Autant se l’avouer tout de suite, ce ‘For Certain Because…’ des Hollies est tout sauf un classique, un de ces disques qui marquent des générations entières. Pour plein de raisons. Il n’empêche, c’est un album sur lequel j’aime retomber, au hasard d’un énième rangement de discothèque. Et donc, en ce froid week-end de novembre, je me suis dit qu’un peu de pop sixties ne ferait de mal à personne. Encore moins à ce blog.
The Hollies, s’ils ont connu un vrai succès commercial dans les années 1960, ne sont donc pas restés dans les mémoires. La faute à quatre garçons dans le vent, adulés aux quatre coins du globe depuis près de 50 ans, qui ont un peu vampirisé toute la pop de cette décennie magique.
The Hollies se sont formés, en quelque sorte, à l’école maternelle quand, à l’âge de cinq ans, Allan Clarke et Graham Nash (le Nash de Crosby, Still, Nash & Young, c’est lui), les deux leaders du groupe, font connaissance à Salford, dans la banlieue de Manchester. A l’adolescence, les deux garçons forment un duo et écument les pubs et autres coffee-houses du coin sous différents noms (The Guytones, The Two Teens, …) avant de créer, suite à une rencontre avec Don Rathbone et Eric Haydock, The Hollies.
Très pop aux harmonies vocales inspirées par les Everly Brothers, The Hollies deviennent rapidement un groupe Beatles-alike. La faute à ce son, ces mélodies et ces morceaux courts qui rappellent tant les Fab 4. Mais également à leur histoire propre. Car en 1963, le groupe est repéré par un des managers d’EMI, Ron Richards au Cavern Club, à Liverpool, là même où la bande de Paul et John avait été découverte quelques années plus tôt, par l’ami George Martin.
'For Certain Because...' sort en 1966. Concrètement, c’est leur neuvième sortie discographique, tout pays confondus (rappelons qu’à l’époque, les sorties Uk et Us étaient différentes) et leur quatrième (sur cinq !) de l’année en cours ! Un rythme de fou, hallucinant. Cet album là marque toutefois une rupture avec le reste de leur discographie : pour la première fois, le disque ne contient aucune reprise de vieux standards ou d’obscurs titres oubliés (comme c’était courant à l’époque). Surprenant changement de direction pour un groupe qui enchaîne les tubes. Mais plutôt logique finalement.
Car en 1965, The Hollies sortent leur version à eux de If I Needeed Someone des Beatles. Si le titre se classe dans les hit-parades, les critiques sont cinglantes, la plus virulente venant directement de Georges Harrison qui qualifie la reprise de soulless.
Ainsi donc, et pour la première fois, The Hollies ne sort que des compositions originales et d'une grande efficacité.
Ainsi donc, et pour la première fois, The Hollies ne sort que des compositions originales et d'une grande efficacité.
'For Certain Because...' est court, dépasse à peine la demi-heure, compte douze titres et fait montre d'un vrai talent d’écriture. Bien sûr, l’influence d’album comme 'Rubber Soul', 'Revolver' ou 'You Really Got Me' de Ray Davies et de ses Kinks est énorme. Mais le groupe, beaucoup plus que le passé, appose sa patte et pond quelques titres vraiment très réussi (l’hispanisant Crusader, le bondissant Tell Me To My Face ou le Beatles-ien It's You, voir plus bas). Et sort un album plus que réussi, concis, carré et qui fait mouche.
Aujourd’hui, qui se souvient de The Hollies dans le grand public ? Plus personne. Ou presque. Un groupe oublié mais qui aura marqué son époque et ses hit-parades. Peut-être des sous-Beatles. Peut-être des sous-Kinks. Voire des sous-Beach Boys. Ce qui n’en fait pas pour autant des tâcherons de premier ordre, bien au contraire.
Première sortie: 1966 (Parlophone)
Réédition: 2000 (EMI)
Son:
Myspace
Site officiel
Trois titres en écoute: It's You, Crusader et Tell Me to My Face :
4 commentaires:
Entre un sous-Beatles des 60s et un sous-Libertines des 00s, le choix est vite fait, non ?
Là, tout de suite peut-être. Mais l'idée c'est de savoir quelle image on aura de tout ca dans 40 ans... :)
Apres, moi j'aime beaucoup la bande à Barat et Doherty. Donc je suis pas forcement le mieux placé... :)
Pas mal de singles pépites dans les sixties pour ce bon groupe.Mon coup de coeur:Bus stop.
Marrant je lis le bouquin sur Manchester 1976-1996 sorti il y a peu et ils parlent de ce groupe comme d'un groupe énormément écouté à l'époque. Je pensais pas que c'était autant le cas.
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