Allongez-vous. Fermez les yeux. Vos paupières deviennent lourdes. Très lourdes. Rainbow Blood vient de lâcher ses premières notes et déjà, vous sentez comme un cocon ouaté vous entourer. Cette sensation va durer près de cinquante minutes. Et rien ne pourra vous extirper de cette douce torpeur.
Vous venez de mettre dans votre lecteur 'Harmony in Ultraviolet' de Tim Hecker, producteur de son état, qui a sorti l'an passé son quatrième album studio. Encore une « vieillerie » donc. Et pas une nouveauté. Car en ces temps où le temps pour écrire une chronique sur un disque récent manque, en ces heures où rendre la TVA trimestrielle de la société pour laquelle vous trimez est plus important que n'importe quoi, en ces moments où le rhume s'en va mais revient vite, rien de mieux que de se recentrer sur certains des disques essentiels des mois derniers ; des albums que l'on connaît par coeur.
C'est le cas de cet 'Harmony in Ultraviolet', énigmatique et entêtant. Un album fait pour nous bercer et nous permettre de nous évader, le tout en 15 morceaux, tout en apesanteur, qui finalement ne font qu’un. Une suite continue de cinquante minutes.
Une seule et même variation, lancinante, sur fond de crachin sonore, qui ne s’atténue que très rarement (Harmony in Blue I), rendant alors encore plus saisissante la pureté de ce son sans aspérité. Parfois, le tout s’emballe un peu, essaie de s’échapper de ce carcan (Chimeras) mais retrouve bien vite le calme et la torpeur générale.
Ambiant, rêveur, minimaliste, noisy, charmeur, enchanteur, avec une part d’ombre délicieuse, 'Harmony In Ultraviolet' est une rêverie continuelle. Le disque parfait pour entrer dans la nuit. Voire pour en sortir. Laissez vos yeux fermés. Appuyez sur lecture à nouveau. Et recommencez le voyage au pays de Tim Hecker, un artiste « dronement » fascinant. (Sortie : 17 octobre 2006)
Il est beaucoup plus intéressant d'écouter l'album d'une traite. Mais comme ce n'est pas possible, deux morceaux (malheureusement plus en ligne).
3 commentaires:
Quant on me parle scène electro canadienne je pense d'emblée au talentueux duo dancefloor MSTRKFRT. Mais force est de constater que dans un tout autre registre le Tim assure.
Evidemment faut aimer ce genre de ballade intemporelle.
C'est sobre, mélancolique. C'est beau.
cet album me fait bcp penser à celui de Plastikman "Consumned"
tres proche dans la manière de laiser des melodies en arrièere plan en obligeant l'auditeur à etre attentif aux morceaux
C'est pas faux le côté "attentif". Et je vais de ce pas tenter d'écouter ce disque de Plastikman. Merci du conseil. :)
Enregistrer un commentaire