décennie régulièrement décriée (pourquoi, je ne sais pas là aussi) et balance son indie-rock mâtiné de grunge ou de shoegaze, avec une production qui ne laisse rien au hasard. Sans doute trop influencé pour (me) convaincre totalement sur la longueur, mais difficile de ne pas trouver des chansons comme Cramps (en écoute aujourd'hui), Slugs ou la très belle balade Fishes en fermeture comme fortement réussies.
Sortie le 2 janvier (comme si on ne dérangeait pas les gens un premier de l'an), My Golden Years est sans doute une des premières chansons importantes de 2024. Importante parce qu'elle vient de The Lemon Twigs, groupe installé et qui a son petit succès. Et surtout parce que c'est une franche réussite.
My Golden Years est une petite perfection pop avec son rythme effréné, ses
choeurs qui débarquent dont on ne sait où pour mieux soutenir le chant principal, sa mélodie
entraînante et ses voix qui montent qui montent pour mieux se finir en « wouhou » aigus et délicieux.
Depuis 'Everything Harmony', leur troisième album publié l'an passé et qui
voyait enfin les frères D'Addario calmer leurs ardeurs pour mieux
ajuster les dosages et enfin écrire un disque équilibré, The Lemon Twigs semblent on ne peut plus inspirés. On dirait même que rien ne peut atteindre ces siphonnés de la pop, où tout ce qu'ils envisagent et composent se transforment en réussite. Je ne sais pas ce qu'il adviendra de 2024,
mais elle comptera au moins un tube : My Golden Years.
Et si nous écoutions un peu de pop... finlandaise pour commencer la semaine, qui plus est chantée en finnois ? Voilà donc Aino Asta Marjatta Morko chanteuse originaire de Tampere au sud de la Finlande et qui officie sous le nom de Pehmoaino (qui signifierait « service d'impression » selon Google). Sorti le 5 janvier dernier, son premier album vient de me prendre par surprise.
Il se nomme 'Soittorasia' (littéralement « boîte à musique »), un album que l'on qualifiera d'art-pop et qui fait surtout la part belle aux ambiances ouatées et élégiaques (ici tout est calme et doucereux) où la voix de Pehmoaino se mêle admirablement à des orchestrations chiadées (piano, cordes) autant que synthétiques, assez justes et qui ne tombent jamais dans le pathos.
Évidemment, je suis bien incapable de vous dire ce que la finlandaise peut bien nous compter. Mais sa voix et sa langue (avec ou sans vocoder), ses nappes profondes et surtout la douceur qui s'échappe de ses compositions empreintes de mélancolie ont quelque-chose d’hypnotique et font de cet album remarquablement produit une très belle découverte.
Album : Soittorasia Année : 2024 Label : Sony Music Entertainment Finland Oy
L'an dernier, Kieran Hebden a sorti un 12" fort recommandable sur lequel on pouvait trouver Darkness, Darkness, une relecture de la chanson du même nom de Gloria Loring en 1969 (elle même une reprise de The Youngbloods, sortie la même année). Mais en ce début 2024, ce bon Kieran a remisé son nom civil au placard pour mieux retrouver son alias de toujours, Four Tet. Et de publier un nouveau single, le très simplement nommé Loved.
Sorte de réponse smooth à You Are Loved (un titre de son album de 2017 'New Energy'), Loved est un morceau très atmosphérique, à l'allure folktronica sans l'être (il y a une vibe 'Rounds' ici), mené par un clavier à la mélodie lumineuse et mélancolique, où la beauté l'emporte sur la tempête qui gronde au loin. Un titre totalement instrumental et qui annonce le premier album - sous le moniker de Four Tet - depuis quatre ans, à venir dans quelques semaines.
Perdue de vue depuis dix ans et un 'Warp & Weft' délicieux et qui n'a pas perdu de sa beauté et de sa vigueur (That Alice reste toujours un formidable single), Laura Veirs n'a pas changé. Enfin si, elle a vieilli comme nous tous (mais au contraire de certains n'a rien perdu de son charme), vient de fêter ses cinquante ans et, surtout, a troqué ses petites lunettes ovales pour des montures plus en adéquation avec son style actuel. Mais à part ça, rien.
Preuve en est 'Phone Orphans', son quatrième album en cinq ans sorti à la fin de l'automne dernier. Une pochette sobre et des chansons folk intimes qu'elle déroule simplement, sa guitare à la main, avec des détails de vie qui volettent un peu de partout autour d'elle. Des quatorze morceaux de ce joli disque, c'est The Archers qui se détache. Une chanson tout à fait acoustique, aux accords de guitare glissés qui couinent légèrement sous les doigts de Laura Veirs. Un titre qui a des faux airs d'un poème, aussi bien dans sa structure que dans ses paroles, que l'américaine chante d'une voix douce et délicate, au diapason de sa mélodie si simple et si belle à la fois. « Oh like love, the archers are blind »...
