Samedi soir, Lyon. Après quatre jours consécutifs de très grosse chaleur, après un après-midi au ciel bleu azur, le début de soirée voit s'amonceler quelques nuages plus gris foncé que blanc. L'orage pourrait-il venir pimenter le concert de Nick Cave, prévu ce soir là dans l'écrin parfait du Théâtre Antique de Fourvière ? Il n'en sera finalement rien. Dommage, cela aurait pu rendre le tout encore plus mystique.
Nick Cave donc. Légende vivante dont la discographie ne souffre de quasi aucune faille est donc au pied des pierres romaines pour présenter son dernier album en date, 'Push The Sky Away'.
Deux heures de show, un public totalement acquis à la cause de l'australien et de ses Bad Seeds, au diapason (et au talent qu'il faut souligner), et une setlist des plus parfaites. Si 'Push The Sky Away' est légitimement l'album le plus joué ce soir là (six titres, dont une version accélérée et prenante de Jubilee Street), Nick Cave va aller piocher allégrement dans ses grands albums passés : 'From Her to Eternity' (chanson titre), 'The Good Son' (The Weeping Song), 'The Firstborn Is Dead' (Tupelo), 'Henry's Dream' (le formidable Papa Won't Leave You, Henry et Jack The Ripper, tous deux enchainés lors du rappel), 'The Boatman's Call' (People Ain't No Good, une des plus belles chansons de son répertoire, magnifiée par le théâtre antique, et Into My Arms), 'Tender Prey' (évident The Mercy Seat et Deanna), 'Let Love In' (forcément Red Right Hand) ou 'No More Shall We Part'. Rien que ça.
Alternant entre chant hurleur et moments intimes devant un public sans voix, finissant le concert par un rappel long (5 morceaux), interdisant (sic!) à ses Bad Seeds de quitter la scène dès la fin de Red Right Hand (le 2è titre), et terminant le show par un splendide 'Love Letter', la prestation de Nick Cave, tout en magnétisme, punk et rock, aura été magnifique (elle aurait été mémorable s'il avait joué There She Goes, My Beautiful World de 'Abattoir Blues/The Lyre of Orpheus', incroyablement boudé ce soir là).
Seule (récurrente) fausse note de la soirée, dont Nick Cave and The Bad Seeds ne sont pas responsables : cette pseudo tradition débile du lancer de coussin lors d'un concert à Fourvière. Idée sympathique et spontanée lors de son apparition il y a de cela quelques années seulement, elle est devenue robotique et particulièrement lourdingue. Et nous y avons eu droit samedi soir, évidemment.
Mais cela ne viendra pas gâcher au final une seconde ce concert, très réussi. A l'instar de son dernier album, 'Push The Sky Away' (enregistré en France) magnifique une fois de plus et dont Mermaids, en écoute aujourd'hui (j'ai toujours eu une préférence pour les belles balades de Nick Cave), est la plus belle preuve.
Album : Push The Sky Away
Année : 2013
Label : Bad Seed Ltd
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Une version live de Mermaids est à regarder ci-dessous :
Autre très belle chanson de 'Push The Sky Away', Jubilee Street, dont voici le clip :
Et pour finir, We No Who U R, chanson qui ouvre 'Push The Sky Away' et qui permet de rentrer parfaitement dans l'univers de ce nouvel album de Nick Cave :