Album : Phone Orphans Année : 2023 Label : Raven Marching Band Records
Qui dit début d'année dit « sortie de nouveaux albums au compte-gouttes ». Alors plutôt que d'attendre le premier coup de coeur de 2024, profitons de ces premiers jours de janvier pour évoquer les chansons ou les albums à côté desquels je ne me suis pas arrêté l'an passé, celles et ceux que j'ai trop vite écoutés pour leur trouver un intérêt quelconque ou tout simplement les disques à qui il manquait un rien pour finir dans mes Bilans 2023.
A tout seigneur tout honneur, mettons en lumière un album qui a fini au pied de mon top albums d'il y a quelques jours : 'Family Tree' de David Fakenahm. Ou le retour de l'orléanais après dix ans de silence. Un disque (autoproduit une nouvelle fois) qui navigue entre folk et rock, aux racines qui vont piocher dans un indie-rock eighties, et qui est assez divers et varié (un peu de Air sur Plestin Les Grèves, un peu d'Arab Strap sur Lies and Guilt) pour être tout à fait recommandable.
Sur 'Family Tree', on trouve Movin' On. Elle, fait partie de toutes ces chansons renversantes qui vous bousculent sans que vous n'ayez rien demandé. Movin' On démarre sur des guitares toutes cordes dehors. Puis le pont arrive, amenant avec lui un peu de calme, qu'on pressent temporaire sans vraiment savoir pourquoi. Un clavier laisse planer le doute, la batterie se fait métronome et David Fakenahm répète « I'm movin' on and on... and on ». Et d'un coup, alors que vous n'avez rien vu venir, la guitare revient, acérée comme jamais pour vous prendre par le colbac, vous plaquer au mur et placer un riff absolument imparable. Une chanson puissante et climax impeccable d'un album qui prend du coffre à chaque nouvelle écoute.
Quoi de mieux pour commencer cette nouvelle année qu'une chanson qui parle... de nouvelle année ? Alors lançons la dix-septième saison de ce blog avec New Year's Reprieve, la nouvelle chanson des américains de Bad Moves, groupe découvert et plus qu'apprécié en 2020 avec leur second album 'Untenable' qui contenait entre autre l'épatant single Party With The Kids Who Wanna Party With You.
Un nouveau morceau sorti à la toute fin de l'année dernière et
qui, bien que cela n'ait pas été encore annoncé, devrait être la
première pierre d'un troisième album à venir, toujours chez Don Giovanni
Records. Et au programme de ce New Year's Reprieve ? De l'indie-pop à guitares à chanter à tue-tête (vous devriez vous mettre comme moi à rapidement fredonner « Do you believe that there’ll be relief? Do you believe that it’ll be ok? » plus que de raison), à l'allure optimiste et qui contraste avec des paroles pleines de fatalisme. A l'image de 2024 ? On verra bien. En tout cas, bonne année à vous toutes et tous qui venaient, régulièrement ou non, dans ces pages.
Album : - Année : 2023 Label : Don Giovanni Records
Ca y est : 2024. Mon moi de 2005 n'y croit toujours pas. 2024. C'est quand même dingue quand on y pense. C'est donc vrai : la veillesse n'est donc pas que l'apanage des autres. Très bien, c'est noté. Alors faisons style de rien. Après le top listant les 45-tours et autres compilations de l'année, après le top album en deux parties (ici et là), voilà donc, pour fêter la nouvelle année, les cinquante chansons qui n'auront pas arrêté de tourner chez moi. Peut-être pas les meilleures (ça je n'en sais rien, c'est à vous de juger) mais en tout cas, celles qui m'auront le plus marqué. Le tout en ayant une pensée pour tous ces disques trop vite écoutés, trop vite catalogués « ratés » ou « pas intéressants » et qui à un autre moment se seraient peut-être révélés comme essentiels.
Mais avant de dévoiler ce Top 50 traditionnel, allons visiter les voisins. Et cette fois, pas cinq mais pas moins de dix liens à découvrir. Au cas où vous manqueriez de chansons à écouter ! - La playlist 2023 du toujours de très bon goût La Discothèque de l’Amateur (à retrouver ici ou là)
Cinquante chansons donc. Un quintet totalement féminin (ou quasiment). De l'électro par un pape du genre, de la pop échevelée, du jazz venu d’Égypte, une reprise parmi les plus belles que j'ai pu écouter, une des meilleures chansons par un groupe ô combien essentiel, du post-punk tu en veux, t'en as, de la pop achalandée comme il faut, des chansons touchantes comme jamais, du blues délectable, des chansons pop jazzy à faire fondre le coeur le plus endurci, des morceaux à hurler à tue-tête, un banger absolu en première position, j'en passe et sans doute des meilleures. Tout est à découvrir ci-dessous.
Et évidemment, un top singles n'aurait aucun sens s'il ne pouvait pouvait pas être écouté. Donc, forcément, au bas de ce billet, trois players pour écouter les cinquante chansons en question : un YouTube, un Spotify et un Deezer. Bonne écoute !
Il va de soi qu'un top 50 chansons ou singles sans pouvoir écouter les dits morceaux n'auraient pas beaucoup d'intérêt. Alors comme promis, ci-dessous trois lecteurs, selon vos préférences et/ou vos abonnements : un player YouTube, un player Spotify et un player Deezer. Bonne écoute !